Guy Thuillier — Wikipédia

Guy Thuillier
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 86 ans)
NeversVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Guy Marcel ThuillierVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
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Distinctions
Œuvres principales

Guy Thuillier, né le à Vaucouleurs et mort le [1] à Nevers, est un haut fonctionnaire et historien français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Élève de l'IEP de Paris, puis de l'ENA (promotion Lazare Carnot), il entre à la Cour des comptes en 1961. Il y fait sa carrière et termine au grade de conseiller-maître.

Il a été en poste à la préfecture de Saïda (Algérie), au gouvernement général d'Alger, et conseiller technique dans plusieurs cabinets ministériels, notamment auprès d'Edgar Faure au ministère de l'Éducation nationale (-), au moment de la réforme universitaire qui a suivi mai 1968, au ministère d'État, chargé des Affaires sociales (-), à l'Assemblée nationale (-1978), et auprès de Robert Boulin, au ministère de la Santé publique et de la Sécurité sociale (-) et au ministère du Travail (-).

Également historien, il s'est spécialisé dans l'histoire administrative et l'histoire économique. Il a enseigné comme professeur à Sciences Po, à l'ENA, à HEC et, comme chargé de conférences (1974-1980), puis comme directeur d'études, à l'École pratique des hautes études, à la chaire d'histoire de l'administration[2]. Il a été rédacteur en chef et rédacteur en chef adjoint de la Revue administrative[3].

En 1973, Guy Thuillier a fondé le premier comité d'histoire ministérielle, au ministère des Affaires sociales, et lancé les premières campagnes d'archives orales, notamment sur la naissance de la Sécurité sociale[4]. La conduite de l'enquête sur la Sécurité sociale a été confiée à Dominique Schnapper (1975-1979). Le Comité pour l'histoire économique et financière de la France (CHEFF) a été fondé en 1987 au ministère des Finances sur son initiative et celle de Michel Bruguière[5].

Il est devenu correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques, section "Histoire et Géographie" en [6].

Une gravure montrant deux personnages au premier plan dont un portant un luth, et deux autres au second en train de forger. Le texte de la page s'insère partout entre les personnages, leurs jambes...
Gravure illustrant l'« Histoire de la vie de Tiel Wlespiegle » dans une édition du Recueil des Proverbes de 1663, ancienne collection Jacques et Guy Thuillier, Musée des Beaux-Arts de Nancy.

Il est le frère de l'historien de l'art Jacques Thuillier. Tous deux sont d'actifs collectionneurs et mécènes importants, toujours fièrement attachés à leurs régions d'origine, la Lorraine et de manière plus pondérée, la région nivernaise. Les deux frères font en 1998 une donation de 82 peintures au Musée départemental Georges-de-La-Tour à Vic-sur-Seille. Cette première donation est suivie d'une seconde, beaucoup plus importante, faite anonymement en 1999 au Musée des Beaux-Arts de Nancy : elle concerne un fond important de 15 000 œuvres d'arts graphiques, environ 2 000 dessins et 13 000 gravures, attribuées à des grands maîtres et petits maîtres anonymes, essentiellement français, et parfois lorrains. Cette donation importante pousse le musée des beaux-arts de Nancy à repenser l'aménagement de ses collections et de ses réserves : des travaux importants d'agrandissement sont donc réalisés au début des années 2000 afin d'accueillir pleinement cette collection et la conserver dans des conditions optimales[7].

Le , les élus de la ville de Nevers ont accepté, à l’unanimité, un legs de Guy Thuillier portant sur des biens meubles et immeubles, dont un appartement à Paris, rue de la Pompe, et un à Nevers, rue de Lourdes[8].

Principales publications[modifier | modifier le code]

  • Georges Dufaud et les débuts du grand capitalisme dans la métallurgie en Nivernais, au XIXe siècle, Paris : S.E.V.P.E.N, 1959, 254 p.
  • Aspects de l'économie nivernaise au XIXe siècle, Paris : A. Colin, 1966, 553 p.
  • La Promotion sociale, Paris : Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 1966, 126 p. 3e éd. 1977
  • (avec Robert Catherine), Introduction à une philosophie de l'administration, Paris : A. Colin, 1969, 375 p.
  • (avec Yves Pélicier), La drogue, Paris : Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 1972. 8e éd. 1997
  • (avec Robert Catherine), Conscience et pouvoir : science administrative, Paris : Éditions Montchrestien, DL 1974, 266 p.
  • La vie quotidienne dans les ministères au XIXe siècle, [Paris] : Hachette, 1976, 255 p.
  • Pour une histoire du quotidien au XIXe siècle en Nivernais, Paris : Editions de l'EHESS, "Civilisations et sociétés", 1977, 492 p.
  • La vie quotidienne des domestiques en France au XIXe, Paris : Hachette, 1978, 287 p. Rééd. 1985.
  • (collectif) Les préfets en France, 1800-1940, Genève : Droz, 1978, 181 p.
  • Regard sur la haute administration en France, Paris : Économica, 1979, 160 p.
  • Bureaucrates et bureaucratie en France au XIXe siècle, Genève : Droz, 1980, 670 p.
  • (avec Yves Pélicier), Édouard Séguin : 1812-1880, "l'instituteur des idiots", Paris : Économica, 1980, 183 p.
  • La politique du travail, Paris : Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 1981, 127 p.
  • Les cabinets ministériels, Paris : Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 1982, 127 p.
  • La vie quotidienne des professeurs en France de 1870 à 1940, Paris : Hachette, 1982, 315 p.
  • (avec Robert Catherine), L'Être administratif et l'imaginaire, Paris : Economica, 1982, 120 p.
  • L'ENA avant l'ENA, Paris : Presses universitaires de France, 1983, 294 p.
  • La Monnaie en France au début du XIXe siècle, Genève : Droz ; Paris : Champion, 1983, 450 p.
  • (avec Jean Tulard), Histoire de l'administration française, Paris : Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 1984, 124 p. 2e éd. 1994
  • L'imaginaire quotidien au XIXe siècle, Paris : Économica, 1985, 194 p.
  • (avec Jean Tulard), La méthode en histoire, Paris : Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 1986, 127 p. 3e éd. 1991
  • (avec Jean Tulard), La bureaucratie en France aux XIXe et XXe siècles, Paris : Économica, 1987, 737 p.
  • Les femmes dans l'administration depuis 1900, Paris : Presses universitaires de France, 1988, 173 p.
  • (avec Jean Tulard), Histoire locale et régionale, Paris : Presses universitaires de France, 1992, 123 p.
  • (avec Jean Tulard), Les écoles historiques, Paris : Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 1990, 127 p. 2e éd. 1993
  • Pour une histoire de la bureaucratie en France, Paris : Comité pour l'histoire économique et financière de la France, 1999.
  • L'histoire en 2050, Paris : Comité pour l'histoire économique et financière de la France, 2000, 304 p.
  • L'histoire et le probabilisme, Paris : Comité pour l'histoire économique et financière de la France, 2002, 322 p.
  • Principes de l'histoire de la protection sociale, Paris : Association pour l'étude de l'histoire de la Sécurité sociale, 2003, 123 p.
  • La vie quotidienne dans les ministères au XIXe siècle, Paris : CHEFF, 2004, 269 p.
  • Principes de l'histoire économique, Paris : Comité pour l'histoire économique et financière de la France, 2004, 238 p.
  • L'histoire de la protection sociale, Paris : Comité d'histoire de la Sécurité sociale, 2005, 236 p.
  • (avec François Monnier), Administration : vérités et fictions, Paris : Economica, 2007, 356 p.
  • (avec François Monnier) Histoire de la bureaucratie : vérités et fictions, Paris : Economica, 2010, 336 p.
  • Un observateur des misères sociales : Leclerc de Montlinot, 1732-1801, Paris, Comité d'histoire de la Sécurité sociale, 645 p. (ISBN 2-905882-45-X)

Distinctions[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Carnet », Le Monde,‎ , p. 23
  2. Site internet EPHE
  3. Site internet Revue administrative
  4. F. Descamps, L'historien, l'archiviste et le magnétophone : de la constitution de la source orale à son exploitation, Paris : Comité pour l'histoire économique et financière de la France, 2005.
  5. F. Descamps (dir.), Les sources orales et l'histoire, Paris : Bréal, 2006, p. 246
  6. Site internet Académie des Sciences morales et Politiques/noms des correspondants
  7. Sandrine Herman, Estampes françaises du XVIIe siècle: une donation au Musée des beaux-arts de Nancy, Éd. du Comité des travaux historiques et scientifiques, (ISBN 978-2-7355-0661-3)
  8. Gwénola Champalaune, « Legs de Guy Thuillier à la ville de Nevers : un trésor culturel et un actif de 488 000 € », Le Journal du Centre, 17 janvier 2020.
  9. Archives des nominations et promotions dans l'ordre des Arts et des Lettres.
  10. ORDRE DE LA LEGION D'HONNEUR Décret du 13 juillet 1995 portant promotion et nomination
  11. Décret du 31 décembre 2003 portant promotion et nomination
  12. « Prix Mottart », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
  13. Site internet Académie française/Grand prix Gobert

Liens externes[modifier | modifier le code]