Frédéric-César de La Harpe — Wikipédia

Frédéric-César de La Harpe
Portrait par Pajou, 1803
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 83 ans)
LausanneVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
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Distinction

Frédéric-César de La Harpe, né le à Rolle et mort le à Lausanne est une personnalité politique vaudoise et un précepteur du tsar Alexandre Ier de Russie.

Biographie[modifier | modifier le code]

Frédéric-César de La Harpe obtient un doctorat en droit à Tübingen en 1774. Il exerce comme avocat dans le pays de Vaud, mais s'y ennuie vite et tolère mal la domination bernoise. En 1782, il saisit l'occasion de partir en acceptant le poste de précepteur de deux jeunes Russes voyageant en Italie et à l'occasion de ce grand tour il est aussi passé par Naples, ville où il avait été initié dans la franc-maçonnerie dans la Loge "La Vittoria" en 1762[1]. En 1784, l'impératrice Catherine charge ce républicain de l'éducation de ses petits-fils Alexandre et Constantin. La Harpe ne se présente pas comme un simple professeur, mais comme un « guide des princes », chargé d'en faire des hommes éclairés. Pendant onze ans, il enseignera à Alexandre les principes libéraux, le sens de la justice, son rôle pour le bonheur de ses peuples.

La Révolution française de 1789 l'enthousiasme. En 1793, il publie dans un journal anglais des lettres dénonçant le despotisme bernois et envoie au pays une pétition réclamant les droits politiques pour les Vaudois. En 1795, La Harpe quitte la cour de Russie et s'installe à Genthod, le retour à Rolle lui étant refusé par Berne. De cet asile, La Harpe continue son action politique, multipliant les brochures, les projets de réforme et les contacts avec Paris. Avec Peter Ochs, de Bâle, La Harpe sollicite l'intervention diplomatique de la France et l'agression armée de la fin de l'année 1797 les laissera pantois.

La Harpe ne participera pas au gouvernement helvétique imposé par la France, il restera à Paris comme négociateur au profit des Vaudois. Il entrera dans le Directoire en 1798, mais l'expérience du gouvernement sera un échec cinglant. Il quitte la Suisse en 1800, passe quelques mois en Russie ; il s'établit ensuite en France et y vivra retiré de toute vie publique jusqu'à la chute de Napoléon Ier. Il avait acheté une propriété au Plessis-Picquet dite le Petit-Château ou il vécut de 1799 à 1813.

Le congres de Vienne en 1815 le fait revenir sur le devant de la scène : ses contacts avec Alexandre Ier lui permettent de défendre l'existence des Cantons issus de la République helvétique, Vaud, Argovie et le Tessin. En 1816, Frédéric-César de La Harpe s'établit à Lausanne. Élu alors au Grand Conseil, il y défendra jusqu'en 1828 ses conceptions libérales. Il est un des instigateurs de la pétition qui ménera à la Révolution libérale de 1830[2]. Frédéric-César de La Harpe meurt le 30 mars 1838 à Lausanne.

Commémoration[modifier | modifier le code]

  • Le 30 mars 1798, l’Assemblée provisoire du Pays de Vaud fait frapper une médaille en l’honneur de Frédéric-César de La Harpe, reconnaissant ainsi son rôle dans la proclamation de l’indépendance vaudoise.
  • Au numéro 7 de la Grand-Rue de Rolle, une plaque rappelle sa naissance.
  • Lors de son décès, son nom est donné à la petite île, érigée vers 1835 dans le but de protéger le port de Rolle. Un comité y fit ériger un obélisque. L’obélisque porte une parole du tsar « Je dois tout ce que je suis à un Suisse ».

Collection de minéraux[modifier | modifier le code]

En 1820, le musée cantonal vaudois reçoit une importante collection de minéraux provenant de Russie grâce au don de Frédéric-César de la Harpe, qui l'avait lui-même reçue du tsar de Russie, Alexandre Ier.

Famille[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Carlo Francovich, Storia della Massoneria in Italia, i Liberi Muratori italiani dalle origini alla Rivoluzione francese, Milano, Ed. Ghibli, 2013, p. 353.
  2. « La Révolution libérale de 1830, une étape vers la démocratie », sur www.cercle-democratique.org, (consulté le ).

Sources[modifier | modifier le code]

  • Antoine Rochat, « Frédéric-César de La Harpe » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  • Jean Charles Biaudet, Françoise Nicod, éd., Correspondance de Frédéric-César de La Harpe et Alexandre Ier, 3 vol., 1978-1980
  • Jean Charles Biaudet, Marie-Claude Jequier, éd., Correspondance de Frédéric-César de La Harpe sous la République helvétique, 4 vol., 1982-2004
  • Marie-Claude Jequier, « Frédéric-César de La Harpe: une vie au service de la liberté », in RHV, 1999, 5-27
  • Antoine Rochat, « Frédéric-César de La Harpe (1754-1838) », in Vaud sous l'Acte de Médiation, éd. C. Chuard, 2002, 47-51
  • 24heures, 2004/04/06, p. 33
  • 2004/10/06, p. 32
  • Charles Gilliard, « Frédéric-César de La Harpe », in Grosse Schweizer hundertzehn Bildnisse zur eidgenössischen Geschichte und Kultur, 1938, p. 442-444
  • Françoise Nicod, « Frédéric-César de La Harpe lecteur de Destutt de Tracy », in Études de Lettres, 3 (1979), p.65-78
  • Jean-Pierre Clavel, « La bibliophilie à la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne », in Librarium, mai 1981, p. 2-18
  • Musées Cantonaux vaudois Bulletin 1989, p. 109
  • Michel Heller, Histoire de la Russie et de son empire, Paris, Perrin, coll. « Tempus », (1re éd. 1995), 1100 p. (ISBN 2081235331), p. 919

Liens externes[modifier | modifier le code]