Hervé Alphand — Wikipédia

Hervé Alphand
Soirée organisée par Hervé Alphand (à gauche) à l'ambassade de France aux États-Unis le en l'honneur d'André Malraux.
Fonctions
Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères
-
Ambassadeur de France aux États-Unis
-
Représentant permanent de la France aux Nations unies
-
Liste des représentants permanents de la France au Conseil de l'Atlantique Nord
-
Comité français de libération nationale
Ministère des Outre-mer
-
Inspecteur général des finances
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Formation
Activités
Père
Charles Alphand (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
André Alphand (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Nicole Merenda (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinctions
Archives conservées par

Hervé Alphand, né le à Paris et mort dans la même ville le , est un diplomate français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Un inspecteur des finances en mission[modifier | modifier le code]

Né dans une famille juive[2] de hauts fonctionnaires et de diplomates, Hervé Alphand est le fils de Charles Alphand (de), ambassadeur de France en Irlande (de 1930 à 1932), en Union Soviétique (de 1933 à 1934), puis en Suisse (de 1936 à 1940), et de Jeanne Margerin de Crémont, et le frère d'André Alphand.

Hervé Alphand effectue ses études secondaires au lycée Janson-de-Sailly. Il suit des études de droit et obtient le diplôme de l'École libre des sciences politiques[3].

En 1930, à 23 ans seulement, il rejoint l'inspection des Finances - dont il sera exclu par le gouvernement de Vichy lors de l'adoption du statut des Juifs[2]. Il se marie la même année avec la chanteuse de music-hall Claude Raynaud (1905-1995) (belle-sœur de Claude Bouchinet-Serreulles) dont il divorcera en 1957 pour épouser Nicole Merenda, citoyenne suisse, divorcée du pionnier de l'aviation Étienne Bunau-Varilla.

À 27 ans, il est envoyé à Ankara pour aider le gouvernement de Mustafa Kemal Atatürk à réorganiser les finances de la Turquie, puis il est nommé attaché financier à Moscou en 1936 avant d'occuper divers postes au ministère du Commerce.

Le conseiller économique de De Gaulle[modifier | modifier le code]

Lettre dactylographiée de Hervé Alphand, secrétaire général du Comité économique du Gouvernement provisoire de la République française, insistant sur le secret absolu à maintenir autour des textes transmis par le Comité, . Archives nationales de France.

Quand éclate la Seconde Guerre mondiale, il est conseiller financier auprès de l'ambassade de France à Washington. Opposé au régime de Vichy, il démissionne en 1941 et rejoint le général De Gaulle à Londres. Il est alors nommé commissaire national à l'Économie, aux Finances et aux Colonies puis directeur des Affaires économiques du Comité français de la Libération nationale (CFLN), d'abord à Londres, puis à Alger, et devient un des proches de De Gaulle[4].

Il est avec André Istel, l'un des maîtres d’œuvre des accords de Bretton Woods en [5],[6].

À la libération de Paris, en 1944, Alphand devient directeur des affaires économiques au ministère des Affaires étrangères. Il participe à ce titre aux conférences sur la sécurité et la reconstruction en Europe. Il est notamment le représentant de la France à la conférence des Seize, en , qui définit le programme du plan Marshall.

Le représentant de la France[modifier | modifier le code]

Élevé à la dignité d'ambassadeur de France en 1950, il est représentant français à l'OTAN entre 1952 et 1954, puis représentant permanent de la France à l'ONU en 1955. Il occupe les fonctions d'ambassadeur de France aux États-Unis entre 1956 et 1965. Il joue alors un rôle prépondérant dans les relations franco-américaines. Il doit notamment expliquer la guerre d'Algérie dans un contexte de décolonisation puis, avec le retour de De Gaulle au pouvoir en 1958, justifier la position française sur l'OTAN qui aboutira au retrait de la France du commandement militaire intégré de l'organisation en 1966.

Lors de leur séjour à Washington, Alphand et son épouse Nicole (ex-femme d'Étienne Bunau-Varilla), qu'il a épousée en 1958, ont fait de l'ambassade de France un lieu de réception réputé pour la société américaine, entretenant notamment des relations d'amitié avec le couple présidentiel des Kennedy[7].

De retour à Paris en 1965, il devient secrétaire général du ministère des Affaires étrangères jusqu'en 1972. Il accomplit ensuite des missions diplomatiques au Moyen-Orient et en Extrême-Orient puis publie en 1977 ses mémoires, L'Étonnement d'être, journal 1939-1973. Il meurt à Paris le .

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • L'Étonnement d'être, journal 1939-1973, Fayard, 1977.
  • Le Partage de la dette ottomane et son règlement, par Hervé Alphand… Préface de M. Anatole de Monzie… – Paris, Les Éditions internationales, 1928. In-8° (23 cm), 208 p.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « https://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/pdf/mn_359paap_alphand_herve__cle0fc1a7.pdf »
  2. a et b Jean-François Kesler, Les Hauts fonctionnaires, la politique et l'argent : Grandeur et décadence de l'Etat républicain, Albin Michel, , 320 p. (ISBN 978-2-226-38000-5, lire en ligne)
  3. (en) International Publications Service, Who's Who in France, 1983-84, International Publications Service, (ISBN 978-2-85784-016-9, lire en ligne)
  4. Georgette Elgey, Histoire de la IVe République, tome I : de 1945 à 1957, Robert Laffont, rééd. 2018, p. 96.
  5. Marco Casella, Bretton Woods - Histoire d'un système monétaire, 2015
  6. De Gênes à Bretton Woods, Michel Lelart, Revue d'économie financière, Année 1994, Volume 4, Numéro 1, pp. 521-524
  7. The Party Line, article de Time Magazine, 22 novembre 1963

Liens externes[modifier | modifier le code]