Hotié de Viviane — Wikipédia

Hotié de Viviane
Image illustrative de l’article Hotié de Viviane
Vue d’ensemble du coffre.
Présentation
Nom local Maison de Viviane, Tombeau des Druides
Chronologie 2500 av. J.-C.
Type coffre sous tumulus
Période Néolithique
Visite accès libre
Caractéristiques
Matériaux schiste
Géographie
Coordonnées 47° 59′ 59″ nord, 2° 16′ 06″ ouest
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Ille-et-Vilaine
Commune Paimpont
Géolocalisation sur la carte : Forêt de Paimpont
(Voir situation sur carte : Forêt de Paimpont)
Hotié de Viviane
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
(Voir situation sur carte : Bretagne (région administrative))
Hotié de Viviane
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Hotié de Viviane

L’Hotié de Viviane, également dénommé Tombeau des Druides est un coffre mégalithique sous tumulus situé à Paimpont, en Ille-et-Vilaine. La légende en a fait la demeure de la fée Viviane, où elle retiendrait l'enchanteur Merlin dans une prison d'air.

Localisation[modifier | modifier le code]

Cette construction mégalithique se trouve au sud-ouest de la forêt de Paimpont. Il est possible de l'atteindre en passant par le village de Beauvais pour se diriger vers la lande de Rauco. Il apparaît après les dernières maisons de La Guette, surplombant le Val sans retour, sur une hauteur s’élevant à environ 191 m d’altitude.

Architecture mégalithique[modifier | modifier le code]

Il s'agit d'un des rares coffres sous tumulus dans une région qui compte habituellement des allées couvertes datées de la même époque[1]. Il a été fouillé en 1982-1983[2]. Le tumulus mesurait 10 m de diamètre sur une hauteur maximum 1 m[3]. Il était constitué de petites pierres retenues par des dalles, de 0,80 m à 1,60 m de long[2], enfoncées de biais à 45°[2] d'une quinzaine de centimètres dans le sol[1]. A l'intérieur de ce tumulus, une deuxième enceinte marquait la partie centrale où le coffre fut construit. Initialement laissée à découvert après les fouilles, elle fut de nouveau ré-enterrée pour la protéger des dégradations résultant de la fréquentation du site[3]. Le coffre proprement dit est entouré par 12 dalles de schiste rouge délimitant une chambre funéraire de 2,90 m de long sur 1,50 à 1,60 m de large[4] et ne dépassant pas 1,40 m de haut[5]. Il devait être recouvert par d'autres dalles désormais disparues[2].

Les corps y étaient vraisemblablement déposés côté sud, en passant par une dalle moins haute[1]. Le mobilier funéraire retrouvé se composait de haches polies en dolérite du type A, de silex, de bijoux pendeloques, de céramiques grossières du Néolithique final[6],[5], de meules et de percuteurs[1]. L'ensemble a été daté entre 3 500 et 2 500 av. J.-C.[4]. La datation par le carbone 14 de charbons de bois retrouvé sur place a affiné l'estimation entre 3 355 et 2 890 av. J.-C[6].

Légende[modifier | modifier le code]

Au fil du temps, le nom de « Tombeau des druides »[7],[N 1],[8], lié au légendaire gaulois, a été supplanté par celui d'« Hotié de Viviane »[9] car il aurait été, selon la légende, le refuge de la fée Viviane[10]. Comme pour la plupart des toponymes légendaires de la forêt de Paimpont, c'est au romantique et celtomane Blanchard de la Musse que l'on doit d'avoir lié ce lieu aux légendes arthuriennes[11]. Cette affirmation fut reprise plus tard par Félix Bellamy et de nombreux auteurs comme Pierre Saintyves[N 2] et Jean Markale[N 3].

La légende en fait la demeure de la fée Viviane, où elle retiendrait l'enchanteur Merlin dans une prison d'air. Une autre légende l'assimile à l'esplumoir Merlin[12]. Lorsque la localisation du Val sans retour est déplacée dans le val de Rauco en 1850, le site mégalithique proche de la vallée de Gurvant prend le nom d’Hotié de Viviane qui est parfois assimilé au tombeau de Viviane[13],[14]. Auparavant, ce tombeau était localisé à proximité du Tombeau de Merlin et de la première localisation du Val sans retour dans la vallée de la Marette[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Hostié signifiant « hôtel, maison » selon l’abbé A. Millon, « Les Mégalithes et les Légendes », dans Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, volumes 50, 1923, p. 58 lire en ligne
  2. « Ce serait dans ce château de pierre que la fée retiendrait enchaîné Merlin, sur la colline du Val-sans-Retour, au milieu des bois et des rochers » selon Pierre Saintyves, Corpus du folklore préhistorique en France et dans les colonies françaises, volume 3, Librairie É. Nourry, 1934, p. 507
  3. « À moins que la tour d'air invisible où Merlin est enfermé ne soit tout bonnement cet Hostié de Viviane [...]  » Jean Markale, Petite encyclopédie du Graal, Pygmalion/Gérard Watelet, 1997, (ISBN 2857045050 et 9782857045052), p. 209

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Briard 1990, p. 15
  2. a b c et d Briard, Langouët et Onnée 2004
  3. a et b Briard 2000.
  4. a et b Briard et al. 1989, p. 398
  5. a et b Le Roux 1983, p. 309
  6. a et b Briard et al. 1989, p. 399 et 402
  7. « Mégalithe, dit Tombeau des Druides, puis l'Hotié ou la maison de Vivianne », notice no IA35019300, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  8. Mégalithe, dit Tombeau des Druides, puis l'Hotié ou la maison de Vivianne, sur Gertrude, base du service de l’Inventaire du patrimoine de la région Bretagne.
  9. Jacques Briard, Les mégalithes, ésotérisme et réalité, éditions Jean-paul Gisserot, 1997, (ISBN 2877472604 et 9782877472609), p. 103-104
  10. « L’Hostié de Viviane ou Tombeau des Druides », Office de tourisme du pays de Mauron en Brocéliande (consulté le )
  11. Marcel Calvez, « Druides, fées et chevaliers dans la forêt de Brocéliande : de l'invention de la topographie légendaire de la forêt de Paimpont à ses recompositions contemporaines », Festival international de géographie. Programme scientifique, Saint-Dié-des-Vosges,‎ , p. 6 (lire en ligne)
  12. Jean Markale, Guide spirituel de la forêt de Brocéliande, Éditions du Rocher, , p. 137.
  13. Jean Markale, Guide spirituel de la forêt de Brocéliande, Éditions du Rocher, , p. 142
  14. Jacques Briard, Les mégalithes, ésotérisme et réalité, Éditions Jean-Paul Gisserot, , p. 103.
  15. Cette première localisation correspond actuellement à une allée couverte en ruines, près du village des « Brousses Noires ». Le site mégalithique est aussi nommé « Tombeau des Anglais », appellation qui n’apparaît qu’à partir de 1982, dans un guide touristique, et bénéficie d'une valorisation touristique dans les années 1980. Cf. Alain Cottin, Guide touristique et culturel de Brocéliande et annexes, Syndicats d’Initiative de Brocéliande, , p. 10.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Paul Banéat, Le Département d'Ille-et-Vilaine, t. 3, Rennes, Librairie Moderne J. Larcher, 1927-1929, p. 39-40
  • Jacques Briard, Anne Gebhardt, Dominique Marguerie et G. Querre, « Archéologie et environnement en forêt de Broceliande, un exemple d'études pluridisciplinaires », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 86, no H-S,‎ , p. 397-403 (lire en ligne)
  • Jacques Briard, Les cercles de pierres préhistoriques en Europe, Paris, Éditions Errance, , 128 p. (ISBN 2877721930), p. 89-90
  • Charles-Tanguy Le Roux, « Circonscription de Bretagne », Gallia préhistoire, vol. 26, nos 26-2,‎ , p. 309-333 (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]