Ingénieur sites et sols pollués — Wikipédia

Un ingénieur sites et sols pollués est l'ingénieur chargé de l'étude du sol, de l’eau et de l’air afin d’évaluer les risques sanitaires et environnementaux. Il doit établir un schéma conceptuel, qui synthétise la situation sur le site, en prenant en compte les sources de pollution, les vecteurs de pollutions (sa mobilité et les chemins qu’elle peut emprunter) et les cibles (l’environnement et les humains). Son travail repose sur l'exploitation des données historiques (recensement des activités ayant eu lieu sur le site ou à proximité) et des données de terrain acquises à partir de sondages, forages, échantillonnage et analyses des sols, de l’eau et de l’air. Il s'agit d'un métier peu connu qui complète celui des géotechniciens et des architectes. Les risques sanitaires liés à la pollution étant de plus en plus pris en compte, notamment pour des questions de responsabilités et de coûts de dépollution, le rôle de l’ingénieur sites et sols pollués prend de l’importance.

Rôle du bureau d'études environnement[modifier | modifier le code]

Il va assister le maître d'ouvrage dans le choix des mesures à prendre pour garantir la santé des futurs habitants.
Les causes de pollutions peuvent être nombreuses souvent considérées bénignes au début dans le cas d’accidents (déversement d’huiles par exemple) ou plus insidieuse dans le cas de pollutions chroniques (les substances volatiles peuvent diffuser dans le sol sur plusieurs mètres).
La nature des polluants peut être très diverse : hydrocarbures, solvants, métaux… il est nécessaire de faire appel à des experts en cas de doute.

Missions d'ingénierie environnementale[modifier | modifier le code]

Les ouvrages qui présentent des risques pour ses occupants ne sont pas rares, non pas parce qu'ils ont été mal conçus ou mal construits, mais parce que les matériaux se sont révélés dangereux (plomb, amiante, etc.) ou que le sol a pu être pollué souvent par une activité passée et que le changement d’usage a mal été appréhendé.
L’assistance à maîtrise d’ouvrage consiste donc à accompagner le maître d’ouvrage et de le conseiller. Cela pourra comme en géotechnie influencer la conception de l'ouvrage.
L’autre part de sa mission est la maîtrise d’œuvre de dépollution : réalisation d’études historique et documentaire, de diagnostics de sol, d’évaluation des risques sanitaires (EQRS), interprétation de l’état des milieux (IEM), mise en place de plan de gestion, analyse de risques résiduels (ARR)…

Excavation / Traitement du sous sol[modifier | modifier le code]

En France, les sols pollués en place ne sont pas considérés comme des déchets. Ils ont un statut particulier qui leur permet d’être géré au mieux en fonction de l’usage du site. Les autorités insistent sur le fait que les sites doivent être débarrassés de leurs polluants en priorité plutôt que confinés. La situation est en revanche plus délicate lorsqu'il s'agit de terres excavées, auquel cas la notion de déchet peut ou non s'appliquer suivant la nature et le degré de la pollution (et ce même après un traitement de dépollution).

Il existe plusieurs techniques éprouvées de dépollution pour les sols et l’eau souterraine. Ces traitements se regroupent en trois grandes familles : biologique, physico-chimique et thermique. Certaines techniques de traitement ne demandent pas de remanier les sols (techniques in-situ) tandis que d’autres nécessitent l’excavation de sols et le traitement sur place ou hors site (traitement ex-situ). Parfois, les sols sont simplement excavés et transportés vers un lieu d'élimination. Parmi les techniques de traitement des sols et de l'eau souterraine, notons le venting, le sparging et la bio augmentation.

L’excavation est la technique la plus évidente mais pas toujours la mieux adaptée. Elle convient souvent dans les cas de ventes ou de cessions immobilières, car les protagonistes sont pressés. Toutefois, son coût reste très élevé et d’autres filières se développent pour éviter d’enfouir la terre. Cette technique n’est pas toujours applicable au cœur d’une entreprise en fonctionnement.

Méthodes physiques par évacuation[1][modifier | modifier le code]

Les méthodes par évacuation sont nombreuses; elles s'adressent aussi bien aux milieux contaminés solides (sols) que liquides (nappe phréatique, eaux de surface) et concernent également des phases polluantes. puisque leur objectif est bien d'extraire les produits contaminants, elles nécessitent toutefois, dans une seconde étape, le traitement de la partie extraire. On réunit dans ce groupe plusieurs de méthodes, avec notamment:

  • l'exaction des sols ;
  • le pompage de l'eau (cette méthodes ne représente en fait que la première partie de la dépollution, l'eau pompée devant ensuite être traitée. Les traitements seront considérés de façon spécifique en fonction des différentes méthodes ;
  • le pompage/écrémage des produits polluants ;
  • le lavage des sols et l'évacuation par entraînement et séparation physique ;
  • les méthodes d'extraction des polluants gazeux à partir de matériaux solides ou liquides.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Paul LECOMTE, Les sites pollués traitement des sols et des eaux souterraines, Paris, Rivière jean-louis, , 201 p. (ISBN 2-7430-0252-2), p. 76

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]