France (album) — Wikipédia

France

Album de France Gall
Sortie
Enregistré 1995
Drapeau des États-Unis États-Unis
Los Angeles
Minneapolis
Drapeau de la France France
Suresnes (Hauts-de-Seine)
Durée 1 h 04 min 22 s
Genre Chanson française
R&B
Rock
Producteur Bruck Dawit
Kirk Johnson
Marcus Miller
Ricky Peterson
Michael Railton
Stocker
Label WEA
Critique

Albums de France Gall

France est le dernier album studio de France Gall sorti en 1996. Il s'est vendu à plus de 300 000 exemplaires en France.

« La musique de Michel ?… Je la trouve belle. Ses mots me parlent et je la ressens comme si elle venait de moi. J'allais pas la lâcher comme ça. »

— France Gall, en frontispice de l'album (en exergue de la chanson Plus haut.)

Il s'agit d'un album de reprises de compositions de Michel Berger pour lesquelles France Gall a choisi des sonorités principalement R&B et funky avec la complicité d'anciens musiciens de Prince comme Michael Bland (en) (batterie) et Sonny Thompson alias « Sonny T. » (en) (basse). La chanteuse revisite dans ce disque, dont certains titres ont été enregistrés aux Paisley Park Studios, quelques-uns de ses plus grands succès (Ella, elle l'a, Évidemment, Résiste, Débranche…), des chansons de Michel Berger et notamment des titres moins connus du grand public (À quoi il sert, Que l'amour est bizarre, Lumière du jour…) ainsi que Message personnel initialement interprété par Françoise Hardy. À signaler que la chanson Si maman si figure uniquement sur les versions canadienne et sud-coréenne de l'album.

Liste des titres[modifier | modifier le code]

Toutes les chansons sont écrites et composées par Michel Berger, sauf indication.

No TitreProducteur Durée
1. Plus hautRicky Peterson 4:20
2. À quoi il sert ?Ricky Peterson 3:44
3. Laissez passer les rêvesStocker, Michael Railton 5:13
4. Que l'amour est bizarreRicky Peterson 4:10
5. Débranche !Ricky Peterson 4:45
6. Lumière du jour (dédicace : « À ma lumineuse amie Telsche »[Note 1])Ricky Peterson 5:03
7. RésisteRicky Peterson, Kirk Johnson 4:47
8. La Minute de silenceMarcus Miller 4:27
9. Privée d'amourStocker, Michael Railton 4:38
10. ÉvidemmentRicky Peterson 4:30
11. Ella, elle l'aRicky Peterson, Kirk Johnson 5:10
12. Les Princes des villesKirk Johnson 6:09
13. Message personnel (paroles : Michel Berger et Françoise Hardy[Note 2])Ricky Peterson 3:44
14. La Légende de Jimmy[Note 3] (paroles : Luc Plamondon)Bruck Dawit 3:35

Crédits[modifier | modifier le code]

Musiciens[modifier | modifier le code]

Formation de base[modifier | modifier le code]

Que l'amour est bizarre et Message personnel[modifier | modifier le code]

  • Arrangement des cordes : David Campbell
  • Cordes : Larry Corbert, Berj Garabedian, Scott Haupert, Suzie Katayama, Peter Kent, Sid Page, John Scanlon
  • Guitare solo : James Behringer sur Message personnel

La Minute de silence[modifier | modifier le code]

Privée d'amour, Laissez passer les rêves[modifier | modifier le code]

  • Batterie, programmation : Stocker
  • Claviers : Michael Railton
  • Guitare : Marc Antoine (en)
  • Basse : Doug Rasheed
  • Chœurs additionnels : Bernadette Barlow, Michael Mishaw, Allen Sovory pour Privée d'amour

Résiste[modifier | modifier le code]

  • Trombone : Michael Nelson
  • Trompettes : Steven Strand, David Jensen
  • Saxophones :
    • Alto : Brian Gallagher
    • Baryton : Kathy Jensen

Les Princes des villes[modifier | modifier le code]

  • Chœurs additionnels : Thierry et Renaud Bidjeck, Leila Rami

La Légende de Jimmy[modifier | modifier le code]

Enregistrement[modifier | modifier le code]

Mixage[modifier | modifier le code]

Pochette[modifier | modifier le code]

  • Conception : Peccinotti
  • Photographie : Kate Barry

Réalisation[modifier | modifier le code]

« Je remercie tous ceux qui ont suivi ce projet à mes côtés et plus particulièrement Pauline et Raphaël. »

— France Gall.

Autour de l'album[modifier | modifier le code]

Plus haut, nouvelle version : cette chanson prend une dimension particulière après la disparition de son auteur en 1992. Totalement réorchestrée par la chanteuse, c'est celle qui, selon ses déclarations, justifie ce dernier album studio. Dans son intégrale Évidemment[1], elle écrit : « C'est ma chanson préférée. C'est tellement bizarre d'aimer une chanson plus qu'une autre. Elle me fait quelque chose à chaque fois. […] Il n'y a rien de commun entre la production de cette chanson faite par Michel en 1980 pour mon album Paris, France — que j'adore — et ma production en 1995. C'est la vie qui est passée par là et quand elle est dure, on ne chante pas pareil. J'ai profondément changé et ça s'entend ». France Gall s'étonne de ce texte écrit par son époux et qui résonne comme une prophétie :

Plus haut,
Celui que j'aime vit dans un monde
Plus beau,
Bien au-dessus du niveau des mots,
Dans un univers au repos
Et si je lui dis oui,
Il m'emmène avec lui…

Elle se réfère également à une autre chanson, toujours prophétique selon elle, un titre qu'elle a enregistré en 1973 juste avant sa rencontre décisive avec Berger et dont le texte est d'Yves Dessca et de Jean-Michel Rivat. Ceux-ci ont adapté en français une bossa nova écrite par le poète brésilien Vinícius de Moraes et composée par l'auteur-compositeur-interprète Toquinho dont l'original Maria vai com as outras (Maria va avec les autres) devient en français Plus haut que moi :

Toi qui fais des bonds plus haut que moi,
Toi qui sais chanter, chanter plus haut que moi,
Toi que la raison n'arrête pas,
Toi qui sais rêver, emporte-moi,
Saute les murs gris, emporte-moi
Dans ton horizon, ta vie, emporte-moi,
Toi qui vois là-bas plus loin que moi
Et plus haut que moi…

L'obsédante image du prince venu de là-haut et qui emmène France Gall encore plus haut est mise en scène pour la première fois par Robert Fortune pour son spectacle Tout pour la musique donné au Palais des sports de Paris en 1982. Au milieu de la fameuse chanson Plus haut, un clown blanc surgit du ciel, en équilibre précaire sur un fil, puis descend finalement pour emporter France Gall.

Elle associe cette vision aux conseils que le « producteur Berger » donne à l'aspirante « chanteuse Émilie » dans le conte musical télévisé Émilie ou la Petite Sirène 76 :

Chante-leur les mots pour émouvoir,
Fais-leur connaître ton pouvoir,
Et de l'est jusqu'à l'ouest
Et du nord jusqu'au sud
Suis ta musique où elle va…

Au point qu'elle place cette chanson interprétée par Berger en prologue de son dernier concert public à l’Olympia en 1996. Elle livre sa version personnelle de Plus haut accompagnée par « les musiciens dont elle rêvait »[Note 4]. Auparavant, elle a souhaité que Godard en réalise le clip. Ils se rencontrent et livrent Plus Oh !, mini-film où la chanteuse succombe devant les images récurrentes du héros s'enfuyant avec sa dulcinée dans ses bras vers un paradis blanc, un ailleurs intangible, d'indicibles hauteurs…

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Telsche Boorman, décédée le .
  2. Françoise Hardy, créatrice de la chanson, est d'ailleurs créditée à tort, car elle est seulement l'auteur de l'introduction parlée que Berger lui avait demandé d'écrire. Source : autobiographie de Françoise Hardy, Le Désespoir des singes… et autres bagatelles, p. 155, Éditions Robert Laffont, 2008 (ISBN 9782221111635). Or, dans sa version, France a supprimé l'intro, expliquant que, selon elle, ces paroles très intimes n'appartenaient qu'à Françoise Hardy.
  3. Titre ajouté lors d'un nouveau tirage de l'album (pochette orange) paru le .
  4. Musiciens qui ont notamment collaboré avec des chanteurs comme Bruce Springsteen, Sting ou Prince : David Sancious (claviers), Herman Jackson (claviers), Michael Bland (batterie), Sonny Thompson alias « Sonny T. » (basse).

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Anthologie des années Berger », 2004, Warner Music.

Liens externes[modifier | modifier le code]