Henri VIII (Shakespeare) — Wikipédia

Henri VIII
La Fameuse Histoire de la vie du roi Henri le huitième
Illustration de l'acte IV, scène 2 (gravure de :Robert Thew (en) d'après Richard Westall).
Illustration de l'acte IV, scène 2 (gravure de Robert Thew (en) d'après Richard Westall).

Auteur William Shakespeare, John Fletcher
Genre Drame historique
Dates d'écriture 1613
Version originale
Titre original Henry VIII
Langue originale Anglais
Pays d'origine Drapeau de l'Angleterre Angleterre
Personnages principaux
Lieux de l'action

La Fameuse Histoire de la vie du roi Henri le huitième (The Famous History of the Life of King Henry the Eighth) est l'une des dernières pièces écrites par William Shakespeare en collaboration avec John Fletcher, basée sur la vie d'Henri VIII d'Angleterre.

Un autre titre All Is True est répertorié dans les documents de l'époque ; le titre Henry VIII n'apparaît que dix ans plus tard, lors de la publication de la pièce dans le Premier Folio en 1623. C'est d'ailleurs sous le titre All Is True que la pièce est publiée dans The Oxford Shakespeare. The Complete Works[1].

Pendant l'une des premières représentations, l'après-midi du , la bourre enflammée d'un canon de théâtre, utilisé pour des effets spéciaux, a mis le feu au toit du théâtre du Globe qui était couvert de chaume, provoquant l'incendie de tout le bâtiment. L'accident est relaté dans une lettre du par Sir Henry Wotton, ambassadeur à Venise qui se trouvait alors à Londres[2]. Selon une autre source, le théâtre était noir de monde, qui venait voir une pièce « qui n'avait été jouée que deux ou trois fois auparavant ». Personne ne fut blessé, sauf un homme légèrement brûlé en sauvant un enfant qui aurait péri dans les flammes sans son intervention[3].

Popularité[modifier | modifier le code]

Au XIXe siècle, Henri VIII était l'une des pièces de Shakespeare les plus à la mode en Grande-Bretagne. Les mises en scène comportaient d'imposantes et spectaculaires reconstitutions de monuments de l'époque du règne d'Henri VIII, dans le plus pur style du théâtre victorien. Depuis, la pièce a perdu de sa popularité et ses mises en scène demeurent extrêmement rares. Une production de la Royal Shakespeare Company en 1996-1997 a cependant remporté un grand succès.

Composition[modifier | modifier le code]

La pièce fut probablement composée dans les premiers mois de l'année 1613. L'analyse stylistique indique que la pièce a été écrite par Shakespeare en collaboration avec John Fletcher, confirmé par des analyses stylométriques de Petr Plecháč en 2020[4],[5].

La pièce a pour sujet les relations entre Henri VIII d'Angleterre, Catherine d'Aragon, Anne Boleyn et le cardinal Thomas Wolsey. Elle décrit les événements à la source de l'anglicanisme.

Shakespeare a puisé aux meilleures sources et certaines de ses pages ne sont même guère que de la mise en vers de la prose des chroniqueurs selon F.-H. Hugo. Si les événements sont historiquement assez exacts, du moins a-t-il quelque peu bousculé et très fortement resserré la chronologie de ceux-ci. La pièce se déroule au palais de Westminster[6] et au château de Kimbolton[N 1].

Personnages[modifier | modifier le code]

Personnages masculins[modifier | modifier le code]

  • Un gentilhomme du roi ;
  • Un gentilhomme de la reine ;
  • Trois gentilshommes ;
  • Un huissier de la Chambre du Conseil ;
  • Un portier et son valet ;
  • Un page de Gardiner ;
  • Un huissier audiencer.

Personnages féminins[modifier | modifier le code]

Le Rêve de la reine Catherine, huile sur toile de Johann Heinrich Füssli basée sur la pièce.
  • La reine Catherine d'Aragon, femme d'Henri VIII, dont celui-ci veut se débarrasser ;
  • Anne Boleyn[9], demoiselle d'honneur de Catherine, ensuite reine ;
  • Une vieille dame de la cour, amie d'Anne Boleyn ;
  • Patience, femme de chambre de la reine Catherine ;
  • Des esprits apparaissant à Catherine ;
  • Lords et ladies, femmes de service de la reine Catherine, scribes, officiers, gardes, etc.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Kimbolton était le lieu de relégation de Catherine d'Aragon dans le pays de Galles, où elle mourut.
  2. Archevêque d'York, responsable de la politique étrangère d'Henri VIII, et peut-être fils de boucher, d'où les allusions dans la pièce (acte I, scène 1). Il passait également pour avoir des maîtresses et même des enfants naturels, d'où les allusions de l'acte III, scène 2.
  3. Edward Stafford, 3e duc de Buckingham, accusé de haute trahison et exécuté en 1521.
  4. Thomas Howard, 3e duc de Norfolk, courtisan d'Henri VIII, était l'oncle d'Anne Boleyn. Mais leurs relations resteront tendues. Le duc n'hésitera pas à condamner son neveu George Boleyn pour inceste commis avec sa sœur, la reine Anne.
  5. Accusateur du duc de Buckingham

Références[modifier | modifier le code]

  1. General editors : Stanley Wells et Gary Taylor, Clarendon Press, Oxford, 1998.
  2. François-Victor Hugo, Introduction à la pièce, Shakespeare. Théâtre complet, tome IV, p.741.
  3. (en) Introduction à la pièce p. 1193 dans les Complete Works.
  4. (en) Petr Plecháč, « Relative contributions of Shakespeare and Fletcher in Henry VIII: An analysis based on most frequent words and most frequent rhythmic patterns », Digital Scholarship in the Humanities,‎ , fqaa032 (ISSN 2055-7671 et 2055-768X, DOI 10.1093/llc/fqaa032, lire en ligne, consulté le ).
  5. Adrienne Rey, « L'IA révèle ce que Shakespeare n'a pas écrit, et qui l'a fait à sa place », sur korii., (consulté le ).
  6. Le palais de Westminster était alors palais royal. Finalement, Henri VIII le délaissa pour celui d'Hampton Court.
  7. a et b Gendre du duc de Buckingham.
  8. Lorenzo Campeggio
  9. F.-H. Hugo donne la curieuse graphie « Anne Bullen », qui semble cependant reprendre la prononciation originale du nom de famille.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]