Grotte de glace de la Mer de Glace — Wikipédia

Grotte de glace de la Mer de Glace
Vue de l'entrée de la grotte de glace depuis l'accès au Montenvers.
Localisation
Coordonnées
Pays
Région
Département
Massif
Vallée
Localité voisine
Caractéristiques
Type
Altitude de l'entrée
≈ 1 760 m
Période de formation
Annuelle depuis 1863
Type de roche
glace
Site web
Localisation sur la carte de la Haute-Savoie
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La grotte de glace de la Mer de Glace est une grotte de glace artificielle de France, à Chamonix-Mont-Blanc, creusée chaque année dans la Mer de Glace depuis le milieu du XIXe siècle. Le renouvellement annuel est rendu nécessaire par l'écoulement du glacier qui est d'environ 70 mètres par an. Elle accueille 350 000 visiteurs par an[1] ce qui en fait un des sites les plus visités du département.

Précurseurs[modifier | modifier le code]

À l'origine, l'une des principales attractions pour les touristes se rendant dans la vallée de Chamonix était de visiter la grande voute d'une hauteur de 20 à 30 m formée par l'Arveyron à sa sortie du glacier. Cependant, comme elle était créée par la nature, il arrivait qu'elle ne se forme pas ou qu'elle s'effondre[2].

En 1862, un entrepreneur étranger propose de créer une grotte artistique sur le modèle de la galerie creusée pour les visiteurs dans le glacier inférieur de Grindelwald. Toutefois, les Chamoniards préfèrent réaliser le projet eux-mêmes. Après avoir envisagé d'aménager la voute de l'Arveyron, ils optent finalement pour une solution moins dangereuse, le creusement intégral sur son flanc droit d'une galerie de 25 mètres menant à une rotonde. À l'entrée, un chalet fait office de crèmerie pour ravitailler les touristes et vendre des souvenirs[2].

La première grotte est creusée d' à la fin juin et connaît immédiatement un grand succès. Elle est alors appelée grotte de cristal ou même palais de cristal. À cette époque, la Mer de Glace descendait jusqu'au fond de la vallée et s'appelait le glacier des Bois, du nom du village où elle se terminait et où se trouvait la grotte. Néanmoins, le glacier était dans une phase de recul rapide et, à partir de 1870-71, sa pointe se trouve dans une zone plus accidentée où même l'arche naturelle de la source ne se forme plus[2].

À partir de 1872, la grotte est alors creusée au glacier des Bossons sous le nom de grotte du Mont-Blanc[2].

Grotte actuelle[modifier | modifier le code]

Machine utilisée pour le creusement

Dans la seconde moitié du XXe siècle et jusque dans les années 2020, la grotte de glace est creusée dans la Mer de Glace en aval du Montenvers, soit à près de deux kilomètres au-dessus de la première grotte. C'est le cas depuis 1946 sous l'impulsion de Geogres Claret. Creusée à la pioche, son plan se stabilise à partir de 1953 avec des galeries ramifiées menant à des salles abritant des meubles et des sculptures de glace[3]. Comme le sentier menant à la grotte depuis le Montenvers est étroit et que l'afflux de visiteurs devient trop important, un téléphérique est construit en 1961 pour sécuriser l'accès depuis la gare du train à crémaillère. D'un débit initial de 450 passagers/heure, sa capacité insuffisante est portée à 700 passagers/heure en 1972 par la suppression des sièges. Le , les mouvements du glacier provoquent la chute de la passerelle d'accès à la grotte empruntée par une trentaine de personnes, causant trois morts[4] et entrainant la décision de placer la gare aval sur un site plus sûr[5]. Une télécabine d'un débit de 1 200 personnes par heure et implantée juste à l'est de la gare terminus du train à crémaillère ouvre ainsi en 1988, entraînant par là-même le déplacement de la grotte de glace sur ce nouveau site à environ 200 mètres plus au nord[5].

Alors que le niveau de la glace avait été assez stable pendant les quarante premières années d'exploitation, le glacier s'est remis à fondre rapidement à partir de 1983, essentiellement en raison d'un accroissement de 1,5 °C des températures estivales. Il a depuis lors perdu une centaine de mètres d'épaisseur et rendu nécessaire l'allongement de l'escalier jusqu'à atteindre 580 marches au début des années 2020[6]. Comme il est prévu que le mouvement se poursuive et que le front du glacier recule encore de 1 000 à 1 400 mètres d'ici à 2040, un nouvel emplacement est maintenant recherché pour la grotte[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b A la Mer de Glace, les touristes constatent les effets du réchauffement », Sciences et Avenir, le 17 juillet 2015.
  2. a b c et d Yves Abraham, « La grotte de cristal », dans Nature et patrimoine en pays de Savoie, pages 4-6, n° 37, juin 2012.
  3. André Fournier, « Mer de Glace : Montenvers », pages 14-15, La Fontaine de Siloé, coll. « Voyage de l'œil », 2005. (ISBN 978-2-8420-6256-9)).
  4. Incidents – Accidents, novembre 2004.
  5. a et b Laurent Berne, « TCP de la Mer de Glace : Chamonix-Mont-Blanc - Montenvers (Vallée de Chamonix) », remontees-mecaniques.net.
  6. « La métamorphose du Montenvers dévoilée ! », Actu Montagne,‎ (lire en ligne, consulté le )

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Les grottes de glace creusées dans :

Liens externes[modifier | modifier le code]

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