Francesco Melzi d'Eril — Wikipédia

Francesco Melzi d'Eril
Illustration.
Francesco Melzi d'Eril, Andrea Appiani.
Fonctions
Vice-président de la République italienne

(3 ans, 1 mois et 19 jours
Président Napoléon Ier
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Milan (duché de Milan)
Date de décès (à 62 ans)
Lieu de décès Milan (royaume de Lombardie-Vénétie)

Francesco Melzi d'Eril, né le à Milan et mort le dans la même ville, 9e comte de Magenta, duc de Lodi, est un homme politique italien. Il est vice-président de la République italienne de 1802, jusqu'à sa transformation en royaume d'Italie en 1805, qui est l'œuvre de Napoléon Ier.

Biographie[modifier | modifier le code]

Les origines et les études[modifier | modifier le code]

Francesco Melzi d'Eril est le fils de Gaspare et de Marianna Teresa d'Eril, il naît dans une famille nombreuse de l'aristocratie milanaise, la famille des Melzi d'Eril (it) avait donné naissance à Francesco Melzi, héritier de Léonard de Vinci et son plus fidèle collaborateur. La sœur de Francesco, Paola (1751-1804), avait épousé Juan Felipe Rebolledo de Palafox (1721-1799), marquis de Lazán, avec qui elle eut trois fils, dont José de Palafox y Melzi[1].

Au cours de cette période, la situation financière de la famille est précaire. Ceci en raison du comportement du grand-père paternel Francesco Saverio Melzi qui, pendant la guerre de Succession d'Autriche, s'était rangé dans le camp des Espagnols, et dont les conséquences furent graves lorsque l'impératrice Marie-Thérèse reconquit ses domaines milanais. Pour preuve de la situation désastreuse, Francesco Melzi naît dans la maison de son oncle, parce que la leur est confisquée par des créditeurs.

C'est toujours grâce à son oncle qu'il peut faire des études chez les jésuites, d'abord au collège des nobles à Brera, puis à l'école palatine où il fait la connaissance du scientifique Roger Joseph Boscovich avec qui il noue une profonde amitié. En 1773 l'empereur Joseph II, dans le cadre de sa politique des Lumières, retire aux écoles religieuses la possibilité de délivrer des diplômes et c'est probablement pour cette raison que Francesco Melzi n'obtint jamais son titre.

Les premières expériences politiques[modifier | modifier le code]

Mu par la passion du jeu, Melzi est en contact avec les personnages les plus importants du siècle de Lumières milanais et du monde des lettres (Pietro Verri, Cesare Beccaria, Giuseppe Parini et Ippolito Pindemonte) qu'il rencontre dans les salons de jeux renommés de Milan.

C'est à cette époque qu'il fait une série de voyages en Europe où il peut s'initier aux différentes politiques appliquées par les souverains absolutistes de l'époque des Lumières ainsi qu'expérimenter le parlementarisme anglais.

Il se rapproche des positions libérales qui lui feront juger les premières années de la Révolution française avec sympathie. Il ne partage pas l'évolution vers la politique de radicalisation de la révolution et en particulier la politique antireligieuse.

La présence de Napoléon en Italie[modifier | modifier le code]

Melzi accueille avec faveur l'arrivée à Milan de Napoléon Bonaparte et après avoir été membre du comité des finances, lors de la naissance de la République cisalpine il en devient rapidement le principal membre politique. Cependant, quand d'un côté les secteurs les plus radicaux prennent l'avantage et que, de l'autre, il se rend compte que Bonaparte ne souhaite pas répondre aux aspirations unitaires des Italiens, il se retire de la vie politique et quitte l'Italie.

Cela dure peu de temps : après les déconvenues françaises de 1799 face aux armées austro-russes et la revanche française avec le triomphe de Marengo en 1800, Melzi est envoyé en France pour discuter du nouvel équilibre politique à donner à l'Italie. Lors de la création de la République italienne dont Napoléon Bonaparte est élu président, il est nommé vice-président.

La contribution de Melzi est importante au cours des trois ans de l'existence de la République, particulièrement en faveur de son autonomie. On peut lui attribuer la modernisation de l'administration avec l'ouverture des charges publiques à tous les citoyens quel que soit le rang social. Le concordat de 1803 est le début d'une série d'importantes mesures publiques.

En 1805, Napoléon devenu empereur des Français transforme la République en royaume d'Italie, se fait couronner roi d'Italie et confie la charge de vice-roi à Eugène de Beauharnais.

Napoléon, que Melzi a toujours refusé d'encenser, le fait duc de Lodi et lui confie la charge honorifique de grand chancelier du royaume qu'il conserve jusqu'en 1814. Melzi se bat jusqu'à la fin de sa vie pour une véritable autonomie de son pays.

Le retour des Autrichiens[modifier | modifier le code]

Le destin ne lui épargne pas d'assister au retour de Milan sous l'autorité autrichienne en 1815. Il limite ses contacts avec le gouvernement autrichien à de courtois rapports épisodiques et il refuse en de recevoir à Bellagio le maréchal autrichien Sommariva (de).

Il meurt le à l'âge de 63 ans dans son palais de Milan. Les journaux ne rapportent pas la nouvelle de sa mort pour éviter des démonstrations anti-autrichienne alors que l'Empereur François Ier est en ville. Ses funérailles, fastueuses, se déroulent le 28 mars. Son cercueil est enseveli dans sa villa de Bellagio, sur le lac de Côme.

Le 16 janvier, ses archives sont mises sous séquestre par la police du gouvernement de Milan du comte Francesco Saurau (it), puis emmenées à Vienne le 22 janvier. Elles ne seront rendues incomplètes qu'après la fin de la Première Guerre mondiale.

Titres et décorations[modifier | modifier le code]

Armoiries[modifier | modifier le code]

Figure Blasonnement
Armes des Melzi, comtes de Magenta

Tranché d'or sur gueules, l'or chargé d'une aigle de sable, couronnée du champ.[3],[4]

Armes du Duc de Lodi et « du Royaume » (décret du et lettres patentes du 1er février 1810)

D'argent, à une couronne de feuillage de sinople, liée en bas de deux rubans de gueules, au chef de gueules, semé d'étoiles d'argent.[3],[5]

On trouve aussi
D'argent à une couronne de feuilles de chêne, alternées d'or et de sinople, glandées d'azur et liées de gueules ; au chef des ducs de l'Empire.[4],[6],[7]
  • Manteau de sinople, doublé de vair, sommé d'une toque de sable, retroussée d'hermine, panachée de sept plumes d'autruche d'argent[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. roglo.eu.
  2. a et b Testu, Almanach impérial pour l'année 1810 : présenté à S.M. l'Empereur et Roi par Testu, Paris, Testu, (lire en ligne).
  3. a b et c Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : contenant la description des armoiries des familles nobles et patriciennes de l'Europe : précédé d'un dictionnaire des termes du blason, G.B. van Goor, , 1171 p. (lire en ligne), et ses Compléments sur www.euraldic.com.
  4. a et b Albert Révérend, Armorial du Premier Empire : titres, majorats et armoiries concédés par Napoléon Ier, vol. 3, Paris, (4 vol. in 2) Au bureau de L'Annuaire de la noblesse, (lire en ligne).
  5. skydrive.live.com.
  6. Armorial du Souvenir.
  7. a et b (it) Giacomo Carlo Bascapè et Marcello Del Piazzo, Insegne e simboli : Araldica pubblica e privata, medievale e moderna, vol. 11, Rome, Ministero per i beni culturali e ambientali, Ufficio centrale per i beni archivistici, , 1064 p. (ISBN 978-88-7125-159-2, lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (it) Nino del Bianco, Francesco Melzi D'Eril. La grande occasione perduta, Milano, Il Corbaccio, 2002 (Collana storica).
  • (it) Francesco Melzi d'Eril, Francesco Melzi d'Eril, 1753-1816: milanese scomodo e grande uomo di Stato: visto da un lontano pronipote, Firenze, Alinea, 2000 (Storia; 4).

Liens externes[modifier | modifier le code]