Guerre sous-marine à outrance — Wikipédia

Tableau montrant un sous marin allemand en 1915 coulant le Linda blanche au large de Liverpool.

La guerre sous-marine à outrance ou guerre sous-marine totale est un type de guerre navale dans lequel des sous-marins sont amenés à couler des bâtiments de la marine marchande sans avertissement, c'est-à-dire en contradiction du droit coutumier de la mer. Le droit de capture des bâtiments civils oblige en effet tout submersible à faire surface, à fouiller le navire[1] et à s'assurer que son équipage soit mis en lieux sûrs (exigence pour laquelle un simple radeau de sauvetage, sauf en quelques circonstances particulières, ne suffit pas) avant de procéder à l'attaque[2]. Seuls des signes de refus persistant ou une résistance active à la fouille de la part de l'équipage du navire menacé peuvent autoriser l'attaquant à déroger à ces règles[3].

À la suite de l'usage de la guerre sous-marine à outrance par la Marine impériale allemande durant la Première Guerre mondiale, plusieurs pays tentèrent de limiter, voire d'abolir, l'usage des sous-marins. En dépit de l'échec de ces efforts, cinq des nations alliées signèrent en 1930 le traité naval de Londres, dans lequel elles s'engageaient à imposer à leurs sous-marins les mêmes règles de capture que celles établies pour les bâtiments de surface par le droit international.

Toutefois, ces règles ne prohibent pas l'armement des navires marchands[4]. Dans une telle situation, ou dans une situation où des navires marchands auraient été rapportés avoir des contacts avec des bâtiments militaires ennemis, ceux-ci seraient de facto considérés comme des auxiliaires navals militaires, et donc non couverts par le droit de capture.

Exemples[modifier | modifier le code]

Dans l'histoire de la guerre navale, il y a eu quatre campagnes majeures de guerre sous-marine à outrance :

  1. La première bataille de l'Atlantique, lors de la Première Guerre mondiale : menée par la Marine impériale allemande entre 1915 et 1918 contre le Royaume-Uni et ses alliés. Cette stratégie fut entre autres le casus belli des États-Unis et du Brésil en 1917 ;
  2. La seconde bataille de l'Atlantique, lors de la Seconde Guerre mondiale : menée par le Troisième Reich allemand, entre 1939 et 1945, et par le royaume d'Italie, entre 1940 et 1943, contre le Royaume-Uni et ses alliés ;
  3. La bataille de la mer Baltique, lors de la Seconde Guerre mondiale : menée par le Troisième Reich allemand et l'Union soviétique l'un contre l'autre entre 1941 et 1945 ;
  4. La bataille du Pacifique, lors de la Seconde Guerre mondiale : menée par les États-Unis contre l'empire du Japon entre 1941 et 1945.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Wolfgang Franck (trad. Jean Veith), U-boote contre les marines allièes : 2. vers la défaite 42-45 [« Die wolfe und der admiral »], coll. « J’ai lu leu aventure » (no 94/95), , 384 p.
  • (en) Joel Ira Holwitt, Execute against Japan : freedom-of-the-seas, the U.S. Navy, fleet submarines, and the U.S. decision to conduct unrestricted warfare, 1919-1941 (Thèse/mémoire), Columbus, Ohio State University, (OCLC 68191736)

Références[modifier | modifier le code]