François Tanguy-Prigent — Wikipédia

François Tanguy-Prigent
Illustration.
François Tanguy-Prigent, député SFIO du Finistère, en 1936.
Fonctions
Ministre de l'Agriculture

(3 ans, 1 mois et 18 jours)
Gouvernement De Gaulle I et II
Gouin
Bidault I
Blum III
Ramadier I
Prédécesseur Jean Lefèvre
Successeur Marcel Roclore
Député français

(4 ans, 3 mois et 27 jours)
Élection 25 novembre 1962
Circonscription 4e du Finistère
Législature IIe (Cinquième République)
Groupe politique NI
Prédécesseur Jean Le Duc
Successeur Roger Prat

(13 ans et 29 jours)
Élection 21 octobre 1945
Réélection 10 novembre 1946
17 juin 1951
2 janvier 1956
Circonscription Finistère
Législature Ire Constituante
IIe Constituante
Ire, IIe et IIIe (Quatrième République)
Groupe politique SOC

(5 ans, 11 mois et 30 jours)
Élection 3 mai 1936
Circonscription Finistère
Législature XVIe (Troisième République)
Groupe politique SOC
Conseiller général du Finistère

(5 ans)
Circonscription Canton de Lanmeur

(25 ans)
Circonscription Canton de Lanmeur
Ministre des Anciens Combattants et des Victimes de guerre

(1 an, 4 mois et 12 jours)
Président René Coty
Président du Conseil Guy Mollet
Gouvernement Mollet
Prédécesseur Vincent Badie
Successeur André Dulin
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Jean-du-Doigt
Date de décès (à 60 ans)
Lieu de décès Morlaix
Nationalité Française
Parti politique Section française de l'Internationale ouvrière
Parti socialiste unifié
Profession Agriculteur
Résidence Finistère

Tanguy François Marie Prigent[1], dit Tanguy-Prigent, est un homme politique socialiste français né le à Saint-Jean-du-Doigt (Finistère) et mort le à Morlaix (Finistère).

Biographie[modifier | modifier le code]

Avant la Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

L'élection de François Tanguy-Prigent comme conseiller général du canton de Lanmeur (journal Le Populaire du ).

François Tanguy-Prigent est issu d'une famille de petits propriétaires paysans[2]. Après l'école primaire, il travaille à la ferme de ses parents et se syndique dès l'âge de 16 ans au sein de la Fédération paysanne. Il devient rapidement l'un des dirigeants de cette organisation.

Il s'engage également très jeune en politique, puisque dès l'âge de 18 ans, il devient secrétaire de la section locale des jeunes socialistes, qui dépendait de la SFIO. Dès le milieu de la décennie 1930, il devient conseiller général du Finistère (canton de Lanmeur) en octobre 1934 et maire de sa commune d'origine, Saint-Jean-du-Doigt, en mai 1935. Il anime aussi la « Coopérative agricole de Défense Paysanne » dont il fut le fondateur.

En mai 1936, il est élu député à la Chambre des députés, lors des élections qui ont porté le Front populaire au pouvoir. À cette occasion, il bat de manière totalement inattendue un notable local, candidat sortant dans son fief familial, et devient ainsi le plus jeune député de France[3]. Il fait alors partie des quinze députés élus en Bretagne signataires d'un « programme du Front Breton », qui vise alors à créer un groupe parlementaire breton à l'Assemblée nationale, et à défendre des lois en faveur de la régionalisation des institutions ou en faveur de l'enseignement de la langue bretonne[4].

Pendant la Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Il est mobilisé en 1939 lors de la déclaration de guerre comme sous-lieutenant dans l'artillerie portée et fait toute la campagne jusqu'à la Débâcle. Après l'armistice du 22 juin 1940, il est partisan de la fermeté à l'égard des Allemands et le , Tanguy-Prigent est l'un des quatre-vingts parlementaires qui refusent les pleins pouvoirs à Pétain. Tanguy-Prigent fut de ceux qui votèrent en uniforme. Il avait fait la guerre dans les dragons et s'était engagé de retour au pays dans Libé-Nord[5]. De retour à Saint-Jean-du-Doigt, il est arrêté en septembre 1940 par les Allemands, certes rapidement relâché, mais révoqué de sa fonction de maire par la nouvelle autorité préfectorale. François Tanguy-Prigent crée dès la fin de l'année 1940 dans le nord du Finistère le Bulletin bimensuel de la Coopérative de Défense paysanne de Morlaix, qui critique la politique menée par la Corporation paysanne ; cette coopérative regroupe 4390 adhérents en 1942 et diffuse à partir de 1941 son Bulletin dans 18 départements, toléré un temps par le régime avant d'être interdit, mais son action a jeté les bases d'un syndicat agricole clandestin, la Confédération générale de l'agriculture (CGA)[6].

Bien que se sachant surveillé, il participe ensuite à la Résistance, tout d'abord en créant la Confédération générale de l'agriculture, syndicat clandestin, qui s'oppose à la Corporation paysanne mise en place par le régime de Vichy ; puis, en 1943, en participant à la reconstitution clandestine du parti socialiste SFIO, puis en adhérant au mouvement Libération-Nord. Dans la clandestinité, François Tanguy-Prigent devient « Jacques Le Ru ». À partir de 1943, il est totalement entré en clandestinité et il organise un maquis dans le nord du Finistère, utilisant sa bonne connaissance du monde rural local pour lutter contre l'Occupant et le régime de Vichy. Il crée au début de l'année 1944 un journal clandestin nommé La Résistance paysanne[6] et participe aux combats de la Libération à la tête de 200 FFI et de troupes françaises parachutées d'Angleterre.

Après la Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le , François Tanguy-Prigent devient ministre de l'Agriculture (c'est par la radio qu'il apprend qu'il a été nommé à ce poste par le général de Gaulle). Il conserve cette fonction jusqu'au .

Il entreprend alors la modernisation de l'agriculture française. Dès le , il supprime la corporation paysanne, organisme corporatiste créé en 1940 par le régime de Vichy. Il aide aussi au développement des syndicats, coopératives et foyers ruraux, dans un but d'accompagnement culturel de la reconstruction et d'émancipation des campagnes de la tutelle religieuse sous laquelle elles se trouvaient alors[pas clair]. Il participe activement à la fondation de la Fédération Nationale des Foyers Ruraux (FNFR), en 1946, qui deviendra rapidement un des grands mouvements d'éducation populaire.

Il est aussi à l'origine de la création du statut du fermage et du métayage (loi du ). Ce statut, très protecteur des droits des paysans vis-à-vis de leurs propriétaires, est encore en vigueur aujourd'hui.

François Tanguy-Prigent est élu aux deux assemblées nationales constituantes de 1945 et 1946, puis comme député du Finistère jusqu'en 1958, toujours en tant que socialiste SFIO.

En 1951, il est vice-président du Comité d'étude et de liaison des intérêts bretons (CELIB), avec Paul Ihuel et André Morice, le président étant René Pleven. En 1957, il en préside la Commission parlementaire. Il est alors également membre de la Fondation culturelle bretonne[7].

Opposé au retour de Charles de Gaulle en 1958, il quitte la SFIO en octobre 1959 et milite au Parti socialiste autonome (PSA) puis au Parti socialiste unifié (PSU), qu'il représente à l'Assemblée nationale de 1962 à 1967 (il siège avec les non-inscrits).

Il fut également conseiller général du Finistère et directeur de journal.

Fonctions gouvernementales[modifier | modifier le code]

Hommage[modifier | modifier le code]

François Tanguy-Prigent a donné son nom à trois établissements scolaires de Bretagne :

Beaucoup de rues et places portent son nom partout en Bretagne, de Brest (Finistère), avec le boulevard Tanguy Prigent qui fait partie de sa rocade, à Rennes (Ille-et-Vilaine), Saint-Avé (Morbihan), Lannion (Côte d'Armor), Saint-Pol-de-Léon (Finistère) et Guilers (Finistère) entre autres. La place Tanguy-Prigent est la place principale de Lanmeur (Finistère)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Acte de naissance »
  2. Notice « TANGUY-PRIGENT, François (PRIGENT, François, Tanguy, dit) », par Justinien Raymond et Gilles Morin, Le Maitron en ligne.
  3. Journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest no 1 du 18 septembre 1944.
  4. Alain Déniel, Le Mouvement breton (1919-1945), Paris, Maspero, , 451 p. (ISBN 978-2-7071-0826-5, lire en ligne), p. 185
  5. Pierre MIQUEL, Les quatre-vingts, Fayard, , p.224.
  6. a et b "Résistance et monde rural", 2e partie, "La Résistance en action dans le monde rural", consultable http://www.fmd.asso.fr/updir/70/concours_partie_2.pdf.
  7. « 1991.6.4. Journée de la langue bretonne - 30 mai 1957 Musée départemental breton », sur musee-breton.finistere.fr (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]