Hymne monégasque — Wikipédia

Hymne monégasque
Image illustrative de l’article Hymne monégasque
Partition manuscrite de l'Hymne monégasque (Théophile Bellando de Castro et Castil-Blaze (1849)

Hymne national de Drapeau de Monaco Monaco
Paroles Louis Notari
1931
Musique Théophile Bellando de Castro version originale
Léon Jehin version actuelle
Adopté en 1848
Fichier audio
Hymne monégasque (instrumental)
noicon

L'Hymne monégasque est l'hymne national de la principauté de Monaco.

Historique[modifier | modifier le code]

C'est dans un contexte politique difficile que naquit l'Hymne monégasque.

Sous le règne du prince Florestan Ier (1785-1856), souverain monégasque en 1841, la Principauté connaissait une situation intérieure instable. Dès 1821 des troubles répétés éclataient à Menton. Les agents du royaume de Sardaigne, interprétant abusivement le traité signé à Stupinigi, le , exploitaient habilement le mécontentement que causaient dans le pays certaines mesures inopportunes prises par le Gouvernement princier d'alors. Le protectorat imposé à la Principauté n'était, dans l'esprit du Roi de Sardaigne, que l'acheminement vers une annexion pure et simple[1].

Le notaire Théophile Bellando de Castro (1820-1903)[2], poète et musicien à ses heures, prit en 1841 la décision de répliquer à la diffusion à Monaco de chansons séditieuses importées du Comté de Nice, en composant un chant patriotique (en langue française), hommage de loyauté envers le Prince et sa famille[1]. Plus tard, Castil-Blaze modifia son tempo et fit quelques changements mineurs pour doter ce chant patriotique d'une harmonie de base. En 1848 la Garde nationale, créée par le Prince Florestan, adopta la chanson de Théophile Bellando de Castro comme chant de ralliement. En 1896 Charles Albrecht composa un arrangement pour piano, publié par Tihebaux à Paris et nommé Air National de Monaco. En 1897, Decourcelle de Nice, imprima une édition appelée 429 Hymne National de Monaco pour piano.

Des années plus tard, Francois Bellini orchestra le chant d'Albrecht. Ce nouvel arrangement pour un trio jugé trop long en 1900 ne fut plus joué. La version moderne a été créée par Léon Jehin en 1914 et jouée pour la première fois lors du 25e anniversaire du couronnement du Prince Albert Ier. Enfin, en 1931, Louis Notari écrivit de nouvelles paroles (en langue monégasque), adoptées depuis comme version définitive.

Paroles[modifier | modifier le code]

Version officielle actuelle[modifier | modifier le code]

Monégasque
(officielle)
Transcription API
(ligure)
Français Génois

Riturnelu:
Despoei tugiù, sciü d'u nostru paise
Se ride au ventu, u meme pavayùn
Despoei tugiù a cuřù russa e gianca
E stà ř'emblèma d'a nostra libertà
Grandi e piciui, ř'an tugiù respetà

N'amu ch'üna tradiçiun,
n'amu ch'üna religiun,
Amu avüu per u nostru unù
I meme Principi tugiù
E ren nun ne scangerà
Tantu ch'u suriyu lüjerà;
Diu sempre n'agiüterà
E ren nun ne scangerà

Riturnelu[3],[4]

[ri.tur.ˈne.lu]
[ˈdes.pei̯ tu.ˈd͡ʒu ʃy du.ˈnɔs.tru pa.ˈi.se]
[se ˈri.de au̯ ˈven.tu u.ˈme.me pa.va.ˈjun]
[ˈdes.pei̯ tu.ˈd͡ʒu a.ku.ˈʁu ˈrus.sa‿e ˈd͡ʒaŋ.ka]
[e‿s.ˈta ʁem.ˈble.ma da ˈnɔs.tra li.ber.ˈta]
[ˈgran.di̯‿e pit.ˈt͡ʃui̯ lan tu.ˈd͡ʒu res.pe.ˈta]

[ˈa.mu ˈky.na tra.di.ˈsi̯un]
[ˈa.mu ˈky.na re.li.ˈd͡ʒun]
[ˈa.mu̯‿a.ˈvyu̯ pe.r‿u ˈnɔs.tru u.ˈnu]
[i ˈme.me ˈprin.t͡ʃi.pi tu.ˈd͡ʒu]
[e ʁen nun ne‿s.kan.d͡ʒe.ˈra]
[ˈtan.tu ku su.ˈri.u ly.ʒe.ˈra]
[ˈdiu̯ ˈsem.pre na.d͡ʒy.teˈra]
[e ʁen nun ne‿s.kan.d͡ʒe.ˈra]

[ri.tur.ˈne.lu]

Refrain :
Depuis toujours, sur notre pays,
Le même drapeau est déployé au vent,
Depuis toujours les couleurs rouge et blanc
Sont le symbole de notre liberté
Grands et petits les ont toujours respectées

Nous avons perpétué les mêmes traditions ;
Nous célébrons la même religion ;
Nous avons l'honneur
D'avoir toujours eu les mêmes Princes
Et rien ne changera jamais
Tant que le soleil brillera
Dieu toujours nous aidera
Et rien ne changera jamais

Refrain

Ritornello:
Da senpre, insciô nòstro paize
A rîe a-o vento a mæxima bandêa
Da senpre i colôri rosso e gianco
Son stæti l'enblema da nòstra libertæ
Gréndi e picìn l'àn senpre rispetæ

Emmo chi 'na tradiçion
Emmo chi 'na religion,
Emmo avûo pe-o nòstro önô
Senpre i mæximi Prìnçipi
E ninte no ne cangïâ
Tanto ch'o sô o brilliâ;
Dio senpre n'agiuttiâ
E ninte no ne cangïâ.

Ritornello

Version complète[modifier | modifier le code]

Texte de Louis Notari (1928) Traduction en français

Riturnelu:
Despoei tugiu̍ sciü d’u nostru paise
Se ride au ventu, u meme pavayu̍n
Despoei tugiu̍ a curu̍ russa e gianca
E sta̍ l’emblema, d’a nostra liberta̍
Grandi e i piciui, l’an sempre respeta̍

Oila cü ne toca !
Oila cü ne garda !
Fo che cadün sace ben aiço d’aiçi :

Riturnelu

Amu avü sempre r’a meme tradiçiu̍n
Amu avü sempre r’a meme religiu̍n
Amu avüu per u nostru unu̍
I meme Pri̍ncipi tugiu̍
E düsciün nun pura ne fa scangia
Tantu ch’au celu, u suriyu lüjera̍ ;
Diu n’agiütera̍
E mai düsciün nun pura ne
fa scangia
düsciün.

Nun sëmu pa gaire,
Ma defendëmu tüti a nostra tradiçiun ;
Nun sëmu pa forti,
Ma se Diu voe n’agiütera !

Oila cü ne toca !
Oila cü ne garda !
Fo che cadün sace ben ailo d’aili :

Riturnelu

Refrain :
Depuis toujours, sur notre pays
Flotte joyeusement au vent le même pavillon
Depuis toujours les couleurs rouge et blanche
Constituent le symbole de notre liberté
Grands et petits l’ont toujours respecté !

Ohé, vous qui nous voisinez !
Ohé, vous qui nous regardez !
Il importe que chacun retienne bien ceci :

Refrain

Nous avons perpétué les mêmes traditions ;
Nous célébrons la même religion ;
Nous avons l’honneur
D’avoir toujours eu les mêmes Princes
Et personne ne pourra nous faire changer
tant que le soleil brillera dans le ciel
Dieu nous aidera
Et jamais personne ne pourra
nous faire changer
Personne.

Nous ne sommes pas bien nombreux,
Mais nous veillons tous à la défense de notre identité ;
Nous ne sommes pas très puissants,
Mais, s’il le veut, Dieu nous aidera !

Ohé, vous qui nous voisinez !
Ohé, vous qui nous regardez !
Il importe que chacun prenne bien conscience de cela !

Refrain

Version d'origine[modifier | modifier le code]

La première version de l'hymne monégasque toujours sur le même air musical fut composée en français par Théophile Bellando de Castro en 1841.

Texte de Théophile Bellando de Castro (1841)

Refrain:
Principauté Monaco ma patrie,
Oh! Combien Dieu est prodigue pour toi.
Ciel toujours pur, rives toujours fleuries,
Ton Souverain est plus aimé qu’un Roi.

Fiers Compagnon de la Garde Civique,
Respectons tous la voix du Commandant.
Suivons toujours notre bannière antique.
Le tambour bat, marchons tous en Avant.
Oui, Monaco connut toujours des braves,
Nous sommes tous leurs dignes descendants.
En aucun temps nous ne fûmes esclaves.
Et loin de nous, régnèrent les tyrans.

Que le nom d’un Prince plein de clémence
Soit répété par mille et mille chants.
Nous mourons tous pour sa propre défense,
Mais après nous, combattrons nos enfants.

Refrain

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Hymne Monégasque - Site Palais Princier de Monaco
  2. « Théophile BELLANDO de CASTRO », sur geneanet.org
  3. http://www.nationalanthems.me/monaco-hymne-monegasque/ nationalanthems.me.
  4. (pt) « Hino de Mônaco - Hinos de Países », sur Letras.mus.br (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]