Grande Rue (Grenoble) — Wikipédia

Grande Rue
Image illustrative de l’article Grande Rue (Grenoble)
La Grande Rue depuis la librairie Arthaud
en mai 2021
Situation
Coordonnées 45° 11′ 30″ nord, 5° 43′ 42″ est
Pays Drapeau de la France France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Ville Grenoble
Quartier(s) Notre-Dame (Grenoble)
Début place Saint-André
Fin place Grenette
Morphologie
Type rue piétonne
Géolocalisation sur la carte : Grenoble
(Voir situation sur carte : Grenoble)
Grande Rue
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Grande Rue

La Grande Rue (quelquefois orthographiée, Grande-rue comme le fit Stendhal dans son roman autobiographique Vie de Henry Brulard) est une voie publique de la commune française de Grenoble. Cette voie abrite notamment les maisons natales de nombreuses personnalités historiques, plus particulièrement dans le domaine politique, artistique et religieux.

Situation et accès[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Essentiellement commerçante, située dans le quartier Notre-Dame, le quartier ancien et piétonnisé de la ville correspondant à l'intérieur de ce qui fut l'enceinte médiévale.

La Grande Rue commence place Saint-André et se termine place Grenette par le n°23 (emplacement de la librairie Arthaud), dans le quartier Notre-Dame.

Accès[modifier | modifier le code]

Facilement accessible aux piétons et aux cycles, cette rue, fermée à la circulation des véhicules à moteur, est desservie par les ligne A et ligne B du réseau de tramway de l'agglomération grenobloise. La station la plus proche (située à moins de deux cents mètres) se dénomme Hubert Dubedout - Maison du Tourisme.

Origine du nom[modifier | modifier le code]

Le terme de « Grande rue » (« rue Grande » ou « Grand rue ») désigne la voie principale ou centrale d'un bourg et historiquement liée à une ancienne voie romaine (Cardo ou Decumanus)

Historique[modifier | modifier le code]

Grande Rue depuis la place Saint-André
Plan de Grenoble au XIIIe siècle. L'enceinte romaine du IIIe est volontairement représentée dans sa totalité, mais les deux extensions du XIIIe vont faire détruire une partie de celle-ci.

Cette voie, une des plus anciennes de la ville est citée en 1100, mais elle a porté d'autres noms. En 1515, elle se dénommait « rue de Porte-Troyne » ou « rue de Porte-Traine », nom donné à cause de la porte Traine (contraction de « porte romaine ») laquelle était située à l'extrémité de cette rue au niveau de l'actuelle place Grenette (alors dénommé « place du Breuil »). Cette porte monumentale datant de 288 et démolie en 1591[1].

En 1694, la Grande Rue portait le nom de « rue du Grand-Puits » en raison de la présence d'un puits, situé à l'angle de la Grande-Rue et de la place Claveyson et où tous les habitants du quartier venaient chercher de l'eau.

Avant la Révolution française, la voie s'appelait déjà la Grande Rue mais en 1794 durant une courte période, cette voie prit le nom de « rue de la Génération » mais reprit ensuite son nom pour ne plus en changer[2].

Selon l'historien local Claude Muller, durant quelques mois de l'année 1895, la Grande Rue porta le nom de « rue du Président Carnot », mais à la suite des protestations de nombreux commerçants, le nom du président de la République assassiné en 1894 fut donnée à une nouvelle voie créée entre la place Sainte-Claire et la place Notre-Dame, à la suite d'un nouveau décret du conseil municipal[3].

Au début des années 1970, la municipalité prend la décision de transformer une partie du centre ville en zone piétonne dans un quadrilatère formé par la place Grenette, la halle Sainte-Claire, la place Notre-Dame et la place Saint-André et le Jardin de ville[4].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire[modifier | modifier le code]

Bâtiments remarquables[modifier | modifier le code]

Immeuble situé à l'angle de la Grande Rue (à gauche) et de la Place Claveyson (à droite), le Parlement du Dauphiné et le site de la Bastille en arrière plan. L'entrée de la cour de Chaulnes est située sur le côté gauche.
  • La rue commence au niveau du côté sud de la place Saint-André, entre le No 3 et le No 5, face au bâtiment le plus ancien du Parlement du Dauphiné, à l'arrière de la statue Bayard, à l'est de l'immeuble hébergeant le café La Table ronde, situé au No 7, selon les références toponymiques fournies par le site géoportail de l'Institut géographique national[5].
  • La place Claveyson, située face au N°4 de la Grande Rue, relie celle-ci à la Place aux herbes et sa halle. La voie romaine qui suivait autrefois la Grande Rue empruntait la place Claveyson, traversait la place aux herbes avant de rejoindre le quartier Saint-Laurent situé sur la rive droite de l'Isère[6].
  • La cour de Chaulnes, liée à la famille de Chaulnes, propriétaire du château de Chaulnes à Noyarey et dont un membre Paul de Chaulnes fut évêque de Grenoble, se situe à la hauteur au niveau des No 2 et No 4 de la rue. En empruntant un court passage, le visiteur peut découvrir Sur la gauche la maison dite de La blachaz, construite en 1622 et face à elle, en face la maison de Calignon et à droite la maison de la famille Benoist-Veyron[7].
  • La rue Diodore Raoult, située à peu près au milieu de la Grande Rue, permet un passage direct vers le jardin de ville en passant par la place de Gordes.
  • La rue Jean-Jacques-Rousseau est la dernière voie à rejoindre la Grande Rue avant de déboucher sur la place Grenette. C'est dans l'immeuble situé au n°14, à quelques mètres de la Grande Rue que naquit le , l'écrivain français Henri Beyle, plus connu sous le nom de Stendhal[8]. À cette époque elle portait encore son ancien nom de rue des Vieux-Jésuites et changea de nom durant la période révolutionnaire en souvenir de l'écrivain et du philosophe genevois Jean-Jacques Rousseau qui séjourna au No 2 de la rue lors de son séjour à Grenoble. Dans cette rue, à quelques mètres de l'angle formé avec la Grande Rue, la porte du No 20 est ornée d'un carré Sator, carré magique contenant le palindrome latin SATOR AREPO TENET OPERA ROTAS.
  • À la sortie de la rue, en limite de la place Grenette, se situait la Porte Jovia (également dénommé « Porte Traine »), démolie en 1591 au moment de la construction de l'enceinte Lesdiguières. Cet emplacement est indiqué par un des nombreux clous de bronze, parsemant le secteur ancien de la ville et représentant le cheminement de l'enceinte romaine de Grenoble[9].

Lieux de mémoire[modifier | modifier le code]

Casimir Périer
J-J. Mounier

Les numéros indiqués, ci-dessous, correspondent au numérotage de la rue en septembre 2021 et peuvent avoir été différents selon les différentes périodes historiques de la ville de Grenoble :

Évocations[modifier | modifier le code]

Portrait de Stendhal par Ducis en 1835.

Dans le récit autobiographique inachevée de Stendhal, Vie de Henry Brulard, écrit autour de 1835-1836, l'écrivain évoque la Grande Rue dans le chapitre III :

«  On m’avait ramené à la maison, dont une fenêtre au premier étage donnait sur la Grande-rue, à l’angle de la place Grenette. Je faisais un jardin en coupant ces joncs en morceaux* de deux pouces de long que je plaçais dans l’intervalle entre le balcon et le jet d’eau de la croisée. »

et un peu plus loin dans le récit, mais toujours dans le même chapitre :

«  Il possédait une vieille maison située dans la plus belle position de la ville, sur la place Grenette, au coin de la Grande-rue, en plein midi et ayant devant elle la plus belle place de la ville, les deux cafés rivaux et le centre de la bonne compagnie. »

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • René Fonvieille, (collectif), Le vieux Grenoble, tomes 1 à 3, Grenoble, Éditions Roissard, 1968
  • Document utilisé pour la rédaction de l’article Claude Muller, Grenoble, des rues et des hommes, Grenoble, Éditions Dardelet, 1975 (ISBN 2-900736-01-3)
  • Document utilisé pour la rédaction de l’article Henry Rousset, Édouard Brichet, Histoire illustrée des rues de Grenoble, 1982 ; éditions des régionalismes, 2010 (ISBN 9-782-846-187398)
  • Paul Dreyfus, Les Rues de Grenoble : l'histoire illustrée des 815 rues (pages 126, 127 et 128), éd Glénat, 1992 (ISBN 9782723414340)
  • Nathalie Perbet, Les noms de rues au service du pouvoir : Étude de la toponymie urbaine française : L'exemple de Grenoble sous la IIIe République. Tome I et II, ; sous la direction de Michel Hastings, 1992
  • Gilbert Bouchard, Les rues de Grenoble, Grenoble, éditions Glénat, 2006 (ISBN 2-7234-5163-1)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Henry Rousset, Édouard Brichet, Histoire illustrée des rues de Grenoble, page 127 et 128.
  2. Fascicule "Les mille et une rues de Grenoble", publié dans les Affiches de Grenoble et du Dauphiné entre le 11 octobre 1975 et le 29 mai 1976.
  3. Claude Muller "Grenoble au temps de Stendhal", page sur la Grande Rue, éditions Sedialp, 1990.
  4. Site grenoble-cularo.over-blog.com Page "la piétonnisation du centre-ville (avec photo de la Grande Rue en 1972), consulté le 1er mars 2021
  5. Site géoportail, page des cartes IGN.
  6. Google Livre "Histoire de Grenoble (Tome Ier): des origines au XVIe siècle" de Auguste Prudhomme, page 27
  7. C. et R. Glénat "Étude historique sur la Cour de Chaulnes" Janvier 1997, résumé dans la chronique du Dauphiné Libéré "Immeubles remarquables" du 11 novembre 2002.
  8. Site grenoble-tourisme.com, page "Rue Jean-Jacques Rousseau, consulté le 2 mars 2021.
  9. "Grenoble enceinte antique" de Yann Bonfand, consulté le 2 mars 2021.
  10. Google Livre "Grenoble: Centre de tourisme" de Robert Avezou, Pierre Bruneaux et André Corbier, 1958, 86 pages (ISBN 9782402555074)
  11. Google Livre, "Casimir Perier, un prince financier au temps du romantisme" de Madeleine Bourset, page 12, Publications de la Sorbonne, février 2021
  12. Google Livre "Grenoble : des rues et des hommes" de Claude Muller. 1975.
  13. Le Dauphiné Libéré, chronique "Les immeubles remarquables" du 19 octobre 2004.
  14. Jean Serroy Grenoble d'hier à aujourd'hui Éd. de l'Aurore, 1991, page 47.
  15. Site emmanuel-mounier.org, page "Grenoble : l'inauguration de la plaque à la mémoire d’Emmanuel Mounier", consulté le 6 mai 2021
  16. Comité historique du centre-est, Cahier d'histoire "Hommage à Condillac de Roger Lefèvre, 1956, page 349.
  17. Site vincentians.com, article "François-Régis Clet : prêtre de la Mission, martyr en Chine, 1748-1820", consulté le 2 mars 2021.
  18. Site isere-tourisme, page "Sur les pas de Stendhal", consulté le 22 mai 2021.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]