Guy de Brimeu — Wikipédia

Guy de Brimeu
Fonction
Comte de Megen (d)
-
Jan V Dickbier (d)
Titre de noblesse
Comte de Megen (d)
Biographie
Naissance
Décès
Activité
Autres informations
Distinction
Blason

Guy de Brimeu (en néerl. : Gwijde van Brimeu) (Vieil-Hesdin ? 1433 - Gand, ) était un administrateur éminent des Pays-Bas bourguignons. En tant que seigneur d'Humbercourt, il est également connu sous le nom de Guy de Humbercourt couramment abrégé en Humbercourt.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il était le fils de Jean II de Brimeu de la maison de Brimeu (nl), dont il hérita de la seigneurie d'Humbercourt en Picardie. Il grandit avec Charles le Téméraire, alors encore comte de Charolais. A la cour de Bourgogne, il devient le principal confident du futur duc. En 1453, il participa à la bataille de Gavre, menée contre les rebelles de Gand.

Représentant de Charles le Téméraire, il devient stathouder de la Principauté de Liège et du Comté de Looz en 1466, du Comté de Namur (en 1468), du Duché de Limbourg et des terres du Pays d'Outremeuse en 1473 et de facto stathouder du duché de Gueldre. Il contrôlait ces zones depuis la ville aux deux seigneuries de Maastricht, puisque Liège, la plus grande ville de la région, était en ruines depuis 1466 (dont Humbercourt était en partie responsable). Le Conseil de Bourgogne (nl) (1473-1477) établi à Maastricht était son instrument politique pour centraliser l'administration et la justice alors fragmentées sur les terres de la Meuse. Ce conseil était détesté parce qu'il mettait à l'écart les institutions locales et régionales[1].

Le , il est fait comte de Megen et le , il est intronisé chevalier de l'Ordre de la Toison d'or. D'août 1473 à juillet 1474, il fut aussi brièvement stathouder du Luxembourg. En 1475, il livre Louis de Luxembourg au roi Louis XI, qui est décapité à Paris pour haute trahison. Deux ans plus tard, Guy de Brimeu subira le même sort à Gand.

Après la mort de Charles le Téméraire à Nancy le , Marie de Bourgogne (1457-1482), fille unique de Charles, subit une forte pression des états généraux des Pays-Bas. La situation en Flandre se tend, le roi de France ayant occupé la Bourgogne et attaqué des villes de Picardie et de l'Artois.

À Maastricht, un ordre a été émis par les autorités de la ville d'emprisonner les conseillers du Conseil de Bourgogne tant détesté; tous s'échappent à l'exception d'un seul, le greffier et intendant, Benoît de Pardieu, qui est pris. Il a été condamné à mort pour atteinte aux privilèges de la ville. Il est décapité le . Tous les biens des membres du Conseil ont été confisqués. Brimeu, qui était à Ruremonde lorsque se répandit la nouvelle de l'arrestation de Pardieu, s'enfuit à la cour de Marie de Bourgogne à Gand. Il fut arrêté par la milice de la ville en mars 1477, à son retour d'une mission en France.[1]

A Gand, le souvenir de la bataille de Gavre était encore vivace et l'opinion s'était retournée contre les Bourguignons et leurs partisans. Le 13 mars, Pieter Huereblock a été exécuté, le 14 mars, Pieter Baudins, Pieter Tincke et Lodewijk Dhamers, et le 17 mars, Roland van Wedergate, Filips Sersanders et Olivier Degraeve. Le 26 mars, s'ouvrait le procès de quelques personnalités bourguignonnes : Guy de Brimeu, Guillaume Hugonet et Jan van Melle, le trésorier. Le motif de l'acte d'accusation du Vierschaar (nl) de Gand était : fraude financière et haute trahison (atteinte aux anciens privilèges). Après avoir été soumis sérieusement à la question, ils ont avoué et tous les trois ont été condamnés à mort. Il est rapporté que Brimeu a été si violemment battu qu'il ne pouvait plus marcher et a dû être attaché à une chaise puis emmené ainsi à l'échafaud. Malgré ses tentatives de recours et ses supplications, Marie de Bourgogne a dû assister à la décapitation des fidèles compagnons de son père, le Jeudi Saint du , sur la place du Marché du Vendredi de Gand.

Brimeu est enterré à Arras. Sa pierre tombale a été retrouvée en 1849 et se trouve aujourd'hui dans un musée d'Arras.

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Guy se maria avec Antonia de Rambures. De cette union naquirent :

Armoiries[modifier | modifier le code]

Figure Blasonnement
D'après l'illustration ci-dessus[1] :

D'argent, à trois aigles de gueules, 2 et 1 membrées et becquées d azur.[2]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Statuts, Ordonnances et Armorial de l’Ordre de la Toison d'or, manuscrit enluminé conservé à La Haye, à la Bibliothèque royale (« Koninklijke Bibliotheek »), sous la cote KB 76 E 10, au revers du folio 65 [Ms 76 E 10, f°65r]
  2. voir Brimeu, in P. Roger, Noblesse et chevalerie du comté de Flandre, d'Artois et de Pacardie, Amiens, 1843, p. 229.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • PARAVICINI (W.), Expansion et intégration, la noblesse des Pays-Bas, la cour de Philippe-le-Bon, Bidjragen en Niedelingen de Geshiedenis der Nederlanden, 1980, n° 95, p. 298-314.
  • PARAVICINI (W.), Die Hofordnungen Herzog Philipps des Guten Von Burgund, Francia 1982, n° 10, p. 131.
  • PARAVICINI (W.), Guy de Brimeu. Der buergundische Staadt und seine Furhrungs-schicht unter Karl dem Kühnen, 1976.
  • PARAVICINI (W.), Guy de Brimeu, seigneur d'Humbercourt, lieutenant de Charles-leTéméraire au pays de Liège, Liège et Bourgogne ; Congrès et colloques de l'Université de Liège, 66. Liège 1972.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]