Gilles Deleuze — Wikipédia

Gilles Deleuze
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Biographie
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Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 70 ans)
Paris 17e
Sépulture
Cimetière de Saint-Léonard-de-Noblat (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Époque
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Denise Fanny Paule Grandjouan (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Œuvres principales
signature de Gilles Deleuze
Signature

Gilles Deleuze est un philosophe français né à Paris dans le 17e arrondissement[1], le et mort par suicide dans cette même ville, dans le même arrondissement, le . Des années 1960 jusqu'à sa mort, Deleuze a écrit une œuvre philosophique influente et complexe, à propos de la philosophie elle-même, de la littérature, de la politique, de la psychanalyse, du cinéma et de la peinture. Jusqu'à sa retraite en 1988, il fut également un professeur de philosophie renommé.

D'abord perçu comme un historien de la philosophie, car il a écrit des ouvrages sur des philosophes aussi divers que David Hume, Friedrich Nietzsche, Emmanuel Kant, Baruch Spinoza, Henri Bergson, Deleuze évolue vers une nouvelle définition du philosophe comme « celui qui crée des concepts » dans la Cité, soit un créateur en philosophie de mots nouveaux, de sens différents. Il revient néanmoins à l'histoire de la philosophie à la fin de sa carrière universitaire, en consacrant des ouvrages à Michel Foucault, François Châtelet et Gottfried Wilhelm Leibniz.

Sa thèse de philosophie est centrée sur le concept de « différence » et « répétition », c'est-à-dire au rapport du même à la ressemblance, de la copie au double, et de l'effet de la répétition à l'infini par rapport à un original. Il y prend comme référence Gottfried Wilhelm Leibniz, qui était à la fois métaphysicien et mathématicien. Deleuze tente d'y développer une métaphysique, en accord avec la physique et les mathématiques de son temps (les années 1960), dans laquelle les concepts de multiplicité, d'événement et de virtualité remplacent respectivement ceux de substance, d'essence et de possibilité.

Deleuze s'intéresse ensuite aux rapports entre sens, non-sens et événement, à partir de l'œuvre de Lewis Carroll, du philosophe Whitehead et du stoïcisme grec. Enfin il développe une métaphysique et une philosophie de l'art originales en s'intéressant au cinéma autant qu'au peintre Francis Bacon.

Avec Félix Guattari, il développe un cycle intitulé « Capitalisme et schizophrénie » qui comprend L'Anti-Œdipe (1972) et Mille Plateaux (1980). Ils écrivent ensemble deux autres ouvrages : Kafka. Pour une littérature mineure (1975) et Qu'est-ce que la philosophie ? (1991). Ils créent les concepts de rhizome ou de déterritorialisation, menant une critique conjointe de la psychanalyse et du capitalisme contemporain. Ces deux premiers livres ont un retentissement certain dans les milieux universitaires occidentaux et ont un impact, des années 1970 aux années 1980, sur les sciences sociales et jusqu'aux États-Unis, où émerge ensuite la French Theory (et son pendant critique), à laquelle il est largement associé.

La pensée de Deleuze est parfois également associée au post-structuralisme, bien qu'il ait déclaré s'être toujours vu comme un métaphysicien.

Deleuze a reçu en 1994 le grand prix de philosophie de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et formation[modifier | modifier le code]

Gilles Deleuze naît en 1925, à Paris, dans une famille bourgeoise. Son père Louis est ingénieur, sa mère Odette Camaüer s'occupe de la maison et de ses deux enfants, Gilles et Georges de trois ans plus âgé. Ses deux parents sont de droite, Louis est proche des Croix-de-Feu. Deleuze raconte dans L'Abécédaire l'effroi de ses parents, à l'été 1936, quand la plage de Deauville où ils passent leurs vacances depuis des années est « envahie » par des prolétaires venus grâce aux congés payés[2]. Dès son plus jeune âge, Gilles Deleuze souffre de troubles respiratoires.

En 1940, la guerre surprend les Deleuze alors qu'ils sont en villégiature à Deauville. Les parents décident de laisser Gilles dans cette ville en pensionnat. Alors qu'il était jusque-là un élève médiocre, il découvre la littérature grâce à son professeur Pierre Halbwachs, fils du sociologue Maurice Halbwachs. C'est Pierre Halbwachs qui lui fait lire André Gide, Charles Baudelaire ou encore Anatole France[3].

L'armistice signé, Gilles revient à Paris. En 1941, il fait ses études secondaires au lycée Carnot et fréquente Michel Tournier, élève au lycée Pasteur de Neuilly. À Carnot, Deleuze est alors le camarade de classe de Guy Môquet et a pour professeur Pierre Vial, alors que Maurice Merleau-Ponty enseigne dans l'autre khâgne (classe préparatoire en Lettres Supérieures). Pendant ces années de guerre, il rencontre, par l'entremise de Michel Tournier, Maurice de Gandillac et Marie-Madeleine Davy. Cette dernière lui présente Georges Bataille, Pierre Klossowski, Jean Grenier, Brice Parain, Michel Butor, Jean Paulhan, Roger Caillois, ou encore Jean-Paul Sartre, lors de réunions privées le dernier samedi de chaque mois[4]. Michel Tournier emmène Deleuze aux cours publics des psychiatres Théophile Alajouanine et Jean Delay à l'hôpital de la Salpêtrière.

Pendant ces années d'Occupation, il est très marqué par la lecture de Jean-Paul Sartre. L'Être et le Néant l'enchante, et il va voir Les Mouches au théâtre Sarah Bernhardt. En 1944, Gilles Deleuze publie, par jeu, un pastiche de Jean-Paul Sartre intitulé Description de la femme : pour une philosophie d'autrui sexuée[5],[note 1].

Le , son frère aîné, Georges, est arrêté pour résistance et meurt pendant son transfert vers le camp de concentration de Buchenwald[6]. Cette mort affecte fortement Gilles et ses parents. Ces derniers vouent, selon Michel Tournier, un véritable culte à l'enfant mort, tandis que Gilles en est réduit à être « le frère du héros », perçu comme médiocre[7].

Après 1945, il intègre l'hypokhâgne puis la khâgne du lycée Louis-le-Grand. Ses professeurs sont Ferdinand Alquié, Georges Canguilhem, Maurice de Gandillac et Jean Hyppolite. Il suit également au lycée Henri-IV les cours de Jean Beaufret, introducteur de Martin Heidegger en France[8]. Malgré ses aptitudes jugées exceptionnelles par ses professeurs, qui lui parlent d'égal à égal, il échoue au concours d'entrée de l'École normale supérieure, mais, au vu de ses excellents résultats, il obtient une bourse d'études pour préparer l'agrégation, qu'il prépare à la Sorbonne, où Canguilhem et de Gandillac sont à nouveau ses professeurs, ainsi que Gaston Bachelard et Jean Wahl. À l'Université, il se lie d'une grande amitié avec Claude Lanzmann[9].

Sa première déception vient de Sartre à l'occasion de sa conférence « L'existentialisme est un humanisme » prononcée le . Michel Tournier, avec qui Deleuze était allé écouter la conférence, écrit à ce sujet : « Nous étions atterrés. Ainsi notre maître ramassait dans la poubelle où nous l'avions enfouie cette ganache éculée, puant la sueur et la vie intérieure, l'humanisme[10]. »

Deleuze participe en 1946 à la revue Espace, sous l'égide d'Alain Clément, qui n'aura qu'un seul numéro et pour laquelle il écrit l'article « Du Christ à la bourgeoisie »[11].

En 1947, il prépare l'agrégation aux côtés de François Châtelet. Matière et Mémoire de Henri Bergson est au programme, livre qui marque durablement sa pensée et lui fait considérer Bergson comme un philosophe de tout premier plan, alors que ses amis, de tendance marxisante, comme François Châtelet, voient dans Bergson un « spiritualiste poussiéreux »[12]. Deleuze manque plusieurs cours dans l'année à cause de ses problèmes respiratoires, et craint les épreuves orales, qui l'avaient fait échouer à l'ENS ; c'est François Châtelet qui le force à aller à ces épreuves ; Gilles Deleuze est reçu huitième[13]. L'agrégation lui donne une autonomie économique qui lui permet de quitter sa mère, alors que son père vient de mourir[14].

Professeur de philosophie[modifier | modifier le code]

Professeur agrégé en 1948, il passe un an en Allemagne pour étudier à l'Université de Tübingen. À son retour, il s'installe à l'hôtel de la Paix, sur l'île Saint-Louis à Paris, dans une chambre proche de celle de Michel Tournier. La semaine, il enseigne au lycée Louis-Thuillier d'Amiens, et ce jusqu'en 1952[15]. Il enseigne ensuite au lycée Pothier d'Orléans de 1952 à 1955 et au lycée Louis-le-Grand de 1955 à 1957, lycées dans lesquels il est très apprécié[16]. Alors qu'il avait publié en 1953 Empirisme et subjectivité, consacré à la philosophie de David Hume, il se consacre entièrement à l'enseignement et ne publie rien jusqu'en 1962[17].

En 1956, il épouse Denise « Fanny » Paule Grandjouan qui travaille alors chez le couturier Pierre Balmain[18] et traduira plus tard D.H. Lawrence et Lewis Carroll[19]. Le couple s'installe à Paris.

Deleuze obtient un poste d'assistant à la faculté des lettres de l'université de Paris en 1957 et se consacre alors à l'histoire de la philosophie. En 1960, il est nommé attaché de recherche du CNRS à Lyon ; c'est là qu'il se lie d'amitié avec Michel Foucault[20].

En naît son premier enfant, Julien.

En 1962, Michel Foucault, qui enseigne alors à l'université de Clermont-Ferrand, le propose pour succéder à Jules Vuillemin qui vient d'être élu au Collège de France mais c'est Roger Garaudy, qui a alors les faveurs du ministère, qui est finalement nommé[21]. En 1964, comme chargé d'enseignement à la faculté des lettres de l'université de Lyon, il assure notamment en licence les cours de Morale et Sociologie et de Philosophie Générale. Ses collègues s'appellent entre autres Henri Maldiney, François Dagognet, Geneviève Rodis-Lewis ou Pierre Fedida. C'est cette même année 1964 que naît sa fille, Émilie.

Il recommence à publier à partir de 1962, et ce à un rythme très soutenu, puisqu'il publie neuf livres durant les sept années qui suivent. Ce sont d'abord des livres consacrés à d'autres philosophes : Nietzsche et la philosophie (1962), La Philosophie critique de Kant (1963), Nietzsche (1965), Le Bergsonisme (1966), Spinoza et le problème de l'expression (1968). Il est d'ailleurs alors considéré comme historien de la philosophie, ce qu'il niera par la suite avoir été. Deux livres sont également consacrés à des écrivains : Proust et les signes (1964) et Présentation de Sacher-Masoch (1967). À la fin des années 1960, il développe une philosophie plus personnelle, dans Différence et répétition (1968) et Logique du sens (1969). En 1969, l'université de Paris lui décerne le doctorat ès lettres pour sa thèse principale Différence et répétition sous la direction de Maurice de Gandillac, et sa thèse secondaire Spinoza et le problème de l’expression sous la direction de Ferdinand Alquié.

La décennie politique[modifier | modifier le code]

En , le mouvement de Mai, déclenché à Paris, provoque une importante réplique à Lyon : des étudiants se mettent en grève, bloquent les épreuves des concours, occupent les locaux jour et nuit. Gilles Deleuze soutient activement le mouvement, ce en quoi il se distingue de la plupart des autres professeurs[22]. Quelques mois plus tard, il est invité par Michel Foucault à devenir maître de conférences à l'Université Paris-VIII fraîchement créée.

Au début de l'année 1969, il doit subir une thoracoplastie, qui le prive de l'usage d'un de ses poumons. Il va en convalescence dans le Limousin avec sa femme ; c'est là qu'il fait la connaissance de Félix Guattari. Sa rencontre avec celui-ci[23], aussi décisive que celle de Simondon[24], entame une longue et fructueuse collaboration. Ils écrivent ensemble L'Anti-Œdipe (1972), Kafka. Pour une littérature mineure (1975) puis Mille-Plateaux (1980), trois ouvrages qui frappent par la nouveauté de leur style et de leur contenu. Ils s'attaquent conjointement à la psychanalyse et au capitalisme, et développent une métaphysique aussi bien qu'une théorie politique.

C'est durant cette décennie que Deleuze s'engage également aux côtés de Michel Foucault dans le Groupe d'information sur les prisons, groupe directement issu du courant maoïste et de la volonté de protection des militants de la Gauche prolétarienne[25]. Il multiplie les prises de parole, sur l'affaire Klaus Croissant, le conflit israélo-palestinien[26], le système judiciaire européen, et soutient les militants d’extrême gauche comme Toni Negri et les Brigades Rouges[25]. Il propose également de nouvelles formes d'organisation politique, synthétisées dans les concepts de réseau (dont le modèle imagé est le rhizome) et de microrésistance[27].

Nouveaux intérêts et retraite[modifier | modifier le code]

Image externe
Gilles Deleuze chez lui, en juillet en 1988.

Mille Plateaux est pour Deleuze et Guattari l'aboutissement de leur collaboration. Après 1980, Deleuze écrit de nouveau des ouvrages sur d'autres philosophes : Spinoza. Philosophie pratique (1981), Foucault (1986) et Périclès et Verdi. La philosophie de François Châtelet (1988) ; les deux derniers étant consacrés à deux de ses amis morts peu auparavant. Il écrit également un ouvrage sur le peintre Francis Bacon, Logique de la sensation (1981) et deux ouvrages sur le cinéma, L'Image-mouvement (1983) et L'Image-temps (1985).

En 1987, il crée avec Guattari la « Revue des schizoanalyses » Chimères[28].

Dans Le Pli, Leibniz et le baroque (1988), Gilles Deleuze reprend sa réflexion sur Leibniz et sa métaphysique à travers la métaphore topologique du pli, au filtre de l'historien et philosophe des sciences Michel Serres :

« Nul mieux que Michel Serres n'a dégagé les conséquences mais aussi les présupposés de la nouvelle théorie des coniques... le nouveau modèle optique de la perception et de la géométrie dans la perception qui répudie les notions tactiles, contact et figure au profit d'une « architecture de la vision »[29]. »

Deleuze aborde ainsi la question esthétique du baroque, comme style, qu'il soit passé ou contemporain, à travers sa lecture de Leibniz et de Spinoza, l'analyse d'Eugenio d'Ors et développe sa réflexion esthétique avec les œuvres contemporaines de Simon Hantaï, Pierre Boulez ou de Carl André...

Dernières années et mort[modifier | modifier le code]

En 1988, il accepte de participer à un long entretien télévisé avec son ancienne étudiante Claire Parnet à condition que ce film ne soit diffusé qu'après sa mort : c'est L'Abécédaire de Gilles Deleuze, réalisé par Pierre-André Boutang.

Dans Qu'est-ce que la Philosophie ? (1991), il tente une explication de la philosophie comme attitude dans la vie au contraire d'une doxa ontologique qui dirait la vérité définitive des choses. La philosophie est questionnement, interrogation ouverte sur le réel et non pas vérité imposée ou transcendante. Les concepts que développe le philosophe sont des outils à la disposition de tous pour tenter de comprendre le monde.

Sa maladie respiratoire devenant trop difficile à supporter, Gilles Deleuze se donne la mort par défenestration le [30].

« Ce sont [les] organismes qui meurent, pas la vie[note 2]. »

Il est enterré à Saint-Léonard-de-Noblat, en Haute-Vienne.

Présentation de l’œuvre[modifier | modifier le code]

Histoire et devenir de la philosophie[modifier | modifier le code]

Ses premières œuvres, écrites sur des philosophes (Hume, Kant, Nietzsche, Bergson, Spinoza) et des écrivains (Proust, Sacher-Masoch), sont rapidement considérées comme des ouvrages de référence. Toutes témoignent d'un effort pour saisir ce qu'il y a d'essentiellement nouveau chez chacun de ces auteurs. En développant ces apports historiques, Deleuze pose aussi les jalons d'un système philosophique axé sur la production du nouveau (ou création), et qui célèbre ainsi la vie. Il tente d'élaborer un « empirisme transcendantal ». Sa thèse, avec d'une part Différence et répétition, qui élabore une conception neuve de la différence (comme première et non pensée sur fond d'identique), et d'autre part Spinoza et le problème de l'expression, qui élabore la conception d'une vie tout entière immanente (où Dieu et l'être ne font qu'un), marque une avancée décisive dans le déploiement de cette philosophie. (À continuer).

Pour Deleuze, « la philosophie est l'art de former, d'inventer, de fabriquer des concepts » (Qu'est-ce que la philosophie ?), chose dont il ne s'est jamais privé.

« Un concept, ce n’est pas du tout quelque chose de donné. Bien plus, un concept ce n’est pas la même chose que la pensée : on peut très bien penser sans concept, et même, tous ceux qui ne font pas de philosophie, je crois qu’ils pensent, qu’ils pensent pleinement, mais qu’ils ne pensent pas par concepts – si vous acceptez l’idée que le concept soit le terme d’une activité ou d’une création originale. Je dirais que le concept, c’est un système de singularités prélevé sur un flux de pensée. Un philosophe, c’est quelqu’un qui fabrique des concepts. Est-ce que c’est intellectuel ? A mon avis, non. »

— Cours Vincennes - LEIBNIZ - 15/04/1980

Il assure que la philosophie ne s'adresse pas qu'aux spécialistes, et l'on peut dire de lui ce qu'il disait de Spinoza : tout le monde est capable de le lire, et d'en tirer de grandes émotions, ou de renouveler complètement sa perception, même s'il en comprend mal les concepts. Inversement, un historien de la philosophie qui n'en comprend que les concepts n'a pas une compréhension suffisante.

« Il faut les deux ailes, comme disait Jaspers, ne serait-ce que pour nous emporter philosophes et non-philosophes vers une limite commune. »

— Pourparlers, p. 225

Dans l'Abécédaire, il raconte que ce qui lui a le plus fait plaisir, dans le courrier qu'il a reçu après la publication du Pli, ce n'étaient pas les lettres d'universitaires, mais celles d'un club d'origamistes et d'un club de surfeurs.

Différence et Répétition[modifier | modifier le code]

Différence et Répétition est la thèse principale de Gilles Deleuze, publiée en 1968 aux PUF[31]. Centré sur les concepts de différence et répétition, le livre de Deleuze cherche à problématiser les approches de la différence en elle-même, de la répétition en elle-même, explicitées par les notions de : même, copie, double, identité, individuation, un et multiple, différentiel, divers, je et moi, ou encore comportement, cela à travers l’histoire de la philosophie de Aristote à Heidegger en passant par Nietzsche ou Leibniz, dont Deleuze prend pour modèle la métaphysique mais aussi le calcul différentiel. Deleuze prend cependant soin de préciser dans l’avant-propos : « Nous avons parlé de science, d’une manière dont nous sentons bien, malheureusement, qu’elle n’était pas scientifique »[32], précisant qu’il écrit à la manière d’une science-fiction, et qu’un traité de philosophie est pour une part un roman policier.

Voir aussi l'oeuvre de Gabriel Tarde sur compulsion de répétition.

Texte de philosophie classique, il s’ouvre autant à l’esthétique qu’à la métaphysique, et laisse entrevoir les développements ultérieurs de l'œuvre de Gilles Deleuze sur la schizophrénie, le multiple dans l’un, ou encore le rhizome. Si la différence est une relation empirique entre deux termes non identiques entre deux choses, Deleuze introduit la notion de différence entre des termes non identiques et non opposés. La répétition, qui se conçoit empiriquement comme auto-similaire dans une chose, peut être aussi la différence en elle-même, la répétition est le rapport de deux différences. La répétition peut être conçue suivant la figure de l'éternel retour avec Nietzsche, la différence avec la métaphysique de Leibniz. La tâche de la philosophie moderne est définie comme renversement de la philosophie de Platon et d’Aristote, du Un[33] où le Je est un autre à travers les concepts de reconnaissance, de recognition, alors l’Idea se fait multiplicité. « Soutirer à la répétition quelque chose de nouveau, lui soutirer la différence tel est le rôle de l’imagination »[34].

Clinique et politique[modifier | modifier le code]

La philosophie de Deleuze est celle d'une immanence absolue. Pas de transcendant, pas de négation, pas de manque, mais un « complot d'affects », une « culture de la joie », une « dénonciation radicale des pouvoirs »[35]. Une philosophie de la vie et de la pure affirmation, de l'immanence, donc, comme sortie des frontières du sujet :

« En chacun de nous, il y a comme une ascèse, une partie dirigée contre nous-mêmes. Nous sommes des déserts, mais peuplés de tribus, de faunes et de flores. […] Et toutes ces peuplades, toutes ces foules, n'empêchent pas le désert, qui est notre ascèse même, au contraire elles l'habitent, elles passent par lui, sur lui. […] Le désert, l'expérimentation sur soi-même, est notre seule identité, notre chance unique pour toutes les combinaisons qui nous habitent. »

— Dialogues, p. 18

La philosophie de Deleuze croise ici une première fois les intérêts de Foucault pour la folie. Tous deux pensèrent en effet sérieusement à la folie et à un dialogue possible avec elle. Si Foucault le fait en la prenant comme un objet historique complexe dont il lit la genèse comme l'envers et la condition non nécessaire de notre pensée (« la pensée de la folie n'est pas une expérience de la folie, mais de la pensée : elle ne devient folie que dans l'effondrement »), Deleuze, à son tour, dans son rapprochement avec Félix Guattari, s'intéresse à ce sujet lors de la création de ses propres concepts. Peut-être le « rhizome » est-il l'expression extrême de cela. En fait on peut y penser comme à un rayon X de la pensée du dehors, dans sa logique la plus intime, c'est-à-dire quand elle est le plus tournée vers le dehors. On trouve en elle l'ouverture d'un désert, la mobilité oubliée, la connectivité errante, la prolifération multidirectionnelle, l'absence de centre, de sujet, d'objet — une topologie et une chronologie assez hallucinatoires. En bref, on ne trouve pas la carte d'un autre monde mais plutôt l'autre cartographie possible de tous les mondes — ce qui fait précisément de ce monde un autre, nous délivrant des chaînes de la quotidienneté.

« Faire d'un événement, si petit soit-il, la chose la plus délicate du monde, le contraire de faire un drame, ou de faire une histoire. »

— Dialogues, p. 81

Sur la fin de sa vie, Deleuze esquisse — second croisement — le prolongement d'une idée de Foucault qui envisageait la fin des sociétés disciplinaires. Gilles Deleuze donne dans deux conférences des pistes de réflexion sur le contrôle en affirmant que Foucault en avait explicitement formé le concept. Cette assertion est ensuite démentie par de nombreux auteurs, Foucault n'ayant rien publié sur le sujet. Toutefois ses cours au Collège de France des années 1975-1976, 1976-1977 et 1977-1978 publiés en 2002 font état d'une recherche avancée dans cette direction. Les sociétés de contrôle ou de sécurité sont un troisième temps dans l'histoire des disciplines et succèdent aux sociétés disciplinaires. Le processus de mutation est contemporain selon Deleuze, et remonte selon Foucault au XIXe siècle. L'approche historique de Foucault se démarque ici encore de l'approche conceptuelle de Deleuze[36].

« Le contrôle est à court terme et à rotation rapide, mais aussi continu et illimité, tandis que la discipline était de longue durée, infinie et discontinue... L'homme n'est plus l'homme enfermé, mais l'homme endetté. »

— Pourparlers, p. 246

Philosophie esthétique[modifier | modifier le code]

Gilles Deleuze a consacré une grande partie de son œuvre aux relations de la philosophie et de l'art, qu'il soit littéraire, plastique ou cinématographique, en analysant les liens qu'entretiennent le langage et les signes, à travers par exemple: Proust et les signes (1964), Beckett L'épuisé, (1992), au cinéma (1983) ou à Francis Bacon (1981), ou dans sa thèse Différence et répétition (1968) qui examine et outrepasse le concept platonicien d'imitation.

Proust et les signes[modifier | modifier le code]

La première partie du texte a été publiée en 1964 ; Deleuze remanie l'ensemble pour la seconde édition avec l'adjonction d'une seconde partie, intitulée La Machine littéraire, et enfin d'une postface de 1973 à la troisième édition, qui est l'édition définitive.

Il concerne dans la première partie l'interprétation des signes dans À la recherche du temps perdu de Marcel Proust, autour de quatre catégories de signes que reconnaît Gilles Deleuze : ceux du Vide (les mondains), les Amoureux (vérité, mensonge, jalousie), les Impressions (signes sensibles matériels), enfin les signes de l'art « qui transforment tous les autres ». La seconde partie du texte est une analyse de la production et de la multiplication des signes dans la Recherche, ainsi que de l'attitude et de la place du narrateur. Le livre se conclut par un troisième texte intitulé « L'Araignée » qui interroge la place de la folie dans l'œuvre proustienne.

Laissant de côté la notion de mémoire comme moyen à l'œuvre dans la Recherche, Deleuze cherche la structure sémiologique d'un récit d'apprentissage sans aucune paraphrase, ouvrant sa réflexion tant à la critique littéraire et artistique qu'à la critique philosophique[37]. Le texte se termine par cette phrase :

« Étrange plasticité du narrateur. C'est ce corps-araignée du narrateur, l'espion, le policier, le jaloux, l'interprète et le revendicateur — le fou — l'universel schizophrène qui va tendre un fil vers Charlus le paranoïaque, un autre vers Albertine l'érotomane, pour en faire autant de marionnettes de son propre délire, autant de puissances intensives de son corps sans organes, autant de profils de sa folie[38]. »

Logique de la Sensation[modifier | modifier le code]

En 1981, Gilles Deleuze publie Logique de la Sensation[39], consacré au peintre anglais Francis Bacon après une année de cours[40] à analyser l'œuvre du peintre et la démarche des peintres modernes et contemporains. Deleuze se trouve à la croisée des chemins « où on peut penser la peinture, on peut aussi peindre la pensée, y compris cette forme exaltante, violente de la pensée qu'est la peinture »[41]. Deleuze par une succession de « cercles »[42] trouve les outils conceptuels aptes à les comprendre : chaos, diagramme (inspiré de l'informatique), cliché, lignes gothiques (avec Wilhelm Worringer), le dualisme de l'espace haptique de la main et de l'espace du pur visuel de l'œil. Il interroge ainsi autant les écrits et les interviews du peintre que ses œuvres ou celles de ses contemporains Klee, Pollock ou Herbin pour comprendre comment fonctionne la peinture comme langage et expression entre code et signe. Deleuze cherche par son analyse à trouver ce que la peinture peut apporter à la philosophie, mais chemin faisant Deleuze éclaircit le rôle du philosophe comme créateur des concepts, et présente le rôle de l'artiste comme celui de créateur de percepts, c'est-à-dire de pensées qui assemblent en bloc sensation, perception et signe[43].

Cinéma : Image-mouvement et Image-temps[modifier | modifier le code]

Publié en deux tomes, en 1983 (Cinéma 1 : L'Image-mouvement) et en 1985 (Cinéma 2 : L'Image-temps) dans la collection Critique aux Éditions de Minuit[44], ce traité de philosophie esthétique n'est pas une histoire du cinéma mais une tentative de classification des images et des signes tels qu'ils apparaissent ou ont du sens au cinéma et plus généralement dans l'audiovisuel. L'analyse de Gilles Deleuze s'appuie autant sur la distinction entre mouvement cinématographique et mouvement continu que propose Henri Bergson dans Matière et mémoire, que parmi les classifications des signes venant de Peirce pour démontrer comment la pensée se fait jour dans le montage entre instant, durée, image et son, exemplifié parmi les œuvres cinématographiques de Bergman, Bresson, Cecil B. DeMille, Dreyer, Ford, Griffith, Kazan, Minelli, Sternberg, King Vidor, etc. Ces deux livres s'appuient sur les cours donnés à l'université Paris VIII et qui sont en ligne[45].

Postérité et influence[modifier | modifier le code]

Les nombreuses réactions de philosophes après la mort de Gilles Deleuze montrent à quel point il a été admiré : les philosophes Giorgio Agamben, Alain Badiou, Jacques Derrida, Jean-François Lyotard, Jean-Luc Nancy et Jean-Pierre Faye lui rendent hommage dans Libération[46].

Quelques mois plus tard, le philosophe Michel Serres commente ainsi la philosophie et la mort du philosophe :

« Deleuze était — J’ai perdu mon meilleur ami le mois dernier, parce que Deleuze est mon meilleur ami. Je l’admire. Je l’aime. Quand nous étions jeunes nous étions très séparés. Alors nous avons inventé ensemble le terme « amis de vieillesse »… Parce que nous étions un petit peu frères. Je pense que Deleuze est un « géographe », et je suis aussi un géographe. Nous ne sommes pas des historiens … La philosophie de Deleuze est pleine de flux. Et qu’est ce que c’est un flux ? Des prépositions ! Les prépositions sont l’algèbre des flux. Il ne s’est pas suicidé. Il ne pouvait respirer… il a ouvert la fenêtre et… Ce n’est pas son caractère de se suicider... Pas sa philosophie... C’est impossible[47] ! »

L'Abécédaire de Gilles Deleuze est diffusé sur Arte, à partir de , épisode après épisode ; puis paraît en suivant en VHS et, en 2004, en DVD aux éditions Montparnasse. « Ce fut un succès inespéré avec environ 80 000 ventes (dont 28 000 DVD), raconte Renaud Delourme, cofondateur des éditions Montparnasse[48]. »

Gilles Deleuze était, de l'avis de beaucoup, un professeur extraordinaire[réf. nécessaire]. Dans ses ouvrages d'histoire de la philosophie notamment, l'emploi de mots simples au service d'une pensée rigoureuse et d'une grande imagination conceptuelle permet à son œuvre d'être comprise par le large public que ses cours, en accès libre, attirent. Sa femme, Fanny Deleuze, a transcrit une partie importante de cet enseignement disponible sur le site créé par Richard Pinhas[49]. Il attire aussi l'attention de certains scientifiques[50].

Michel Foucault estimait qu'« un jour, peut-être, le siècle sera deleuzien »[51]. Deleuze, interrogé sur cette citation, répondit que Foucault pensait sans doute qu'il représentait l'expression la plus pure de la pensée de la différence, car il en était l'expression purement conceptuelle, c'est-à-dire ni historique (comme Michel Foucault), ni critique (comme Roland Barthes, par exemple), etc. : « il voulait sans doute dire que j'étais le plus innocent, le plus philosophe »[52].

Critique de l'œuvre[modifier | modifier le code]

Querelle avec les logiciens[modifier | modifier le code]

L'œuvre de Gilles Deleuze est sévèrement critiquée pour son « anarchisme », d'un côté, par les tenants d'une certaine philosophie traditionaliste qui tend à établir des concepts transcendantaux et, de l'autre, par les tenants de la philosophie anglo-saxonne de la logique analytique qui contestent aux philosophes le droit à la métaphore scientifique, ou du moins leur reprochent d'en abuser de façon spécieuse[53]. Il est notable que ce débat opposait déjà Bertrand Russell à Henri Bergson[note 3].

Pour Deleuze, avec Guattari :

« La science n'a pas pour objet des concepts, mais des fonctions. […] Une notion scientifique est déterminée non par des concepts, mais par des fonctions ou propositions. La science n'a nul besoin de la philosophie pour ses tâches. En revanche quand un objet est scientifiquement construit par fonctions, par exemple un espace géométrique, il reste à en chercher le concept qui n'est nullement dans la fonction[54]. »

De plus, Deleuze refuse à la logique de Frege et Russell, le statut de philosophie : « La logique est réductionniste, non par accident, par essence et nécessairement elle veut faire du concept une fonction[54] » affirme-t-il.

Aussi pour le philosophe logicien Jacques Bouveresse, la philosophie de Deleuze est esthétique et de nature cosmétique. Dans Rationalité et Cynisme publié en 1984, il écrit :

« La philosophie, dirait Deleuze, doit être considérée comme « un discours créateur, ni plus ni moins que les autres disciplines » […]. Concrètement, cela signifie que le modèle proposé à la philosophie, et, finalement, à la science elle-même, est celui des avant-gardes littéraires et artistiques où la légitimité consiste souvent, pour l'essentiel, avec le désaccord avec ce qui précède, le simple fait de proposer « autre chose » qui diffère aussi radicalement que possible de ce que l'on faisait avant[55]. »

Et Bouveresse regrette de ne pas avoir pu dialoguer[56] avec lui[note 4].

Pour le linguiste Noam Chomsky, il ne s'agit que d'un bavardage sans intérêt, c'est du moins ce qu'en dit le journaliste Jean Birnbaum[57].

En 2014, pour le philosophe David Lapoujade, l'œuvre de Gilles Deleuze se présente comme la philosophie des « mouvements aberrants » répondant ainsi à la critique des logiciens[note 5].

Critiques politiques d'un « dandysme » de Deleuze[modifier | modifier le code]

D'autres critiques se sont élevées : Alain Badiou, par exemple, qui lors de sa période maoïste, déclarait que l'œuvre de Deleuze ne serait qu'une forme esthétique de dandysme bourgeois[58], il reverra son jugement dans le livre qu'il consacrera à Deleuze ; ou Jean-Luc Godard[note 6].

Michel Onfray considère Deleuze comme inutile puisque les concepts exposés par le philosophe sont par nature ontologiques, abstraits et esthétiques[note 7] et n'auraient aucun effet sur le réel, se contentant d'accompagner le mouvement social :

« Voilà pour quelles raisons, le temps passant, Deleuze rejoint la cohorte des classiques de la philosophie : son « CsO » (Corps sans organe), peut bien trôner dans le musée des horreurs philosophiques, aux côtés de « l'idée » de Platon, de la substance pensante de Descartes, du « Noumène » de Kant, du Concept de Hegel, ou de « l'entre-soi » de Sartre, autant de grosses machines à mettre le réel à distance pour lui préférer l'idée qu'on s'en fait, autrement dit, l'étoffe des songes. […] Mais le scolastique brillant, génial jongleur, qui triture de jolis objets creux comme le « CsO » me fait aujourd'hui sourire […] Le roi est nu[59]. »

Pour Deleuze :

« Faire de la philosophie, c'est constituer des problèmes qui ont un sens, et créer les concepts qui nous font avancer dans la compréhension et la solution des problèmes. […] Si on n'a pas trouvé le problème, on ne comprend pas la philosophie ; elle reste abstraite. […] Si vous avez trouvé le problème, tout devient concret. [...] Un mauvais philosophe c'est quelqu'un qui n'invente pas de concept. Il émet des opinions. […] Il n'invente pas de concept, et il ne pose — au vrai sens du mot problème — il ne pose aucun problème. […] Quel que soit le genre de concept que j’ai essayé de créer je peux dire à quel problème il répond et pourquoi. Sinon, ce serait du bavardage. »

— L'Abécédaire de Gilles Deleuze, lettre H comme Histoire

Critique féministe[modifier | modifier le code]

Certains membres liés aux mouvements féministes américains se sont élevés contre ses concepts de corps-machines, de machines-désirantes[60].

Controverse[modifier | modifier le code]

Il fait partie des 69 intellectuels français qui, aux côtés de l'écrivain Gabriel Matzneff et du romancier, journaliste  à Libération et membre fondateur du Front homosexuel d'action révolutionnaire (FHAR) Guy Hocquenghem ont signé une tribune publiée le 26 janvier 1977. D'abord dans Le Monde puis dans Libération pour défendre trois hommes incarcérés depuis plus de trois ans pour avoir abusé sexuellement de mineurs de moins de 15 ans[61].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Écrits[modifier | modifier le code]

  • Empirisme et subjectivité. Essai sur la nature humaine selon Hume, Paris, Presses universitaires de France, 1953, 152 p.
  • Instincts et institutions : Textes choisis et présentés par G. Deleuze, Paris, Hachette, 1953, 92 p.
  • Henri Bergson. Mémoire et vie : Textes choisis par Gilles Deleuze, Presses universitaires de France, 1957
  • Nietzsche et la Philosophie, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Bibliothèque de philosophie contemporaine », 1962.
  • La Philosophie critique de Kant, Paris, Presses universitaires de France, 1963.
  • Proust et les signes, Paris, Presses universitaires de France, 1964. - rééd. 2010 et 2014.
  • Nietzsche : sa vie, son œuvre, avec un exposé de sa philosophie, Paris, Presses universitaires de France , 1965.
  • Le Bergsonisme, Paris, Presses universitaires de France, 1966, 119 p.
  • Présentation de Sacher-Masoch. Le froid et le cruel, avec le texte intégral de La Vénus à la fourrure, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Arguments », 1967, 276 p.
  • Spinoza et le problème de l'expression, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Arguments », 1968, 332 p.
  • Différence et répétition, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Bibliothèque de philosophie contemporaine », 1968, 409 p.
  • Logique du sens, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1969, 392 p.
  • L'Anti-Œdipe – Capitalisme et schizophrénie, en collaboration avec Félix Guattari, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1972, 494 p.
  • Fromanger – Le peintre et le modèle, Paris, Éditions Baudard Alvarez, s.d. (circa 1973), 24 p.
  • Kafka. Pour une littérature mineure, en collaboration avec Félix Guattari, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1975, 159 p.
  • Rhizome, en collaboration avec Félix Guattari, Paris, Les Éditions de Minuit, 1976. (Repris dans Mille-Plateaux.)
  • Dialogues avec Claire Parnet, Paris, Flammarion, 1977, 184 p. ; 2e éd. 1996, coll. « Champs », 187 p. (contient une annexe sur L'actuel et le virtuel)
  • Superpositions, en collaboration avec Carmelo Bene, Paris, Les Éditions de Minuit, 1979, 131 p.
  • Mille Plateaux – Capitalisme et schizophrénie 2, en collaboration avec Félix Guattari, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1980, 645 p.
  • Spinoza - Philosophie pratique, Paris, Les Éditions de Minuit, 1981, 177 p.
  • Logique de la sensation, 2 tomes, Paris, Éditions de la Différence, 1981 ; réédité sous le titre Francis Bacon : logique de la sensation, Paris, Éditions du Seuil, coll. « L'ordre philosophique », 2002, 158 p.
  • L'image-mouvement. Cinéma 1, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1983, 298 p.
  • L'image-temps. Cinéma 2, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1985, 378 p.
  • Foucault, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1986.
  • Le Pli - Leibniz et le baroque, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1988, 191 p.
  • Périclès et Verdi. La philosophie de François Châtelet, Paris, Les Éditions de Minuit, 1988, 27 p.
  • Pourparlers 1972 - 1990, Paris, Les Éditions de Minuit, 1990 (extrait : « Les intercesseurs »).
  • Qu'est-ce que la philosophie ?, en collaboration avec Félix Guattari, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Critique », 1991, 206 p.
  • « L’Épuisé », postface à Quad, de Samuel Beckett, Paris, Les Éditions de Minuit, 1992.
  • Sophie Boursat, en collaboration avec Doris von Drathen, coédition église de l'Assomption de Rosnay-l'Hôpital/château-fort de Sedan, 1992.
  • Critique et clinique, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Paradoxe », 1993.
  • L'Île déserte et autres textes. Textes et entretiens 1953-1974, édition préparée par David Lapoujade, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Paradoxe », 2002.
  • Deux régimes de fous. Textes et entretiens 1975-1995, édition préparée par David Lapoujade, Paris, Les Éditions de Minuit, coll. « Paradoxe », 2003.
  • Lettres et autres textes, édition préparée par David Lapoujade, Paris, Les Éditions de Minuit, 2015.

Film[modifier | modifier le code]

Vidéo[modifier | modifier le code]

Audio[modifier | modifier le code]

  • Artifice et société dans l'œuvre de Hume (15 min. 1956), Le Dieu de Spinoza (min. 1960), Le Travail de l'affect dans l'éthique de Spinoza (min. 1978), 3 interventions réunies dans Anthologie sonore de la pensée française par les philosophes du XXe siècle Éditions INA / Frémeaux & Associés, 2003.
  • Spinoza, immortalité et éternité, 2 CD, Gallimard, « A voix haute », 2005.
  • Leibniz, âme et damnation, 2 CD, Gallimard, « A voix haute », 2005.
  • Gilles Deleuze, cinéma, 6 CD, Gallimard, « A voix haute », 2006.
  • La voix de Gilles Deleuze en ligne, enregistrements des cours donnés à l'université Paris VIII Saint-Denis et leurs transcriptions.
  • Ouais Marchais, mieux qu'en 68 Heldon - Electronique Guerilla, Disjoncta, 1974, Deleuze à la voix sur un texte de Nietzsche

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Voir l'entretien entre David Lapoujade et la journaliste Juliette Cerf, publié dans Télérama le 10 novembre 2015 à l'occasion de la publication des textes de jeunesse :

    « Comment recevoir aujourd'hui ses textes de jeunesse, dont ce très bizarre “Description de la femme. Pour une philosophie d'autrui sexuée” ? Ces quelques textes écrits entre l'âge de vingt et vingt-deux ans, Deleuze les a reniés. La famille Deleuze et les éditions de Minuit se sont décidées à les publier, à cause des parutions pirates à l’étranger, souvent fautives. Des exégètes soucieux, ou fétichistes, pourront peut-être repérer quelques germes, de maigres indices du futur Deleuze… Combien plus importante est la rupture à mes yeux ! Entre ces textes écrits à la Libération, entre 1945 et 1947, et les textes des années 1950, le changement est total, dans le style, le contenu, le mode de pensée. »

    — In telerama.fr.

    Et : Gilles Deleuze, Lettres et autres textes, édition préparée par David Lapoujade, Éditions de Minuit, 320 p., Paris 2015.

  2. « C’est la puissance d’une vie non organique, celle qu’il peut y avoir dans une ligne de dessin, d’écriture ou de musique. Ce sont ces organismes qui meurent, pas la vie. Il n’y a pas d’œuvre qui n’indique une issue à la vie, qui ne trace un chemin entre les pavés. »

    — Entretien avec Raymond Bellour et François Ewald : « Signes et événement », dans le Magazine littéraire, 1988, p. 20

  3. Dans History of Western Philosophy, au chapitre « Western Philosophical thought, Bergson », Bertrand Russell considère que l'œuvre de Bergson n'est qu'une forme de poésie qui ne peut être vérifiée, n'étant ni vraie, ni fausse. Il écrit :

    « Les mathématiques conçoivent le mouvement, même le mouvement continu, comme constitué d'une suite d'états, Bergson au contraire affirme qu'aucune série ne peut représenter ce qui est continu, et qu'une chose en mouvement n'est en aucun état. Cette idée que le changement est obtenu par une série de changements est appelée cinématographique, cette vision est dit-il “naturelle à l'intellect”, mais elle est radicalement vicieuse. »

    — Routledge, 2006, p. 764-765.

  4. « Deleuze évidemment, alors-là c’est un de mes regrets. Je n’ai pas réussi à communiquer, ni avec Deleuze, ni avec Foucault […] Là-dessus, par exemple, Deleuze a dit “la discussion n’a pas sa place dans la philosophie”. Ça je n’ai pas supporté […] C’était presque un axiome. On ne discute pas. Ce que je dis est à prendre ou à laisser, etc. […] Ça c’est une chose que j’avais énormément de mal à supporter de la part de quelqu’un d’aussi intelligent que Deleuze, cette espèce de mépris qui réapparaît d’ailleurs aussi dans le livre qu’il a écrit avec Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ?, qui est un livre très étrange. Deleuze explique, “la logique tue deux fois la philosophie”. Manifestement l’idée qu’il y a eu des logiciens comme Frege et d’autres qui ont pu apporter une contribution du tout premier ordre à la philosophie elle-même, c’est une chose que Deleuze n’a jamais voulu admettre. Il n’a jamais voulu admettre qu’on puisse construire une grande philosophie à partir de la logique. Pour lui c’était impensable. Et puis tout ça n’était pas une chose qu’on aurait pu discuter avec lui, c’était une chose qu’il fallait admettre au départ. »

    — In « Se débarrasser du signifié : un entretien avec Jacques Bouveresse », propos réunis par Knox Peden, à Paris, le 15 janvier 2009 dans Concept and Form, The Cahiers pour l’Analyse and Contemporary French Though en ligne.

  5. « Quel est le problème le plus général de la philosophie de Deleuze ? La pensée de Deleuze n’est pas une philosophie de l’événement, ni une philosophie de l’immanence, pas davantage une ontologie des flux ou du virtuel. Trop savantes, la plupart de ces définitions supposent ou préjugent ce qui est en question. Il faudrait plutôt partir d’une impression d’ensemble, quitte à la corriger plus tard. Quel est le trait distinctif de sa philosophie ? Ce qui intéresse avant tout Deleuze, ce sont les mouvements aberrants. La philosophie de Deleuze se présente comme une philosophie des mouvements aberrants ou des mouvements “forcés”. »

    — In David Lapoujade, Introduction de Deleuze, les mouvements aberrants, Éditions de Minuit, 304 p., 2015, voir sur le site des Éditions de Minuit.

  6. Ce que rapporte Anne Wiazemsky qui écrit :

    « JLG justifiant sa réserve à l'égard de Gilles Deleuze en lui reprochant son côté ouvertement dandy. Ce dernier avait la singularité d'entretenir des ongles très longs et ne manquait jamais de rappeler à qui s'en étonnait qu'il agissait en cela comme Pouchkine qu'on pouvait y voir une sorte d'hommage. »

    — In Anne Wiazemsky, Un an après, Gallimard, Paris, 2015, page 63.

  7. « Toute la philosophie antique est existentielle et, par extension conceptuelle, existentialiste. Il me semble que la philosophie théorétique a eu de belles heures, y compris récemment chez des philosophes comme Deleuze et Derrida, et que la philosophie existentialiste pourrait bien supplanter cette façon de faire universitaire, fermée, élitaire, sinon sectaire. »

    — In Michel Onfray, « La philosophie par Michel Onfray », L'Express, 2007.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « matchID - Fichier des décès - Gilles Louis Rene Deleuze », sur deces.matchid.io
  2. François Dosse 2009, p. 113.
  3. François Dosse 2009, p. 114.
  4. François Dosse 2009, p. 115-117.
  5. François Dosse 2009, p. 119.
  6. Notice d'autorité sur legifrance.gouv.fr.
  7. François Dosse 2009, p. 112.
  8. François Dosse 2009, p. 121.
  9. François Dosse 2009, p. 122.
  10. Michel Tournier, Le Vent Paraclet, Gallimard, coll. « Folio », Paris, 1977, p. 160
  11. François Dosse 2009, p. 117.
  12. François Dosse 2009, p. 123.
  13. Voir sur rhe.ish-lyon.cnrs.fr.
  14. François Dosse 2009, p. 124.
  15. Estelle Thiébault, « Les souvenirs du lycée Thuillier envahissent la cour de récréation », Le Courrier picard, (consulté le )
  16. Igor Krtolica, Gilles Deleuze, Paris, PUF, coll. « Que sais-je? », 2015, p. 11-12.
  17. Igor Krtolica, op. cit., p. 12-13.
  18. François Dosse 2009, p. 133.
  19. « Fiche BNF », sur bnf.fr
  20. Igor Krtolica, op. cit., p. 14.
  21. François Dosse 2009, p. 365.
  22. Igor Krtolica, op. cit., p. 15.
  23. Anne Querrien, « Deleuze/Guattari : histoire d'une rencontre », Le Magazine littéraire, no 406,‎
  24. Voir Jean-Claude Dumoncel et Michel Weber, Whitehead ou Le Cosmos torrentiel. Introductions à Procès et réalité, Louvain-la-Neuve, Éditions Chromatika, 2010 (ISBN 978-2-930517-05-6).
  25. a et b François Dosse, Les engagements politiques de Gilles Deleuze, Cités, 2009/4 (no 40), pages 21 à 37
  26. Voir sur akadem.org.
  27. Igor Krtolica, op. cit., p. 16-17.
  28. Voir sur revue-chimeres.fr.
  29. Gilles Deleuze, Le Pli, Leibnitz et le baroque, Paris, Éditions de Minuit, 1988, p. 29-30.
  30. « Mort de l'initiateur du nomadisme en philosophie | L'Humanité », sur www.humanite.fr, (consulté le )
  31. Gilles Deleuze, Différence et répétition, PUF, 1968, 409p
  32. idem note précédente p. 4
  33. idem note précédente p. 82
  34. idem note précédente p. 193
  35. C'est dans ces termes que Deleuze, dans une conversation de juin 1991 avec Dominique Lacout, évoque son amour de Léo Ferré :

    « Se demander si "on aime" Untel ou Untel revient à s'interroger sur le plaisir qu'il nous procure. Avec Léo Ferré, il n'y a aucun doute possible : le plaisir est immense. D'abord un plaisir abstrait, cérébral. On est happé par le sens des mots. Puis une sensation plus physique qui est un effet du plaisir cérébral et qui parle au corps lui-même. Typiquement on appelle cela la jouissance. Et puis cet homme superbe à qui l'âge ne donne pas, comme on dit bêtement, une "éternelle jeunesse", mais une tonalité de liberté absolue, une grâce incomparable qui va bien au-delà de la vie et de la mort elles-mêmes. Léo Ferré a ce don extrême de dire des choses simples en révélant ses affects et ses expériences dont nous nous sentons les complices. C'est ce qu'[on] devrait montrer : ce complot d'affects, […] cette culture de la joie, cette dénonciation radicale des pouvoirs, ce glissement progressif vers un plaisir qui est le contraire de la mort. Ce que je peux exprimer bêtement par : j'aime Léo Ferré. Non parce qu'il est bête d'aimer Léo Ferré, mais parce que c'est dire bêtement une complicité qui peut mettre l'ordre en péril. Ferré est dangereux parce qu'il y a chez lui une violence (maîtrisée) qui s'appelle le courage de dire. Il perçoit partout, dans le monde, dans la vie individuelle, l'intolérable. C'est un homme de passion habité par la sérénité. C'est un plongeur de l'émotion qui utilise les mots comme des grains de sable dansant dans la poussière du visible. »

    — Dominique Lacout, Léo Ferré, Éditions Sévigny, 1991, p. 321-322.

  36. Voir son Post-scriptum sur les sociétés de contrôle. Cependant, « si, en fait, il existe une analogie aux démarches schizoanalytique de Deleuze-Guattari et généalogique de Foucault, elle serait à chercher du côté d'une même machinerie travaillant sur des agencements d’objets partielsdésir, pouvoir, corps –, que ceux-ci s'effectuent à des niveaux locaux ou régionaux. »(Stéphane Nadaud, « Généalogie et schizoanalyse », Chimères, no 54/55, 2004)
  37. On se reportera également à la critique de Philippe Sollers parue en 1964 dans Telquel et reprise ici par Sollers sur son blog.
  38. In Gilles Deleuze, Proust et les signes, p. 219,
  39. Logique de la sensation, 2 tomes, éd. de la Différence, 1981 ; réédité sous le titre Francis Bacon : logique de la sensation. Paris, Éditions du Seuil (coll « L'ordre philosophique»), 2002, 158 p.
  40. Les cours de Gilles Deleuze « La peinture et la question des concepts » sont en ligne sur le site ; la voix de Deleuze.
  41. Préface d'Alain Badiou et Barbara Cassin, in Gilles Deleuze, Francis Bacon, Logique de la sensation, Seuil, 1981 réédition 2002 (ISBN 2-02-050014-0).
  42. Voir son cours en ligne précédemment cité.
  43. Voir « Percept, affect et concept », chap. 7 in Gilles Deleuze et Felix Guattari, Qu'est-ce que la philosophie, Éditions de Minuit, Paris, 1991 p. 154 à 1988 (ISBN 2-707-31386-6).
  44. Voir sur le site des Éditions de Minuit.
  45. Les cours datent de 1982 à 1984, à écouter pour la voix de Deleuze.
  46. "A Gilles Deleuze, l'inventeur, l'innocent, le rieur, le fugueur: l'adieu des philosophes" dans Libération du 7 novembre 1995
  47. Le 19 janvier 1995, Michel Serres répondait à une interview de Hari Kunzru pour la revue Wired à l’occasion de la sortie de son livre La Légende des anges. Cette interview a été publié sur le blog de Jari Kunzru.
  48. « « L’Abécédaire de Gilles Deleuze » pour une archéologie du savoir », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  49. « Webdeleuze : cours de Deleuze, en français, anglais, espagnol, etc. »
  50. « Deleuze l'insuffisant par Aurélien Barrau, en français »
  51. Michel Foucault, In: « Theatrum philosophicum », Critique numéro 282, novembre 1970, page 885
  52. Magazine littéraire, no 406, février 2002, pages 26-28
  53. Cf. l'ouvrage polémique de Sokal & J. Bricmont, Impostures intellectuelles, Paris, Odile Jacob, 1997.
  54. a et b Gilles Deleuze, Felix Guattari, Qu'est ce que la philosophie ?, Éditions de Minuit, 1989, page 111.
  55. Jacques Bouveresse, Rationalité et Cynisme, III, 2, Paris, 1984.
  56. « Nous sommes à l'âge de la communication, mais toute âme bien née fuit au loin chaque fois qu'on lui propose une petite discussion, un colloque, une simple conversation. »

    — Deleuze in Qu'est-ce que la philosophie ?, op. cit., page 139

  57. Jean Bimbaum, « Chomsky à Paris, chronique d'un malentendu » in : Le Monde du 6 juin 2010.
  58. Libération, du 30 janvier 1997.
  59. Michel Onfray, Le Magnétisme des solstices, Journal hédoniste V, Paris, Flammarion, 2013.
  60. Article Deleuze In: Stanford Encyclopedia, op. cit.
  61. « Les années 1970-1980, âge d’or de l’apologie de la pédophilie en France », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  62. « George qui ? »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Éric Alliez, La Signature du monde, ou Qu'est-ce que la philosophie de Deleuze et Guattari, Paris, Éditions du Cerf, 1993.
    • Deleuze philosophie virtuelle, Paris, Les Empêcheurs de tourner en rond, 1996.
  • Manola Antonioli, Deleuze et l'histoire de la philosophie, Paris, Éditions Kimé, 1999.
    • Géophilosophie de Deleuze et Guattari, Paris, L'Harmattan, 2004.
  • Manola Antonioli, avec Pierre-Antoine Chardel et Hervé Regnauld (dir.), Gilles Deleuze, Félix Guattari et le politique, Paris, Éditions du Sandre, 2006.
  • Manola Antonioli, avec Frédéric Astier et Olivier Fressard (dir.), Gilles Deleuze et Félix Guattari : une rencontre dans l'après mai 68, Paris, L'Harmattan, 2009.
  • Alain Badiou, Deleuze. La clameur de l'être, Paris, Hachette, 1997.
  • Arnaud Bouaniche, Gilles Deleuze, une introduction, Paris, Pocket/La Découverte, coll. « Agora », 2007.
  • Anne Bouillon, Gilles Deleuze et Antonin Artaud : l'impossibilité de penser, Paris, L'Harmattan, 2016, 244 p. (ISBN 978-2343101293).
  • Bruno Meziane, « Le Nietzsche de Deleuze : entre légitimation institutionnelle et mise en question de l'institution philosophique », Methodos [En ligne], 19 | 2019, mis en ligne le 25 janvier 2019, consulté le 24 avril 2023.
  • Pierre Boutang, Apocalypse du désir, II, 3, Paris, Grasset, 1979.
  • Jean-Philippe Cazier, « Littérature : la pensée et le dehors » (Deleuze-Foucault), Inculte, no 9, 2006.
  • Axel Cherniavky, Concept et méthode. La conception de la philosophie de Gilles Deleuze, Paris, Publications de la Sorbonne, 2012.
  • Jacques Derrida, « Il me faudra errer tout seul », in Chaque fois unique, la fin du monde, Paris, Galilée, 2003. Disponible ici
  • François Dosse, Gilles Deleuze et Félix Guattari : Biographie croisée, Paris, La Découverte, coll. « Poche – Sciences humaines et sociales », (1re éd. 2007), 644 p. (ISBN 9782707158727, OCLC 690560411, lire en ligne)
  • Jean-Christophe Goddard, Violence et subjectivité - Derrida, Deleuze, Maldiney, Paris, Vrin, coll. « Moments philosophiques », 2008.
  • (en) Elizabeth Grosz, Chaos, Territory, Art : Deleuze and the Framing of the Earth, New York, Columbia University Press, , 116 p. (ISBN 978-0-231-14518-3, lire en ligne)
  • Claire Colebrook, Understanding Deleuze, Allen & Unwin, 2002, 195 pages.
  • Alberto Gualandi, Deleuze, Paris, Les Belles Lettres, coll. Figures du Savoir, 1998.
  • Vincent Jacques, Deleuze, Ellipses, coll. Pas à pas, Paris, 2014.
  • Claude Jaeglé, Portrait oratoire de Gilles Deleuze aux yeux jaunes, Paris, PUF, 2005.
  • Igor Krtolica, Gilles Deleuze, Paris, P.U.F., coll. « Que-sais-je ? », 2015.
  • David Lapoujade, Deleuze, les mouvements aberrants, Paris, éd. de Minuit, Paris 2014.
  • Jean-Jacques Lecercle, "Deleuze, Guattari et le marxisme", Contretemps, 17 septembre 2018.
  • Jean-Clet Martin, Variations. La philosophie de Gilles Deleuze, lettre-préface de Gilles Deleuze, Paris, Payot, 1993 ; rééd. poche, 2005.
    • Deleuze, Paris, Éditions de L'éclat, 2012.
    • Le Siècle deleuzien, Paris, Éditions Kimé, coll. « Bifurcations », 2016.
  • Éric Marty, Pourquoi le XXe siècle a-t-il pris Sade au sérieux ?, Paris, Seuil, 2011 (chapitre "Sacher-Masoch, la ruse deleuzienne").
  • Richard Pinhas, Les Larmes de Nietzsche. Deleuze et la musique, Paris, Flammarion, 2001.
  • Anne Sauvagnargues, Deleuze et l'art, Paris, P.U.F., coll. « Lignes d'art », 2005.
    • Deleuze. L'empirisme transcendantal, Paris, P.U.F., 2009.
  • Alan Sokal et Jean Bricmont, Impostures intellectuelles, Paris, Odile Jacob, 1997.
  • Bertrand Vergely, « L'homme de la mobilité : Autour de la pensée de Gilles Deleuze », Les Annales de la recherche urbaine, vol. Mobilités, nos 59-60,‎ , p. 197-202 (lire en ligne)
  • Arnaud Villani, La Guêpe et l'Orchidée : essai sur Gilles Deleuze, Belin, Paris, 1999, 137 p.
  • (it) Tiziana Villani, Gilles Deleuze. Un filosofo dalla parte del fuoco, Costa & Nolan, 1998.
  • Dork Zabunyan, Gilles Deleuze. Voir, parler, penser au risque du cinéma, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2006.
  • François Zourabichvili, Deleuze. Une philosophie de l'événement, Paris, PUF, 1994.
    • Le Vocabulaire de Deleuze, Paris, Ellipses, 2003, 95 p.
  • François Zourabichvili, Anne Sauvagnargues, Paola Marrati, La Philosophie de Deleuze, Paris, P.U.F., coll. « Quadrige », 2004.
Ouvrages collectifs
  • Revue Philosophie, no 47, Gilles Deleuze, Éditions de minuit, 1995.
  • Revue Rue Descartes : « Gilles Deleuze. Immanence et vie », P.U.F., 1998 [réédité en 2006], 158 p.
    Publication d'un colloque organisé au Collège international de philosophie.
  • Yannick Beaubatie (dir.), Tombeau de Gilles Deleuze, Tulle, Mille Sources, 2000.
  • Revue Concepts, hors série, Éditions Sils Maria:
    • Gilles Deleuze 1, 2002.
    • Gilles Deleuze 2, 2003.
  • Les Cahiers de Noesis, no 3 : « Le vocabulaire de Gilles Deleuze », 2003.
  • Revue Concepts no 8, Gilles Deleuze, Michel Foucault - Continuité et disparité, Éditions Sils Maria, , 119 p.
  • Alain Beaulieu (dir.), Gilles Deleuze. Héritage philosophique, P.U.F., 2005.
  • André Bernold et Richard Pinhas, Gilles Deleuze épars, Hermann éditeur, 2005.
  • Stéfan Leclercq (dir.), Aux sources de la pensée de Gilles Deleuze, Éditions Sils Maria, 2006, 250 p.
  • Benoît Timmermans (dir.), Perspective. Leibniz, Whitehead, Deleuze, Vrin, 2006.
  • Bruno Gelas et Hervé Micolet (dir.), Deleuze et les écrivains. Littérature et philosophie, Nantes, Cécile Defaut, 2007.
  • Daniel W. Smith & Nathan Jun (eds.), Deleuze and Ethics, Edinburgh University Press, 2011, 222 pages.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notices[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]