Gonzague Saint Bris — Wikipédia

Gonzague Saint Bris
Gonzague Saint Bris en 2011.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 69 ans)
Saint-Hymer (Calvados, France)
Sépulture
Nom de naissance
Gonzague Marie Joseph Vincent François Saint-Bris
Nationalité
Activités
Père
Hubert Saint-Bris (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Jean Saint-Bris (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Paul Saint-Bris (d) (neveu)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Label
Site web
Distinctions
Liste détaillée
Œuvres principales
La Malibran la voix qui dit je t'aime (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture familiale au cimetière des Ursulines à Amboise.

Gonzague Saint Bris, né le à Loches (Indre-et-Loire) et mort dans un accident de la route le à Saint-Hymer (Calvados), est un écrivain et journaliste français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Gonzague Marie Joseph Vincent François Saint Bris est le fils d'Hubert Saint-Bris (1915-1979), diplomate, ancien élève de l'École nationale d'administration[1], et d’Agnès Mame (1924-2020), poétesse amatrice[2]. Prénommé Gonzague en souvenir de son cousin résistant Gonzague de Saint-Geniès[3], deuxième d’une famille de huit enfants (sept garçons et une fille), il est né à Loches et a été élevé au château du Clos Lucé à Amboise, propriété de sa famille depuis le [4]. Par sa mère, il descend de Louis Mame, l'un des éditeurs de La Comédie humaine[5]. Son frère aîné, Jean Saint-Bris (1947-2004), quatrième comte romain du nom[6], directeur du château du Clos Lucé, est également mort dans un accident de la route[7].

Écrivain et journaliste[modifier | modifier le code]

Autodidacte, il fut successivement journaliste à La Vigie marocaine (1967) au Maroc puis à La Nouvelle République à Tours (1968), critique littéraire, animateur sur la radio Europe 1 (deuxième moitié des années 1970), en particulier de la très intimiste émission La ligne ouverte, parole offerte aux auditeurs et proposant « d’inoubliables instants de radio »[8], chroniqueur au Figaro (1980), fondateur et animateur de la radio libre Méga l'O (1981), directeur de la stratégie et du développement du groupe Hachette Filipacchi Médias (1987-2001), chargé de mission au ministère de la Culture et de la Communication (1986-1988), directeur-propriétaire du magazine Femme[9]. Il est chroniqueur pour Paris Match, notamment lors d'événements concernant les familles princières ou royales, entre autres le mariage du prince Albert II en 2011 à Monaco. À la suite d'un passage de Gonzague Saint Bris dans l'émission de télévision américaine Good Morning America, Michael Jackson demande que l'écrivain l'accompagne durant son voyage en Afrique en . Saint Bris en tire un livre (Au paradis avec Michael Jackson) sorti en 2010. En , à dos de mulet, il refait le trajet effectué en 1516 par Léonard de Vinci à travers les Alpes lorsqu'il fut invité en France par François Ier[10].

En 2013, il avait tenu à avoir son buste en bronze sculpté par Cyril de La Patellière dans sa collection personnelle[réf. nécessaire].

Il était membre de l'Académie Alphonse-Allais.

Organisateur de manifestations culturelles[modifier | modifier le code]

Attaché à la Touraine — il a été conseiller municipal de Loches de 1989 à 1995, dans l'opposition[11] —, il mène pendant près de quarante ans des actions culturelles et s'investit dans les projets suivants : Le Nouveau Romantisme, l'Académie romantique (créée avec Patrick Poivre d'Arvor, Brice Lalonde, Francis Huster, Étienne Roda-Gil et Frédéric Mitterrand en 1978)[12], les clips culturels, les radios libres, la Marche Balzac, la Marche George Sand. En 1995, il crée La Forêt des livres à Chanceaux-près-Loches, un festival littéraire gratuit et ouvert à tous qui reçoit chaque dernier dimanche d' auteurs dans une petite commune forestière de 150 habitants en avant-première à la rentrée littéraire. À cette occasion, plusieurs prix sont attribués aux auteurs dans le cadre du prix littéraire Les Lauriers verts. Le succès de ce festival ira croissant, jusqu'à accueillir plus de 50 000 visiteurs lors des dernières éditions. Le festival est renommé « Les écrivains chez Gonzague Saint Bris » après le décès de son fondateur.

Gonzague Saint Bris est, par ailleurs, membre permanent du jury du prix du Guesclin. À sa mort, ses pairs fondent, en son honneur, le Trophée de la biographie Gonzague Saint-Bris, décerné chaque année par ce même jury.

Gonzague Saint Bris fonde également en 1983 le Festival du film de Cabourg, également appelé Journées romantiques. Il nomme le trophée remis aux lauréats le Swann d'or, en référence à Marcel Proust

Candidat à l'Académie française[modifier | modifier le code]

Gonzague Saint Bris en 2007, photographié par Armand Langlois au Clos Lucé.

Il est à quatre reprises candidat à l'Académie française, en vain.

Le , il est candidat au fauteuil de Michel Droit, mais est battu par Pierre Nora. Le , il se présente au fauteuil de Bertrand Poirot-Delpech : les académiciens préfèrent n'élire personne, l'élection est blanche[13]. Ensuite, le , il est candidat au fauteuil de Jean Dutourd : l'élection est de nouveau blanche. Enfin, il se présente le au fauteuil de René Girard. Encore une fois, l'élection est blanche[14].

Télévision[modifier | modifier le code]

Gonzague Saint Bris était un invité régulier de l'émission Midi en France sur France 3. Il était également fréquemment invité lors d'émissions historiques, notamment Secrets d'Histoire. Dès le , il anima une chronique dans l'émission OFNI, l'info retournée animée par le jeune Bertrand Chameroy sur W9. L'écrivain parlait d'une information people (le divorce de Brad Pitt et d'Angelina Jolie par exemple) à la manière d'une critique de pièce de théâtre. Il a été membre du jury à Tours lors de l'élection de Miss France 2005 qui a vu le couronnement de la normande Cindy Fabre.

Mort[modifier | modifier le code]

Gonzague Saint Bris meurt le dans un accident de la route sur la départementale 675 à hauteur de Saint-Hymer, non loin de Pont-l'Évêque (Calvados)[15],[16]. Sa compagne Alice Bertheaume, qui conduisait la voiture, une Renault Mégane, a tenté d’éviter un renard, projetant la voiture contre un arbre. Elle avait 0,80 gramme d'alcool dans le sang. Gonzague Saint Bris, dont la ceinture de sécurité n'était pas attachée, a été éjecté et tué sur le coup, sa compagne légèrement blessée[16],[17],[18],[19].

Le soir du drame, le couple sortait d'une réception passée à Deauville, après avoir dîné dans un restaurant de la ville pour rejoindre Bonneville-la-Louvet où il devait passer la nuit[20].

Les obsèques de l'écrivain ont lieu le en la collégiale Saint-Denis d'Amboise et l'inhumation au cimetière des Ursulines de cette même ville, non loin du Clos Lucé[21].

Alice Bertheaume est jugée le par le tribunal correctionnel de Lisieux. Elle est condamnée à six mois de prison avec sursis pour « homicide involontaire par conducteur sous l'emprise d'un état alcoolique »[22].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Plaque 5 rue Pelouze (8e arrondissement de Paris), où il vécut.

Le , Gonzague Saint Bris se marie avec Clémence de Lasteyrie du Saillant, nièce du président de la République Valéry Giscard d'Estaing[23],[24]. Ils divorcent avant 1989?[réf. nécessaire]

À la fin de sa vie, il était le compagnon d'Alice Bertheaume.

Décorations[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Gonzague Saint Bris en 2004, à un salon du livre en Normandie.

Il est l'auteur de près d'une quarantaine de livres, dont Le Romantisme absolu, de récits historiques (Les Égéries russes, et Je vous aime inconnue, Le Coup d'éclat du ) et de biographies comme celles de Vigny, Dumas, Balzac, Flaubert, La Fayette[29].

En 2002, son ouvrage d'inspiration autobiographique Les Vieillards de Brighton est récompensé par le prix Interallié, puis son roman L'Enfant de Vinci par le prix des romancières en 2006. Dès sa parution, ce dernier avait été salué en ces termes par Julien Gracq[30] :

« Les vigoureux apports imaginatifs qui surgissent — pour vous particulièrement — de la vallée de la Loire, habitée, naviguée, rêvée, photographiée par vous, vous ont donné un de vos meilleurs livres. Le temps y devient flexible et l’histoire s’y incorpore familièrement. Merci pour ce livre hanté par les chroniques fabuleuses, la géographie des paysages, mais encore plus par la légende, par le souvenir et par le songe. »

Le , il reçoit le prix Hugues-Capet, mention « Grand prix spécial », pour l'ensemble de son œuvre, dont sa biographie Louis XI, le méconnu.

Il apparaît comme frère Gonzague, l'un des maîtres de l'ordre des chevaliers de Rhodes, dans la bande dessinée Général Leonardo d'Erik Svane et Dan Greenberg[31].

Romans[modifier | modifier le code]

Ouvrages historiques[modifier | modifier le code]

  • La Nostalgie, camarades !, Albin Michel, 1982.
  • Les Histoires de l'Histoire, Michel Lafon, 1987.
  • Les Dynasties brisées, Jean-Claude Lattès, 1992.
  • Les Aiglons dispersés, Jean-Claude Lattès, 1993.
  • Les Septennats évanouis, Jean-Claude Lattès, 1995.
  • Romans secrets de l'Histoire, Michel Lafon, 1996.
  • Les Vingt ans de l'Aiglon, Taillandier, 2000.
  • Le Coup d’éclat du , Taillandier, 2001.
  • Les Princes du romantisme, Robert Laffont, 2003.
  • Un ruban de rêve : le premier festival de Cannes, Steinkis Groupe / Éditions Prisma, (lire en ligne).
  • Déshabillons l'histoire de France : tableau des mœurs françaises, Xo Éditions, 2017.
  • Aristocrates rebelles, Les Arènes, 2017.

Biographies[modifier | modifier le code]

Autre publications[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (SUDOC 108529878).
  2. Jean-Joseph Julaud, La Littérature française pour les nuls, edi8, , 806 p. (ISBN 978-2-7540-6995-3, lire en ligne), p. 1127.
  3. site de l'écrivain.
  4. Marguerite Coleman, Histoire du Clos-Lucé, Tours, Arrault et Cie, 1937, pp. 93-94.
  5. Françoise Dargent, « Mort tragique de l'écrivain Gonzague Saint Bris », Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le ).
  6. Ce titre héréditaire a été accordé par le pape Pie IX à l'aïeul Georges Saint-Bris (1841-1922), compositeur, par un bref pontifical du . Cf. D. Labarre de Raillicourt, Les comtes du pape en France (XVIe – XXe siècles), Paris, chez l'auteur, 1967 ; Luc Boisnard, Dictionnaire des anciennes familles de Touraine, Éditions régionales de l'Ouest, Mayenne, 1992, p. 371.
  7. « Jean Saint-Bris, l'âme du Clos-Lucé », Le Figaro, 11 mars 2004
  8. Éric de Bellefroid, « L'écrivain Gonzague Saint Bris décède dans un accident de voiture », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. Biographie de Gonzague Saint Bris sur son site officiel.
  10. Gonzague Saint Bris, « Dans les pas de Léonard de Vinci », sur parismatch.com, .
  11. « Rétro: Gonzague Saint-Bris, l’historien dandy de Touraine avait grandi au Clos Lucé | Mag'Centre », sur www.magcentre.fr (consulté le ).
  12. Alain Louis Sire et Gilles Brochard, La bataille romantique, Nouvelles Éditions Oswald, , p. 63.
  13. « Gonzague Saint Bris retente sa chance à l'Académie française », sur lexpress.fr.
  14. « Élection blanche au fauteuil de M. René Girard (F37) | Académie française », sur www.academie-francaise.fr (consulté le )
  15. « L’écrivain Gonzague Saint Bris est mort », Le Point, 8 août 2017.
  16. a et b « L’écrivain Gonzague Saint Bris meurt dans un accident de la route », sur www.francetvinfo.fr, .
  17. L'écrivain Gonzague Saint Bris est mort, Le Figaro.
  18. L’écrivain Gonzague Saint Bris meurt dans un accident de voiture, Le Monde.
  19. L'historien Gonzague Saint Bris décède brutalement en Normandie, Le Point.
  20. Le Progrès, « Décès de Gonzague Saint Bris : sa compagne alcoolisée et en excès de vitesse ? », Le Progrès, Lyon,‎ (lire en ligne).
  21. https://www.purepeople.com/article/obseques-de-gonzague-saint-bris-apres-l-horreur-sa-famille-reunie-pour-l-adieu_a247561/1
  22. Le Point, magazine, « Mort de Gonzague Saint Bris : sa compagne condamnée à six mois avec sursis », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. Paris Match, no 1584, 5 octobre 1979, p. 125.
  24. Philippe Rioux, « Le dernier des dandys Gonzague Saint-Bris », ladepeche.fr, 8 août 2017.
  25. Décret du 31 décembre 1997 portant promotion et nomination dans l'ordre national de la Légion d'honneur
  26. La nouvelle République, 27 août 2013
  27. Biographie de Gonzague Saint-Bris in Who's who in France, 2017
  28. La nouvelle République, 5 septembre 2014
  29. Celle-ci a atteint les 100 000 exemplaires et a reçu aux États-Unis un Award de littérature de l'université John Fitzgerald Kennedy de Californie.
  30. Citation extraite du site livres.fluctuat.net.
  31. Erik Svane & Dan Greenberg, Général Léonardo, t.2 : Croisade vers la Terre Sainte, éd. Paquet.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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