Fred Funcken — Wikipédia

Fred Funcken
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 91 ans)
BruxellesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Conjoint
Autres informations
A travaillé pour
Mouvement
Partenaire
Genre artistique
Distinction
Œuvres principales

Fred Funcken, né le à Verviers (province de Liège) et mort le à Bruxelles, est un auteur de bande dessinée réaliste, uniformologue et illustrateur belge.

Il collabore dans les années 1950 au journal Spirou puis à Tintin. Il puise son inspiration dans l'histoire et crée de nombreuses séries d'aventures dans un style réaliste. Il travaille toujours en collaboration étroite avec son épouse Liliane Funcken, également dessinatrice et scénariste, avec laquelle il forme un couple indissociable. Dans les années 1960, ils entreprennent tous deux la publication d'une série d'ouvrages consacrés à l'uniformologie.

Il est inhumé dans le nouveau cimetière de Berchem-Sainte-Agathe.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Fred Funcken naît le à Verviers[1]. Il fait preuve d’un talent inné pour le dessin dès l’école maternelle[1]. Il caresse le rêve de devenir musicien. Il entre au Conservatoire et en sort avec un second prix de violoncelle[1]. À l'âge de 13 ans, il réalise une série de chromos pour une marque de chocolat belge[2].

Les débuts[modifier | modifier le code]

Fred Funcken publie son premier dessin commercial dans un journal local[3]. Il signe sa première publication dans Spirou en 1940 en illustrant le roman Crime de Bolle Winter de Dupin. La même année, il illustre la rubrique Le Fureteur vous dira écrite par Jean Doisy à six reprises ainsi que l'illustration de deux nouvelles[4]. En 1941, les contingences de la guerre le poussent à dessiner afin de gagner sa vie[1]. Il rejoint le studio de Guy Depierre dans l'année suivante et dessine sa première bande dessinée[3]. Il publie dans Aventures illustrées (futur Bimbo), où il travaille jusqu’en , époque de son enrôlement forcé au S.T.O.[1]. Il revient en Belgique en 1944 et reprend Tommy Tuller[3]. Il publie également dans Jeep (Gogo Laroulette) et Blondine (Les Aventures héroïques de Geneviève). Sa bande dessinée Le Cimetière des Baleines est publiée par Campéador en 1947[3]. Il est également engagé par la filiale belge de Havas comme mannequin et publiciste et réalise des adaptations humoristiques des histoires de Croc Blanc de Jack London et La Guerre du Feu de J.-H. Rosny aîné pour L'Explorateur[3], édité par le Baron Louis Empain. Il est lésé financièrement par son gérant, mésaventure qui lui permet néanmoins de rencontrer Maurice Tillieux. En 1947, il est convoqué par Georges Troisfontaines à la suite de l'envoi d'une planche mais essuie de vertes critiques de Jijé, ce qui l'anéantit. De 1947 à 1954, il est régulièrement présent dans Héroïc-Albums[5]. Il collabore également avec Marcel Moniquet et Fernand Cheneval sur Akkor, Roi de la Planète et Robin Moderne[3]. Pour ses premiers travaux, il utilise une grande variété de pseudonymes à consonance américaine Fred Gu, Fred Dye, Dick John's, Ranch, Mac Bones, Léo Lyon et Hector Hugo[3].

Dégoûté de la bande dessinée, il travaille à l’Innovation, célèbre grand magasin belge, il y rencontre Liliane qui exerce la fonction de directrice des ventes[1]. C’est à elle qu'il doit d’avoir repris la bande dessinée[1]. En 1952, elle le traîne littéralement à la World PressJean-Michel Charlier, connaissant parfaitement l’indigne traitement qu'il a subi, lui donne aussitôt une série d'Oncle Paul à réaliser[1]. Ses productions lui permettent d'attirer l’attention d’Hergé, qui le fait mettre sous contrat chez Tintin[1].

Journal Tintin[modifier | modifier le code]

En 1952, il fait son entrée dans Tintin[6] avec l'illustration de nouvelles et dans un genre humoristique Luc et Laplume, il faudra attendre 1953 pour qu'il illustre de courts récits historiques dans un style réaliste.

Funcken revient à Spirou en 1953 en dessinant Les Belles Histoires de l'Oncle Paul[4] sur des scénarios d'Octave Joly. C’est le début d’un âge d’or pour Liliane et Fred Funcken, où le couple va pouvoir mettre leur passion commune de l’Histoire au service du journal Tintin[1]. Pendant que Liliane scénarise de Belles Histoires de l’Oncle Paul pour la World Press, Fred réalise de courtes Histoires authentiques pour le Journal de Tintin[1]. Jacques Martin, l’auteur de la série Alix, dira que le journal Tintin devait être rebaptisé en journal des Funcken. Chaque fois qu’il y a un trou à boucher, qu’un dessinateur tombe malade, on fait appel à eux sous prétexte invoqué par l’éditeur qu'ils sont deux[1]. Ils assument ainsi le service dépannage du journal, ce qui les met, à chaque fois, en retard sur leurs propres réalisations[1]. Parmi les « dépannages » les plus célèbres, on compte la participation de Liliane et Fred Funcken dans la séquence historique du Piège diabolique de Blake et Mortimer d’Edgar P. Jacobs (1960)[1]. En 1953, les aventures médiévales du Chevalier blanc vont bouleverser leur destin[1]. Fred, tenu au lit par une grippe, ne peut terminer l’encrage d’une planche et, bien que n’ayant jamais dessiné, Liliane s’y attelle avec un excellent résultat[1]. Ils décident, dès lors, de travailler ensemble et deviennent ainsi le premier vrai couple d’auteurs de la bande dessinée franco-belge[1]. Outre le mythique Chevalier Blanc, série fort bien documentée[7] (1953-1994), ils sont les auteurs d’autres séries à succès publiées dans le journal Tintin , telles que Harald le Viking (1956-1967), Jack Diamond (1959-1960), Lieutenant Burton[8] (1962-1967), Capitan (1963-1971) , Doc Silver (1967-1969), La Croisade des Saint-Preux (1985), et publiées en albums au Lombard[1]. Les Funcken se sont emparés avec une déconcertante facilité de tous les genres historiques, qu'il s'agisse du western, du médiéval, de l'époque viking ou du récit de cape et d’épée[1].

Chez Casterman[modifier | modifier le code]

À la suite de quoi, le couple s’éloigne pendant douze années du monde de la bande dessinée pour celui de l’illustration en uniformologie, avant d’y revenir en 1983 avec La Croix et le croissant[9]. « On devait faire seulement deux albums qui retraçaient l’histoire des uniformes et armes de Égypte ancienne à nos jours. Mais à la suite du succès, on nous a demandé d’enchaîner. Avec les éditions anglaises et allemandes, nous avons dépassé les deux millions d’exemplaires vendus. Nous avons donc réalisé 17 albums de 74 pages des Uniformes et Armes en 17 ans. Sachant que nous prenions un an pour écrire les textes et les illustrer, il nous est devenu difficile de continuer en parallèle la BD et toutes nos séries… »[1]. Puis, en 1984[10], ils reprennent Le Chevalier blanc en publiant dans Tintin jusqu'en 1987, des récits réunis en deux albums sur des scénarios de Didier Convard (Hélyode, 1994). En 1993 et 1994, ils réalisent pour La Dernière Heure deux bandes dessinées historiques sur Napoléon, La Chute de l'Aigle[11], sur la bataille de Waterloo et Le Sultan de feu[3]. Les deux albums seront réunis dans une intégrale augmentée de 15 récits au Lombard en 2015.

Patrick Gaumer et Claude Moliterni décrivent Fred Funcken comme un auteur prolifique au graphisme précis et rigoureux dont les séries figurent parmi les principaux classiques de la bande dessinée franco-belge[12].

Décès[modifier | modifier le code]

Fred Funcken meurt le à Bruxelles[13], à l'âge de 91 ans, il était l’aîné des auteurs belges du neuvième art[14]. Il est enterré au nouveau cimetière de Berchem-Sainte-Agathe.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Bandes dessinées[modifier | modifier le code]

Séries[modifier | modifier le code]

Série Napoléon[modifier | modifier le code]
Série Les Meilleurs Récits de…[modifier | modifier le code]

One shots[modifier | modifier le code]

Collectifs[modifier | modifier le code]

  • INT2 La B.D. chante Brel - Ces gens-là + J'arrive, Brain Factory, septembre 1988
    Scénario : collectif - Dessin : collectif dont Liliane et Fred Funcken - Couleurs : quadrichromie - (ISBN 1-870858-06-9),
    Contribution : Les Singes (4 planches).

Textes illustrés[modifier | modifier le code]

  1. 1958 : Des Égyptiens à Diogène, album de 165 chromos offert par le timbre Tintin
  2. 1960 : De la naissance de Rome à Alexandre Sévère, album de 165 chromos offert par le timbre Tintin
  3. s.d. : Le Haut Moyen Âge (476 à 1453), album de 165 chromos offert par le timbre Tintin
  • collectif dont Funcken, L'Espace, Le Lombard coll. « Chromos Timbre Tintin », [24]

Dessins sans texte[modifier | modifier le code]

Uniformologie[modifier | modifier le code]

Série Le Costume et les armes

  • Le Costume et les armes des soldats de tous les temps
    • Tome 1 : des pharaons à Louis XV
    • Tome 2 : de Frédéric II à nos jours
  • L'Uniforme et les armes des soldats du premier Empire
    • Tome 1 : des régiments de ligne français aux troupes britanniques, prussiennes et espagnoles
    • Tome 2 : de la garde impériale aux troupes alliées, suédoises, autrichiennes et russes
  • L'Uniforme et les armes des soldats de la guerre 1914-1918
    • Tome 1 : Infanterie-blindés-aviation
    • Tome 2 : Cavalerie-artillerie-génie-marine
  • L'Uniforme et les Armes des soldats de la guerre 1939-1945
    • Tome 1 : France, Allemagne, Autriche, U.R.S.S., Tchécoslovaquie, Pologne, Belgique, 1933-1941 Infanterie-Cavalerie-blindés-Aviation
    • Tome 2 : Grande-Bretagne, Allemagne, France, Italie, Finlande, Norvège, Croatie, Slovaquie Bohème-Moravie, légions russes, 1939-1943. Infanterie - Cavalerie - Blindés - Aviation - Marine
    • Tome 3 : États-Unis, Japon, Chine - Évolution des grandes armées 1943-1945. France libre, Milice, volontaires en Grande-Bretagne, Pays-Bas, États balkaniques et danubiens. Parachutistes, commandos, artillerie, engins balistiques, sous-marins.
  • L'Uniforme et les armes des soldats de la guerre en dentelle
    • Tome 1 : France: maison du Roi et infanterie sous Louis XV et Louis XVI, Grande-Bretagne et Prusse: infanterie (1700 à 1800).
    • Tome 2 : 1700-1800 - France, Grande-Bretagne et Prusse: Cavalerie et artillerie. Autres pays : Infanterie, cavalerie, artillerie
  • Le Costume, l'armure et les armes au temps de la chevalerie
    • Tome 1 : du huitième au quinzième siècle
    • Tome 2 : Le Siècle de la renaissance
  • L'Uniforme et les armes des soldats des États-Unis : Les guerres d'indépendance, de sécession, du Mexique, L'épopée du Far west.
    • Tome 1 : L'Infanterie et la marine
    • Tome 2 : La Cavalerie et l'artillerie
  • L'Uniforme et les armes des soldats du XIXe siècle
    • Tome 1 : 1814-1850 : France, Grande-Bretagne, Allemagne. L'infanterie, la cavalerie, le génie et l'artillerie.
    • Tome 2 : 1850-1900 : France, Grande-Bretagne, Allemagne, Autriche, Russie. L'infanterie, la cavalerie, le génie et l'artillerie
  • Les Soldats de la Révolution française (1988)[3].

Réception[modifier | modifier le code]

Distinction[modifier | modifier le code]

Prix[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s et t Disparition de Fred Funcken, chantre de l’épopée historique.
  2. Dictionnaire mondial de la bande dessinée 1998, p. 320.
  3. a b c d e f g h i j et k (en) Bas Schuddeboom, « Fred & Liliane Funcken (5 October 1921 - 16 May 2013 & 17 July 1927 - 26 September 2015, Belgium) », sur Lambiek, (consulté le ).
  4. a et b « Funcken Fred (Kendy) dans Spirou », sur bdoubliees.com (consulté le ).
  5. « Funcken Fred (De Falais Guy, John’s Dick, Lyon Léo, Parisot François) dans Héroïc Albums », sur bdoubliees.com (consulté le ).
  6. « Funcken Liliane et Fred », sur bdoubliees.com (consulté le ).
  7. Dictionnaire de la bande dessinée, p. 111.
  8. Gilles Ratier, « Les Funcken : les héraults du journal Tintin », BDzoom,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. Un demi-siècle d’aventures t. 2 : 1970 - 1996, p. 110.
  10. Bernard Coulange, « Chevalier Blanc dans Tintin », sur bdoubliees.com (consulté le ).
  11. Didier Hermans, « La Bataille de Waterloo en BD », Le Soir,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  12. Dictionnaire mondial de la bande dessinée 1998, p. 321.
  13. Daniel Couvreur, « Fred Funcken, le Chevalier blanc de la BD belge, est décédé », Le Soir,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  14. Francis Matthys, « Décès de Fred Funcken », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  15. Nicolas Anspach, « Fred et Liliane Funcken ("Le Chevalier blanc") : Nous étions le service dépannage du Journal de Tintin », ActuaBD, (consulté le ).
  16. BDM 2021-2022, p. 781.
  17. BDM 2021-2022, p. 253.
  18. BDM 2021-2022, p. 532.
  19. BDM 2021-2022, p. 438
  20. BDM 2021-2022, p. 671.
  21. BDM 2021-2022, p. 1114
  22. BDM 2021-2022, p. 529.
  23. Bernard Coulange, « Histoire du monde dans Tintin », sur bdoubliees.com (consulté le ).
  24. « Album très rare 1964 par le timbre Tintin "L'Espace" », sur Drouot (consulté le ).
  25. Bernard Coulange, « Plus grande histoire du monde dans Tintin », sur bdoubliees.com (consulté le ).
  26. Un demi-siècle d’aventures t. 2 : 1970 - 1996, p. 166.
  27. « Lauréats de la C.B.E.B.D. », sur meletout.net/expertbd, Chambre belge des experts en bande dessinée (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Livres[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Périodiques[modifier | modifier le code]

  • « Reward : Liliane et Fred Funcken », Tintin, Le Lombard, no 12,‎ .
  • Pour une bibliographie complète, se reporter aux ouvrages "Liliane et Fred Funcken : un essai de bibliographie" tome 1 et 2 parus dans Détective Story 9 (1998) et 18 (2001)
  • « Les grands illustrateurs », Rêve-en-Bulles, A.D.A.C.B.D., no 5,‎
  • Louis Cance, « Invités L. & F. Funcken », Hop !, AEMEGBD, no 80,‎ .
  • Louis Cance, « Bibliographie Funcken 2e partie », Hop !, AEMEGBD, no 82,‎ .
  • « Les Funcken - Série culte », dBD, no 45,‎ , p. 84
  • Patrick Weber, « Phylacthèrothèque - Les Funcken », dBD, no 68,‎
  • Louis Cance, « Remember Fred Funcken », Hop !, AEMEGBD, no 138,‎ , p. 59.
  • Henri Filippini, « Adieu Fred Funcken », dBD, no 75,‎ .

Articles[modifier | modifier le code]

  • Francis Matthys, « Redécouvrir «Le Chevalier blanc» des Funcken », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Charles-Louis Detournay, « Disparition de Fred Funcken, chantre de l’épopée historique », ActuaBD,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  • Jean-Laurent Truc, « Le retour du Chevalier Blanc en intégrale », ligne claire,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]