Fourragère — Wikipédia

La fourragère au couleur de l'ordre de la Légion d'honneur.

La fourragère est une décoration récompensant une unité militaire, comme un régiment, navire, etc., ou civile, comme certains corps de sapeurs-pompiers français, pour faits de guerre ou de bravoure exemplaires. Elle est portée par ses membres en uniforme exclusivement durant leur temps de service en son sein, le caractère collectif de son attribution fait qu’elle est rarement portée à titre individuel.

Origine[modifier | modifier le code]

Les origines de la fourragère sont assez vagues en raison de la confusion faite par la plupart des auteurs entre la fourragère et les aiguillettes. La fourragère quant à elle tient son nom et son origine du milieu agricole vers la fin du XVIe siècle. Elle n’était alors qu’une simple corde à fourrage en chanvre appelée raquette et portée autour de l’épaule par les dragons autrichiens sans ferrets. C’est Napoléon Ier qui lui donna l’appellation de fourragère, ce en distinguant les hussards en jaune des artilleurs en rouge. Celle-ci fut supprimée à la fin de la guerre de 1870. La circulaire ministérielle française du , relative à la création d'insignes de distinction honorifique, entérina la fourragère telle que nous la connaissons. Le modèle français fut repris par de nombreux pays[1].

Description et port[modifier | modifier le code]

Il s’agit d’une cordelette tressée qui se porte à l’épaule gauche de l’uniforme. L’une des extrémités de la tresse a la forme d’un trèfle et l’autre porte un ferret, c’est-à-dire une pièce métallique conique, selon un texte du 21 avril 1916, le ferret de la fourragère est en métal uni, il existe des ferrets ciselés de motifs aux armes ou emblèmes militaires. Au-dessus du ferret se trouvent un nœud à quatre tours et une cordelette.

En France, réglementairement[2], le trèfle et la cordelette sont passés dans un bouton cousu sous la patte d’épaule gauche et à 1 cm de la couture de celle-ci sur l’uniforme, la tresse passant sous l’aisselle comme en témoignent les photos ci-dessous (voir notamment la tenue avec la fourragère de l’ordre de la libération). La fourragère peut aussi se porter « en bataille » : auquel cas la cordelette est accrochée au premier bouton du plastron (le trèfle restant fixé au bouton sous la patte d’épaule gauche). Les cordons des fourragères « fantaisie » ne sont plus réglementaires[2].

Pays-Bas[modifier | modifier le code]

Les unités militaires néerlandaises et étrangères décorées de la croix de 4e classe de l’ordre militaire de Guillaume, la plus haute distinction du pays, arborent une fourragère de couleur orange.

Belgique[modifier | modifier le code]

Par arrêté royal du , le système de décoration belge permet le port de différentes fourragères, ainsi créées :

  • Aux couleurs de la croix de guerre (vert et rouge) : récompense les unités citées aux moins deux fois à l’ordre de l’armée.
  • Aux couleurs de l’ordre de Léopold (amarante), depuis 1953 :
    • 3e classe : récompense les unités citées aux moins quatre fois à l’ordre de l’armée. Le ferret de la fourragère est en bronze.
    • 2e classe : récompense les unités citées aux moins huit fois à l’ordre de l’armée. Le ferret de la fourragère est en argent.
    • 1re classe : récompense les unités citées aux moins seize fois à l’ordre de l’armée. Le ferret de la fourragère est en or.
  • Aux couleurs de l’ordre de l'étoile africaine (bleu clair) : récompense les unités citées lors des conflits au Congo.

Les citations obtenues lors de différents conflits peuvent s’additionner. Les fourragères sont portées sur l’épaule gauche par les membres de l’unité présents lors du fait d’armes ayant valu la citation à l’unité, il en va de même pour la garde au drapeau, les membres ayant rejoint l’unité après son obtention portent les fourragères sur l’épaule droite.

France[modifier | modifier le code]

Précisions[modifier | modifier le code]

  • Une fourragère est également un véhicule hippomobile destiné au transport des plantes fourragères.
  • Une fourragère ne doit pas être confondue avec les aiguillettes d’aide de camp.
  • La police nationale porte une aiguillette rouge et non une fourragère aux couleurs de la Légion d’honneur, car ce signe distinctif récompense un certain nombre de mérites qui ne sont pas des citations.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Joseph Muller, Le citoyen, la défense, le service national, les réserves, Muller, , p. 489.
  2. a et b L’IM 10300 sur la tenue dans l’armée de terre dispose : « La fourragère se porte autour du bras gauche (bouton de fixation sous la patte d’épaule, à 1 cm de la couture d’épaule) ».