Henry Sidambarom — Wikipédia

Henry Moutou Sidambarom
Fonctions
Employé au bureau central de l'immigration indienne à Basse-Terre

(140 ans)
Conseiller municipal de Capesterre-Belle-Eau

(48 ans)
Juge de paix du canton de Capesterre-Belle-Eau

(7 ans)
Biographie
Nom de naissance Henry Sidambarom
Date de naissance
Lieu de naissance Capesterre-Belle-Eau
(Drapeau de la Guadeloupe Guadeloupe)
Date de décès (à 89 ans)
Nationalité Drapeau de la France France

Henry Sidambarom, né le à Capesterre-Belle-Eau (Guadeloupe) et mort le , est un homme politique guadeloupéen issu d’une famille d’origine indienne. Juge de paix du canton de Capesterre-Belle-Eau, il a lutté toute sa vie contre l'engagisme et pour l'accession à la citoyenneté française des travailleurs originaires de l'Inde en Guadeloupe.

Biographie[modifier | modifier le code]

Faisant suite à l'abolition de l'esclavage de 1848, qui provoque une pénurie de main-d’œuvre sur les plantations, les premiers travailleurs indiens sont emmenés comme « engagés » et débarquent en Guadeloupe le , à bord du navire L'Aurélie. Ils seront emmenés par milliers jusqu'en 1889 à partir des ports de la côte de Coromandel, de Pondichéry, de Madras, ou de Calcutta.

Près de neuf années plus tard, naît Henry Sidambarom, dans la commune de Capesterre-Belle-Eau, où se sont installés ses parents.

En 1884, il est employé au bureau central de l'immigration indienne à Basse-Terre et entame la lutte pour l'émancipation des travailleurs originaires de l'Inde, victimes de discrimination. En 1897, Henry Sidambarom est élu conseiller municipal de Capesterre-Belle-Eau.

En , il se fait inscrire sur la liste électorale pour les municipalités et inscrit des Indiens sur cette liste. Le , Le gouverneur M. le Vicomte de la Loyère conteste cette liste électorale[1]. De son engagement s'ensuit la prison et un long procès de près de vingt ans (de à )[2]. En 1905, Henry Sidambarom adresse sa première lettre, une pétition, à Étienne Clémentel (ministre des Colonies), où il expose son cas[3],[4]. À la suite de ce procès historique, Raymond Poincaré, ancien président de la République française et président du Conseil des ministres de l'époque, décide d'octroyer définitivement la nationalité française aux ressortissants indiens de la Guadeloupe, ainsi que le droit de vote[5].

En 1945, il est nommé juge de paix.[réf. nécessaire][6].

En 1948, le conseil municipal de Capesterre-Belle-Eau et le conseil général de la Guadeloupe demandent conjointement que lui soit décerné la Légion d'honneur[4].

Hommages rendus à Henry Sidambarom[modifier | modifier le code]

  • En 1981, lors de l'officialisation du jumelage entre Pondicherry et Basse-Terre, un hommage est rendu à Henry Sidambarom[7] :
    • inauguration de l'avenue Sidambarom à Basse-Terre
    • une stèle à Fonds-Cacao à Capesterre-Belle-Eau
    • fondation du Comité Henry-Sidambarom, officialisé en 1988
  • En 2013, le prix Félix-Éboué lui est consacré, dans le cadre du 150e anniversaire de sa naissance[8]. Un buste à son effigie sera posé à Karikal (Inde)[7]. En , l'ambassadeur de l'Inde, Shri Arun K. Singh, assiste à l'invitation du comité Henry-Sidambarom, aux célébrations organisées pour fêter le 150e anniversaire de la naissance de Henry Sidambarom[9].
  • En 2020, le conseil régional de la Guadeloupe décrète l'année 2020 « année Sidambarom », un rappel de sa lutte[10].

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Henry Sidambarom, Procès politique : contestation des droits électoraux opposée par le gouverneur de la Guadeloupe, M. le Vicomte de la Loyère, aux fils d'Hindous nés à la Guadeloupe(1904-1906), Basse-Terre, (OCLC 863701916)
  • Cheddi Sidambarom (préf. Henri Bangou, sous la dir. de Jean-François Niort), Du Code noir au Code civil : Jalons pour l'histoire du droit en Guadeloupe, perspectives comparées avec la Martinique, la Guyane et la République d'Haïti lieu=, Paris, Éditions de L'Harmattan, , 187-198 p. (ISBN 978-2-296-04153-0), « L'acquisition de la nationalité française par les immigrants et fils d'immigrants indiens , 1904-1923 »
  • Serge Diantantu, Homme noir, d'Afrique, d'Amérique et des Antilles, Le Lamentin, Caraïbéditions, (OCLC 870318719)
  • Jean Samuel Sahaï, Adagio pour la Da, les Indiens des Antilles de Henry Sidambarom à Aimé Césaire : un aspect négligé des études post-coloniales, Tampere (Finlande), Atramenta, (OCLC 859436499)

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • Raconte moi... Sidambarom, documentaire réalisé en 2012 par trois classes élémentaires de la circonscription de Capesterre-Belle-Eau, avec la collaboration des réalisateurs Dimitry Zandronis et Edmond Beaugendre[11].
  • Henry Sidambarom : jusqu’au bout du rêve, documentaire réalisé en 2014 par Raymond Philogène[12]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]