Guy Brice Parfait Kolélas — Wikipédia

Guy Brice Parfait Kolélas
Illustration.
Fonctions
Député de la république du Congo

(14 ans)
Élection 24 juin 2007
Réélection 15 juillet 2012
16 juillet 2017
Circonscription Kinkala (Pool)
Ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l'État

(5 ans, 10 mois et 26 jours)
Président Denis Sassou-Nguesso
Prédécesseur Jean-Martin Mbemba
Successeur Gilbert Mokoki
Ministre de la Pêche maritime et continentale, chargé de l'Aquaculture

(1 an, 8 mois et 15 jours)
Président Denis Sassou-Nguesso
Premier ministre Isidore Mvouba
Prédécesseur Philippe Mvouo
Successeur Hellot Matson Mampouya
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Brazzaville (république du Congo)
Date de décès (à 61 ans)
Lieu de décès Dugny (France)
Nature du décès Covid-19
Sépulture Cimetière du Bourget
Nationalité Congolais
Français
Parti politique Union des démocrates humanistes-YUKI
Père Bernard Kolélas
Fratrie Euloge Landry Kolélas
Diplômé de Université de Dijon
Université de Mulhouse
Université de Besançon
Université Marien-Ngouabi
Profession Économiste, Enseignant

Guy Brice Parfait Kolélas est un économiste, haut fonctionnaire et homme politique franco-congolais né le à Brazzaville (République du Congo) et mort le à Dugny (France)[1].

Plusieurs fois ministre sous la présidence de Denis Sassou-Nguesso, notamment Ministre de la Pêche (2008-2009) et Ministre de la Fonction publique (2009-2015), il bascule dans l'opposition lors du référendum constitutionnel de 2015. Limogé du gouvernement à cause de son opposition à la nouvelle constitution, il devient l'un des principaux opposants au président Denis Sassou-Nguesso, et se porte candidat à l'élection présidentielle de 2016 ainsi qu'à celle de 2021.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Né à Brazzaville le , il est le fils de Bernard Kolélas, ancien Premier ministre de la république du Congo[2] et de Jacqueline Kolélas née Mounzénzé[3]. Il est également le frère d'Euloge Landry Kolélas.

Il commence ses études universitaires en économie à l'université Marien-Ngouabi de Brazzaville en 1983. Il part ensuite poursuivre ses études en France où il parachève sa formation d'économiste, d'abord à l'université de Besançon en 1985, puis à l'université de Mulhouse, où il obtient un DESS en économie et gestion des transports internationaux en 1987. Il obtient ensuite un doctorat en économie, option économie industrielle à l'université de Dijon en 1993[4].

Il donne des cours d'économie, de transports et de techniques commerciales à l'université de Dijon jusqu'à l'obtention de son doctorat[5], puis rentre au Congo où il devient fonctionnaire.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Débuts[modifier | modifier le code]

Durant son séjour en France, il est dans un premier temps proche du Parti communiste français de 1983 à 1993, puis dans une certaine mesure du Rassemblement national[6], avant de basculer définitivement sur la ligne politique de son père, l'homme d'État congolais et ancien Premier ministre du Congo-Brazzaville, Bernard Kolélas[7], aux convictions libérales, républicaines, et humanistes[8].

Ministre et bascule dans l'opposition[modifier | modifier le code]

De 2008 à 2009, il est ministre de la Pêche maritime et continentale chargé de l'aquaculture[9], puis Ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l'État[10] du au .

À partir de 2007, il est élu, puis réélu député national de la circonscription électorale du district de Kinkala (Département du Pool)[11].

Après avoir été en 1989[12] parmi les premiers militants du Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI), il devient membre (2006-2008), puis coordonnateur du bureau exécutif national du parti de 2008 à 2012, avant d'en devenir le secrétaire général de 2012 à , date de son éviction de ce parti politique[13].

En 2015, alors qu'il est encore ministre, il s'oppose au changement de la Constitution congolaise de 2002 et à l'organisation du référendum constitutionnel de 2015 qui actait la candidature à un troisième mandat[14] du président de la république sortant, Denis Sassou-Nguesso. Son opposition lui vaut d'être limogé du gouvernement[15].

Élection présidentielle de 2016[modifier | modifier le code]

En 2016, il est candidat à l'élection présidentielle du scrutin anticipé du . Arrivé en deuxième position[16], il ne reconnaît pas la victoire de Denis Sassou-Nguesso et appelle les Congolais à contester de manière pacifique le résultat du scrutin, aux côtés de 3 autres candidats[17]. Ils accusent en effet Denis Sassou-Nguesso d'avoir planifié et organisé une vaste campagne de tricherie électorale visant à se faire réélire dès le premier tour[18].

Avant de fonder son propre parti politique, l'Union des Démocrates Humanistes-YUKI (UDH-YUKI) en 2016[19], devenu aujourd'hui le principal parti politique d'opposition en République du Congo ; Guy Brice Parfait Kolélas est en 2015 l'un des fondateurs et jusqu'en 2016 vice-président de la plateforme d'opposition dénommée l'Initiative pour la démocratie au Congo (IDC)[20].

De 2007 à 2021, il est secrétaire permanent de la Conférence des Démocrates Humanistes Africains (CODEHA). De 2017 à 2021, il est le président national de l'UDH-YUKI. En 2018, il fait son entrée comme membre au sein de l'opposition républicaine.

Au plan international, il a été Président de la Commission Régionale des Pêches de Golfe de Guinée (en abrégé COREP) de 2008 à 2009. Puis, Président de la Commission Technique Spécialisée no 8 de l'Union africaine chargée des Services Publics, Urbanisme (en abrégé CTS no 8) de 2013 à 2015. Il est depuis 2019, pour un mandat de deux ans, Vice-Président du Réseau Libéral Africain, zone Afrique centrale.

Élection présidentielle de 2021 et décès[modifier | modifier le code]

Le , Guy Brice Parfait Kolélas est investi candidat à l'élection présidentielle par son parti, l'Union des démocrates humanistes-YUKI (UDH-YUKI)[21].

Le , à quelques jours de la présidentielle, il est diagnostiqué positif au Covid-19 et hospitalisé. Le 20 mars, son épouse Nathalie Kolélas obtient l'autorisation du président Denis Sassou-Nguesso d'évacuer sanitairement son mari à Paris, ce dernier détenant la nationalité française[22]. Le , jour du vote, il est évacué par avion médicalisé en France[23]. Son décès est constaté entre 1h et 2h du matin dans l'avion, qui atterrit à l'aéroport de Paris-Le Bourget[24],[25],[26]. Le 23 mars, les résultats de l'autopsie, effectuée par l'Institut médico-légal de Paris, confirment sa contamination au SARS-CoV-2, ainsi que sa mort par insuffisance cardio-respiratoire due à une pneumopathie diffuse sévère[27].

Ces résultats sont cependant contestés par une partie de la population congolaise, qui estime qu'il aurait été empoisonné par le régime[28]. Une partie de sa famille conteste également ces résultats et demande une seconde autopsie, ce qui repousse la date d'inhumation du corps, conservé à l'Institut médico-légal de Paris. Sa veuve Nathalie Kolélas, souhaitant que son mari soit inhumé, assigne alors cette partie de la famille en référé devant le tribunal de Bobigny, qui autorise finalement l'inhumation du défunt le 14 janvier 2022[29],[22].

Guy Brice Parfait Kolélas est inhumé le 21 janvier 2022 au cimetière du Bourget, 10 mois après sa mort[29].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. « Bernard Kolélas – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le ).
  3. « Mémoire : Jacqueline Kolélas, dix ans après... | adiac-congo.com : toute l'actualité du Bassin du Congo », sur adiac-congo.com (consulté le ).
  4. Guy Brice Parfait Kolelas, La firme et les alternatives stratégiques : intégration verticale - contrat de long terme, intégration verticale - marché, Université de Bourggogne, (lire en ligne)
  5. « Biographie », sur udh-yuki-france.org.
  6. « Présidentielle au Congo: Kolélas défie de nouveau Sassou et son « État policier » », sur TV5MONDE, (consulté le ).
  7. « Décès de Bernard Kolélas, ex-Premier ministre et ancien maire de Brazzaville – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le ).
  8. « Biographie – UDH-YUKI » (consulté le ).
  9. « Formation d'un nouveau gouvernement au Congo », sur Afrik.com, (consulté le ).
  10. « Congo: remaniement ministériel après la présidentielle – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le ).
  11. « Invité Afrique - Guy-Brice Parfait Kolélas: «en Afrique quand on manifeste, il y a un bain de sang» », sur RFI, (consulté le ).
  12. « Congo/Partis : Lancement sous peu d’une campagne d’adhésion au Mcddi sur l’ensemble du territoire national », sur ACI, (consulté le ).
  13. SIKA Jean Jacques, « Guy Brice Parfait Kolelas perd tous les attributs du MCDDI », sur Les Echos du Congo Brazzaville (consulté le ).
  14. Agence Ecofin, « Congo: la deuxième force de la majorité se prononce contre un 3eme mandat de Denis Sassou-Nguesso », sur Agence Ecofin (consulté le ).
  15. « Remaniement au Congo-Brazzaville : deux ministres opposés à la modification constitutionnelle exclus », sur jeuneafrique.com, .
  16. « Congo-Brazzaville : Guy-Brice Parfait Kolélas a déposé un recours devant la Cour constitutionnelle – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le ).
  17. AFP, « Au Congo, l'élection du président sortant toujours contestée », sur Libération (consulté le ).
  18. Perspective Monde, Université de Sherbrooke, Québec, Canada, « 20 mars 2016: Réélection de Denis Sassou-Nguesso à la présidence de la République du Congo. », sur perspective.usherbrooke.ca, (consulté le ).
  19. « Congo, Création d'un nouveau parti politique / Guy-Brice Parfait Kolélas crée L'UDH-YUKI | Africa24 », sur africa24tv.com (consulté le ).
  20. Audrey-Anne Nadeau, Université de Sherbrooke, Québec, Canada, « Un tournant étrange pour la démocratie à Brazzaville », sur perspective.usherbrooke.ca, (consulté le ).
  21. « Congo-Brazzaville : Parfait Kolélas investi candidat pour la présidentielle », sur RFI, (consulté le ).
  22. a et b Olivier Caslin, « Congo : bientôt le repos éternel pour Guy-Brice Parfait Kolélas », sur jeuneafrique.com, .
  23. « Présidentielle au Congo: fin du vote, l'opposant à Sassou évacué vers la France », sur lepoint.fr, .
  24. « Congo-Brazzaville : Guy-Brice Parfait Kolelas, principal opposant de Denis Sassou Nguesso meurt du Covid-19 », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  25. « Présidentielle au Congo-Brazzaville : décès du principal opposant Guy-Brice Parfait Kolelas », sur France 24, (consulté le ).
  26. Le Point Afrique, « Congo : le principal opposant, positif au Covid-19, décédé », sur Le Point, (consulté le ).
  27. Jeune Afrique Afrique, « Congo : Guy-Brice Parfait Kolélas n’a pas été empoisonné, selon les résultats de l’autopsie », sur Jeune Afrique, (consulté le ).
  28. Agnès Faivre, « Congo : polémique autour des causes de la mort de l’opposant Kolelas », sur Le Point, (consulté le ).
  29. a et b « L’opposant Guy-Brice Parfait Kolélas inhumé en France », sur voaafrique.com, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) John Frank Clark et Samuel Decalo, « Guy Brice Parfait Kolélas », in Historical Dictionary of Republic of the Congo, Scarecrow Press, 2012, p. 235 (ISBN 9780810849198)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]