Guigues VIII de Viennois — Wikipédia

Guigues VIII de la Tour-du-Pin (né en 1309 - mort au siège du château de La Perrière (Saint-Julien-de-Raz) le 28 juillet 1333) fut dauphin de Viennois, comte de Vienne et d'Albon, seigneur de la Tour sous le nom de Guigues VIII de Viennois de 1318 à 1333.

Biographie[modifier | modifier le code]

Guigues VIII est le fils du dauphin Jean II de Viennois et de Béatrice de Hongrie. Il a un frère, qui prendra sa succession et deviendra Humbert II de Viennois.

C'est un enfant de neuf ans quand son père meurt en 1319. La régence est alors assurée par son oncle Henri de la Tour du Pin[1],[2], et ce jusqu'en 1323. Chevalier et combattant, il remporte en 1325 à Varey une victoire éclatante contre les Savoyards alors qu'il n'est âgé que de seize ans et qu'il est encore sous la tutelle de son oncle. Les chroniques du temps nous disent que « l'ost de Savoye fut bellement desconfit ».

La bataille de Cassel. Enluminure du XVe siècle.

L'influence française se renforce sous son règne, par son mariage en 1323 avec Isabelle de France (1312-1348), fille du roi Philippe V le Long (roi de France de 1316 à 1322).

Philippe VI de Valois (roi de France de 1328 à 1350) lui confie le commandement du Septième Corps de bataille comprenant 12 bannières à la bataille de Cassel en 1328, où les tisserands flamands de Gand sont écrasés par la chevalerie française. Pour le récompenser de sa bravoure, le roi lui cède la Maison aux Piliers en place de Grève, à Paris.

De 1325, date de la bataille de Varey, à sa mort en 1333, Guigues sera en conflit quasi permanent dans la guerre qui l'oppose aux comtes de Savoie Édouard puis Aymon.

Le 4 juin 1329 il est cité comme dauphin, comte de Vienne et d'Albon, seigneur de la Tour[3].

Son ardeur au combat lui sera fatale lors du siège du château de La Perrière (anciennement Saint-Gelin-de-Ras), où il est mortellement blessé le 28 juillet 1333[4]. Le village est complétement rasé le jour suivant[5].

Son frère Humbert II lui succédera, devenant le dernier dauphin de Viennois de 1333 à 1349.

Découverte d'une bague au nom de Guigues Dauphin[modifier | modifier le code]

La bague exposée à Grenoble en 2018.

Dans les années 2010, un collectionneur britannique achète chez un antiquaire parisien une bague en or, portant un camé représentant un dauphin. L'inscription est : « GUIGO DALPHINUS VIENNENSIS ET ALBONIS COMES ».

Le collectionneur pense qu'il s'agit de la bague du dauphin Guigues VIII. Il informe en 2016 de la découverte le musée de l'Ancien Évêché à Grenoble. Ce dernier organise du au l'exposition de cette bague du au , avec une animation festive comportant des démonstrations de combats armés chorégraphiés ou des ateliers de danse médiévale[6].

L'authenticité de cette bague a été débattue par les historiens sans qu'aucun consensus ne se dégage[7]. Elle est contestée par Roch de Coligny, expert[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Foundation for Medieval Genealogy, « Seigneurs de la Tour-du-Pin »
  2. Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349. Tome 4,Fascicules 10-12, Valence, Impr. valentinoise, , 366 p. (lire en ligne)
  3. Ulysse Chevalier (acte 24503), Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349. Tome 4,Fascicules 10-12, Valence, Impr. valentinoise, (lire en ligne), p. 9320
  4. Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois (tome 5), page 176, document 25965 (lire en ligne).
  5. Jules Ollivier et Paul Colomb de Batines (vicomte), « Saint-Gelin-de-Ras: Mort du dauphin Guigues VIII devant le château de la Perrière », Revue du Dauphiné, L. Borel, , p. 154
  6. « La mystérieuse bague du dauphin Guigues VIII à découvrir au Musée de l’Ancien Évêché », sur placegrenet.fr, (consulté le )
  7. Jean-Loup Kastler, « La bague du Dauphin Guigues VIII (1309-1333). Un mystérieux joyau entre héraldique et mythologie », ThéoRèmes. Penser le religieux,‎ (ISSN 1664-0136, lire en ligne, consulté le )
  8. Roch de Coligny, « La prétendue « bague du Dauphin Guigues » : un faux flagrant », sur le site expert-sceaux.com, le .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Loup Kastler, « La bague du Dauphin Guigues VIII (1309-1333). Un mystérieux joyau entre héraldique et mythologie », ThéoRèmes. Penser le religieux,‎ (ISSN 1664-0136, lire en ligne, consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]