Fournisseur d'électricité (France) — Wikipédia

Un fournisseur d'électricité est une société qui commercialise de l'énergie électrique auprès de ses clients. Il agit en tant qu'intermédiaire sur le marché de l'électricité. Le fournisseur achète l'électricité auprès d’un producteur, dont l'électricité transite par le gestionnaire de réseau de transport (RTE) puis par le réseau de distribution jusqu'au lieu de consommation final.

Le consommateur règle le montant de sa facture au fournisseur de son choix. En contrepartie, celui-ci doit injecter sur le réseau une production d'électricité équivalente à celle consommée.

Certains fournisseurs sur le marché français sont aussi producteurs en France ou en Europe (EDF, Engie, TotalEnergies, ENI, Vattenfalletc.).

Ouverture du marché[modifier | modifier le code]

Depuis l'ouverture du marché à la concurrence en juillet 2007, les consommateurs français peuvent choisir entre une offre au tarif réglementé par l’État proposée par les fournisseurs dits « historiques » ou une offre au tarif du marché pouvant être proposée par tout fournisseur d'électricité (« historique » ou « alternatif »). À terme le tarif réglementé par l’État est appelé à disparaitre pour tous les consommateurs[1].

Activité d'achat d’électricité pour revente[modifier | modifier le code]

Les fournisseurs d'électricité exercent l'activité d'achat d'électricité pour revente aux consommateurs finals ainsi que pour revente aux gestionnaires de réseaux pour couvrir leurs pertes en ligne. Cette activité est réglementée et soumise à autorisation délivrée par le ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer, au titre de l’article L.333-1 du code de l'énergie[2].

Choix du fournisseur[modifier | modifier le code]

Les conditions d'accès aux offres aux prix de marché et de retour aux tarifs réglementés sont différentes pour les particuliers[3] et les professionnels[4].

Les particuliers peuvent aussi avoir recours à un achat groupé d'électricité, en espérant avoir des prix plus faibles que ceux du marché. Ils ont alors recours à un intermédiaire, une entreprise ou une association, qui négocie le tarif du kWH. Néanmoins, le choix du fournisseur n'est alors pas possible, le principe étant de les mettre en concurrence et de choisir celui qui répond le mieux aux critères (prix, énergie verte, etc.)[5].

Fournisseurs[modifier | modifier le code]

En , la société Total Énergie Gaz, filiale de Total, qui fournit déjà 22 TWh de gaz à 20 000 clients professionnels, obtient l'autorisation d'acheter de l'électricité pour revente aux clients. Elle compte profiter de la fin des tarifs jaune et vert fin 2015 pour convaincre ses clients gaz de lui confier également leur fourniture d'électricité, et se donne pour objectif d'atteindre en 2025 une part de 8 % du marché de l'électricité[6].

En , l'acquisition de Direct énergie par Total fait de ce dernier le 3e fournisseur d'électricité et de gaz en France, derrière EDF et Engie. EDF a encore une part de marché de 82 % dans l'électricité en nombre de sites résidentiels et Engie une part de 74 % dans le gaz en nombre d'abonnements résidentiels, mais EDF perd plus de 100 000 clients par mois. La Commission de régulation de l'énergie (CRE) recense 23 fournisseurs alternatifs sur le marché résidentiel en électricité et dix dans le gaz[7].

Au , la CRE évalue la part de marché des fournisseurs alternatifs à 27,5 % en nombre de sites et à 25,2 % des consommations pour le marché résidentiel (49,4 % pour le marché non résidentiel)[8].

En 2018, 23 sociétés de commercialisation (fournisseurs) proposent des offres aux « consommateurs résidentiels » sur le marché français au niveau national[9] et 26 aux clients professionnels[10], dont, outre les producteurs présentés plus haut :

Fournisseurs d'offre au tarif réglementé[modifier | modifier le code]

Ces fournisseurs dits « historiques » sont EDF ainsi que les entreprises locales de distribution comme Électricité de Strasbourg. Ils proposent des offres selon des tarifs réglementés de vente, c'est-à-dire fixés par arrêtés ministériels sur proposition de la Commission de régulation de l'énergie. La plupart d'entre eux proposent également des offres à prix de marché.

Environ 5 % de la distribution est assurée par les 150 entreprises locales de distribution d'électricité et de gaz (ELD), souvent issues de régies locales ou SICAE qui ont conservé leur indépendance lors de la création d'Électricité de France en 1946.

Les tarifs réglementés de vente de l’électricité ont disparu depuis le 31 décembre 2015 pour les puissances souscrites supérieures à 36 kVA[11].

  • Électricité de Strasbourg (fourniture uniquement sur sa zone de desserte), créée en 1899 sous le nom de Elektrizitätswerk Strassburg A.G., société anonyme cotée en Bourse depuis 1927, dont l'actionnaire principal est EDF (88,5 %) ; Électricité de Laufenbourg, actionnaire historique suisse, a cédé ses parts à EDF en 2008.
  • Alterna Energie, créée le par Gaz électricité de Grenoble et Sorégies pour fournir de l'électricité et du gaz en dehors de leur zone de desserte historique ; depuis lors, une vingtaine d'Entreprise locale de distribution d'électricité et de gaz (ELD) les ont rejoints.
  • Gaz électricité de Grenoble, Société d'économie mixte de la Ville de Grenoble.
  • Électricité de Provence, marque du fournisseur alternatif d’électricité Hydroption, créé en 2014.
  • Enargia, fournisseur d'électricité renouvelable sur le Pays basque, constitué en coopérative[12].

Fournisseurs d'offre à prix de marché[modifier | modifier le code]

Le marché français de l'électricité compte de nombreux fournisseurs (fournisseurs historiques ou autres) s'adressant aux particuliers ou aux professionnels et proposant des offres hors tarif réglementé.

Fournisseurs d'électricité renouvelable[modifier | modifier le code]

Les fournisseurs d'électricité renouvelable sont apparus après l'ouverture du marché du gaz et de l'électricité à la concurrence en 2007 :

  • Enercoop, société coopérative fondée en 2005 par diverses sociétés et associations dont : Biocoop, Greenpeace et La Nef, pour fournir une électricité 100 % renouvelable. Jusqu'à fin 2022, c'était le seul fournisseur qui ne fait pas appel à l'Accès régulé à l'électricité nucléaire historique (ARENH), mais la hausse des prix de l'électricité l'a contraint à recourir à l'ARENH à partir de 2023[13].
  • Planète Oui, créée en 2007, propose un contrat 100 % renouvelable. En janvier 2022, la crise énergétique le contraint à entrer en procédure de redressement judiciaire[14].
  • EkWateur, lancé en 2016, vend une électricité 100 % renouvelable et du gaz naturel d'origine renouvelable. Il propose un modèle collaboratif où les consommateurs s'impliquent dans la vie de l'entreprise[15].
  • Plüm Énergie, créé en 2016, achète ses garanties d'origines renouvelables à de petites centrales hydrauliques au fil de l'eau sur la Seine[16]. Le , Plüm énergie est racheté par le Britannique Octopus Energy[14].

Fournisseurs spécialisés sur le marché des professionnels[modifier | modifier le code]

  • HEW Énergies SA[17], filiale du groupe suédois Vattenfall, implantée en France depuis 2000.
  • Uniper
  • Edenkia
  • Iberdrola
  • Enel France, filiale du groupe italien Enel, opérateur historique de l'Italie.
  • EGL AG, succursale d'un groupe suisse
  • Enovos, société germano-luxembourgeoise

Fournisseurs issus de la grande distribution[modifier | modifier le code]

  • Cdiscount, pionnier de l'e-commerce et filiale de Casino, en [18],[19] ; en janvier 2022, Cdiscount met un terme à la vente de contrats de fourniture de gaz via son site de commerce en ligne et pourrait faire de même pour l'électricité[14].
  • Leclerc en [20]. En octobre 2021, Leclerc énergie stoppe la commercialisation de ses contrats, laissant le soin à ses 150 000 clients de trouver un autre fournisseur[14].

Équilibrage[modifier | modifier le code]

Le travail d’ajustement entre l’offre et la demande, aussi appelé équilibrage, est une responsabilité qui incombe au fournisseur d'électricité. Celui-ci peut réaliser l'équilibrage lui-même ou l'externaliser auprès d'un responsable d’équilibre. Au niveau national, l’équilibre entre l'offre et la demande d’électricité relève de la responsabilité de RTE et s’appuie sur l’ensemble des moyens de production disponibles, ainsi que sur des capacités de production de pointe, d’effacement de consommation électrique, de stockage[21]. Cet équilibrage nécessite des échanges sur les marchés de l'électricité, pour trouver un équilibre entre l’offre des producteurs et la demande des consommateurs[22].

La Commission de régulation de l'énergie (CRE) note qu’il n’y a pas d’« adéquation temporelle » consommation / production à partir d’énergie renouvelable et quelques fournisseurs[Lesquels ?] ont commencé à développer des systèmes d’offres, sur des périmètres limités, qui cherchent à faire correspondre une production renouvelable avec une consommation, en temps réel.[réf. nécessaire]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Fin des tarifs réglementés : après le gaz, l’électricité ?, sur latribune.fr du 22 juillet 2017, consulté le 16 mai 2019
  2. Code de l'énergie - Article L333-1 (lire en ligne)
  3. Comment revenir au tarif réglementé après avoir souscrit une offre de marché ?, sur energie-info.fr, consulté le 2 novembre 2017
  4. Le recueil des conseils les plus utiles pour faire le bon choix en matière d’électricité et de gaz, sur energie-info.fr, consulté le 2 novembre 2017
  5. « Les achats groupés énergie : quel intérêt ? », sur www.journaldunet.com (consulté le )
  6. Total va vendre de l’électricité aux professionnels, Les Échos, 29 septembre 2015.
  7. Énergie : un nouveau paysage concurrentiel, Les Échos, 18 avril 2018.
  8. Observatoire des marchés de détail de l’énergie du 3ème trimestre 2020, Commission de régulation de l'énergie, 18 décembre 2020, p. 8.
  9. Liste des fournisseurs nationaux pour les particuliers [PDF], énergie-info.fr.
  10. Liste des fournisseurs nationaux pour les professionnels [PDF], sur énergie-info.fr.
  11. Médiateur national de l'énergie, « Disparition de certains tarifs réglementés de gaz et d’électricité pour les consommateurs professionnels : immeubles d'habitation, copropriétés, collectivités locales, acheteurs publics... », sur energie-info.fr (consulté le )
  12. « ENARGIA, fournisseur d'énergie 100% verte au Pays Basque ! » Accès libre, sur France Bleu, (consulté le )
  13. « Pourquoi ENERCOOP a-t-il recours à l'ARENH ? »,
  14. a b c et d Sharon Wajsbrot, « Électricité : la crise propulse la consolidation du marché », Les Échos, .
  15. Jean-Claude Bourbon, « EkWateur, un nouveau fournisseur d’énergie », sur la-croix.com, (consulté le ).
  16. Jean-Philippe Pié, « Le fournisseur vert Plüm Energie s’attaque au tarif « heures creuses » », sur greenunivers.com, (consulté le ).
  17. Site de HEW.
  18. Dominique Pialot, « Cdiscount ouvre une nouvelle brèche dans le marché résidentiel de l’électricité », La Tribune, .
  19. CDiscount Énergie offre 15 à 20% de réduction sur le prix de l'électricité avec Selectra, Échos du Net, 25 juin 2018.
  20. Électricité : comment Leclerc veut prendre des parts de marché à EDF, Les Échos, 12 septembre 2018.
  21. « Responsables d'équilibre », sur www.cre.fr (consulté le )
  22. FICHEUX Françoise, BERNARD Jean- Marie, DELBECQ Jean-Michel et ZANOLIN Ludovic, Institut Énergie Développement, Étude sur l'équilibre entre l'offre et la demande sur le réseau d'électricité, Montreuil, (lire en ligne), p. 122

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]