Henri II de Champagne — Wikipédia

Henri II de Champagne
Illustration.
Henry sur son sceau.
Titre
Comte de Champagne

(16 ans)
Prédécesseur Henri Ier
Successeur Thibaut III
Roi de Jérusalem
avec Isabelle Ire de Jérusalem

(5 ans)
Prédécesseur Conrad de Montferrat
et Isabelle Ire de Jérusalem
Successeur Amaury II de Lusignan
et Isabelle Ire de Jérusalem
Biographie
Date de naissance
Date de décès (à 31 ans)
Lieu de décès Saint-Jean-d'Acre
Père Henri Ier de Champagne
Mère Marie de France
Conjoint Isabelle Ire de Jérusalem
Enfants

Henri II de Champagne

Henri de Champagne (-), comte palatin de Champagne (Henri II 1181-1197) et roi de Jérusalem j.u.[1] (Henri Ier 1192-1197), est un fils d'Henri Ier, comte de Champagne et de Marie de France.

Biographie[modifier | modifier le code]

Comte de Champagne[modifier | modifier le code]

Reddition de Saint-Jean-d'Acre.

En 1181, il succède à son père à la tête des comtés de Troyes et de Meaux dont l'union forme le comté de Champagne depuis 1125. En 1183, il s'allie avec le comte de Flandre Philippe d'Alsace contre le roi de France Philippe Auguste. Cette coalition, menée par Philippe d'Alsace et regroupant Henri II et sa grand-tante, la reine Adèle de Champagne, Hugues III de Bourgogne et Baudouin V de Hainaut (beau-père de Philippe Auguste), engage des hostilités contre le roi de France. Ce dernier réagit avec beaucoup de vigueur et oblige les coalisés à déposer les armes[2].

Ayant participé à l'assemblée de Vézelay en en faveur de la troisième croisade, il décide de se croiser. Dans son testament, il déclare que s'il ne revient pas de Terre sainte, le comté de Champagne reviendra à son frère Thibaut III[2],[3]. Il débarque en avant-garde devant Saint-Jean-d'Acre le et rejoint les forces qui assiègent la ville[4]. Ses deux oncles Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion (sa mère est en effet fille de Louis VII de France et d'Aliénor d'Aquitaine, donc sœur de Philippe par son père et de Richard par sa mère) rejoignent le siège respectivement le et le [5]. Après la prise de la ville, Philippe Auguste repart en France, et Henri de Champagne reste en Terre Sainte où il participe à la bataille d’Arsouf (7 septembre 1191)[6].

Roi de Jérusalem[modifier | modifier le code]

À la mort de Conrad de Montferrat, assassiné le , les barons du royaume le choisirent comme roi et lui firent épouser le la veuve de Conrad, Isabelle de Jérusalem de la maison d'Anjou, qui était encore enceinte de Conrad de Montferrat. Ce choix met fin à la rivalité entre les partisans capétiens et plantagenêts, les premiers partisans de Conrad de Montferrat, les seconds de Guy de Lusignan. Ce dernier reçoit l’île de Chypre à titre de compensation de la perte du royaume de Jérusalem[7]. Une expédition se prépare en direction de Jérusalem pour reprendre la ville, quand Richard apprend que son frère Jean sans Terre se révolte ; il doit alors quitter la Terre sainte pour rentrer en Angleterre, après avoir négocié le un accord avec Saladin pour garantir le libre accès des pèlerins dans la ville Sainte[8].

La première tâche d’Henri de Champagne est de raffermir le pouvoir royal. Guy de Lusignan et les Pisans tentent de s’emparer de Saint-Jean-d’Acre mais échouent, et Henri chasse les Pisans de la ville. Jugeant le connétable Amaury de Lusignan trop lié à son frère Guy, Henri lui ordonne de laisser sa charge et de rejoindre Chypre. À la mort du patriarche de Jérusalem, les chanoines du Saint-Sépulcre choisissent son successeur sans consulter le roi, alléguant qu’il n’a pas été régulièrement sacré à Jérusalem. Henri les fait arrêter, mais doit les relâcher et reconnaître l’élection[9].

En 1195, il intervient avec succès dans les affaires d’Antioche. Le prince d’Arménie Léon II avait capturé par surprise le prince Bohémond III d'Antioche et ne voulait le relâcher que contre la cession d’Antioche ; ce que refusait la noblesse, le clergé et le peuple d’Antioche. Henri parvient à réconcilier les deux ennemis et à négocier le mariage de Raymond IV d'Antioche et d’Alix d’Arménie. Il fait ensuite alliance avec les Ismaéliens nizârites contre les Ayyoubides, puis se réconcilie avec le royaume de Chypre, dont le roi est maintenant Amaury II de Lusignan[10].

En 1197, l’empereur germanique Henri VI décide de combattre en Terre Sainte, espérant reprendre Jérusalem à la faveur des luttes de succession qui déchirent l’empire ayyoubide après la mort de Saladin. Des premiers contingents allemands débarquent à Acre au mois d’ ; mais sans encadrement ils sèment le trouble dans la ville. Ils se lancent en Galilée mais, mal préparés, échappent de peu au désastre. Pendant ce temps le sultan d’Égypte, Malik Al-Adel, assiège et prend Jaffa. Le , Henri de Champagne organise l’envoi d’une armée de secours, lorsqu’il tombe accidentellement d’une fenêtre de son palais à Saint-Jean-d'Acre et meurt[11].

Ascendance[modifier | modifier le code]

Parenté avec les rois de France et d'Angleterre[modifier | modifier le code]

Henri II Plantagenêt
(1133 † 1189)
roi d'Angleterre
 
 
 
Aliénor d'Aquitaine
(1124 † 1204)
duchesse d'Aquitaine
 
 
 
Louis VII
(1120 † 1180)
roi de France
 
 
 
Adèle
de Champagne

(1140 † 1206)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Richard Cœur de Lion
(1157 † 1199)
roi d'Angleterre
 
 
 
Marie de France
(1145 † 1198)
x Henri Ier
comte de Champagne
 
 
 
Philippe II Auguste
(1165 † 1223)
roi de France
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Henri II
(1166 † 1197)
comte de Champagne
roi de Jérusalem
 
 
 
Thibaut III
(1179 † 1201)
comte de Champagne
 
Louis VIII le Lion
(1187 † 1226)
roi de France
 
Blanche de Castille
(1188 † 1252)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Alix de Champagne
(† 1247)
 
Philippa de Champagne
(† 1250)
x Érard de Brienne
 
Thibaut IV
(1201 † 1253)
comte de Champagne
roi de Navarre
 
 
 
Louis IX
(1214 † 1270)
roi de France
 

Mariage et enfants[modifier | modifier le code]

Les états latins d'Orient en 1197.

Marié le avec Isabelle de Jérusalem, fille d'Amaury Ier, roi de Jérusalem, et de Marie Comnène, il laisse trois filles :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. jure uxore (=du droit de son épouse).
  2. a et b Morembert 1989, p. 944.
  3. prétendant que leur père ne prévoyait pas d’avoir d’enfant en Terre Sainte, ses filles, qui n’étaient pas encore nées à cette date, revendiqueront plus tard le comté de Champagne, causant la guerre de succession de Champagne.
  4. Grousset 1936, p. 78.
  5. Grousset 1936, p. 88-91.
  6. Grousset 1936, p. 106.
  7. Grousset 1936, p. 131-4.
  8. Grousset 1936, p. 135-148.
  9. Grousset 1936, p. 161-3.
  10. Grousset 1936, p. 167-171.
  11. Grousset 1936, p. 180-5.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]