Funiculaire de Thonon-les-Bains — Wikipédia

Funiculaire de Thonon-les-Bains
Voir l'illustration.
Cabine en ligne face au Léman
Voir la carte de la ligne.

Réseau Star't
Communes desservies 1 (Thonon-les-Bains)
Histoire
Mise en service
Dernière modification
Exploitant RDB Thonon
Infrastructure
Conduite (système) Automatique
(Système Poma)
Exploitation
Matériel utilisé deux cabines
Points d’arrêt 2
Longueur 0,220 km
Temps de parcours 4 min
Distance moyenne entre points d’arrêt 0,243 m
Jours de fonctionnement LMaMeJVSD
Fréquentation
(moy. par an)
230 000 passagers

Le funiculaire de Thonon-les-Bains, officiellement Funiculaire Thonon-Rives[1], est un funiculaire automatique mis en service le qui relie le centre-ville de la ville thermale française de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie, Auvergne-Rhône-Alpes) à son port, le port de Rives. Long de 220 m, il gravit les quarante-six mètres de dénivelée en une minute et demi environ.

Une de ses particularités réside dans son point de croisement des véhicules, la ligne étant un des seuls funiculaires au monde où le croisement ne s'effectue pas en ligne droite.

Historique[modifier | modifier le code]

La station supérieur du funiculaire dans son état originel.

XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Le funiculaire de Thonon est initialement construit afin de faciliter l'acheminement de matériaux transportés sur le Léman et à destination de la Ville Haute qui était alors transporté par charrettes et étaient obligés d'effectuer un détour par l'actuelle avenue du Général Leclerc en raison du relief[2]. Le funiculaire est conçu par l'ingénieur suisse Auguste Alesmonières. Il est inauguré le et était à l'époque de sa construction le seul funiculaire au monde dont les cabines se croisaient dans une courbe[3]. Des rails sont par ailleurs installés entre la douane du port de Thonon et la gare aval du funiculaire pour faciliter le transbordement des marchandises[4].

Le funiculaire est à l'origine construit en bois et comportait deux classes ainsi qu'une partie réservée aux bagages et denrées transportées[5]. La première classe bénéficiait de sièges confortables dans une voiture vitrée et agrémentée de rideaux pour les protéger du soleil tandis que la seconde classe se contentait d'un wagon sans fenêtre[4]. Ce n'est qu'à partir des années 1950 que les usagers de la seconde classes bénéficient d'une cabine protégée.

Il s'agit initialement d'un funiculaire à contrepoids d'eau : son déplacement repose sur un système de réservoir d'eau de 11 t placés sous le plancher et qui faisaient office de contrepoids. Le remplissage, dont les eaux étaient fournies par le service des eaux de la ville[2],[5], s'effectuait à la station Ville-Haute puis le réservoir était vidé à la station de Rives[6]. Une fois le réservoir du wagon supérieur remplit, le personnel en cabine desserrait son frein pour lancer la manœuvre de descente, entrainant la remontée du wagon inférieur.

XXe siècle[modifier | modifier le code]

Le funiculaire connait son seul et unique accident le [4], à h 15, au cours duquel l'une des deux cabines déraille et se renverse sans faire de victime (la cabine était vide). L'accident serait du au ballottement de l’eau dans la réserve sous la cabine. La ligne reste fermée pendant un an à la suite de l'accident.

En 1936, les cabines d'origine sont changées pour des cabines en métal plus modernes et confortables. Puis c'est au tour du système de traction d'être remplacé en 1951 par un moteur électrique offrant une gestion plus fiable et sécurisé[2],[6]. Le système de contrepoids présentaient en effet de nombreux défauts[2],[5],[6] :

  • le remplissage du réservoir nécessite un délai d'attente entre deux navettes ;
  • le service est interrompu en cas de pénurie d'eau ;
  • la vitesse du wagon reposait uniquement sur l'appréciation du chef de train qui contrôlait sa descente en actionnant un frein à manivelle[5].

Le , le funiculaire bénéficie d'une automatisation par Poma/Skirail[2] et les cabines sont remplacés. Cette modernisation marque la disparition des chefs de train habillés en blouse blanche à col bleu. Le funiculaire n'est alors stoppé qu'épisodiquement pour des raisons techniques ou politiques[2].

XXIe siècle[modifier | modifier le code]

En 2010, une rénovation électrotechnique de l'appareil intervient[1]. Début 2015, une grande inspection décennale est opéré au cours laquelle le câble est changé[3]. Le nouveau câble est fabriqué par Trefileurope, il fait une longueur de 277 m pour 19,5 mm de diamètre[2],[7].

En 2017, la ville de Thonon-les-Bains céde à Thonon Agglomération son statut d'autorité organisatrice de la mobilité, après avis définitif de l'État[8].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Exploitation[modifier | modifier le code]

Le funiculaire est exploité par RDB Thonon comme le reste des transports en commun de Thonon-les-Bains depuis le .

Le funiculaire, automatique, est exploité toute l'année sauf le 25 décembre et le 1er janvier à raison d'un départ toutes les deux à quatre minutes, permettant d'offrir une capacité horaire de 616 personnes (en théorie de 1582 personnes)[3],[9]. Le départ est donné par le receveur en gare inférieure.

Son horaire varie en fonction des périodes de l'année[10] :

Période Dates Du lundi au samedi Dimanche et jours fériés
Hiver - 08h00 - 12h15
13h15 - 18h30
10h30 - 12h15
13h15 - 18h00
Entre-saisons -
-
08h00 - 21h00 08h00 - 21h00
Été - 08h00 - 23h00 08h00 - 23h00

La ligne[modifier | modifier le code]

La ligne est longue de 243 mètres, dont 86,8 m en courbe, et permet de rattraper un dénivelée de 46 mètres entre ses deux terminus avec une pente moyenne de 20 % et maximale de 21,1 %[9]. La ligne naît au quai de Rives à proximité du château éponyme. Sur sa partie basse, elle longe la rue du Funiculaire jusqu'à l'évitement central puis monte rejoindre son terminus rue Michaud, à côté du musée du Chablais.

La voie, dont l'écartement est inconnu, compte un évitement de type inconnu[9].

Sa vitesse d'exploitation est de trois mètres par seconde ; le temps de parcours est de une minute et 35 secondes[9].

La machinerie et le poste de conduite sont installés en gare amont[9] : depuis 1989 c'est une machinerie Skirail entièrement automatisée qui a remplacé le système d'origine à contre-poids remplis d'eau.

Liste des stations[modifier | modifier le code]

Le funiculaire de Thonon ne compte aucune station intermédiaire[9]. Les noms indiqués sont ceux utilisés sur les plans du réseau Star't et coïncident avec les arrêts de bus à proximité.

Stations Commune desservie Correspondances
  O   Port de Rives Thonon-les-Bains E1 - Débarcadère CGN
  O   Funiculaire Haut Thonon-les-Bains CE1

Le code couleur utilisé dans le tableau reprend celui utilisé sur le plan du réseau des transports en commun de Thonon-les-Bains.

Les cabines[modifier | modifier le code]

Le funiculaire est exploité depuis 1989 à l'aide de deux cabines de 54 places chacune, pesant 8,5 tonnes à vide, construites pour Poma/Skirail[9] par CFD Industrie à Montmirail. Peintes en vert et blanc, elles offrent de larges surfaces vitrées.

Tarifs[modifier | modifier le code]

La ligne faisant partie du réseau Star't sa tarification s'inscrit dans celle du réseau qui est complètement revue le  : le seul titre valable uniquement sur le funiculaire est l'abonnement annuel funiculaire, tous les autres titres permettant de se déplacer dans la zone tarifaire A sont acceptés[11].

Le paiement des titres de transport se fait en gare aval avant le départ pour les personnes désirant monter, après le trajet pour les personnes effectuant la descente depuis la gare amont.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Le funiculaire de Thonon-les-Bains », sur funiculaires-france.fr (consulté le ).
  2. a b c d e f et g « Funiculaire de Thonon-les-Bains », sur thononlesbains.com (consulté le ).
  3. a b et c « En Haute-Savoie, le funiculaire de Thonon-les-Bains reprend du service », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  4. a b et c Floriano Roberti, « Thonon-les-Bains : 4 anecdotes à connaître sur le funiculaire, vieux de 135 ans », sur Le Messager, .
  5. a b c et d « Funiculaire de Thonon-les-Bains », sur visitesenchablais.fr (consulté le ).
  6. a b et c Floriano Roberti, « Thonon-les-Bains : des cabines en bois à l’automatisation, retour sur plus d’un siècle d’évolution technologique du funiculaire », sur Le Messager, .
  7. Fiche de présentation sur Visites en Chablais. Consulté le 23 août 2017.
  8. « Rapports d'activités 2017 de Thonon Agglomération », sur cc-baschablais.com, (consulté le ), p. 26.
  9. a b c d e f et g « Funiculaire de Thonon », sur remontees-mecaniques.net, (consulté le ).
  10. Réseau BUT, Fiche horaire sur leman-but.fr. Consulté le 23 août 2017.
  11. « Titres & abonnements »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) Accès libre, sur star-t.fr, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]