Icône culturelle — Wikipédia

Une icône culturelle est, selon Denis Meyer, une figure emblématique qui joue un rôle essentiel dans la construction et le maintien de l’imaginaire social et de l’identité collective[1]. Ce peut être un symbole, un logo, une photographie, une personne, un nom, un bâtiment ou encore une image. Cette icône est facilement reconnaissable et représente généralement un objet ou une idée qui a une signification importante pour un large groupe culturel. Il a, pour un groupe donné, un statut particulier de symbole d'un lieu ou d'une période historique particulièrement remarquable, importante ou aimée.

Par leur impact, l'importance et la signification pour un large groupe culturel, les médias tels que par exemple les films, la musique et les émissions télévisées qui marquent leurs époques peuvent être considérés comme des icônes culturelles.

Icônes et personnes[modifier | modifier le code]

Selon Times of India du  : « Che Guevara, Madonna, Jim Morrison, James Dean, Marilyn Monroe, Tupac Shakur, John Lennon, Michael Jackson, Frank Sinatra, Bob Marley, Elvis Presley, Kurt Cobain, Mohamed Ali, The Beatles, Elizabeth Taylor, Walt Disney – ce sont des noms qui refusent de disparaître. Aucun fossé entre les générations ne peut faire baisser leur popularité. Ils resteront toujours un symbole de la jeunesse. »[2],[3]

Arthur Rimbaud, à travers la photographie de Carjat, est une icône culturelle française de la jeunesse rebelle[4].

Icônes et marques[modifier | modifier le code]

Les noms de marques peuvent refléter des valeurs sociales et des changements, mais beaucoup de gens finissent par s'en lasser[5] et les marques commerciales échouent à atteindre un réel statut d'icône.

Les icônes culturelles sont souvent intemporelles, inscrites dans l'inconscient collectif. Elles passent par plusieurs étapes : ce sont d'abord des « murmures, des mouvements souterrains », qui, à cause de l'émotion qu'ils suscitent, débouchent, par un effet d'entraînement, sur une « approbation collective », et finalement deviennent « idéalisation et valeur représentative »[6]. Alors que les noms de marques répondent à une certaine logique et sont liés à l'objet qu'ils représentent, les icônes culturelles sont de nature émotionnelles, gratuites, mues par les sentiments, et créent des liens affectifs. Une façon de devenir une sorte de « marque-déposée iconique » (Iconic brand) consiste, par exemple, pour des stars de la musique telles que Michael Jackson, Elvis Presley ou Daft Punk, à se créer une image en portant un style vestimentaire qui les rende immédiatement reconnaissables. C'est ce qu'ont fait Madonna, Amy Winehouse, Britney Spears, Marilyn Monroe ou Mylène Farmer chez les femmes. C'est également le cas des acteurs tels que Charlie Chaplin et Audrey Hepburn ou encore les stylistes Karl Lagerfeld et Jean-Paul Gaultier. Dans d'autres domaines, les costumes d'apparat, les robes des magistrats, les habits ecclésiastiques revêtent aussi un caractère très symbolique avec une portée émotionnelle.

Emploi abusif par les médias[modifier | modifier le code]

On considère parfois que les termes « icône » et « emblèmes » sont utilisés de façon abusive. Ainsi, un rédacteur du Liverpool Daily Post (en) appelle « iconique », « un mot qui me donne la chair de poule », un de ces mots « dont on abuse pour décrire presque n'importe quoi »[7]. Le Christian Examiner (en) considère que « iconique » et « étonnant » sont des termes éculés. Il a constaté plus de 18 000 occurrence d'« iconique » uniquement dans des articles de presse, et 30 000 d'« icône », y compris dans la série Bob l'éponge[8].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Denis Meyer, « Icônes culturelles:lectures textuelle et contextuelle », Synergies Chine, no 6,‎ (lire en ligne)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Denis Meyer, « Icônes culturelles : lecture textuelle et contextuelle », Synergies Chine, no 6,‎ (lire en ligne)
  2. « The Past Beckons »
  3. Texte original :

    « Che Guevara, Madonna, Jim Morrison, James Dean, Marilyn Monroe, Tupac Shakur, John Lennon, Michael Jackson, Frank Sinatra, Bob Marley, Elvis Presley, Kurt Cobain, The Beatles, Elizabeth Taylor, Walt Disney — these are names that refuse to fade out. No generation gap can lower their popularity. They will always remain a symbol of youth. »

    — Times of India, July 1, 2009

  4. Exposition Rimbaudmania consacrée à ce thème, Paris, 2010. Rimbaumania, l'éternité d'une icône, édition Textuel, 2010, (ISBN 9782845973688).
  5. « Lessons from Cultural Icons - How to Create an Iconic Brand »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  6. « Lessons from Cultural Icons - How to Create an Iconic Brand »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), p. 4
  7. « Let's hear it for the Queen's English », sur Liverpool Daily Post (en)
  8. «  Modern word usage amazingly leaves us yearning for gay, old times », sur Christian Examiner (en)

Articles connexes[modifier | modifier le code]