Hervé de Charette — Wikipédia

Hervé de Charette
Illustration.
Fonctions
Ministre des Affaires étrangères

(2 ans et 15 jours)
Président Jacques Chirac
Gouvernement Alain Juppé I, II
Prédécesseur Alain Juppé
Successeur Hubert Védrine
Ministre du Logement

(2 ans, 1 mois et 11 jours)
Président François Mitterrand
Gouvernement Édouard Balladur
Prédécesseur Marie-Noëlle Lienemann
Successeur Pierre-André Périssol
Conseiller régional des Pays de la Loire

(18 ans et 3 jours)
Élection 22 mars 1992
Président François Fillon, Jacques Auxiette
Maire de Saint-Florent-le-Vieil

(25 ans et 13 jours)
Prédécesseur Yves Joncheray
Successeur André Retailleau
Ministre délégué à la Fonction
publique et au Plan

(2 ans, 1 mois et 20 jours)
Président François Mitterrand
Gouvernement Jacques Chirac II
Prédécesseur Jean Le Garrec
Successeur Michel Durafour
Député français

(15 ans et 7 jours)
Élection 1er juin 1997
Réélection 16 juin 2002
17 juin 2007
Circonscription 6e de Maine-et-Loire
Législature XIe, XIIe et XIIIe (Cinquième République)
Groupe politique UDF (1997-2002)
UMP (2002-2010)
NC (2010-2012)
Prédécesseur Alain Levoyer
Successeur Serge Bardy

(4 ans, 10 mois et 8 jours)
Élection 12 juin 1988
Réélection 28 mars 1993
Circonscription 6e de Maine-et-Loire
Législature IXe et Xe (Cinquième République)
Groupe politique UDF (1988-1993)
UDFC (1993)
Prédécesseur Proportionnelle par département
Successeur Alain Levoyer

(moins d’un jour)
Élection 16 mars 1986
Circonscription Nièvre
Législature VIIIe (Cinquième République)
Groupe politique UDF
Successeur Bernard-Claude Savy
Biographie
Nom de naissance Hervé Marie-Joseph de Charette de La Contrie
Date de naissance (85 ans)
Lieu de naissance Paris (France)
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique UDF (via le PR puis le PPDF) (1986-2002)
UMP (2002-2010)
NC (2010-2012)
UDI (depuis 2012)
Enfants Laurence de Charette
Profession Maître des requêtes au Conseil d'État et avocat

Hervé de Charette

Hervé de Charette, né Hervé Marie-Joseph de Charette de La Contrie le à Paris[1], est un haut fonctionnaire et homme politique français.

Trois fois ministre, de 1986 à 1988, de 1993 à 1995 puis de 1995 à 1997, notamment comme ministre des Affaires étrangères, Hervé de Charette a notamment été maire de Saint-Florent-le-Vieil de 1989 à 2014, et député de Maine-et-Loire entre 1988 et 2012.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'Hélion Marie Joseph Christian, baron de Charette de La Contrie (1906-1983) et de sa première épouse Jeanne Girauld de Nolhac (1908-1954), Hervé de Charette est issu d'une famille noble. Il descend du roi Charles X par le duc de Berry, de l'académicien Pierre Girauld de Nolhac et de Louis Marin Charette de La Contrie, le frère du général vendéen François Athanase Charette de La Contrie.

Marié, Hervé de Charette a quatre enfants[2], dont Laurence de Charette, journaliste et directrice adjointe de la rédaction du Figaro.

Formation et début de carrière[modifier | modifier le code]

Diplômé d'HEC Paris et de l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences-Po Paris), Hervé de Charette est un ancien élève de l'École nationale d'administration (ENA, promotion Montesquieu de 1966)[3]. Il préside la Conférence Olivaint en 1962.

En , il entre au Conseil d'État[3]. D'abord auditeur, il devient maître des requêtes en 1973 puis rapporteur et secrétaire général-adjoint[3].

De 1973 à 1981, Hervé de Charette travaille dans plusieurs ministères. Il est successivement conseiller technique de Georges Gorse au ministère du Travail, de l'Emploi et la Population de 1973 à 1974[3], directeur de cabinet de Paul Dijoud au secrétariat d'État chargé de l'Immigration de 1974 à 1976[3], puis de Christian Beullac au ministère du Travail) de 1976 à 1978[3] et chargé de mission auprès de Jean-François Deniau au ministère du Commerce extérieur de 1978 à 1981[3]. En parallèle, il est conseiller juridique pour l'Établissement public pour l'aménagement de la région de la Défense (EPAD) de 1976 à 1981[3] puis président de la Société nationale de construction de logements pour les travailleurs (Sonacotra, future Adoma) de 1979 à 1981[3].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

En 1981, il est battu aux élections législatives à Menton[4]. Deux ans plus tard, lors des élections municipales, il échoue à Nevers face à Pierre Bérégovoy[4]. Lors des élections législatives de 1986, il est élu député UDF de la Nièvre[5]. Il entre directement au gouvernement Jacques Chirac comme ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Fonction publique et du Plan[3].

En 1988, à la fin de la première cohabitation, après la défaite de la droite à l'élection présidentielle et aux législatives, Hervé de Charette retourne à l'Assemblée nationale. Il est parachuté dans la région des Mauges (Maine-et-Loire[6]) dans une nouvelle circonscription de centre-droit[7]. Dès le premier tour, il est élu député de la sixième circonscription de Maine-et-Loire[6]. Il est réélu (au premier tour) en [6] (mais remplacé par Alain Levoyer à la suite de son entrée au gouvernement[8]), en [8], [8] et [8]. En , il est battu au second tour des élections législatives par le divers gauche Serge Bardy après avoir été député de cette circonscription pendant vingt-quatre ans[7].

Lors des élections municipales de 1989, il devient maire de Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire), un haut-lieu de la Vendée militaire situé au cœur de sa circonscription. Il est réélu en 1995, 2001 et 2008[8]. De 1995 à 2001, il préside aussi la Communauté de communes du canton de Saint-Florent-le-Vieil et en reste membre à partir de 2001[8].

Par ailleurs, il siège au Conseil régional des Pays de la Loire de 1992 à 2010 (réélu en 1998 et en 2004), en étant vice-président de 1992 à 2004[8]

Après les législatives de 1993, il redevient ministre sous la deuxième cohabitation : il est ministère du logement dans le gouvernement Balladur[1]. Après son soutien à Jacques Chirac durant l'élection présidentielle de 1995, il reste au gouvernement mais détient désormais le prestigieux maroquin de ministre des Affaires étrangères[1]. En 1996, il se rend en Algérie peu après l'enlèvement des moines de Tibhirine et modifie en cours de route le programme de son voyage afin de pouvoir s'informer sur les circonstances du drame, en ne se donnant « qu'une seule priorité : retrouver les moines vivants »[9], modification à laquelle les autorités algériennes tentent de s'opposer. Philippe Étienne, directeur adjoint de cabinet d’Hervé de Charette, posera alors plusieurs fois la question : « L’affaire de l’enlèvement des moines est-elle une manipulation algérienne ? »[10].

Après la dissolution de 1997, à la suite de la défaite de la droite et de son départ du gouvernement, il siège de nouveau à l'Assemblée nationale jusqu'à sa défaite en . De juin à , il exerce l'intérim, en qualité de doyen d'âge, du groupe parlementaire Nouveau Centre, entre la nomination au gouvernement de François Sauvadet et l'élection d'Yvan Lachaud.

Alors qu'il brigue un cinquième mandat de maire de Saint-Florent-le-Vieil, il est battu lors des élections municipales françaises de 2014[11]

Appartenance politique[modifier | modifier le code]

Proche de Valéry Giscard d'Estaing[1], Hervé de Charette entre en 1977[3] au Parti républicain, rattaché à l'Union pour la démocratie française (UDF). Il est Secrétaire national chargé de la Défense puis Délégué général en 1978 et Secrétaire général adjoint en 1979[3].

En , après avoir soutenu Jacques Chirac lors de la présidentielle faute de candidature de Valéry Giscard d'Estaing[1], il fonde le Parti populaire pour la démocratie française (PPDF), rattaché à l'UDF, devenu Convention démocrate en 2002 lors de son intégration comme un club de l'UMP. Le siège de ce parti destiné à rassembler les Giscardiens est situé à Saint-Florent-le-Vieil.

En , Hervé de Charette quitte l'UMP (dont il est l'un des membres fondateurs), qu'il juge trop à droite[12],[13], et rejoint le Nouveau Centre[14]. Étant le dépositaire du nom UDF auprès de l'Institut national de la propriété industrielle depuis 2004[13], il souhaite alors permettre au Nouveau Centre de l'utiliser[15] mais le sénateur Jean Arthuis indique qu'il ne peut pas prendre cette décision[12]. En , la Convention démocrate vote son rattachement à L'Alliance républicaine, écologiste et sociale (Confédération des Centres), qui inclut aussi le Nouveau Centre[16].

Soutien de Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle de 2007 et celle de 2012, il s'oppose au projet de candidature du président du Nouveau Centre, Hervé Morin, à l'élection présidentielle de 2012[17].

Autres fonctions[modifier | modifier le code]

Il est avocat depuis 2001[18], inscrit au barreau de Paris.

En , il est élu président de la Chambre de commerce franco-arabe, succédant à Pierre Rozek[19]. En 2012, sa gestion est critiquée par plusieurs pays membres[20].

Il est aussi président de l'Institut français de finance islamique[21], créé en 2009.

Détail des fonctions et des mandats[modifier | modifier le code]

Mandats locaux[modifier | modifier le code]

Mandats parlementaires[modifier | modifier le code]

  • -  : Député de la Nièvre (démissionnaire à son entrée au gouvernement)[8]
  • -  : Député de la 6e circonscription de Maine-et-Loire (réélu en 1993, démissionnaire à son entrée au gouvernement et remplacé par Alain Levoyer)[8]
  • -  : Député de la 6e circonscription de Maine-et-Loire (réélu en et en )[8]

Fonctions ministérielles[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Ouvrages :

Publications liées à ses activités parlementaires :

  • La Peine de mort en question, , 115 p. (ISBN 2-903129-01-0)
  • Hervé de Charette et Marc Domingo, Réflexions sur l'efficacité de la sanction pénale, Economica, , 60 p. (ISBN 2-7178-4709-X)
  • Marie-France Wittman, Hervé de Charette et Dominique Paillé, Les maladies orphelines : un enjeu de santé publique, éditions L'Harmattan, coll. « Cahiers de la Convention démocrate », 2003), 184 pages (ISBN 978-2-7475-4927-1 et 2-7475-4927-5, lire en ligne)
  • Les enjeux méditerranéens : l'eau, entre guerre et paix, Paris/Budapest/Torino, éditions L'Harmattan, coll. « Cahiers de la Convention démocrate », , 224 p. (ISBN 2-7475-6091-0)
  • Hervé de Charette, Dominique Paillé et Éric Helard, La lutte contre la contrefaçon : Comment défendre notre patrimoine industriel et intellectuel ?, Paris/Budapest/Torino, éditions L'Harmattan, coll. « Cahiers de la Convention démocrate », , 216 p. (ISBN 2-7475-6627-7)
  • Hervé de Charette, Dominique Paillé et Éric Helard, Recycler pour une économie durable et solidaire : Colloque du 16 juin 2003, éditions L'Harmattan, coll. « Cahiers de la Convention démocrate », , 128 p. (ISBN 2-7475-5361-2)
  • Christian Philip, Hervé de Charette et Commission des affaires étrangères, Rapport d'information sur le rôle de l'Union européenne dans la solution du conflit au Proche-Orient, Paris, Assemblée nationale, , 55 pages (ISBN 2-11-117731-8)
  • Rapport d'information sur le suivi des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, Paris, Assemblée nationale, , 79 p. (ISBN 2-11-121670-4)
  • Hervé de Charette et Éric Helard, La sécurité alimentaire : entre précaution et responsabilisation, Paris/Budapest/Kinshasa etc., éditions L'Harmattan, coll. « Cahiers de la Convention démocrate », , 224 p. (ISBN 2-7475-9653-2)
  • Après Outreau, quelle réforme de la justice pénale ? : Grand débat national sur la justice, Paris/Budapest/Kinshasa etc., éditions L'Harmattan, coll. « Les Cahiers de la Convention démocrate », , 149 p. (ISBN 2-296-00720-1)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Pierre Haski, « Hervé de Charette, 58 ans, giscardien, ministre des Affaires étrangères de Chirac, et le don de durer sans briller. Un étranger au quai », Libération,
  2. « Portrait : Hervé de Charette, candidat sur la 6ème circonscription de Maine-et-Loire », sur my-angers.info,
  3. a b c d e f g h i j k et l Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), « Biographie de Hervé de Charette », sur iris-france.org (consulté le )
  4. a et b « Hervé de Charette : à la recherche du centre », sur lesechos.fr (consulté le )
  5. Guillaume Clerc, « Tous les députés de la Ve République dans la Nièvre », Le Journal du Centre,‎ (lire en ligne)
  6. a b et c Sylvie O'Dy, « Spécial élections - 6e circonscription, Angers-ouest - La terre et l'homme », L'Express,‎ (lire en ligne)
  7. a et b Fabienne Beranger, « Maine-et-Loire : Hervé de Charette battu », sur france3.fr,
  8. a b c d e f g h i j k l m et n « Les députés : M. Hervé de Charette », sur assemblee-nationale.fr (consulté le )
  9. Henri Haget, « De Charette sur l'assassinat des moines de Tibéhirine : "Je ne suis pas sûr de connaître la vérité" », L'Express,‎ (lire en ligne)
  10. « Les circonstances de la mort des trappistes de Tibhirine restent controversées », La Croix,‎ (lire en ligne)
  11. Ouest-France - Saint-Florent-le-Vieil - 23 mars: Municipales à Saint-Florent. André Retailleau bat Hervé de Charette !
  12. a et b Jean-Baptiste Garat, « Le giscardien Hervé de Charette quitte l'UMP », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  13. a et b RTL, « Hervé de Charette : « Pourquoi je quitte l'UMP » », sur RTL.fr,
  14. « Hervé de Charette, transfuge de l'UMP attendu au Nouveau Centre », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  15. « Hervé de Charette quitte l'UMP en emportant la marque UDF », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  16. « Le parti d'Hervé de Charette rejoint la confédération des centres », sur Le Point,
  17. « Hervé de Charette soutiendra Sarkozy », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  18. Valérie de Seneville, « Ces politiques qui portent la robe », Les Échos,‎
  19. Chambre de commerce Franco-Arabe, « Hervé de Charette, nouveau Président de la Chambre de Commerce Franco - Arabe », sur ccfranco-arabe.com,
  20. Hela Khamarou et François Labrouillère, « Hervé de Charette mélange les genres », Paris Match,‎ (lire en ligne)
  21. Institut français de finance islamique, « Découvrez l'IFFI », sur institutfrancaisdefinanceislamique.fr (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]