Hiérarchie de dominance — Wikipédia

Un Mandrillus sphinx mâle de haut rang annonce son statut par une coloration faciale vive[1].

Une hiérarchie de dominance est une ordination des relations de dominance et de soumission d'un groupe d'individus particulier. Les hiérarchies de dominance sont répandues chez les animaux sociaux.

Une hiérarchie de dominance est un type de stratification sociale qui est observée au sein de certaines espèces d'animaux sociaux caractérisé par un système de domination. Au sein des groupes sociaux, les membres sont susceptibles d'entrer en compétition pour l'accès à des ressources limitées et aux opportunités d'accouplement. Plutôt que de se battre à chaque fois qu'ils se rencontrent, un rang relatif est établi entre les membres du même sexe. Sur la base d'interactions répétitives, un ordre social est créé, qui est susceptible de changer chaque fois qu'un animal dominant est défié par un animal subordonné[2]. Chez les mammifères, un individu dominant est parfois appelé alpha.

Des hiérarchies adviennent dans la plupart des espèces sociales du règne animal, y compris chez les primates (singes, hommes) qui vivent généralement en groupe. Les individus avec un statut hiérarchique plus important tendent à accaparer l'accès à l'espace, à la nourriture et aux opportunités d'accouplement.

Ces hiérarchies ne sont pas figées et dépendent d'un certain nombre de facteurs variables, comme la viabilité, l'âge, le sexe, la taille, l'intelligence, l'ignorance, la peur et l'agressivité.

Ainsi, on peut observer des hiérarchies de dominance dans les cultures et les sociétés humaines. Celles-ci sont des variables importantes pour comprendre les phénomènes de civilisation dans l'environnement humain, l'ordre social, l'organisation de la famille, la structure de la tribu ou la nature du clan, dans l'ensemble des situations. Il n'est pas clairement établi dans quelle mesure la hiérarchie de dominance chez les humains est attribuable à des facteurs culturels idéologiques ou à la sélection selon des caractéristiques biologiques intrinsèques à notre espèce, issues d'une évolution naturelle.

Il est important de remarquer que la plupart des études portant sur la hiérarchie chez les animaux ont été fortement remises en cause. Dans bien des cas, celles-ci a été observée en captivité ou dans des conditions particulières (réduction de leur habitat) et que celles-ci sont en général moins prononcées dans leur habitat naturel[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Steven R. Leigh, Joanna M. Setchell, Marie Charpentier, Leslie A. Knapp et E. Jean Wickings, « Canine tooth size and fitness in male mandrills (Mandrillus sphinx) », Journal of Human Evolution, vol. 55, no 1,‎ , p. 75–85 (ISSN 0047-2484, DOI 10.1016/j.jhevol.2008.01.001)
  2. (en) I. D. Chase, C. Tovey et P. Murch, « Two's Company, Three's a Crowd: Differences in Dominance Relationships in Isolated versus Socially Embedded Pairs of Fish », Behaviour, vol. 140, no 10,‎ , p. 1193–217 (DOI 10.1163/156853903771980558, S2CID 56345496)
  3. Vinciane Despret, Que diraient les animaux, si ... on leur posait les bonnes questions?, La Découverte, dl 2014, cop. 2014 (ISBN 978-2-7071-8326-2 et 2-7071-8326-1, OCLC 896817815, lire en ligne), p. 129-146

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alexis Rosenbaum, Dominants et dominés chez les animaux, Odile Jacob, 2015.

Voir aussi[modifier | modifier le code]