Geoffroy Ier de Rancon — Wikipédia

Geoffroy III de Rancon
Fonctions
Gouverneur d'Aquitaine
Titres de noblesse
Seigneur de Vouvant, Benet,
Civray, Marcillac et Taillebourg
Biographie
Décès
Époque
XIIe siècle
Période d'activité
Famille
Maison de Rancon
Père
Geoffroy II de Rancon
Mère
Inconnue
Conjoint
Inconnue
Enfants
Bourgogne deRancon
Geoffroy IV de Rancon
Berthe de Rancon
Autres informations
Conflit
Faits d'armes
Héritier
Geoffroy IV de Rancon

Geoffroy III de Rancon (♰ 1153) est un noble saintongeais, seigneur de Vouvant, Benet, Civray, Marcillac et Taillebourg[1] (1137-1153). Il est un commandant de l'armée française du XIIe siècle et sert dans l'armée d'Aliénor d'Aquitaine pendant la deuxième croisade.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Geoffroy III est le fils de Geoffroy II de Rancon (♰ 1137), seigneur de Taillebourg et de Marcillac (1122-1137)[2],[3].

Croisade[modifier | modifier le code]

Le , Geoffroy est présent à l'assemblée convoquée par le roi à Vézelay. En compagnie de son allié Hugues VII de Lusignan, il prend la croix à la suite de la prédication de Bernard de Clairvaux[4] et accompagne Louis VII de France et son épouse à la deuxième croisade en 1147.

En janvier 1148, le jour où les croisés doivent traverser le mont Cadmos, le roi de France Louis VII choisit de prendre en charge l'arrière de la colonne, où marchent les pèlerins non armés et les trains de bagages. L'avant-garde, avec laquelle marche la reine Aliénor, est commandée par Geoffroy de Rancon. Sans contrainte de bagages, ils atteignent le sommet de Cadmos, où Geoffroy reçoit l'ordre de camper pour la nuit. Cependant il choisit de continuer, décidant de concert avec Amédée III, comte de Savoie, l'oncle de Louis, qu'un plateau voisin ferait un meilleur site. Une telle désobéissance aurait été courante.

En conséquence, le , au milieu de l'après-midi, l'arrière de la colonne croyant que la marche du jour est presque terminée traîne. L'armée s'est donc séparée, certains ayant déjà franchi le sommet et d'autres s'en approchant encore. À ce moment, les Turcs du sultan de Rûm, Mas`ûd Ier, qui suivent et feintent d'attaquer depuis plusieurs jours, saisissent leur chance et attaquent ceux qui n'ont pas encore franchi le sommet. Les Francs, soldats et pèlerins, surpris, sont pris au piège. Ceux qui tentent de s'échapper sont tués. Beaucoup d'hommes, de chevaux et une grande partie des bagages sont jetés dans le canyon en contrebas. Les pertes sont lourdes et le roi se retrouve même isolé. Aujourd'hui cet évènement est connu sous le nom de la bataille du mont Cadmos[5].

La responsabilité officielle du désastre est attribuée à Geoffroy de Rancon qui avait pris la décision de continuer Les survivants suggèrent de pendre le fautif[6], ce que le roi ignore. Au lieu de cela, il est relevé de son commandement et remplacé par Évrard des Barres, maître de l'Ordre du Temple. Louis VII renvoie Geoffroy en Aquitaine, avant la fin de la croisade, pour administrer le duché[2].

Décès[modifier | modifier le code]

Geoffroy III de Rancon disparaît de la documentation après 1153.

Union et descendance[modifier | modifier le code]

D’une union, restée inconnue, Geoffroy III de Rancon a trois enfants[1] :

  • Berthe de Rancon (♰ av. 1174) qui épouse Guillaume III Maingot (♰ ap. 1174), seigneur de Surgères[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 6 (« La coalition châtelaine des années 1120 »), p. 165.
  2. a et b Edmond Sénemaud (II : Seigneurs de Marcillac / Maison de Rancon /), « Documents inédits sur l'histoire de l'Angoumois (principauté de Marcillac) », Bulletin de la Société archéologique et historique de la Charente, Angoulême, 3e série, vol. I,‎ , p. 268-271 (lire en ligne).
  3. Camille Fouché, Taillebourg et ses seigneurs, Chef-Boutonne, (lire en ligne), chap. X (« Geoffroy III 1137-1153 »), p. 68.
  4. Suger (éd. et publ. Auguste Molinier), Vie de Louis le Gros suivie de l'Histoire du roi Louis VII, Paris, Éditions Picard, (lire en ligne), X : Unde rex et alii principes cruces sumpserunt, p. 157-160 :

    « Qua de causa in paschali sollempnitate ejusdem anni apud Vizeliacum magnum colloquium tenuit, ubi archiepiscopos et episcopos, abbates quoque, plures etiam optimates et barones sui regni congregari fecit, inter quos fuit Bernardus, abbas Clarevallensis. Itaque ipse et pontifices ibidem in consistorio assistentes, predicaverunt de terra in qua Dominus noster Jesus Christus corporaliter conversatus pro redemptione generis humani passionem crucis sustinuit. Quorum predicationibuset ammonitionibus rex Ludovicus, divina inspirante gratia, inflammatus crucem accepit, et post eum Aleenor uxor sua. Quod videntes optimates ibidem adstantes postea crucem acceperunt Symon, Noviomensis episeopus, Godefridus, Linguonensis episcopus, Arnulfus, Lexoviensis episcopus, Herbertus, abbas Sancti Petri Vivi Senonensis, Theobaldus, abbas Sancte Columbe, Anfulsus comes Sancti Egidii, Terricus, cornes Flandrensis, Henricus, filius comitis Blesensis palatini Theobaldi, qui tune temporis vivebat, Guillelmus, comes Nivernensis, Reinaldus, frater ejus, comes Tornodorensis, Robertus comes, frater regis, Ivo, comes Suessionensis, Guido, comes de Pontivo, Willermus, comes de Garenna, Erchembaudus de Borbono, Ingerrannus de Coceio, Gaufridus de Rancono, Hugo de Lizeniaco... »

    .
  5. Camille Fouché, Taillebourg et ses seigneurs, Chef-Boutonne, (lire en ligne), chap. X (« Geoffroy III 1137-1153 »), p. 68-83.
  6. Eudes de Deuil (éd. Henri Waquet), La croisade de Louis VII, roi de France, Paris, Geuthner, , p. 71 :

    « Inter hec populus omnis Gaufredum judicabat dignum suspendio, qui de dieta non obedierat precepto regio, et forsitan ejus avunculum quem habebat in culpa socium habuit etiam de vindicta patronum »

  7. Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne), p. 642 :

    « Elle [Bourgogne de Rancon] est la fille de Geoffroy de Rancon, seigneur de Vouvant, qui lui remet ce château en dot. »

  8. Manuscrits de Dom Fonteneau, t. XVIII (Copie du XVIIIe siècle d'après le cartulaire de Montazay, d'après original perdu), Poitiers, Médiathèque François Mitterrand, (lire en ligne), « Cartulaire de Montazay, vers 1120-1295 », p. 297
    1160 : Hugues [VIII] de Lusignan et son épouse, Bourgogne [de Rancon], exemptent le prieuré de Montazay de tous les droits sur les ventes et les péages qui pouvaient leur revenir dans toute leur terre de Civray.
  9. Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 54 (« Les unions matrimoniales des Lusignan avec les anciens vassaux d'Hugues X (deuxième moitié du XIIIe siècle) »), p. 213.
  10. Jacques Duguet, « Notes sur quelques vicomtes de Châtellerault », Bulletin de la Société des Antiquaires de l'ouest, 4e série, vol. XVI,‎ (lire en ligne) :

    « Guillaume Maingot fait une donation à l'Absie pour l'âme de sa femme Berthe récemment défunte, en présence de Geraud, abbé de Fontdouce (Arch. Hist. Poitou, t. XXV, 1895, p. 102). En 1174 Geraud est remplacé par Arnaud (Gallia Christiana, t. II, 1121). »

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • P. Billy, Histoire de Taillebourg, Saint-Maixent-l'École, Payet, 1939. [lire en ligne]
  • Camille Fouché, Taillebourg et ses seigneurs, Chef-Boutonne, 1911. [lire en ligne]
  • « Frise chronologique sur le château et les seigneurs de Taillebourg », [lire en ligne]
  • Edmond Sénemaud, « Documents inédits sur l'histoire de l'Angoumois (principauté de Marcillac) » Bulletin de la Société archéologique et historique de la Charente, 3è série, tome Ier, Angoulême, 1860, pp. 266-281. [lire en ligne]

Articles connexes[modifier | modifier le code]