Gouvernement Camille Chautemps (4) — Wikipédia

Gouvernement Camille Chautemps IV

Troisième République

Description de l'image defaut.svg.
Président de la République Albert Lebrun
Président du Conseil Camille Chautemps
Formation
Fin
Durée 1 mois et 20 jours
Composition initiale
Coalition Front populaire (PRRRS-USR-JR et soutien sans participation de la SFIO et du PC-SFIC)
Représentation
XVIe législature
386  /  608

Le quatrième gouvernement Chautemps a duré du au .

Composition[modifier | modifier le code]

Portefeuille Titulaire Parti
Président du Conseil Camille Chautemps PRRRS
Vice-président du Conseil Édouard Daladier PRRRS
Ministres d'État
Ministre d'État Ludovic-Oscar Frossard USR
Ministre d'État Georges Bonnet PRRRS
Ministres
Ministre de la Défense nationale et de la Guerre Édouard Daladier PRRRS
Ministre de la Justice César Campinchi PRRRS
Ministre de l'Intérieur Albert Sarraut PRRRS
Ministre des Affaires étrangères Yvon Delbos PRRRS
Ministre des Finances Paul Marchandeau PRRRS
Ministre de la Marine militaire William Bertrand PRRRS
Ministre de l'Air Guy La Chambre PRRRS
Ministre de l'Éducation nationale Jean Zay PRRRS
Ministre des Travaux publics Henri Queuille PRRRS
Ministre du Commerce Pierre Cot PRRRS
Ministre de la Marine marchande Paul Elbel PRRRS
Ministre de l'Agriculture Fernand Chapsal PRRRS
Ministre des Colonies Théodore Steeg PRRRS
Ministre du Travail Paul Ramadier USR
Ministre des Pensions Robert Lassalle PRRRS
Ministre des Postes, Télégraphes et Téléphones Fernand Gentin PRRRS
Ministre de la Santé publique Marc Rucart PRRRS
Sous-secrétaires d’État
Sous-secrétaire d’État à la Présidence du Conseil Émile Laurens PRRRS
Sous-secrétaire d’État au Service des Étrangers et de l’Immigration Philippe Serre JR
Sous-secrétaire d’État à l'Intérieur Raoul Aubaud PRRRS
Sous-secrétaire d'État aux Affaires étrangères François de Tessan PRRRS
Sous-secrétaire d’État aux Finances Max Hymans USR
Sous-secrétaire d’État à l'Agriculture André Liautey PRRRS
Sous-secrétaire d’État à la Marine militaire Maurice Delom-Sorbé JR
Sous-secrétaire d’État à l'Éducation nationale chargé de l'Enseignement technique Alfred Jules-Julien PRRRS
Sous-secrétaire d'État aux Travaux publics Jean-Alexis Jaubert PRRRS
Sous-secrétaire d’État à l’Éducation nationale chargé l’Éducation physique Léon Courson PRRRS
Sous-secrétaire d’État au Commerce Maxence Bibié PRRRS
Sous-secrétaire d’État aux Colonies Gaston Monnerville PRRRS
Sous-secrétaire d’État au Travail Gabriel Lafaye USR

Politique menée[modifier | modifier le code]

 : La dégradation de la situation financière de la France oblige Camille Chautemps à demander les pleins pouvoirs financiers à la chambre. Le refus de la SFIO de voter la loi sur les pleins pouvoirs conduit le gouvernement à démissionner le lendemain.

Politique étrangère : l'Anschluss[modifier | modifier le code]

Tout comme l’avait finalement été le gouvernement Sarraut II à l’occasion de la remilitarisation de la Rhénane en 1936, le gouvernement Chautemps IV est remarqué pour sa passivité devant l'Anschluss (annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie), de même que le gouvernement Blum II qui lui succédera du 13 mars au 8 avril 1938.

La France est donc restée sans réagir militairement à ces deux violations du traité de Versailles par l’Allemagne, ainsi qu’à celles qui l’avaient précédées ou suivies, jusqu’au 2 septembre 1939 où elle lui déclarera enfin la guerre. Mais sans pour autant la lui faire, puisque le conflit entre les deux pays ne commencera véritablement que le 10 mai 1940, date de la grande offensive allemande.

Hitler, avide de réaliser l'Anschluss, convoqua le chancelier d'Autriche Schuschnigg à Berchtesgaden le , et le somma de remettre le pouvoir aux nazis autrichiens. Quoique les clauses de cet ultimatum aient été tenues secrètes, les gouvernements français et anglais étaient parfaitement informés de ce qui se tramait.

S'ensuivit durant un mois une crise dramatique durant laquelle Schuschnigg et le président autrichien Miklas tentèrent de résister aux pressions hitlériennes, mais en vain, en raison de la passivité de l'Italie de Mussolini, favorable au projet d'annexion, et ce qui est plus grave, de la France et du Royaume-Uni, puissances garantes des traités de Versailles et de Saint-Germain-en-Laye en 1919. La France se borna à conseiller à Schuschnigg par son ambassadeur Puaux d'organiser un plébiscite sur l'unification [1].

L'organisation de ce plébiscite, dont la date était fixée le dimanche , précipita l'agression hitlérienne.

Le , Chautemps démissionna. Le , alors que les députés français s'occupaient de former un n-ième gouvernement, Hitler, pour empêcher la tenue du plébiscite, fit entrer ses troupes en Autriche après avoir contraint Schuschnigg à la démission. L'Autriche fut aussitôt soumise à la terreur nazie.

Quoique dûment informés par les services diplomatiques des manigances qui avaient conduit à l'annexion de l'Autriche, tant le gouvernement Chautemps (et le gouvernement Blum qui lui succéda), que simultanément celui de l'Angleterre, dirigé par Chamberlain, laissèrent commettre ce méfait sans réagir.

L'annexion de l'Autriche fut suivie en 1938 par l'agression de la Tchécoslovaquie, ce pays se trouvant désormais bordé sur trois côtés par le territoire du IIIe Reich.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. William Shirer, Le IIIe Reich, Stock,

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]