Grande synagogue de Tunis — Wikipédia

Grande synagogue de Tunis
Image illustrative de l’article Grande synagogue de Tunis
Façade de la Grande synagogue de Tunis avec le tétragramme YHWH au sein de l'étoile de David.
Présentation
Nom local كنيس تونس
Culte Judaïsme
Type Synagogue
Début de la construction juin 1933
Fin des travaux 23 décembre 1937
Architecte Victor Valensi
Géographie
Pays Drapeau de la Tunisie Tunisie
Gouvernorat Tunis
Municipalité Tunis
Coordonnées 36° 48′ 37″ nord, 10° 10′ 48″ est

Carte

La Grande synagogue de Tunis (arabe : كنيس تونس) est la principale synagogue de Tunis, la capitale tunisienne.

Elle est située au numéro 36 de l'avenue de la Liberté au centre de Tunis, dans le quartier de Lafayette, non loin de la station de métro « République » et du jardin Habib-Thameur aménagé sur le site de l'ancien cimetière israélite.

Histoire[modifier | modifier le code]

Premiers projets[modifier | modifier le code]

L'initiative de sa construction, destinée à remplacer la synagogue du quartier juif de la Hara, revient au baron Giacomo Di Castelnuovo. Ce médecin, explorateur et diplomate issu de la communauté des Granas souhaitait construire un temple commun aux Granas et aux Twânsa, les deux branches du judaïsme tunisien[1],[2].

Dans les années 1870, il réclame à Sadok Bey un terrain qui est offert en 1883[2]. Cependant, l'emplacement actuel est le résultat d'une donation de Daniel Iffla Osiris ; ce dernier souhaite en effet faire construire un édifice par son architecte sur un terrain fourni par la communauté, qui doit prendre en charge les procédures et autorisations administratives[2].

À sa mort en 1907, Osiris lègue sa fortune à l'Institut Pasteur, contraint par son testament d'acquérir le terrain offert sur la place Garibaldi qui se révèle toutefois insalubre[3]. Revendu, il est remplacé par un terrain au numéro 100 de l'avenue de Paris, l'actuelle avenue de la Liberté.

Projet Valensi[modifier | modifier le code]

Dôme de la synagogue.
Salle à l'intérieur de la synagogue.

Un premier projet de style romano-byzantin est présenté le mais le coût élevé et le peu d'enthousiasme suscité condamne ce projet ; il est vite remplacé par une nouvelle version à l'issue d'un concours en 1911 : le jury retient unanimement celle d'un jeune architecte, Victor Valensi, alliant des formes orientales et des structures et matériaux comme le béton[2].

Mise en travaux en juin 1933, elle est inaugurée le . Durant l'occupation de la Tunisie par les forces de l'Axe, de novembre 1942 à mars 1943, le bâtiment est investi par les soldats allemands venus arrêter les dirigeants de la communauté[2]. En 1967, dans le contexte de la guerre des Six Jours, il est saccagé par des émeutiers[2].

Restauré en 1996 puis en 2007, sur intervention du président Zine el-Abidine Ben Ali, il est gardé par la police municipale et reste parfois ouvert aux visiteurs[4] même si les célébrations y sont rares[2].

Hommages[modifier | modifier le code]

En 1971, la poste israélienne émet un timbre à l'effigie de la synagogue mais, en raison du tétragramme YHWH figurant sur le fronton du bâtiment, le rabbinat obtient son retrait en condamnant son usage laïc[2]. La construction d'une réplique de la synagogue a également été envisagée à Netanya en Israël[2].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Philippe Di Folco, Le goût de Tunis, Paris, Mercure de France, , 137 p. (ISBN 978-2715225299), p. 68.
  2. a b c d e f g h et i Yvonne Bercher, « Mélanges à la mémoire de Paul Sebag », L'Expression,‎ .
  3. Di Folco 2007, p. 68-69.
  4. Di Folco 2007, p. 69.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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