Guy Boniface — Wikipédia

Guy Boniface

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Fiche d'identité
Naissance
Montfort-en-Chalosse (France)
Décès (à 30 ans)
Saint-Sever (France)
Taille 1,75 m (5 9)
Surnom La Souris
Poste Centre
Carrière en junior
PériodeÉquipe 

1952-1958
AS Montfort-en-Chalosse
Stade montois
Carrière en senior
PériodeÉquipeM (Pts)a
1957-1968 Stade montois
Carrière en équipe nationale
PériodeÉquipeM (Pts)b
1960-1966 France 35 (45)[1]

a Compétitions nationales et continentales officielles uniquement.
b Matchs officiels uniquement.

Guy Boniface né le à Montfort-en-Chalosse, dans les Landes et mort le des suites d'un accident de voiture à Saint-Sever, est un joueur de rugby à XV international français. Il évolue durant sa carrière de joueur au poste de trois-quarts centre aux côtés de son frère aîné, André Boniface.

Il compte trente-cinq sélections en équipe de France entre 1960 et 1966. Il marque quinze essais. Il évolue dix années avec le club du Stade montois de 1958 à 1968. Il est un des acteurs de la victoire française lors de deux Tournois des Cinq Nations (1960 et 1961). Il est Champion de France en 1962-1963.

Biographie[modifier | modifier le code]

Carrière sportive[modifier | modifier le code]

Antoine Blondin a attribué aux « frères Boni », le premier usage de la passe croisée en ces termes : « La célèbre passe croisée, que les deux frères illustrèrent sur toutes les pelouses du monde et portèrent à sa plus ample perfection, était entre leurs mains la passe d'un croisé à l'autre. La Terre Sainte, ainsi appelle-t-on l'en-but adverse, n'était pas chez eux un vain mot »[2].

Lors du tournoi des Cinq Nations 1963, l'équipe de France s'incline à deux reprises, mais termine deuxième du Tournoi. Les 40 points des Français sont inscrits par l'ouvreur dacquois Pierre Albaladejo (16 points, 1 pénalité, 1 drop, 5 transformations), Christian Darrouy (9 points, 3 essais), Guy Boniface (9 points, 3 essais) et André Boniface (6 points, 2 drops), tous les quatre joueurs landais[3].

En 1963, Guy Boniface et son club se qualifient pour la finale. La finale du championnat de France disputée à Bordeaux suscite beaucoup de ferveur dans les Landes, puisque le Stade montois est opposé aux coéquipiers de Pierre Albaladejo, l'US Dax. 40 kilomètres séparent les deux villes, la préfecture et la sous-préfecture ; aucun des deux clubs n'a encore gagné le titre[4]. Parmi les nombreuses couvertures médiatiques sur la semaine précédant l’événement sportif landais, l'une des plus notables est à l'initiative du journal régional Sud Ouest. Les rédactions départementales organisent une rencontre sur terrain neutre entre les capitaines et entraîneurs des deux clubs : Pierre Albaladejo et Jean Desclaux face à André Boniface et Fernand Cazenave répondent ainsi aux questions de la presse à Tartas, commune à équidistance des deux cités landaises concernées[5].

Il est l'initiateur de la création du CSM Clamart, club né d’un pari début 1963, entre lui et Yves Vivent, un cousin éloigné méridional[6],[7].

Le , pour le premier match du tournoi, la ligne d'attaque est composée par Jean Capdouze-Christian Darrouy-Jean Piqué-Guy Boniface-Jean Gachassin-Paul Dedieu[8]. Jean Capdouze, champion de France 1963-1964 avec la Section paloise, commence le tournoi des Cinq Nations 1965 au poste de demi d'ouverture avant de se blesser[9] et de perdre sa place pour la quatrième rencontre au profit de Jean Gachassin, qui glisse de l'aile à l'ouverture pour les trois derniers matchs de l'année 1965.

Le au stade olympique Yves-du-Manoir de Colombes, l'équipe de France reçoit celle du pays de Galles. C'est la première fois que les frères André et Guy Boniface jouent ensemble à Colombes, avec Jean Gachassin à l'ouverture[10]. « Si on ne voulait pas se planter, se rappelle Gachassin, il fallait prendre les avants avec nous. Il fallait leur parler pour qu'ils se battent comme jamais et qu'ils nous donnent de bons ballons (…) On avait donc conditionné Michel Crauste, notre capitaine et mon capitaine à Lourdes qui avait passé le message devant. » Dans les couloirs de Colombes, au moment de pénétrer sur la pelouse, Jean Gachassin déclare: « Ces sélectionneurs, ils nous emmerdent ! Maintenant, on est sur le terrain et on fait ce qu'on veut ! » [11] À l'issue de la première mi-temps, la France mène 19 à 0 grâce à quatre essais, dont deux de Guy Boniface et un d'André Herrero de près de 80 mètres[10]. Jean Gachassin est à l'origine de l'essai, les frères Boniface à la manœuvre et un avant, André Herrero, à la conclusion[10]. Le score final est de 22 à 13 pour les Français. Outre la qualité du match [11], l'arbitre irlandais, Gililand, est remplacé à la 32e minute par son suppléant français, Bernard Marie[12], qui sera ainsi le premier arbitre français à officier dans un match du Tournoi[13]. La France termine deuxième du tournoi, privant le pays de Galles de Grand Chelem.

Le , le pays de Galles et la France s'affrontent à Cardiff avec la victoire dans le Tournoi comme enjeu. Les Gallois l'emportent 9 à 8. Stuart Watkins, l'ailier gallois, intercepte une passe de Gachassin à André Boniface déviée par le vent, et marque l'essai de la victoire. Midi olympique écrit: « le pack français trahi ! ». La Fédération française en profite pour limoger Jean Prat et écarter Jean Gachassin, ainsi qu'André et Guy Boniface[14],[15] auxquels elle reprochait d’avoir désobéi et d'être responsables de la défaite française.

Décès et obsèques[modifier | modifier le code]

Le , au retour d'un match de bienfaisance à Orthez, dans un virage, le coupé sport conduit par Claude Bercovitz dans lequel il a pris place au dernier moment, au lieu de rentrer avec son frère comme au voyage aller, quitte la route d’Hagetmau[16]. Transporté à la clinique Fournier à Saint-Sever, il décède le lendemain, à 30 ans, après que son frère André a pu lui serrer une dernière fois la main pendant de longues minutes sur la table d'opération[17]. Le corps de Guy Boniface est transporté à Montfort-en-Chalosse, dans la maison de ses parents, et déposé dans la chambre d’amis, car de la fenêtre, on voit les poteaux du terrain de rugby[18].

Lors de ses obsèques à Montfort-en-Chalosse, où il est enterré, son cercueil est porté par des joueurs de Mont-de-Marsan et de Montfort. Sont notamment présents les rugbymen André Herrero, Walter Spanghero, Jean Gachassin, Jacky Bouquet, Jo Maso, Guy Camberabero et son frère Lilian, Jean-Michel Cabanier, Pierre Lacroix, Jean Prat et son frère Maurice, Jean-Claude Berejnoï, Arnaldo Gruarin, Amédée Domenech , etc., mais aussi d'autres personnalités extra- sportives : Anouk Aimée, Pierre Barouh, Antoine Blondin et Denis Lalanne[19].

Palmarès[modifier | modifier le code]

En club[modifier | modifier le code]

En dix saisons passées avec le Stade montois, Guy Boniface remporte le Championnat de France en 1962-1963. Il est finaliste en 1958-1959. Il remporte 3 fois le Challenge Yves du Manoir en 1960, 1961 et 1962 et en est finaliste en 1958 et 1966.

En équipe nationale[modifier | modifier le code]

Guy Boniface a remporté deux Tournois en 1960 et 1961. En 1960 et en 1961, c'est le Petit Chelem, une victoire sans défaite (trois matchs gagnés et un match nul).

Détails du parcours de Guy Boniface dans le tournoi des Cinq Nations.
Édition Rang Résultats France Résultats Guy Boniface Matchs Guy Boniface
Cinq Nations 1960 1 3 v, 1 n, 0 d 2 v, 0 n, 0 d 2/4
Cinq Nations 1961 1 3 v, 1 n, 0 d 3 v, 1 n, 0 d 4/4
Cinq Nations 1963 2 2 v, 0 n, 2 d 2 v, 0 n, 2 d 4/4
Cinq Nations 1964 3 1 v, 1 n, 2 d 0 v, 0 n, 1 d 1/4
Cinq Nations 1965 2 2 v, 1 n, 1 d 2 v, 1 n, 1 d 4/4
Cinq Nations 1966 2 2 v, 1 n, 1 d 2 v, 1 n, 1 d 4/4

Légende : v = victoire ; n = match nul ; d = défaite ; la ligne est en gras quand il y a Grand Chelem.

Statistiques en équipe nationale[modifier | modifier le code]

De 1960 à 1966, Guy Boniface dispute 35 matchs avec l'équipe de France au cours desquels il marque 15 essais[1]. Il participe notamment à six tournois des Cinq nations de 1960 à 1966[1]. Il remporte deux Petits Chelem et termine toujours dans les trois premiers du tournoi. Il participe aux tournées en Argentine en 1960, en Nouvelle-Zélande et en Australie en 1961.

Guy Boniface débute en équipe nationale à l'âge de 23 ans le [1]. Il joue jusqu'en mars 1966 en étant écarté puis rappelé en équipe de France.


  • 35 fois international (il ne joue aux côtés de son frère que 18 fois)
  • 15 essais (45 points)
  • Sélections par année : 7 en 1960, 10 en 1961, 1 en 1962, 6 en 1963, 1 en 1964, 6 en 1965, 4 en 1966
  • Tournée en Nouvelle-Zélande en 1961

Autres activités[modifier | modifier le code]

Guy Boniface tient un bar de style pub anglais ainsi que l'établissement de nuit Le Club, rue Léon-Gambetta à Mont-de-Marsan[20],[21].

Hommages[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e (en) « Guy Boniface », sur www.espnscrum.com, ESPN (consulté le ).
  2. André Boniface, Nous étions si heureux... : Mémoires, Paris, La Table ronde, , 283 p. (ISBN 978-2-7103-2853-7 et 2-7103-2853-4), p. 97
  3. Collectif 2007, p. 102.
  4. Robert Duthen, « La finale landaise Dax-Mont-de-Marsan s'annonce passionnante », sur www.lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
  5. de Baillenx 2013, p. 59.
  6. http://clamartrugby92.fr/wp-content/uploads/2015/pdf/Super_Gazette_de_ClamartRugby92.pdf
  7. « Le Club Clamart Rugby 92 et son école labellisée », sur Clamart Rugby 92 Ecole de Rugby - Club de rugby du 92, Ile de France (consulté le ).
  8. (en) « France (5) 16 - 8 (5) Scotland », sur www.espnscrum.com, ESPN (consulté le )
  9. Prévôt 2006
  10. a b et c Collectif 2007, p. 114-115.
  11. a et b France-Galles 1965 : la parenthèse enchantée [lire en ligne (page consultée le 12 mai 2015)].
  12. (en) « France (19) 22 - 13 (0) Wales », sur www.espnscrum.com, ESPN (consulté le )
  13. L'année suivante, Bernard Marie est désigné officiellement par l'International Board pour diriger la rencontre Angleterre-Irlande du Tournoi 1966 et inaugure la liste des arbitres français du Tournoi des V Nations [lire en ligne].
  14. Antoine Grenapin et Émilien Lacroix, « Vidéo. Dans la mêlée avec... Jean Gachassin et les « sales moments » face aux Gallois », sur www.lepoint.fr, Le Point, (consulté le ).
  15. Collectif 2007, p. 122-123.
  16. André Boniface, Nous étions si heureux... Mémoires, La Table Ronde, 2006, p.18
  17. André Boniface, Nous étions si heureux... Mémoires, La Table Ronde, 2006, p. 23 : « Guy est allongé sur la table d'opération. Il a les yeux fermés et respire avec beaucoup de difficulté. Délicatement, je lui prends la main. Alors il sent ma présence. Il serre ma main avec le peu de force qui lui reste. Il ouvre les yeux. Son regard, en me voyant, est celui de la vie, celui de l'amour. Il sait que je suis là, à ses côtés. »
  18. L'Équipe du 2 janvier 1968.
  19. André Boniface, Nous étions si heureux... Mémoires, La Table Ronde, 2006, pp. 28-29
  20. Julien Grousset, « Mort d'André Boniface. « Tu entrais dans un temple » : retour sur ses années de commerçant à Mont-de-Marsan », Sud Ouest, (consulté le ).
  21. André Boniface, Nous étions si heureux... : Mémoires, Paris, La Table ronde, , 283 p. (ISBN 978-2-7103-2853-7 et 2-7103-2853-4), p. 241
  22. « Montfort-en-Chalosse  : le rugby montfortois dans l’aura des frères Boniface », sur SudOuest.fr (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]