Georges Bertier — Wikipédia

Georges Bertier
Fonctions
Président
Éclaireurs neutres de France (en)
-
Président
Éclaireurs de France (d)
-
Directeur
École des Roches
-
Louis Garrone (d)
Président
Réunion des étudiants
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 84 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Conjoint
Renée Sainte-Claire Deville (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinctions

Georges Bertier (1877-1962) est un pédagogue français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Georges Bertier naît le à Nancy[1]. Il est l'arrière petit-fils d'Antoine Bertier, homme politique libéral, affairiste et exploitant agricole lorrain[2].

Étudiant en lettres et sciences à Nancy, il va à Paris pour suivre des cours en et au Collège de France. Il est président de la Réunion des étudiants en 1897.

Il consacre sa vie à la direction d'un établissement scolaire, l'École des Roches, à la pédagogie et au scoutisme. Dans les années 1960, Georges Bertier reçoit les Palmes académiques des mains de Maurice Herzog, alpiniste et ministre de la Jeunesse et des Sports.

Après avoir servi l'éducation et le scoutisme jusqu'au bout, il meurt le en son domicile dans le 5e arrondissement de Paris[3].

L'École des Roches[modifier | modifier le code]

Proche d'Edmond Demolins qui créa en 1899 l'École des Roches, école privée d'inspiration britannique ayant pour finalité affichée la formation des « nouvelles élites »[4].

Séduit par les idées de Demolins sur l'éducation active, Bertier devint professeur puis directeur de l'École des Roches jusqu'en 1944[5]. Influencé par le suisse Adolphe Ferrière[6] il en fait un établissement de réputation internationale ouvert sur le monde et favorisant le développement du caractère de ses élèves. Avec lui la finalité de la formation passe de l'idéal élitiste au struggle for life à celui du chef social, meneur d'homme[7].

À la pointe de l'éducation nouvelle basée sur l'autodiscipline et la responsabilisation du jeune, il fonde la revue « l'Éducation » en 1909 et joue un rôle dans le syndicalisme. Il introduit largement les activités physiques dans l'école, principalement sous la forme de la méthode naturelle de Georges Hébert. Père du mari de la fille aînée de Jérôme Carcopino il joue un rôle dans la définition de la politique de la jeunesse dans les débuts de Vichy.

Le scoutisme[modifier | modifier le code]

Ce pédagogue est naturellement attiré par le scoutisme qu'il expérimente à l'École des Roches dès , date où il fonde une troupe d'éclaireurs[8]. À la fin 1911, il rencontre Nicolas Benoit et participe à la naissance des Éclaireurs de France[9], association dont il est vice-président dès 1913 puis président de 1921[10] à 1936 où il est remplacé par Albert Châtelet, recteur d'académie. EN 1941-1942, il plaide à Vichy pour une sorte de scoutisme scolaire.

Veuf en 1945, sa seconde femme, Renée Sainte-Claire Deville, organise la branche cadette des éclaireuses, les « Petites ailes ».

Catholique pratiquant, proche du Sillon de Marc Sangnier, le « Vieux Loup des Roches » démissionne des EDF en 1952 ne pouvant accepter l'abandon du neutralisme conforme à la doctrine de Robert Baden-Powell pour la laïcité militante[11]. L'orientation anticolonialiste que prend alors le mouvement choque également ce patriote traditionnel. En 1952 il devient président des Éclaireurs neutres de France (ENF) où il est suivi par nombreux cadres provinciaux qui assurent l'essor de ce jeune mouvement fondé en 1947.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Georges Bertier est chevalier de l'ordre des Palmes académiques

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives de Meurthe-et-Moselle, commune de Nancy, acte de naissance no 1180, année 1877 (avec mention marginale de décès) (page 304/896)
  2. (en) « Family tree of Eugène Thomas BERTIER », sur Geneanet (consulté le )
  3. Archives de Paris 5e, acte de décès no 42, année 1962 (page 5/31)
  4. Christian Pociello et Daniel Denis, 2000, p. 71
  5. "Georges Bertier sur Maintron"
  6. "L'école des Roches"
  7. Christian Pociello et Daniel Denis, 2000, p. 75
  8. Christian Pociello et Daniel Denis, 2000, p. 77
  9. "Georges Bertier : Honneur du scoutisme"
  10. Christian Pociello et Daniel Denis, 2000, p. 78
  11. "L’affaire Bertier"

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Georges Bertier, L'École des Roches, Éditions du Cerf, coll. « Les Sciences et l'Art de l'éducation », Juvisy, 1934.
  • Collectif, « L’École des Roches : Un creuset d'éducation nouvelle », Les Études sociales, no 127-128, 1998.
  • Edmond Demolins, L'Éducation nouvelle : L'École des Roches, Librairie Firmin Didot, 1898.
  • Nathalie Duval, L'École des Roches : Une école nouvelle pour les élites, Éditions Belin, coll. « Histoire de l'éducation », Paris, 2009 (ISBN 978-2-7011-4780-2)
  • Nathalie Duval, « Le Rayonnement international de l'école des Roches : 1899-1999 », dans Études normandes, no 4, 1999, pp. 35-62.
  • Nathalie Duval, « Le Réseau des formations scolaires : L'Exemple de l'école des Roches », dans Marc Fumaroli, Gabriel de Broglie et Jean-Pierre Chaline (dir.), Élites et sociabilité en France, Paris, Éditions Perrin, 2003, pp. 185-199
  • Nathalie Duval, « L'Adolescence des élites à l'école des Roches : Capitanat, sport et spiritualité (de 1899 à 1965) », dans Jean-Pierre Bardet, Jean-Noël Luc, Isabelle Robin-Romero et Catherine Rollet (dir.), Lorsque l'enfant grandit : Entre dépendance et autonomie, colloque organisé à la Sorbonne du 21 au , Presses de l'université Paris-Sorbonne, 2003, pp. 559-572.
  • Nathalie Duval et Patrick Clastres, « Bien armé pour la vie ou Français je suis : Deux modèles scolaires concurrents : L’École des Roches et le Collège de Normandie », dans Les Études sociales, no 137, 1er semestre 2003, pp. 21-35.
  • Nathalie Duval, « L’École des Roches dans les années 1960 : Une institution en crise », dans : Annick Ohayon, Dominique Ottavi et Antoine Savoye (dir.), L’Éducation nouvelle : Histoire, présence et devenir, Peter Lang, coll. « Exploration », Berne, 2004, pp. 271-295.
  • Nathalie Duval, « De l'école des Roches à l'outre-mer : Formation et parcours d'élites françaises (de 1899 à 1950) », dans Sarah Mohamed-Gaillard et Marie Romo-Navarrete (dir.) Des Français d'outre-mer, Presses de l'université Paris-Sorbonne, coll. « Roland Mousnier », 2004.
  • Nathalie Duval, L’École des Roches et le Collège de Normandie : Des « écoles nouvelles » pour les élites de 1899 à 2006, thèse de doctorat en histoire, sous la direction de Jean-Pierre Chaline, Paris-IV-Sorbonne, .
  • Nathalie Duval, « L'École des Roches : Phare français au sein de la nébuleuse de l'Éducation nouvelle (1899-1944) », dans Paedagogica Historica, vol. 42, no 112, 2006 [lire en ligne], pp. 63-75.
  • Christian Pociello et Daniel Denis, A l'école de l'aventure, Presses Universitaires du Sport, Voiron, 2000, (ISBN 2-912321-48-4). Document utilisé pour la rédaction de l’article

Liens externes[modifier | modifier le code]