Imagerie d'Épinal — Wikipédia

Imagerie d'Épinal
Bâtiment de l'Imagerie en 2013.
Présentation
Type
Propriétaire
IEI (Holding)
Patrimonialité
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Département
Commune
Coordonnées
Carte

L'Imagerie d'Épinal (Vosges) est à l'origine une imprimerie fondée en 1796 par Jean-Charles Pellerin et où furent gravées les premières images d'Épinal en série.

Le bâtiment de l'imprimerie Pellerin fait l’objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le [1]. Certaines machines de production ont été classées le [2]. La collection de 1 344 bois gravés fait l’objet d’un classement au titre d'objet des monuments historiques, classé au titre d'objet de propriété privée de l'entreprise, depuis le [3]. L'Imagerie d’Épinal dispose également d'un très important fonds iconographique de plusieurs centaines de milliers d'images et d'un peu plus de 6 000 pierres lithographiques des XIXe et XXe siècles. L'ensemble de ce patrimoine est la propriété de l'entreprise privée Imagerie d'Épinal.

Historique[modifier | modifier le code]

Fondation par Jean-Charles Pellerin (1796)[modifier | modifier le code]

Portrait et complainte du Juif errant tel qu'il aurait été vu à Avignon en 1784. Est la première image sorti de l'imprimerie d'Epinal.

Dans un contexte favorable (présence d'artisans cartiers[4], de dominotiers[5], de la Moselle et des ressources forestières pour les fabriques de papier[6] et enfin en vertu de la tradition familiale[7]), Jean-Charles Pellerin, maître cartier, va fonder une imagerie en 1796.

Artisanale au départ, l'imagerie d'Épinal est peu à peu devenue une véritable industrie. L'imagerie utilise initialement une image gravée dans une planche de bois (xylographie). L'impression de la feuille s'effectue alors à l'aide d'une presse à bras, dite « Gutenberg ». Ensuite intervient le coloriste : au moyen de pochoirs, il applique à l'aide d'une brosse ronde les différentes couleurs nécessaires à la finition de l'ouvrage. Les techniques évoluent au fil du temps, notamment vers 1850 avec l'arrivée des pierres lithographiques qui révolutionnent la technique d'impression dans les imprimeries.

Les marchés porteurs[modifier | modifier le code]

Vers 1850, l'apparition de la lithographie offre de plus larges possibilités à l'artiste. Néanmoins, les images d'Épinal ne représentent encore que 2 % du volume d'images colportées en 1860[8].

La propagande napoléonienne[modifier | modifier le code]

De 1829 à 1845[9], l'imagerie célèbre l'empereur Napoléon Bonaparte, sa famille, ses maréchaux, ses armées et ses victoires.

La mort de Napoléon le Grand.

La clientèle enfantine[modifier | modifier le code]

Sous l'influence des pensées rousseauistes, la société de la mi-temps du XIXe siècle commence à voir les enfants comme des consommateurs. Devinettes, poupées à monter, soldats entrent dans le catalogue de l'imagerie.

Le colportage et la publicité en direction du public enfantin.

La rivalité Pellerin et Cie-Pinot (1861-1888)[modifier | modifier le code]

Panneau indiquant la direction de l'imagerie d'Épinal.

« D'Épinal à nous seuls… » (1888-1984)[modifier | modifier le code]

À l'aube du XXe siècle, la production de l'imagerie est connue dans le monde entier. Les pantins, les théâtres de papier, les constructions puis, lors de la Première Guerre mondiale, les sujets militaires sont autant de domaines où la diffusion est importante.

Le déclin[modifier | modifier le code]

Au début des années 1980, l'imagerie connaît un essor médiatique relatif en éditant des artistes aussi reconnus que Jacques Tardi ou Fred, et en bénéficiant d'une couverture télévisuelle quotidienne via l'émission pour enfants Récré A2 sur Antenne 2.

Cependant, l'entreprise décline peu à peu, faute d'intérêt pour l'édition papier, au bénéfice d'autres supports et loisirs ; s'ensuit un dépôt de bilan.

En 1984, un groupe de cinquante actionnaires spinaliens décide de recapitaliser l'imagerie d’Épinal pour sauver ce patrimoine cher au cœur des Spinaliens et de tous ceux qui ont été bercés durant leur enfance par ces images populaires offertes en récompense aux enfants sages.

La direction de l'entreprise est alors très économe et investit peu dans le développement. L'Imagerie d'Épinal devient au fil du temps un écomusée avec un visitorat limité aux personnes passionnées, la dimension populaire n'est plus d'actualité.

En 1989, l'imagerie adapte ses réalisations aux techniques d'impression les plus modernes mais rompt totalement, de ce fait, avec les techniques historiques de l'atelier, totalement abandonné ; l'orientation artistique est elle aussi éloignée de celle des origines.

XXIe siècle[modifier | modifier le code]

En , l'imagerie d'Épinal connaît un nouveau tournant avec sa reprise[10] par des actionnaires privés et la Société d’Économie Mixte de la ville d’Épinal.

La rénovation des locaux et la nouvelle scénographie muséographique ont redonné un nouvel élan à la visite des ateliers de production de l'entreprise grâce notamment à des tablettes numériques depuis 2016. Certaines machines sont uniques en France[2]. L'entreprise bénéficie de plus du Label Entreprise du patrimoine vivant. Le fonds historique, riche de centaines de milliers d'images, par le biais d'une large sélection de tirages anciens et récents, continue à être préservé et mis en vente sur la boutique en ligne www.imagerie-epinal.com

Dès son arrivée en août 2014, Pacôme Vexlard, le PDG actionnaire de l'entreprise et actif dans le secteur culturel et artistique[11] fait appel à des illustrateurs et à des dessinateurs de bande dessinée ou de presse contemporains[12], tels que Patrice Leconte, Charlelie Couture, Serge Bloch, Jochen Gerner, Joann Sfar, Zoé Thouron, Loustal, Stéphane Trapier, Fortifem, Emmanuel Pierre, Hubert Poirot, Clod, Laurent Blachier, Carlotta, Chanoir[13], ou François Bourgeon.

De nombreux nouveaux produits sont créés : papeterie, accessoires et décors panoramiques sont développés proviennent exclusivement des archives et recomposent à l’infini de nouveaux motifs. Un pôle d'excellence[14] est initié avec l’École Supérieur des Arts de Lorraine d’Épinal.

Le label Images d'Épinal[modifier | modifier le code]

En août 2014, la qualité des produits est garantie par un label spécifique « Images d’Épinal », validé par le comité éditorial & création de l'Imagerie d'Épinal. Cela consiste à garantir le respect des codes spécifiques des images d'Épinal : une imagerie populaire, inscrite dans son époque et qui peut être narrative, historique, événementielle, ludique, politique, éducative, entre autres.

Ce label marque la volonté de revenir aux véritables images d'Épinal et de valoriser un véritable savoir-faire historique reconnu et désormais encadré par une charte précise.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Notice no PA00107141, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. a et b Notice no PM88001099, Notice no PM88001098, Notice no PM88001097, Notice no PM88001096, Notice no PM88001095, Notice no PM88001094, Notice no PM88001093, Notice no PM88001092, Notice no PM88001091, Notice no PM88001090, Notice no PM88001089, Notice no PM88001088, Notice no PM88001087, Notice no PM88001086, Notice no PM88001085, Notice no PM88001084, Notice no PM88001083, Notice no PM88001082, Notice no PM88001081, Notice no PM88001080, Notice no PM88001079, Notice no PM88001078, Notice no PM88000310, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  3. Notice no PM88001037, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  4. Thierry Depaulis, C'est une image d'Épinal, Épinal, Musée de l'image / Ville d'Épinal, , 296 p. (ISBN 978-2-912140-19-7 et 2-912140-19-6), « Les cartes à jouer, fierté d'Épinal », p. 26-57.
  5. Anne Cablé, C'est une image d'Épinal, Épinal, Musée de l'image / Ville d'Épinal, , 296 p. (ISBN 978-2-912140-19-7 et 2-912140-19-6), « L'art du domino », p. 58-81.
  6. Anne Cablé, C'est une image d'Épinal, Épinal, Musée de l'image / Ville d'Épinal, , 296 p. (ISBN 978-2-912140-19-7 et 2-912140-19-6), « Les papelliers de nos païs », p. 20-25.
  7. Anne Cablé, C'est une image d'Épinal, Épinal, Musée de l'image / Ville d'Épinal, , 296 p. (ISBN 978-2-912140-19-7 et 2-912140-19-6), « Cartiers et dominotiers apparentés aux Pellerin », p. 56-57.
  8. Dominique Lerch, Imagerie populaire en Alsace et dans l'Est de la France, Nancy, P.U.N., 1992, p. 134.
  9. Napoléon, images de légende : [exposition, Épinal, Musée de l'image, 4 mai-14 septembre 2003], Épinal, Musée de l'image, Ville d'Épinal, , 104 p. (ISBN 2-912140-02-1).
  10. « La ville d’Épinal s’associe au sauvetage de sa célèbre imagerie », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  11. « Who is it ? », sur QUINSAÏ (consulté le )
  12. Pierre Roeder, « L'image d’Épinal change de look », sur leparisien.fr, (consulté le )
  13. « Images d’Épinal, plus modernes que jamais ! » (consulté le )
  14. « Épinal Éducation. Épinal : l’Esal et l’Imagerie travaillent à créer un pôle d’excellence », sur vosgesmatin.fr (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]