Hildegard Jacoby — Wikipédia

Hildegard Jacoby
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Nationalité

Hildegard Jacoby, née le à Cassel et morte le à Berlin, est une travailleuse sociale allemande, employée de l'Église confessante et résistante contre le nazisme.

Biographie[modifier | modifier le code]

Henriette Karoline Emilie Hildegard Jacoby est née le 21 décembre 1903 à Rothenditmold, un quartier de Cassel[1]. Son père est un médecin juif et sa mère est non juive. Elle suit une formation de travailleuse sociale à l'École sociale pour femmes de Berlin (de) puis travaille dans la fonction publique durant les années qui suivent[2].

Après l'arrivée au pouvoir des nazis et l'adoption de la loi sur la restauration de la fonction publique, elle est considérée comme demi-juive et doit renoncer à travailler pour l'état. Elle travaille alors dans un cabinet de conseil en brevets[2],[3]. Au début de la Seconde Guerre mondiale, elle est employée dans un bureau paroissial puis occupe divers postes administratifs à la direction de Église confessante de Berlin-Brandebourg pendant le Kirchenkampf, un conflit qui oppose, au sein du protestantisme, les églises évangéliques allemandes aux chrétiens allemands proches du pouvoir[4],[2]. La directrice Marga Meusel y accueille des stagiaires ou des bénévoles qui ne peuvent plus travailler dans le service public d'aide sociale dont Hildegard Jacoby[5]. La Gestapo surveillant les activités de l'Eglise confessante, la plus grande prudence est requise et il leur faut parfois travailler dans des appartements privés.

Dans son travail, Hildegard Jacoby vient en aide aux Juifs menacés et persécutés. Elle entre en contact avec le groupe de résistance autour de l'avocat Franz Kaufmann (de), Helene Jacobs, Gertrud Staewen et, en soutien du Bureau Güber, une organisation d'aide à l'émigration au sein de l'Église confessante, elle procure aux personnes concernées des cachettes, des cartes de rationnement et de faux documents d'identité[2],[1],[6],[3].

Hildegard Jacoby est arrêtée en août 1943, avec 50 autres personnes, et condamnée à un an et demi de prison par un tribunal spécial le 11 janvier 1944[2]. En prison, elle tombe malade d'un rhumatisme articulaire chronique sévère. L'avocat Horst Holstein fait campagne pour sa libération anticipée, qui a lieu le 2 juin 1944. Une heure plus tard, elle meurt d'une crise cardiaque dans l'appartement de l'épouse de Franz Kaufmann, assassiné entre temps, à Schemmstrasse 104 (aujourd'hui Matterhornstrasse 104) à Berlin-Nikolassee[7],[6],[8].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de) Harald Schultze, Andreas Kurschat, "Ihr Ende schaut an ..." Evangelische Märtyrer des 20. Jahrhunderts, Berlin, (ISBN 978-3-374-02370-7)
  • (de) Werner Oehme, Märtyrer der evangelischen Christenheit 1933–1945., Berlin, 4,

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) « Memorial Book - Victims of the Persecution of Jews under the National Socialist Tyranny in Germany 1933 - 1945 - Hildegard Jacoby », sur www.bundesarchiv.de (consulté le )
  2. a b c d et e (de) « Biografie - Hildegard Jacoby », sur Gedenkstätte Deutscher Widerstand (consulté le )
  3. a et b (de) Peter Steinbach, Johannes Tuchel et Ursula Adam, Lexikon des Widerstandes, 1933-1945, C.H.Beck, (ISBN 978-3-406-43861-5, lire en ligne)
  4. Henri Haller, « Le protestantisme allemand et la création de la République fédérale d’Allemagne (1945-1949) », Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande, vol. 46, no 1,‎ , p. 35–50 (ISSN 0035-0974, DOI 10.4000/allemagne.1244, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) « Meusel Margarete », sur Yad Vashem -The Righteous Among the Nations Database
  6. a et b (de) Hans-Rainer Sandvoß, »Es wird gebeten, die Gottesdienste zu überwachen …«: Religionsgemeinschaften in Berlin zwischen Anpassung, Selbstbehauptung und Widerstand von 1933 bis 1945, Lukas Verlag, (ISBN 978-3-86732-184-6, lire en ligne)
  7. (en) David Bankier et Israel Gutman, Nazi Europe and the Final Solution, Berghahn Books, (ISBN 978-1-84545-410-4, lire en ligne)
  8. « Erinnerung an den Widerstand in Wilmersdorf - KünstlerKolonie Berlin e.V. », sur kueko-berlin.de (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]