Huguette Delavault — Wikipédia

Huguette Delavault
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Fonction
Présidente
Association amicale des anciennes élèves de l'École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses (d)
-
Jeanne Bandet (d)
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Huguette Marguerite Delavault
Nationalité
Française
Formation
Activité
Autres informations
Distinctions
Archives conservées par
Prononciation

Huguette Delavault, née le à Andilly (Charente-Maritime) et morte le dans le 13e arrondissement de Paris, est une mathématicienne et féministe française[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Huguette Delavault est née en Charente-Maritime, dans une famille d'enseignants. Elle est élève de l'école normale primaire de La Rochelle, puis de l'École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses (1946-1949), et agrégée de mathématiques (1952).

Elle commence sa carrière comme chercheuse au CNRS (1952-1958), puis après la soutenance en 1957 de sa thèse d'État en mathématiques, intitulée Application de la transformation de Laplace et de la transformation de Hankel à la détermination de solutions de l'équation de la chaleur et des équations de Maxwell en coordonnées cylindriques[3] à l'université de Paris, elle est successivement enseignante-chercheuse à la faculté de Rennes (1958-1970), puis professeur à l’École nationale supérieure d'électromécanique et d'électronique de Caen (1970-1984), et professeur à l'université de Rennes.

De 1976 à 1980, elle est détachée comme directrice-adjointe scientifique de l'École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses. À ce poste, elle assiste à la mise en œuvre de la mixité dans les écoles normales supérieures, et à la fusion des écoles : Saint-Cloud avec Fontenay-aux-Roses, en 1981, puis Ulm avec Sèvres, en 1985. Durant ces années, Huguette Delavault effectue également, à la demande du ministère de la Coopération, de nombreuses missions en Afrique francophone et à Madagascar pour y assurer la rénovation de l'enseignement des mathématiques.

Ses archives sont conservées à l'université d'Angers, au Centre des archives du féminisme (BU Angers)[4].

Militantisme[modifier | modifier le code]

Huguette Delavault a œuvré pour l'amélioration de la place des femmes dans les instances scientifiques. Elle a soutenu dès sa création en 1987 l'association Femmes et mathématiques et est membre fondatrice en 2000 de l'association Femmes et sciences, avec Françoise Cyrot-Lackmann, Claudine Hermann, Françoise Gaspard, Colette Kreder[5].

Elle publie en 1997 un premier rapport sur la place des filles en classes préparatoires[6], puis en 1999 un rapport sur la place des filles dans les écoles d'ingénieurs[7]. Ses travaux utilisent des statistiques sexuées difficiles à obtenir à l'époque. Elle participe à la rédaction de deux rapports sur la place des femmes dans l'enseignement supérieur, le premier en 2000 avec Laurence Broze et Juliane Unterberger[8], le second en 2002 avec Noria Boukhobza, Claudine Hermann et Corinne Konrad[9].

Huguette Delavault est l'une des premières à attirer l’attention sur les conséquences néfastes de la fusion des écoles normales supérieures sur le recrutement des filles en mathématiques et en physique, le nombre de jeunes filles admises au concours dans ces sections ayant chuté bien en dessous de leur proportion dans les classes préparatoires aux grandes écoles[10],[11].

Huguette Delavault a exercé son militantisme non seulement par des travaux sociologiques basés sur des statistiques sexuées rigoureuses mais aussi par de très nombreuses conférences dans toute la France dans les années 1990.

Autres mandats[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Application de la transformation de Laplace et de la transformation de Hankel à la détermination de solutions de l'équation de la chaleur et des équations de Maxwell en coordonnées cylindriques (préface de Henri Villat), Service de documentation et d'information technique de l'aéronautique, coll. « Publications scientifiques et techniques du ministère de l'Air. Notes techniques » no 71, Paris, 1957, VIII-100 p.
  • Les transformations intégrales à plusieurs variables et leurs applications, Gauthier-Villars, coll « Mémorial des sciences mathématiques » no 148, Paris, 1961, 95 p.

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « http://bu.univ-angers.fr/sites/default/files/inventaire_delavault.pdf »
  2. Relevé des fichiers de l'Insee
  3. Thèse d'État, notice SUDOC, consultée en ligne le 20.06.15.
  4. Inventaire du fonds Delavault au Centre des Archives du Féminisme (BU Angers)
  5. « Association « Femmes et sciences » - Statuts », sur femmesetsciences.fr (consulté le ).
  6. Huguette Delavault, « Vers la Parité dans les instances de décision ? La place des filles dans une filière de formation des cadres. Du lycée aux Grandes écoles scientifiques » », Association française des femmes diplômées de l'Université et Demain la Parité,‎ .
  7. Huguette Delavault, « "Vers la Parité dans les instances de décision ? La place des filles dans une filière de formation des cadres. Les Grandes écoles scientifiques. » », Association française des femmes diplômées de l'Université et Demain la Parité,‎ 1998, mise à jour en 1999.
  8. « Les femmes dans les filières de l'enseignement supérieur », sur ministère de l"Education nationale de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, (consulté en ).
  9. Huguette Delavault, Noria Boukhobza, Claudine Hermann et Corinne Konrad, Les enseignantes chercheuses à l'Université, Paris, L'Harmattan, , 192 p. (ISBN 2-7475-3157-0).
  10. Michèle Ferrand, Françoise Imbert, et Catherine Marry, L’excellence scolaire : une affaire de famille. Le cas des normaliennes et des normaliens scientifiques, Paris, L'Harmattan, .
  11. Michèle Ferrand, La mixité à dominance masculine : l’exemple des filières scientifiques à l’École normale supérieure d’Ulm-Sèvres, Paris, ENS éditions, sous la direction de ROGERS Rebecca, "La mixité dans l’éducation, enjeux passés et présents", , p. 181-193.
  12. « Qui est Huguette Delavault ? », sur le site de l'université de Toulouse, (consulté le ).
  13. Décret du 14 avril 1995 portant promotion et nomination.
  14. Décret du 30 avril 2002 portant promotion et nomination.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Hommage à Huguette Delavault », Femmes diplômées, no 205, , p. 62-101, [lire en ligne].
  • Nicole Fouché, « Huguette Delavault : Femme de conviction, d’exigence et d’action, 1924-2003 », Femmes diplômées, nos 278-279,‎ , p. 40-52 (lire en ligne, consulté le )
  • Corinne Conrad et Nicole Fouché, « Huguette Delavault 1924-2003 », Femmes diplômées, no 204,‎ , p. 6-7 (lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]