Forza Italia (parti politique) — Wikipédia

Forza Italia
Image illustrative de l’article Forza Italia (parti politique)
Logotype officiel.
Présentation
Secrétaire Antonio Tajani
Fondation
Scission dans Le Peuple de la Liberté (2009-2013)
Siège Via in Lucina 17, Rome
Porte-parole Giorgio Mulé
Organisation féminine Donne Azzurre
Organisation étudiante Studenti per la Libertà
Organisation de jeunesse Forza Italia Giovani
Positionnement Centre droit[1],[2] à droite[3]
Idéologie Libéral-conservatisme[4]
Démocratie chrétienne[4]
Europhilie
Populisme[5],[6]
Néolibéralisme[7]
Affiliation nationale Coalition de centre droit
Affiliation européenne Parti populaire européen
Groupe au Parlement européen Parti populaire européen
Adhérents 106 000 (2015)[8]
Couleurs Bleu
Site web www.forzaitalia.itVoir et modifier les données sur Wikidata
Présidents de groupe
Députés Paolo Barelli
Sénateurs Licia Ronzulli
Europarlementaires Manfred Weber
Représentation
Députés
45  /  400
Sénateurs
18  /  200
Députés européens
10  /  76
Présidents de région
4  /  20
Conseillers régionaux
73  /  897

Forza Italia, abrégé en FI, en français : « Allez l’Italie »[N 1], est un parti politique italien de centre droit, libéral-conservateur, créé en 1994 par Silvio Berlusconi[9],[10],[11], fusionné avec l'Alliance nationale (AN) le dans Le Peuple de la liberté et refondé en 2013. Ancré au centre droit, il a fait partie des coalitions du Pôle des libertés, de la Maison des libertés, puis du Peuple de la liberté.

Histoire[modifier | modifier le code]

1994-2001[modifier | modifier le code]

Ancien siège de Forza Italia à Rome.

L'association Forza Italia! Association pour le bon gouvernement est constituée le , dans l'office notarial d'Arrigo Roveda à Milan. Elle se constitue en présence de différents professionnels, dirigeants ou proches des entreprises détenues par Fininvest, ou du propriétaire du groupe, Silvio Berlusconi. Parmi eux figurent alors Marcello Dell'Utri, Antonio Martino, Gianfranco Ciaurro, Mario Valducci, Antonio Tajani, Cesare Previti et Giuliano Urbani. Le nom est inspiré par le slogan Forza Italia! utilisé dans la campagne électorale des démocrates-chrétiens en 1987, organisée par Marco Mignani.

Silvio Berlusconi, homme d'affaires, intervient sur des sujets politiques à partir de 1992. Le , il déclare être préoccupé par la situation politique. Le 10 mai son intention se précise, il préside la conférence « Changer pour renaître : de nouvelles idées, de nouvelles personnes ».

Berlusconi semble envisager une implication progressive et ménage alors une certaine discrétion, mais des informations fuitent régulièrement, comme celle qui annonce que Giuliano Urbani sera l'idéologue du futur mouvement berlusconiste.

Le 26 janvier 1994, Silvio Berlusconi file la métaphore footballistique en annonçant ce qui restera connu comme sa « descente sur le terrain », en envoyant un message vidéo de 9 minutes pré-enregistré à tous les réseaux télévisés diffusant des journaux d'informations. Il y annonce sa démission de ses responsabilités entrepreneuriales et son implication politique avec la création de son nouveau mouvement, Forza Italia, contre les « vieux gouvernements », contre les « forces immatures », le gouvernement « des gauches et des communistes ». Il propose un « pôle des libertés », destiné à moderniser le pays, à partir des forces « démocratiques, libérales », appuyé sur les individus, les familles, les entreprises.

Les 27 et 28 mars 1994, le nouveau parti remporte les élections générales italiennes.

Véritable « entreprise-parti », Forza Italia bénéficie de l'empire médiatique et de la fortune de son dirigeant pour s'imposer immédiatement dans la vie politique italienne. Son ascension est également favorisée par les révélations de l’opération mains propres sur le vaste réseau de corruption qui entraînera la disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste[12]. Il est surnommé « parti de plastique », selon la définition qui lui avait été donnée pour sa symbiose avec la télévision[13].

2001-2006[modifier | modifier le code]

Forza Italia obtient 6 806 245 voix (20,93 %) lors des élections européennes de 2004 soit 16 députés sur 78, alors qu’il avait obtenu 7 829 624 votes (25,17 %) en juin 1999 (22 députés sur 87).

À la suite des élections régionales d’avril 2005, il ne gouvernait plus que trois régions (sur 20).

Lors des élections générales italiennes de 2006, bien qu’ayant perdu environ 6 points à la Chambre des députés (par rapport aux élections législatives de 2001), ce parti obtient 23,7 % des voix (soit 9 millions de votants) à la Chambre, juste derrière L'Olivier, et quasiment le même score de 24 % au Sénat (8,2 millions de voix dans le scrutin national). Il comprend 140 députés (− 28, y compris les élus à l’étranger) et 79 sénateurs (+ 3). Auparavant, Forza Italia disposait, jusqu’en 2005, de 76 sénateurs au Sénat de la République et de 173 députés (sur 178 élus en 2001) à la Chambre.

2006-2009[modifier | modifier le code]

À l’automne 2007, la dissolution du parti est orchestrée par Silvio Berlusconi, prenant acte des derniers échecs, tant du point de vue électoral après l’arrivée du gouvernement Prodi que de celui des divergences des partis de la droite italienne. La disparition de Forza Italia voit la création officielle du Peuple de la liberté (Il Popolo della Libertà), destiné à rassembler les différents courants de l’opposition et s’assurer une majorité de droite lors des élections futures. Toutefois, à la fin novembre, les démocrates-chrétiens de l’UDC (Unione dei Demo-Cristiani) et les séparatistes de la Ligue du Nord (Lega del Nord, ancienne Ligue lombarde) ne souhaitaient pas rejoindre Berlusconi.

Plusieurs déclarations controversées de collaborateurs de justice (Gaspare Spatuzza, Nino Giuffrè, ou encore Massimo Ciancimino, fils de l’ex-maire de Palerme Vito Ciancimino) ont agité la sphère politique italienne fin 2009–début 2010, en prétendant qu’un pacte entre la mafia et Forza Italia aurait été passé en 1993.

Le cofondateur du parti Marcello Dell'Utri a été condamné en 2014 à 7 ans de prison pour complicité avec la mafia[14]

Refondation en 2013[modifier | modifier le code]

La nouvelle FI, annoncée en juin 2013, est lancée le 18 septembre de la même année et le PdL est officiellement dissous dans la nouvelle Forza Italia le 16 novembre. Le jour avant, un groupe de dissidents (principalement des chrétiens-démocrates), dirigé par le protégé de Berlusconi Angelino Alfano, font scission en annonçant la fondation d'un nouveau parti appelé Nouveau Centre-droit (NCD). Un autre groupe de membres PdL, dirigé par l'ancien maire de Rome Gianni Alemanno, quitte pour former le groupe « Italie Première » et discutent d'une fusion avec Frères d'Italie - Centre-droit national. Selon Berlusconi, le PdL deviendrait une coalition de partis de centre droit, y compris la nouvelle Forza Italia, le Nouveau Centre-droit, une nouvelle tenue conservatrice (avec Gianni Alemanno et Frères d'Italie - Centre-droit national), et la Ligue du Nord. En janvier 2014, Giovanni Toti en est nommé vice-président.

Lors des élections européennes de 2014, Forza Italia, handicapée par les scissions et l'inéligibilité de Berlusconi, ne remporte que 4 614 364 voix, soit 16,81 %, un score nettement en dessous de celui de juin 2009 et ne remporte que 13 députés européens.

Avec les départs de nombreux élus de Forza Italia, comme ceux des Conservateurs et réformistes de Raffaele Fitto, comme auparavant Angelino Alfano du Nouveau Centre-droit, comme fin 2015 Denis Verdini de l'Alliance libéral-populaire-Autonomies, Forza Italia perd plus de la moitié de ses sénateurs entre 2014 et 2015.

Pour les élections générales de 2018, Forza Italia constitue une coalition de centre-droit avec la Ligue du Nord, Frères d'Italie et Nous avec l'Italie. Le parti recueille 13,98 %, ce qui le place au deuxième rang au sein de la coalition, et décroche 104 sièges de députés et 58 de sénateurs. Pour la première fois lors d'élections générales, le parti de centre-droit est devancé par la Ligue du Nord[15].

Pour les élections générales de 2022, Forza Italia, à l’électorat vieillissant, est marginalisée au sein de la coalition de centre-droit par les Frères d'Italie. Il est désormais focalisé sur les milieux d’affaires et une partie des artisans et des petits patrons[16]. Son programme met l'accent sur une baisse massive des impôts, l'introduction d’une « flat tax » à 23 %, l’augmentation du minimum vieillesse ou encore la gratuité des soins dentaires pour les plus de 65 ans, sans toutefois annoncer la moindre piste de financement[17]. Plus que sur son programme, le parti est avant tout centré sur la personnalité de Silvio Berlusconi[16]. Après plusieurs hospitalisations pour une pneumonie ainsi qu’une leucémie, ce dernier meurt le 12 juin 2023, à l’âge de 86 ans[18].

Le 15 juillet 2023, Antonio Tajani est désigné à l’unanimité par le conseil national du parti pour succéder à Silvio Berlusconi[19].

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Chambre des députés[modifier | modifier le code]

Année Voix % Rang Sièges
1994 8 136 135 21,01 1re
113  /  630
1996 7 712 149 20,57 2e
123  /  630
2001 10 923 431 29,43 1re
178  /  630
2006 9 048 976 23,72 2e
140  /  630
2008 Remplacé par Le Peuple de la liberté
2013 Refondé en novembre de la même année
2018 4 596 956 14,00 4e
104  /  630
2022 2 279 130 8,11 5e
45  /  400

Sénat[modifier | modifier le code]

Année Voix % Rang Sièges
2006 8 202 890 24,01 1er
80  /  315
2008 Remplacé par Le Peuple de la liberté
2013 Refondé en novembre de la même année
2018 4 358 004 14,43 4e
57  /  315
2022 2 279 980 8,27 5e
18  /  200

Parlement européen[modifier | modifier le code]

Année Voix % Rang Sièges
1994 10 089 139 30,62 1er
27  /  87
1999 7 813 948 25,16 1er
22  /  87
2004 6 806 245 20,93 2e
16  /  78
2014 4 614 364 16,81 3e
13  /  73
2019 2 351 606 8,78 4e
7  /  76

Élections régionales[modifier | modifier le code]

Région Année % Sièges Gouvernement
Abruzzes 2019 9,04
3  /  31
En coalition
Vallée d'Aoste 2018 2,92
0  /  35
Extra-parlementaire
Basilicate 2019 9,14
4  /  19
En coalition
Calabre 2021 17,31
8  /  31
En coalition
Campanie 2015 17,81
8  /  51
Dans l'opposition
Émilie-Romagne 2020 2,56
1  /  50
Dans l'opposition
Frioul-Vénétie Julienne 2018 12,06
5  /  49
En coalition
Latium 2018 14,63
6  /  51
Dans l'opposition
Ligurie 2015 12,66
3  /  31
En coalition
Lombardie 2018 14,32
14  /  80
En coalition
Marches 2015 9,40
2  /  30
Dans l'opposition
Molise 2018 9,38
5  /  21
En coalition
Ombrie 2019 5,50
1  /  21
En coalition
Piémont 2019 8,39
6  /  51
En coalition
Pouilles 2015 11,37
5  /  51
Dans l'opposition
Sardaigne 2019 8,04
6  /  60
En coalition
Sicile 2017 16,37
14  /  70
En coalition
Toscane 2015 8,41
2  /  41
Dans l'opposition
Trentin-Haut-Adige 2023 2,02
0  /  35
Extra-parlementaire
0,58
0  /  35
Extra-parlementaire
Vénétie 2015 5,97
3  /  51
En coalition

Petits partis adhérents[modifier | modifier le code]

Dirigeants[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le nom provient du slogan des supporters de l’équipe de football italienne. L’expression avait aussi servi de slogan à la Démocratie chrétienne pour les élections de 1987.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Olivier Bonnel, « En Italie, Berlusconi « renoue » avec Poutine et sème le trouble dans la coalition », sur Le Monde.fr, (consulté le )
  2. (en) Paul Kirby, « Giorgia Meloni: Italy's far-right wins election and vows to govern for all », sur bbc.com, (consulté le )
  3. (en) Nicolò Conti, The Routledge Handbook of Contemporary Italy : History, Politics, Society, Routledge, , 354 p. (ISBN 978-1-317-48755-5, lire en ligne), « No Longer Pro-European? Politicisation and contestation of Europe and Italy », p. 139.
  4. a et b (en) Wolfram Nordsieck, « Parties and Elections in Europe » (consulté le ).
  5. (en) Dwayne Woods, The Many Faces of Populism in Italy : The Northern League and Berlusconism, Emerald Group, , 28, 41–44.
  6. (it) Pietro Ignazi, « Chi sono i populisti? Lega e Forza Italia. M5s difende le regole », sur il Fatto Quotidiano, .
  7. Romaric Godin, « Italie : derrière le triomphe annoncé de l’extrême droite, des élections aux multiples enjeux » Accès payant, sur mediapart.fr, (consulté le ).
  8. (it) Paola Di Caro, « Forza Italia, i tormenti di un partito », il Corriere della Sera, .
  9. « Italie: après la mort de Berlusconi, son parti joue sa survie », sur TV5MONDE - Informations, (consulté le ).
  10. « Pourquoi Meloni veut maintenir la flamme de Forza Italia », sur l'Opinion (consulté le ).
  11. (it) Parodi Enrico, « il partito e' nato. non ha segretario ma il presidente », Corriere della Sera,‎ (lire en ligne [archive du ])
  12. « Silvio Berlusconi, figure majeure de la droite italienne, est mort », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  13. « Forza Italia, l'"entreprise-parti" », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  14. « Italie: Berlusconi visé par une enquête sur des crimes mafieux », LExpress.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. Maxime Bourdier, « Silvio Berlusconi, éternel revenant de retour au premier plan : l'analyse du HuffPost italien », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
  16. a et b Romaric Godin, « Italie : derrière le triomphe annoncé de l’extrême droite, des élections aux multiples enjeux », sur Mediapart,
  17. « En Italie, Silvio Berlusconi et Matteo Salvini, deux alliés en perte de vitesse », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  18. Quentin Raverdy, « Silvio Berlusconi est mort », sur Le Point, (consulté le )
  19. Challenges.fr, « Italie: Antonio Tajani succède à Silvio Berlusconi à la tête de Forza Italia », sur Challenges, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]