François de Joyeuse — Wikipédia

François de Joyeuse
Image illustrative de l’article François de Joyeuse
Le cardinal François de Joyeuse.
Tableau exposé à la mairie de Joyeuse.
Biographie
Naissance
Carcassonne (France)
Ordre religieux Ordre de Saint-Benoît
Décès (à 53 ans)
Collège d'Avignon (France)
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par le
pape Grégoire XIII
Titre cardinalice Cardinal-prêtre de San Silvestro in Capite
Cardinal-prêtre de la Trinité-des-Monts
Cardinal-prêtre de Saint-Pierre-aux-Liens
Cardinal-évêque d'Ostie
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
Archevêque de Rouen
Primat de Normandie
Archevêque de Toulouse
Archevêque de Narbonne
Primat de la Gaule narbonnaise
Autres fonctions
Fonction religieuse
Doyen du collège des cardinaux
Fonction laïque
Duc de Joyeuse

Blason
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

François de Joyeuse, né le à Carcassonne et mort le à Avignon, est un cardinal et homme politique français. C'est un des membres éminents de la maison de Joyeuse.

Famille[modifier | modifier le code]

Né le à Carcassonne d'une famille originaire du Vivarais, François de Joyeuse est le second fils de Guillaume de Joyeuse[1] et de Marie Éléonore de Batarnay[2]. Ses frères Anne et Henri deviendront duc de Joyeuse, Antoine Scipion est chevalier de Malte de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, grand prieur de Toulouse puis duc de Joyeuse[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Début de carrière[modifier | modifier le code]

Étant le cadet, il est destiné à une carrière ecclésiastique. Il suit des études à Toulouse puis au collège de Navarre à Paris. Il poursuit ensuite à l'université d'Orléans et obtient un doctorat in utroque jure (droit canon et civil)[2].

Ordonné diacre de Carcassonne, il devient ensuite conseiller privé du roi Henri III. Il est élu archevêque de Narbonne, dont il obtient une dispense pour son jeune âge, le [2]. Il fonde en août 1583 la confrérie des Pénitents bleus de Saint-Jérôme[3].

Cardinalat[modifier | modifier le code]

Château du cardinal de Joyeuse près d'Avignon.

Grâce à l'influence de son frère aîné Anne, il est créé cardinal lors du consistoire tenu le par Grégoire XIII. Il arrive trop tard pour assister au conclave de 1585 qui élit pape Sixte V. Il reçoit le chapeau rouge et le titre cardinalice San Silvestro in Capite le [2].

François de Joyeuse est nommé « Protecteur des affaires de France en cour de Rome » le [2] : à ce titre, il représente les intérêts des sujets français établis à Rome, mais, également, les intérêts du roi de France auprès du pape Sixte Quint. Le , il échange son titre au profit de SS. Trinita al Monte Pincio[2]. Il devient en 1588 commandeur de l'ordre du Saint-Esprit.

Le , il est transféré au siège de Toulouse[2].

Après la mort de Henri III, le cardinal François de Joyeuse retourne à Toulouse et participe aux actions de la Ligue. Toutefois, dès 1593, après la défaite de son frère Scipion et les hésitations de son frère Henri, il préfère se rallier à Henri IV.

Il ne participe pas aux conclaves de 1590 qui élisent Urbain VII puis Grégoire XIV. Il est présent en 1591 pour élire Innocent IX et en 1592 pour Clément VIII[2].

Le parlement de Toulouse le nomme gouverneur de la ville et des terres alentour avec son frère Henri (capucin Père Ange). Ratifié le , cet acte est confirmé par le duc de Mayenne le [2].

Au service du roi[modifier | modifier le code]

Henri IV, qui a abjuré le protestantisme, est couronné roi à Chartres le . La mort du cardinal Nicolas de Pellevé le fait de François de Joyeuse le prélat principal de l'Église de France. Le , il devient cardinal de S. Pietro in Vincoli. C'est au cours de l'année 1595, avec son secrétaire Arnaud d'Ossat et Jacques Davy du Perron, évêque d'Évreux, qu'ils travaillent pour recevoir l'absolution du roi par Clément VIII, qu'ils obtiennent le . Au début de 1596, il assure sa loyauté au roi et est confirmé comme protecteur de la France à Rome.

En , le roi Henri IV l'envoie à Rome pour négocier l'annulation de son mariage avec Marguerite de Valois. Il y arrive le . Le pape le nomme président de la commission ecclésiastique chargée de l'affaire, avec Oratio Montano, archevêque d'Arles et du nonce en France et évêque de Modène Gasparo Silingardi[4],[2]. Il est de retour en France au cours de l' et le , le pape autorise le roi à se remarier. Le , il reçoit à Marseille la future reine Marie de Médicis[2].

En 1603, il fonde avec le seigneur de Maubec, le collège d'Aubenas (Ardèche) qu'il confie aux Jésuites[5].

Fin de carrière[modifier | modifier le code]

Le cardinal de Joyeuse couronne Marie de Médicis en 1610, par Pierre Paul Rubens.

Il devient cardinal-évêque de Sabina le . Il est transféré à l'archevêché de Rouen le . Il participe aux conclaves de 1605 qui élisent pape Léon XI puis Paul V[2].

En 1607, il sert de médiateur entre le Saint-Siège et la République de Venise[2] aboutissant au retrait de l'interdit que le pape Paul V a jeté sur la Sérénissime.

Légat a latere, il représente le pape Paul V au baptême du successeur du trône, futur Louis XIII le [2]. Le , il couronne Marie de Médicis, à Saint-Denis. Toutefois, après l'assassinat d'Henri IV, le cardinal perd son influence sous la régence de Marie de Médicis. Le , il couronne Louis XIII à Reims, à la place de l'archevêque de Reims qui n'a pas reçu sa consécration[2].

Doyen du collège des cardinaux, il devient cardinal d'Ostia e Velletri le . En 1613, il est touché par une attaque dont il ne ressort pas indemne. Président des États généraux d', l'assemblée du Clergé décide l'application des décrets du concile de Trente[2]. Il obtient la même année la nomination d'un coadjuteur en la personne de François de Harlay[6]. En 1615, il fonde un séminaire de Jésuites à Rouen [7].

En route pour Rome, il meurt en chemin, de dysenterie[2], au collège d'Avignon, le , à l'âge de 53 ans[8]. Il est enterré dans l'église Jésuite de Pontoise (qui se déplacera à Rouen). Son cœur est déposé au collège d'Avignon[2]. François de Joyeuse est aujourd'hui enterré dans une chapelle de l'église Saint-Louis du lycée Corneille de Rouen. Elle contient l'épitaphe :

EMINENTISSIMO CARDINALI FRANCISCO DE JOYEUSE NARBONIS, TOLOSE, NEC NON ROTHOMAGI ARCHIEPISCOP QUI TUM REG(...) HENRICI TERTII ET QUARTI TUM SUMMI PONTIFICIS PAULI QUINT LEGATUS ADMINISTRATIS DOMI FORISQUE REBUS MAXIMIS POSTQUAM ECLESIA ET REGIBUS SUIS PLURIMAM NAVAVISSET OPERAM VIR CLARUS GESTIS HONORIBUS CLARIOR ET VIRTUTIBUS ET DOCTRINA CARDINALIUM DECANUS OBIIT AV(...)NE ANNO M.DC.XV AETATIS LIII CUJUS (...)RPUS PONTISARAM PRIMO DEL(...) INDE SEMINARIO AB IPSO ROTHOMAGI CONDITO ANNO M.(...)CC.LXXIX REDDITUM ACCEPIT HIC TUMULUS IN BENEFICIORUM MEMORIA MAGISTRA (...) RUBIS ANNO M.DCCC.XXVI POSITUS E(...)E PRINCIPE DE CROY CA(...) ROTHOMAGENSI ARCHIEPISCOPO.

Liste de ses bénéfices ecclésiastiques[modifier | modifier le code]

Liste succincte de son patrimoine familial[modifier | modifier le code]

  • Duc de Joyeuse
  • Baron d'Arques, Couiza, Puivert (baronnie vendue en 1610), Chalabre, Laudun, Descours, Rochemaure.
  • Seigneur de Linières, Secourrieu, Lésignan, Lafitte.
  • Par arbitrage, le comté de Batarnay échut en 1602 à Françoise de Batarnay, dame de Montrésor et tante maternelle du cardinal de Joyeuse.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Évêque d'Alet (1530-1557), il quitte l'église après la mort de son frère aîné et se marie en 1660.
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r et s The Cardinals of the Holy Roman Church : Consistory of December 12, 1583 (VII)
  3. Nicolas Le Roux, La faveur du roi, Seyssel, Champ Vallon, , 807 p. (ISBN 2-87673-311-0), p. 597
  4. Jean-Pierre Papon, Jules Frédéric Paul Fauris de Saint-Vincens, Histoire générale de Provence, Chez Moutard, Paris, 1777, p. 320, lire sur Google Livres
  5. Le Sourd, Auguste, « Edouard de Gigord, S. J. Les Jésuites d'Aubenas (1601-1762). Paris, Picard, 1910. », Bibliothèque de l'École des chartes, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 71, no 1,‎ , p. 631–633 (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  6. Jean-Charles Descubes (dir.) (préf. Jean-Charles Descubes), Rouen : Primatiale de Normandie, Strasbourg, La Nuée Bleue, coll. « La grâce d'une cathédrale », , 511 p. (ISBN 978-2-7165-0792-9), p. 429-430.
  7. « Séminaire de Joyeuse », sur rouen-histoire.com (consulté le ).
  8. Henri Albi, Éloge historique des Cardinaux illustres francois et estrangers mis en parallèle. Avec leur pour-traits au naturel, Ant. de Cay, Paris, 1644, lire en ligne

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]