Hildegart Rodríguez Carballeira — Wikipédia

Hildegart Rodríguez Carballeira
Hildegart Rodríguez Carballeira.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 18 ans)
MadridVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Hildegart Rodríguez CarballeiraVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université centrale de Madrid
Instituto Cardenal Cisneros (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Mère
Parentèle
Pepito Arriola (cousin)Voir et modifier les données sur Wikidata
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signature de Hildegart Rodríguez Carballeira
Signature

Hildegart Rodríguez Carballeira, née à Madrid le et morte le dans cette même ville, est une enfant prodige, militante féministe et socialiste du PSOE et de l’UGT dans son adolescence[2]. Jeune avocate sous la République, spécialisée dans la défense des droits des femmes et considérée comme l'une des précurseures de la Révolution sexuelle, elle est assassinée par sa mère Aurora Rodríguez Carballeira en 1933.

Enfance et famille[modifier | modifier le code]

Hildegart est conçue à Ferrol, en Galice, par la militante socialiste Aurora Rodríguez Carballeira[3], d'un père biologique. Sa mère l'élève comme un modèle de « femme pour l'avenir [4]». Dès la grossesse, sa mère s'installe à Madrid, où Hildegart naît en 1914[5], au numéro 3 de la rue Juanelo.

Sa mère Aurora pense que les enfants ne doivent pas être inscrits au registre des naissances ; ce qu'elle fait malgré tout, avec retard, le suivant ; auparavant, le , elle fait baptiser sa fille bien qu'elle soit une athée militante.

Sur son extrait de naissance, l'enfant figure sous le nom complet d'Hildegart Leocadia Georgina Hermenegilda María del Pilar Rodríguez Carballeira, bien qu'elle n'ait jamais utilisé que le premier prénom. Jusqu'à l'âge de quatre ans, elle reçoit des visites de son père, jusqu'à ce qu'Aurora commence à trouver son influence néfaste et lui interdit de revenir.

À trois ans, Hildegart, enfant prodige, sait déjà écrire, et à huit ans, elle parle six langues[5].

Hildegart est la cousine germaine d'un autre enfant prodige, le pianiste Pepito Arriola[6], connu comme le Mozart espagnol[7]. Sa mère Aurora entretient une relation avec lui considérée aujourd'hui[8] comme l'une des causes du destin d'Hildegart[9].

La militante[modifier | modifier le code]

Hildegart est encore très jeune quand elle commence à travailler activement au Parti socialiste espagnol (PSOE) et au syndicat de l'UGT[5], trouvant un appui dans la base, bien qu'elle soit considérée avec méfiance par les dirigeants qui essaient de la faire paraître en public le moins possible. La publication en 1932 d'une lettre au journal La Libertad, dans laquelle elle critique sévèrement une alliance possible du parti socialiste espagnol avec un candidat réactionnaire, provoque son expulsion. Suite à cela, elle adhére au Parti Fédéral.

La révolution sexuelle[modifier | modifier le code]

Educación Sexual d'Hildegart Rodríguez Carballeira. 1931.

Avocate de profession[10], Hildegart est l'une des personnes les plus actives de son temps du mouvement pour la réforme sexuelle en Espagne. Elle fait partie du réseau de l'avant-garde européenne à ce sujet, entretenant une correspondance avec Havelock Ellis, qu'elle traduit[5]. Quand se fonde la Ligue espagnole pour la réforme sexuelle (branche espagnole de la ligue mondiale pour la réforme sexuelle), présidée par le docteur Gregorio Marañón, on la choisit sans hésitation comme secrétaire[5],[11],[12].

Elle publie de nombreux textes sous la République, notamment sur la sexologie, comme la monographie La Révolution sexuelle qui se vend à 8 000 exemplaires, seulement à Madrid, dans la première semaine qui suit sa publication[5], ce qui contribue de façon significative à sa notoriété[5]. Elle entretient une correspondance avec des personnalités européennes de l'époque, entre autres H. G. Wells[5], qu'elle accompagne longuement quand il visite Madrid. L'intention qu'il avait de l'emmener à Londres comme secrétaire, supposait qu'elle se sépare de sa mère et développe son propre potentiel, ce qui, de fait, alimente la paranoïa d'Aurora qui voyait autour de sa fille une conspiration.

L'assassinat par sa mère[modifier | modifier le code]

La détérioration de sa relation avec sa mère devient profonde, surtout en raison de la paranoïa de cette dernière. Hildegart essaiera quelquefois de se séparer d'elle, à quoi sa mère répond par des menaces de suicide. Elle écrit un jour : « Le sculpteur détruit son œuvre, dès qu'il a découvert en elle la moindre imperfection ». Durant la nuit du 9 juin 1933, alors qu'Hildegart dort, sa mère la tue[5], lui tirant trois coups dans la tête et un autre au cœur[13]. Elle est jugée, puis emprisonnée à la prison pour femmes de Ventas, dans le quartier de Salamanca de Madrid[14].

Postérité[modifier | modifier le code]

Le procès de la mère d'Hildegart (en portrait à gauche), 'Aurora Rodríguez Carballeira (1934).

Ses écrits[modifier | modifier le code]

  • La rebeldía sexual de la juventud Madrid: Javier Morata 1931. Réédité avec un prologue de Eduardo de Guzmán. Editorial Anagrama, Barcelone, 1977. 262 pp. (ISBN 84-339-1302-6)
  • Profilaxis Anticoncepcional, Valence, 1931.
  • Malthusimo y neomalthusismo, Madrid, 1932.
  • ¿Se equivocó Marx?, Madrid, Edición Novela Proletaria, 1932.
  • ¿Quo vadis, burguesía?, Madrid, Edición Novela Proletaria, 1932.
  • El problema sexual tratado por una mujer española, Madrid, Ediciones Morata, pp. (ISBN 84-7112-057-7)
  • Métodos para evitar el embarazo. (Maternidad voluntaria), Saragosse, Guara, p. (ISBN 84-85303-04-0) Epuisé

Œuvres inspirées par sa vie[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • A mi no me doblega nadie: Aurora Rodríguez, su vida y su obra (Hildegart) - Rosa Cal Mártinez - Ediciós do Castro, D.L. 1991. Il s'agit d'une biographie de la mère d'Hildegart (ISBN 84-7492-542-8)
  • Hildegart, la virgen roja Joan Llarch, Barcelona : Producciones editoriales, 1979. 155 p.
  • El manuscrito encontrado en Ciempozuelos Guillermo Rendueles Endymion, 1989 (ISBN 84-7731-023-8). Etude du cas clinique de sa mère Aurora durant son séjour à la clinique psychiatrique de Ciempozuelos où elle est internée par transfert de la prison de Ventas, et où elle est décédée.
  • De Pepito Arriola a Hildegart Francisco Martinez López et Ventura Ferrero Delso, sociedad de Cultura Valle-Inclán, Ferrol (ISBN 84 95289 77 6)
  • (en) Alison Sinclair, Sex and Society in Early Twentieth Century Spain : Hildegart Rodríguez and the World League for Sexual Reform, Cardiff, University of Wales Press, , 263 p. (ISBN 978-0-7083-2017-4, lire en ligne)
  • Mi querida hija Hildegart Maria del Carmen Domingo Soriano, éditeur Destino, 2008, Barcelone, (ISBN 978-84-233-4028-6)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « http://hdl.handle.net/10622/ARCH02445 » (consulté le )
  2. (es)Mulleres destacadas de Galicia, Enrique Alvarellos, 1993
  3. (es) Dicionario de Mulleres galegas, Aurora Marco, 2007 Edicions A Nosa Terra, 1re édition, mars 2007
  4. Pedro Cordoba, « In memoriam Hildegart. Un devenir-femme de l’humanité », Critique, vol. 915-916, nos 8-9,‎ , p. 669–683 (ISSN 0011-1600, DOI 10.3917/criti.915.0669, lire en ligne, consulté le )
  5. a b c d e f g h et i Marta Martínez Valls, « Rodríguez Carballeira, Hildegart [Madrid 1914 - Id. 1933] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 3705
  6. (es) « Pepito Arriola e Hildegart Rodríguez », sur Diario de Ferrol (consulté le )
  7. (es) Andrea Graus, « Pepito Arriola: el “Mozart español” », sur Niños prodigio, (consulté le )
  8. (es) « Pepito Arriola, la construcción de un niño prodigio - Konpartitu », sur Konpartitu | Música sin etiquetas, (consulté le )
  9. Ricardo Campos et Rafael Huertas, « “Délire eugénique” et meurtre. Le cas d’Aurora Rodríguez et sa représentation dans le film Mi hija Hildegart », Criminocorpus. Revue d'Histoire de la justice, des crimes et des peines,‎ (ISSN 2108-6907, DOI 10.4000/criminocorpus.250, lire en ligne, consulté le )
  10. (es) « Aurora Rodríguez: la madre liberada que mató a su hija Hildegart por ser libre », sur ELMUNDO, (consulté le )
  11. (en) Alison Sinclair, « The World League for Sexual Reform in Spain: Founding, Infighting, and the Role of Hildegart Rodriguez », Journal of the History of Sexuality, vol. 12, no 1,‎ , p. 98–109 (ISSN 1535-3605, DOI 10.1353/sex.2003.0070, S2CID 142427428, lire en ligne Accès payant)
  12. (en) Alison Sinclair, Sex and Society in Early Twentieth Century Spain : Hildegart Rodríguez and the World League for Sexual Reform, Cardiff, University of Wales Press, , 263 p. (ISBN 978-0-7083-2017-4, lire en ligne)
  13. (es) El País, « El sumario por la muerte de Hildegart Rodríguez, ‘La virgen roja’, en 1933 », El País,‎ (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le )
  14. (es) BBC News Canal, « Historia de Aurora, la española que engendró 'hija perfecta' y la asesinó », sur El Tiempo, (consulté le )
  15. « Hildegart Rodríguez Carballeira (1914-1933) -... », sur fr.findagrave.com (consulté le )
  16. (es) Hildegart Rodríguez, « Hildegart Rodríguez Papers », sur search.iisg.amsterdam (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]