Gomme ammoniaque — Wikipédia

La gomme ammoniaque, parfois aussi appelée sumbul indien[1], est une gomme-résine à l'odeur fétide extraite de l'espèce Ferula ammoniacum, de la famille de Apiaceae. Elle était historiquement utilisée en pharmacie[2] et reste considérée comme un remède traditionnel en phytothérapie et dans la médecine yunâni. Elle aurait des vertus expectorantes, spasmolytiques et stimulantes[3]. La gomme ammoniaque était aussi utilisée, et l'est d'ailleurs toujours, en enluminure pour la pose de la feuille d'or[4].

Appellations et étymologie[modifier | modifier le code]

D'après Pline l'Ancien, le mot « ammoniaque » viendrait du grec ἂμμος, le sable, par allusion à l'habitat naturel de la plante. Pour d'autres auteurs, il s'agirait d'une corruption de armeniacum, en référence à son origine arménienne[5]. Mais l'étymologie la plus répandue est à mettre en lien avec la divinité égyptienne Amon, et au temple qui lui était dédié à Siwa, au nord-ouest de l'Égypte actuelle. La célébrité de ce lieu aurait fini par donner son nom à toute la Libye, Ammônis. Ainsi la gomme, tout comme les sels d'ammoniac, tiendraient leur nom de ce qu'ils provenaient de cette région[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

La plante à ammoniac dans le Dioscoride de Vienne, VIe siècle.

Autres sources[modifier | modifier le code]

D'autres Férules produisent des résines proches qui sont également connues sous le nom de « gomme ammoniaque » :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Meyer C., ed. sc., 2015, Dictionnaire des Sciences Animales. [lire en ligne]. Montpellier, France, Cirad.
  2. Informations lexicographiques et étymologiques de « ammoniaque » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  3. (en) Kishan Gopal Ramawat et Jean-Michel Mérillon, Bioactive molecules and medicinal plants, Springer, (ISBN 978-3-540-74603-4, lire en ligne), p. 364.
  4. a et b Pierre Avenas, La prodigieuse histoire du nom des éléments, EDP sciences, , 272 p. (ISBN 978-2-7598-2303-1, lire en ligne), p. 80-81.
  5. Hirschsohn 1876, p. 45.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ferdinand Louis Vigier, « Gomme ammoniaque », dans Gommes-résines des ombellifères, Paris, A. Parent, , 119 p. (lire en ligne), p. 80-96.
  • Eduard Hirschsohn (trad. de l'allemand par Jul. Morel), Étude comparative du galbanum et de la gomme ammoniaque : suivie de quelques considérations sur l'opoponax et le sagapénum, Gand, J. Clemm, , 77 p. (lire en ligne).
  • (de) D. Martinetz, « Gummi Ammoniacum », dans W. Blaschek, K. Keller, J. Reichling, H. Rimpler et G. Schneider, Hagers Handbuch der Pharmazeutischen Praxis, vol. 2 : Drogen A-K, Springer, , 909 p. (ISBN 978-3-642-58928-7), p. 531-533.

Articles connexes[modifier | modifier le code]