Germaine Greer — Wikipédia

Germaine Greer
Germaine Greer en 2013.
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activité
Essayiste, militant féministe, professeure d'université,
Période d'activité
depuis Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Reg Greer (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Peggy Lafrank (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Paul du Feu (en) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Idéologie
Genre artistique
Influencée par
Distinctions
Liste détaillée
Archives conservées par
Œuvres principales
La Femme eunuque, The Beautiful Boy (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Germaine Greer, née le à Melbourne (Australie), est une essayiste, anthologiste, journaliste, historienne de l'art, universitaire australienne et connue pour être une figure majeure du courant féministe dit de la deuxième vague féministe.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Germaine Greer[1],[2] est l’aînée des trois enfants d'Eric Reginald Greer, un journaliste, et de Margaret Mary Lafrank. Après ses études secondaires au Star of the Sea College (en) de Brighton, elle poursuit ses études à l’université de Melbourne où elle obtient son Bachelor of Arts en 1959, puis, en 1962, elle soutient son Master of Arts (mastère) avec mention très bien à l'Université de Sydney. Ayant obtenu une bourse, elle entre au Newnham College de Cambridge, où en 1967 elle soutient avec succès son PhD (doctorat) en littérature anglaise ayant pour titre L'éthique de l'amour et du mariage dans les premières comédies de Shakespeare[3],[4],[5].

Depuis, elle travaille et vit en Grande-Bretagne.

Carrière[modifier | modifier le code]

Elle est une figure controversée[6] et incontournable de la vie publique britannique.

En 1969, avec William Levy, Heathcote Williams, Jim Haynes, Willem de Ridder, Susan Janssen et Lynne Tillman, elle participe à Amsterdam à la création du magazine pornographique underground Suck (publication) (en) (1969-1974)[7], sous-titrée « First European sexpaper » et inspirée du magazine américain Screw (magazine) (en), fondé par le pornographe Al Goldstein (en)[8].

Durant les années 1970 à 1990, elle a joué un rôle essentiel dans le mouvement féministe mondial.

Elle est avant tout une écrivaine et une essayiste. Son premier livre, La Femme eunuque[9],[10],[11], qui préconise la libération de la femme vis-à-vis des modèles et du pouvoir masculins plutôt que la recherche de l'égalité, est un des livres fondateurs de la deuxième vague du féminisme[12].

En 1979, elle publie un ouvrage sur les femmes artistes et les freins à leur carrière, The Obstacle Race[13],[14].

Dans The Whole Woman / La Femme complète[15], elle prolonge en 1999 les critiques des représentations de la femme abordées dans La Femme eunuque, et dénonce les régressions du statut des femmes dans le monde malgré les acquis supposés résultant des luttes féministes. Pour elle, la revendication de la différence biologique, et non son éradication, doit redevenir le cœur des luttes féministes[16].

Elle s'est par ailleurs affirmée comme anarchiste et communiste[17],[18], affirmation contestée[19].

Son livre La Femme complète est qualifié par V. Battaglia de « manifeste d’un féminisme différentialiste libertaire et anti-libéral »[16].

En janvier 2005, elle participe pendant quelques jours au jeu de télé réalité britannique Celebrity Big Brother, aux côtés de Brigitte Nielsen et de Jackie Stallone, la mère de Sylvester[20], événement qui a suscité bien des étonnements et des critiques[21],[22] ; elle dira qu'elle a participé à ce jeu pour financer un projet de réhabilitation de la forêt australienne autour de sa résidence secondaire dans le Queensland[23]. Lors de sa sortie au bout de quatre jours elle fait des critiques incendiaires de ce jeu et des participants, notamment en traitant Brigitte Nielsen de folle[20],[24].

Sa présence dans le cinéma est anecdotique.

Anecdote[modifier | modifier le code]

En septembre 1969, alors qu'elle travaille à la rédaction de son premier ouvrage, elle se trouve en tant qu'hôte de la Casa Frollo sur la Giudecca à Venise, voisine de la totalité des membres de l'Internationale situationniste qui y tient précisément sa dernière Conférence, en présence notamment de Guy Debord, Raoul Vaneigem, René Viénet et Gianfranco Sanguinetti. Ces deux derniers se souviennent avoir eu avec elle « quelques différends sur sa conception de la dialectique hégélienne »[25] !

Archives[modifier | modifier le code]

Les archives de Germaine Greer sont déposées et consultables auprès de la bibliothèque de l'université de Melbourne[26],[27].

Œuvres (sélection)[modifier | modifier le code]

Une plaque de la série "Sydney Writers Walk" à Circular Quay.

Editions anglophones[modifier | modifier le code]

Essais[modifier | modifier le code]

Anthologies[modifier | modifier le code]


Editions francophones[modifier | modifier le code]

  • Sexe & destinée, Grasset Et Fasquelle, Paris, 1986, 446 p. (ISBN 978-2-246-34611-1)
  • Le Passage, l’expérience de la ménopause, Plon , Paris, 1992, 340 p.
  • (fr) La femme eunuque [« The Female Eunuch »] (trad. de l'anglais par Laure Casseau), Robert Laffont, 1971, collection réponses, rééd. 18 juin 1998, 436 p. (ISBN 9782221088623, lire en ligne) et J'ai Lu , 05 octobre 2006.
  • (fr) La femme entière, trente ans après la Femme eunuque [« The Whole Woman »] (trad. de l'anglais par Édith Ochs), Paris, Plon, , 352 p. (ISBN 9782259191807, lire en ligne)
  • Les Garçons, Figures de l'Éphèbe, Hazan éditeur, Paris, album illustré relié, 1er octobre 2003, 255 p. (ISBN 2-85025-891-1)

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Germaine Greer | Biography, Books, & Facts », sur Encyclopædia Britannica (consulté le ).
  2. (en-GB) The University of Melbourne, « Greer, Germaine - Woman - The Encyclopedia of Women and Leadership in Twentieth-Century Australia », sur www.womenaustralia.info (consulté le ).
  3. (en-GB) « Germaine Greer Biography | », sur Biography Online (consulté le ).
  4. (en) « Germaine Greer | Biography, Books and Facts », sur www.famousauthors.org (consulté le ).
  5. (en) « The better self? », sur The Monthly, (consulté le ).
  6. (en-GB) Ruth Dudley Edwards, « The disturbing (and ironic) story of Germaine Greer being silenced », sur Mail Online, (consulté le ).
  7. (en) « Germaine Greer », sur www.fembio.org (consulté le ).
  8. (en-US) « Revisiting Suck magazine's experiment in radical feminist pornography », sur Document Journal, (consulté le ).
  9. « Germaine Greer », Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  10. (en) « The Female Eunuch. Summary by Germaine Greer », sur www.marxists.org (consulté le ).
  11. (en) Neil Lyndon, « Germaine Greer 'is a misogynist'? I don't know whether to laugh or cry », The Telegraph,‎ (ISSN 0307-1235, lire en ligne, consulté le ).
  12. Laetitia Biscarrat, « L’analyse des médias au prisme du genre : formation d’une épistémè », Revue française des sciences de l'information et de la communication, n°3, 2013, mis en ligne le 30 juillet 2013, consulté le 12 janvier 2016. lire en ligne.
  13. (en-US) « Germaine Greer », sur www.encyclopedia.com (consulté le ).
  14. (en-US) Linda Nochlin, « Women Painters and Germaine Greer », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  15. (en-GB) Barbara Ellen, « The Life of Germaine Greer review – an elusive firebrand », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
  16. a et b Valérie Battaglia Germaine Greer, La femme entière - Notes de lecture, Cosmopolitiques, no 4, p. 190, juillet 2003.
  17. « Germaine Greer - feminist, anarchist », sur www.takver.com (consulté le ).
  18. (en) Carmen Winant, « The Meaningful Disappearance of Germaine Greer | Carmen Winant », sur cabinetmagazine.org (consulté le ).
  19. (en-US) « The Whole Woman: Germaine Greer Demolishes “Post Feminism” », sur Freedom Socialist Party (consulté le ).
  20. a et b (en-GB) « Greer attacks 'bully' Big Brother », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. (en-US) Sarah Lyall, « Germaine Greer's Orwellian Ordeal on 'Big Brother' », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  22. (en-GB) Owen Gibson et media correspondent, « Greer walks out of 'bullying' Big Brother », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
  23. (en-GB) « Why I said yes to Big Brother's shilling », The Telegraph,‎ (ISSN 0307-1235, lire en ligne, consulté le ).
  24. (en) AAP/Reuters/AP, « Greer quits Big Brother », The Sydney Morning Herald, (consulté le ).
  25. Témoignage détaillé de Gianfranco Sanguinetti in Gérard Berréby & Raoul Vaneigem Rien n'est fini, tout commence, Éditions Allia, Paris, 2014, p. 326-327
  26. (en) « Germaine Greer Archive », sur digitised-collections.unimelb.edu.au (consulté le )
  27. (en-GB) Margaret Simons, « Germaine Greer sells archive to University of Melbourne », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  28. (en-US) Harriet B. Presser, « Reviewed Works: The Female Eunuch. by Germaine Greer », Family Planning Perspectives, Vol. 4, No. 2,‎ , p. 59-61 (3 pages) (lire en ligne)
  29. (en) Lisa Tickner, « Reviewed Work: The Obstacle Race: The Fortunes of Women Painters and Their Work by Germaine Greer », Woman's Art Journal, Vol. 1, No. 2,‎ , p. 64-69 (6 pages) (lire en ligne)
  30. (en-US) Miriam Tane, « Reviewed Work: The Obstacle Race: The Fortunes of Women Painters and Their Work by Germaine Greer », The Virginia Quarterly Review, Vol. 56, No. 3,‎ , p. 563-566 (4 pages) (lire en ligne)
  31. (en-GB) Sue O'Sullivan, « Reviewed Work: The Change: Women, Ageing and the Menopause by Germaine Greer », Feminist Review, No. 41,‎ , p. 129-131 (3 pages) (lire en ligne)
  32. (en-GB) « Germaine Greer », sur National Portrait Gallery (consulté le ).
  33. (en) « Australian National Living Treasure », sur www.austlit.edu.au (consulté le ).
  34. (en) « Victorian honour roll of women - List of Inductees 2001 to 2011 ».
  35. (en-GB) National Foundation for Australian Women and The University of Melbourne, « Greer, Germaine - Woman - The Australian Women's Register », sur www.womenaustralia.info (consulté le ).
  36. (en) « Germaine Greer », sur aru.ac.uk (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notices dans des encyclopédies[modifier | modifier le code]

Essais[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

  • (en-US) Arlyn Diamond, « Elizabeth Janeway and Germaine Greer », The Massachusetts Review, Vol. 13, No. 1/2,‎ , p. 275-279 (5 pages) (lire en ligne),
  • (en-GB) Ann Hale and Mary Hawkins, « Eggs not Sex: The Functionalism of Germaine Greer », Anthropology Today, Vol. 1, No. 2,‎ , p. 21-23 (3 pages) (lire en ligne),
  • (en-GB) Zora Simic, « 'door bitches of club feminism'?: Academia and feminist competency », Feminist Review, No. 95,‎ , p. 75-91 (17 pages) (lire en ligne),
  • (en-GB) Theresa O'Keefe, « Making feminist sense of no-platforming », Feminist Review, No. 113,‎ , p. 85-92 (8 pages) (lire en ligne),

Liens externes[modifier | modifier le code]

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