Francis Dhanis — Wikipédia

Francis Dhanis
Francis Dhanis
Francis Dhanis en uniforme de gala.

Nom de naissance Francis Ernest Joseph Marie Dhanis
Naissance
Londres (Royaume-Uni)
Décès (à 47 ans)
Bruxelles (Belgique)
Allégeance Drapeau de la Belgique Belgique
Drapeau de l'État indépendant du Congo État indépendant du Congo
Arme Génie militaire
Grade Capitaine-commandant
Années de service 1884 – 1900
Conflits Campagnes de l'État indépendant du Congo contre les Arabo-Swahilis
Révolte des Batetela
Faits d'armes Bataille de Nyangwe
Bataille de Kasongo
Autres fonctions Vice-gouverneur de l'État indépendant du Congo

Le baron Francis Dhanis, né le à Londres et mort le à Bruxelles, est un officier belge et vice-gouverneur général du Congo. Il est l'une des grandes figures de la campagne menée par le roi Léopold II contre les esclavagistes en Afrique centrale.

Biographie[modifier | modifier le code]

Francis Ernest Joseph Marie Dhanis, né le 11 mars 1862 à Londres, est le fils de Joseph Dhanis, consul de Belgique à l'étranger, et de Brigitte Maher, de nationalité irlandaise. Il est le petit-fils d'Antoine Dhanis van Cannart, membre du Congrès national.

Il fait ses études primaires en Écosse puis à Saint-Nicolas dans le pays de Waes en Flandre orientale. Dès son adolescence, il se passionne pour les récits des explorateurs sur le continent africain[1].

À 18 ans, Il s'engage comme simple soldat dans un régiment du génie de l'armée belge en 1880. Il entre à l'École royale militaire en 1882 et est nommé en 1884 sous-lieutenant au 8e régiment de Ligne[2]. Lorsque le roi Léopold II de Belgique fait appel à des volontaires pour ses expéditions en Afrique centrale, c'est tout naturellement que Dhanis pose sa candidature.

Il fait partie de la première expédition en Afrique en 1884-1885 sous le drapeau de l'Association internationale africaine. Dès 1886, il participe à sa seconde expédition comme adjoint du lieutenant Camille Coquilhat. Dhanis est chargé d'étudier la région de Bangala à proximité du fleuve Congo. Il y fonde des postes et les fortifie pour les protéger des razzias arabes de bétail et d'esclaves. En janvier 1889, il crée le camp retranché de Basoko. Il remet ensuite le commandement du poste au lieutenant Pierre Ponthier et rentre en Europe en [2].

Il repart pour le Congo en en qualité de commissaire de district de l'État indépendant du Congo. Il doit continuer l'exploration du Kwango et traiter avec les chefs locaux. Ses tractations sont un succès et il traverse l'ouest du Congo dans toutes les directions, créant au passage de nouveaux postes qui pérenniseront la présence belge. Pour finir, il prend le commandement du poste de Lualaba, du camp retranché de Sankuru et de l'expédition au Katanga[2].

Débutent alors les campagnes de l'État indépendant du Congo contre les Arabo-Swahilis de 1892 à 1894. Ayant rallié des chefs indigènes à la cause belge, il bat le et le les forces de Ngongo Luteta allié du chef arabe arabe Sefu bin Hamid . Du 9 au , ont lieu de nouveaux combats qui se soldent par la capitulation de Ngongo Luteta qui deviendra alors un allié fidèle de l'État indépendant du Congo.

Le chef arabe Sefu bin Hamid, installé dans l'est du Congo, exige alors de Dhanis une renégociation des frontières de ses territoires et ordonne à Dhanis de lui livrer son ancien allié Ngongo Luteta. Dhanis refuse les conditions ce que Bin Hamid considère comme un acte de guerre[3]. Sefu traverse alors la rivière Lomami avec 500 officiers zanzibaris et environ 10 000 Congolais. Il y installe deux forts où Dhanis l'attaque avec un canon Krupp et l'aide de contingents indigènes ralliés[4]. Des combats ont lieu à Chige entre les forces belges commandées par Oscar Michaux et de Prees et celles de Sefu et à Dungu le qui aboutissent à la destruction du camp arabe le . Sefu est en fuite. La localité de Nyangwe tombe aux mains des Belges le et Kasongo le . Un autre chef, Rumaliza, veut alors en découdre avec les forces de l'État indépendant du Congo mais il est défait par Dhanis et un contingent mené par le lieutenant Lothaire. Ayant accompli sa mission, Dhanis retourne en Belgique en [2]. Accompagné du fils de Ngongo Luteta et de deux chefs arabes prisonniers, il reçoit un accueil triomphal à Anvers et le roi Léopold II le fait baron.

Francis Dhanis vainqueur des arabes, gravure de Alexis-Marie Gochet en 1896.

Le , il repart pour l'État indépendant du Congo avec le titre d'inspecteur d'État. Il est chargé d'opérer dans la province orientale couverte d'une épaisse forêt équatoriale au-delà des Stanley Falls. Il trouve la région en pleine révolte des Batetela. Mal ravitaillées, écrasées par la chaleur tropicale et noyées sous les pluies diluviennes, ses troupes indigènes se révoltent elles-mêmes et son frère meurt dans la forêt alors qu'il tombe inopinément sur un parti de Batetela révoltés. Dhanis perd une bataille à Ekwanga et est contraint de retraiter. Le commandant Henry vient à son secours à Ayakubi. Le , il est toutefois promu vice-gouverneur-général par le roi Léopold II. De nouveaux combats ont lieu à Lindi, Boko, Piani Kikunda et Kaboge. En 1900, après 43 mois de combats, les forces de l'État indépendant du Congo l'emportent définitivement.

Le , Dhanis, fatigué par la campagne et les fièvres, rend son commandement de la province orientale au commandant Justin Malfeyt et quitte le Congo.

En Belgique, il fonde une famille en épousant le à Hogne la baronne Estelle de Bonhomme qui lui donne trois enfants. Il est repris pour la forme dans les cadres de l'armée belge comme capitaine-commandant au régiment des Grenadiers. Il reçoit en réalité d'autres fonctions : attaché à l'Institut géographique national, délégué au Conseil d'administration de la Compagnie des chemins de fer du Congo supérieur aux Grands-Lacs et conseiller technique de l'Anglo-Belgian India Rubber Company (ABIR). C'est pour le compte de cette dernière société qu'il fait un dernier voyage d'inspection dans l'État indépendant du Congo en . En , miné par les fièvres africaines, il quitte l'armée[1].

Il décède le à Bruxelles d'une septicémie. Ses funérailles sont célébrées en la basilique du Sacré-Cœur de Bruxelles en présence du prince Albert et il est inhumé au cimetière de Saint-Josse-ten-Noode.

Hommages et distinctions[modifier | modifier le code]

En 1894, Francis Dhanis est fait baron par le roi Léopold II en récompense de ses victoires dans l'est du Congo. En 1913, un monument au baron Dhanis, œuvre de Frans Joris, est érigé à Anvers. Un boulevard à Anvers porte son nom ainsi qu'une rue à Etterbeek et à Saint-Nicolas.

En son honneur, le chantier naval anversois de Cockerill Yards construit un bateau à vapeur dénommé Baron Dhanis. Ce navire marchand long de 55 m a été mis à l'eau dans le lac Tanganyika pour le compte de la marine belge.

Il a reçu les distinctions suivantes :

Galerie de photos[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Marie Louise Comeliau, Biographie Coloniale Belge, Bruxelles, Institut royal colonial belge, (lire en ligne), p. 311-326
  2. a b c et d « Mort du baron Dhanis », Le Journal de Bruxelles,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  3. Coosemans M., Biographie Coloniale Belge, vol. II, Inst. Roy. Colon. Belge, , 843 p. (lire en ligne), « Sefu »
  4. Cyclopedia 1894, p. 190.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]