Frise (région historique) — Wikipédia

Frise
Géographie
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Histoire
Origine du nom

La Frise[1] est une région historique du Nord-Ouest de l'Europe, qui s'étendait le long de la mer du Nord, de la Hollande-Septentrionale (actuels Pays-Bas) au Schleswig-Holstein (actuelle Allemagne).

Ses habitants sont des Frisons et les langues les langues frisonnes.

Aujourd'hui[modifier | modifier le code]

Le terme « Frise » est utilisée de nos jours pour nommer plusieurs entités administratives des Pays-Bas et d'Allemagne :

On peut y ajouter le pays (en néerlandais regio ou landstrek) de Frise-Occidentale (West-Friesland), partie de la province de Hollande-Septentrionale (Pays-Bas), dont la ville principale est Hoorn, mais ce n'est pas une subdivision officielle.

Trois ensembles historiques[modifier | modifier le code]

On considère que l'évolution de la Frise permet de distinguer trois ensembles historiques :

Les îles de la Frise ou « îles Frisonnes » sont un archipel côtier qui s'étend du nord des Pays-Bas au sud du Danemark en reprenant les divisions de la Frise historique :

Histoire[modifier | modifier le code]

Haut Moyen Âge[modifier | modifier le code]

La Frise des origines[modifier | modifier le code]

Les Frisons s'installent dans ces régions vers le Ve siècle av. J.-C. Aux VIIe et VIIIe siècles, les chroniques franques des Mérovingiens et des Carolingiens appellent ce secteur « royaume des Frisons ». Cependant, ce n'étaient probablement pas les Frisons des périodes romaines.[pas clair]

Jacob Van Deventer, Frisiae antiquissimae trans Rhenum provinc. adiacentium regionum nova et exacta descriptio, 1556 (Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne, NuBIS).

L'expression « la Frise » (Frisia) (ou « les Frises », Frisiae) désigne une région qui s'étendait de la Weser au Sinkfal, cours d'eau aujourd'hui disparu proche du Zwin de la région de Bruges, situé à l'ouest de l'Escaut[2].

La conquête franque[modifier | modifier le code]

La Frise est soumise par les Francs à la fin du VIIe siècle. En 689, Pépin de Herstal, maire du palais d'Austrasie, vainqueur du roi Radbod Ier de Frise, conquiert le pays jusqu'au Vlie, émissaire du Zuiderzee ; cette région, repris par les Frisons, est reconquise par Charles Martel qui repousse Poppon, successeur de Radbod, jusqu'à la Lauwers, située à l'ouest de Groningue (734, bataille de Boarn). Le territoire frison à l'ouest de la Lauwers est dès lors incorporé au royaume franc. Sous le règne de Pépin le Bref, la Lauwers reste la frontière entre les Frisons chrétiens et Frisons idolâtres.

La conquête se poursuit sous Charlemagne dans le cadre des expéditions contre les Saxons qui assurèrent la domination franque[3] (785, défaite de Widukind).

La loi des Frisons (VIIIe siècle)[modifier | modifier le code]

La loi des Frisons divise la Frise entre la Frise occidentale du Sinkfal au Vlie, la Frise moyenne du Vlie à la Lauwers ) et la Frise orientale de la Lauwers à la Weser[2].

Dans la Frise occidentale, on peut détailler les pagi suivants :

La Frise moyenne, qui correspond à peu près à l'actuelle province de Frise, comprend le Westergo et l'Ostergo[5].

La Frise orientale est découpée en une série de petits pagi :

La Frise dans l'empire carolingien[modifier | modifier le code]

Réginon de Prüm rapporte qu'en 809, le roi Godfred de Danemark a envoyé un message au duc placé à la tête de la Frise, mais il ne le nomme pas, et, à part cela, on ignore quelle organisation Charlemagne a donnée à l'ensemble du pays[6].

En 826, Louis le Pieux concède le Riustri (pays situé sur la rive gauche de la Weser) au Normand converti Harold. C'est probablement le même personnage auquel, en 841, Lothaire Ier remet Walcheren et qui a aussi reçu Dorestad[6].

En 855 (traité de Prüm), la Frise est incluse dans la Lotharingie. Cependant, l'autorité des ducs ne paraît jamais s'être étendue à la Frise orientale[pas clair][7].

Normands et Francs en Frise[modifier | modifier le code]

Le frère de Harold, Roric, et ses deux fils, Rodolphe et Godefroid, possédèrent en Frise de nombreux bénéfices. Godefroid semble avoir obtenu de Lothaire II le gouvernement du pays ; il détermina Hugues, fils de Lothaire et de Waldrade, à lui donner en 883 sa sœur Gisèle en mariage ; maître de plusieurs pagi que Roric avait possédés, il avait sous son autorité des comtes tels que Gerulf et Gardulf, et il est permis de supposer qu'il exerçait une sorte de pouvoir ducal[6].

Le traité de Meerssen (870), qui ne détaille pas les parties de la Frise[pas clair], semble indiquer que les comtés frisons-saxons et saxons-francs qui touchaient à la Westphalie avaient été rattachés à la Frise[8]. Ces comtés étaient les suivants :

Le Normand Godefroid est assassiné en 884 par le comte saxon Eberhard sur les ordres de Charles le Gros. Celui-ci détache alors probablement la Frise de la Lotharingie en 885. Eberhard, fut à son tour tué par Waldger, fils de Gerulf (898) ; Arnulf de Carinthie lui donna pour successeur son frère Meginhard[10].

Au Xe siècle, on ne trouve plus trace de ce duché ; son existence éphémère s'explique par la nécessité où les rois s'étaient vus de protéger des côtes toujours exposées aux attaques des pirates scandinaves[11].

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Les pays frisons font en principe partie du Saint-Empire romain germanique, établi au Xe siècle par l'empereur Otton I.

Les XIe et XIIe siècles sont marqués par de nombreuses inondation, à l'origine de la formation du Zuiderzee.

Du XIIe au XVe siècle, la région connaît une période caractérisée, contrairement au reste de l'Europe occidentale, par l'absence de domination seigneuriale : c'est la période de la « liberté frisonne ».

L'intégration au Saint-Empire et aux Pays-Bas des Habsbourg (1457-1581)[modifier | modifier le code]

En 1457, la région se soumet au Saint-Empire romain germanique.[pas clair]

En 1498, l'empereur Maximilien Ier désigne le duc de Saxe Albert III l'Intrépide, comme gouverneur perpétuel de la Frise. Mécontents de cette décision, les Frisons se révoltent contre le successeur de ce dernier, s'alliant avec le duc de Gueldre Charles d'Egmont.

Cette période troublée est marquée par l'épisode de la Compagnie noire d'Arum, épisode au terme duquel le duc de Gueldre cède en 1523 la Frise à l'empereur Charles Quint, qui en tant que duc de Bourgogne[12], souverain des Pays-Bas des Habsbourg, intègre la région de Leeuwaarden comme une des provinces néerlandaises.

En 1579, à un moment crucial du soulèvement des Pays-Bas contre Philippe II, successeur de Charles Quint, la Frise entre dans l'union d'Utrecht, qui regroupe les villes et provinces soulevées, et devient ensuite une des sept provinces de la république des Provinces-Unies, nouvel État qui apparaît en 1581, lorsque les États généraux de l'union d'Utrecht déposent Philippe II comme souverain des Pays-Bas (acte de La Haye)[13].

La Frise à l'époque moderne (1581-ca 1800)[modifier | modifier le code]

La période des révolutions (1795-1830)[modifier | modifier le code]

La Frise est un ancien département français de l'Empire français de Napoléon, correspondant à peu près à l'actuelle province néerlandaise de Frise.

Devise[modifier | modifier le code]

La Frise adopte en 1254 sur sa monnaie la devise Mieux vaut la liberté que l'or pour signifier son refus de se soumettre à l'Empire et son dédain des largesses de l'empereur Guillaume de Hollande par lesquelles celui-ci tenta de la conquérir[14] avant de lui déclarer la guerre[15].

Lien interne[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. En frison occidental Fryslân, en frison septentrional Fraschlönj, en frison oriental Fräislound, en bas saxon de Frise orientale Freesland, en danois Frisland, en allemand et en néerlandais Friesland
  2. a et b Léon Vanderkindere, La Formation territoriale des principautés belges au Moyen Âge, tome I, éditions Culture et Civilisation, Bruxelles, 1981, p. 14, n. 1.
  3. Léon Vanderkindere, La Formation territoriale des principautés belges au Moyen Âge, vol. II, Bruxelles, H. Lamertin, (réimpr. 1981), 88 p. (lire en ligne), p. 277-278
  4. Léon Vanderkindere, La Formation territoriale des principautés belges au Moyen Âge, vol. II, Bruxelles, H. Lamertin, (réimpr. 1981), 88 p. (lire en ligne), p. 275-276
  5. a et b Léon Vanderkindere, op. cit., p. 276.
  6. a b et c Léon Vanderkindere, op. cit., p. 278.
  7. Léon Vanderkindere, op. cit., p. 9 et 276.
  8. Léon Vanderkindere, op. cit., p. 275.
  9. Léon Vanderkindere, op. cit., p. 276-277.
  10. Léon Vanderkindere, op. cit., p. 9 et 278-279.
  11. Léon Vanderkindere, op. cit., p. 279.
  12. En titre, le duché ayant été repris par la France en 1482. Charles Quint, héritier des ducs de Bourgogne, est duc de Brabant, comte de Flandre, etc. Il est par ailleurs roi d'Espagne en tant qu'héritier des Rois catholiques ; chef de la maison de Habsbourg en tant qu'héritier de Maximilien et il est élu empereur en 1520 sous le nom de Charles V (Charles Quint).
  13. Mais ce n'est qu'en 1648 que le successeur de Philippe II reconnaît la république des Provinces-Unies, par le traité de Münster.
  14. P. Brugière de Barante & L. P. Gachard, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois 1364-1477, vol. I, p. 155, Wahlen & cie., Bruxelles, 1838.
  15. J. A. C. Buchon, Les Chroniques de Sire Jean Froissart, P; 207, A. Desrez, Paris, 1835.

Liens externes[modifier | modifier le code]