Geneviève Barrier Demnati — Wikipédia

Geneviève Barrier Demnati
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 71 ans)
Nationalité
Activité

Geneviève Barrier Demnati est une artiste peintre orientaliste française, née le à Loches (Indre-et-Loire), morte le à Taroudant (Maroc).

Débuts[modifier | modifier le code]

Geneviève Barrier Demnati a vécu tout d’abord à Poitiers où son père était directeur de l'École normale pendant 18 ans. Ses parents meurent en 1915 à 3 mois d'intervalles, laissant deux filles orphelines. Les deux sœurs vivront désormais à Paris. Geneviève devient l'élève de Simon Ménard et de Ernest Laurent, professeur à l'École des beaux-arts et membre du conseil des musées nationaux[1].

Carrière de l'artiste[modifier | modifier le code]

En 1920, Geneviève Barrier obtient pour son portrait du député Gratien Candace présenté dans la section coloniale du Salon des artistes français, dont elle est sociétaire, un prix d'encouragement qui lui permet de faire son premier voyage dans le sud-oranais.

En 1922 elle voyage dans la région de Meknès (Maroc), sous la protection du Général Poeymirau avec pour unique compagnon un coureur qui lui sert de guide. Elle loge pendant deux mois chez le Mouha ou Hammou Zayani.

De novembre 1924 à mars 1925, elle traverse le désert d'Afrique du Nord de Kairouan à Figuig, seule avec des chameliers, vêtue en notable arabe, elle parcourt ainsi des contrées souvent inaccessibles.

À son retour elle s'installe à Marrakech où elle travaille beaucoup. Elle rencontre son futur époux Lahoussine Demnati, sillonne avec lui le Haut Atlas et y exécute une série de pastels qui ajoutés à celles du désert lui valent en juin 1926 deux prix : le Prix de Tunisie décerné au Salon des artistes français et le prix Karl Beulé décerné par l'Académie des Beaux Arts.

Geneviève Barrier reçoit aussi une bourse, celle de Tunisie, grâce à laquelle elle entreprend un second voyage d'octobre 1926 à avril 1927, plus long puisque cette fois elle pénètre même le Hoggar que hante la figure du père de Foucauld. Elle traverse ainsi à dos de chameau ou à cheval Nefta, Oued Souf, Touggourt, Ghardaïa, In Salah, Timimoun, et termine son voyage à Figuig. Ses pastels pris sur le vif et datés permettent de dater précisément ses voyages. À partir de ces ébauches, elle exécute ses temperas[2] qu'elle expose dans de nombreuses expositions où elle remporte un franc succès, comme en témoignent les nombreuses coupures de presse de l'époque.

En 1928 elle obtient à nouveau un prix au Salon des artistes coloniaux, le prix Bernheim de Villers. Les expositions s'enchaînent de 1928 à 1939, Marrakech, Casablanca, Paris, Bruxelles, Naples, Marseille, et ralentissent avec les temps de guerre qui n'épargne pas le Maroc.

Depuis 1929, Geneviève Barrier épouse Lahoussine Demnati, ils s'installent à Marrakech d'abord, puis en 1933 à Taroudant au dar Baroud, ancienne demeure du pacha Hida Ou Miss. En 1936 elle donne naissance à son fils Ottman. Elle continue sa peinture tout en s'adonnant à ses autres passions qui sont le jardinage, la marche et surtout la lecture. Elle note et souligne des textes entiers sur des fiches ou des carnets, sa lecture de Dans l'ombre chaude de l'Islam d'Isabelle Eberhardt en 1958 la replonge dans ses voyages et elle y retrouve tout le ressenti de son périple. Étrange similitude de destin que celui de ces deux femmes qui se sont élancées à vingt ans de distance à la rencontre du silence et, sur une même terre, ont rencontré des résonances identiques.

« Geneviève Demnati s’est consacrée au Sahara, elle en est devenue le peintre le plus consciencieux, le plus véridique, le plus fidèle, elle s’est gardée de l’outrer chromatiquement, de le déformer. Dans ces tableaux, la lumière est partout, aux artères vives des roches ou des murs, à l’orbe harmonieuse des grandes dunes, aux ombres même des tours et des marabouts, elle est souveraine, elle scintille, elle vous saute aux yeux… le résultat obtenu est admirable. Paul Barlattier[3] »

Chronologie de la vie du peintre[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La Réunion des musées nationaux est-elle bien l'héritière du Conseil des musées nationaux ? A vérifier.
  2. Tempera : Technique de peinture très ancienne, utilisant comme agglutinant du blanc ou du jaune d'œuf ou parfois le blanc et le jaune d'œuf mélangés (Bég. Dessin 1978). Synonyme : détrempe.
  3. Paul Barlattier, Le sémaphore de Marseille, 22 mars 1928
  4. Ce portrait d'un jeune homme dans ses vingt-ans peut difficilement être celui de Gratien Candace, âgé en 1920 de 47 ans. Geneviève Barrier Demnati est pour sa part âgée de 27 ans quand elle peint ce portrait. Deux questions se posent alors :
  5. Jacques Majorelle, Jacques Majorelle. Les Kasbahs de l'Atlas. Dessins et peintures rehaussés de métaux, édités sous la direction de Lucien Vogel, chez Jules Meynial : XIXe – XXe siècle : 1886-1930, Paris, Vogel, Lucien (1886-1954). Éditeur scientifique, .(BNF 32410169).

Sources[modifier | modifier le code]

Ouvrage

Malika Demnati El Mansouri, Geneviève Barrier Demnati, peintre orientaliste : XIXe – XXIe siècle : 1893-1964, Rabat, Editions Graphely, Maroc, .()

Coupures de presse
  • "Ève au Maroc", Ève, .
  • Paul Barlatier, Le Sémaphore, .
  • Dousta Darem, Le Sud marocain,
  • Charles de Bruchard, Le Petit Marocain, .
  • Le Mah Jong, L'Action marocaine, .
  • Jean Sermaye, "Mme Geneviève Demnati, Peintre du Sahara, expose à la galerie Ohanna", Le Petit Marocain, .
  • Hary Mitchell, La Presse marocaine, .
  • Robert Boutet, La Vigie marocaine, .
  • Raymonde Machard, Journal de la femme, .
  • L.Delan, Le Petit Marocain, .

Lien externe[modifier | modifier le code]