Fontaine des amoureux de science — Wikipédia

La Fontaine des amoureux de science est un traité d'alchimie en vers français écrit au début du XVe siècle par Jean de La Fontaine, originaire de Valenciennes.

Analyse[modifier | modifier le code]

Ce traité est un poème allégorique en 1 116 vers octosyllabes à rimes plates, écrit vers 1413 par Jean de La Fontaine (Johannes de Fonte en latin), né en 1381 à Valenciennes[1] et mort en 1441 ; d'après le texte, l'auteur a étudié à l'université de Montpellier, où il a été initié à l'alchimie[2] et a écrit son texte en 1413 alors qu'il a 32 ans[3].

Le poème raconte comment l'auteur, endormi auprès d'une fontaine, est initié en rêve par Nature, Connaissance et Raison à l'alchimie[4], et donne une description du grand œuvre ; c'est une transposition alchimique des allégories du Roman de la Rose : le début du poème, dans un jardin clos renfermant une fontaine[5] est inspiré de ce texte[6]. Le titre, qui fait allusion aux titres de certains romans de chevalerie, est également un jeu avec le nom de l'auteur[7].

Ce traité est conservé dans quatre manuscrits du XVe siècle[4] et dans un manuscrit du XVIe siècle qui copie l'édition parisienne de 1561[1] ; il fait l'objet d'éditions imprimées au XVIe siècle, cinq à Paris de 1505 à 1561, six à Lyon de 1545 à 1590[1],[8] ; l'édition de 1547 est faite et préfacée par Antoine Du Moulin[9]; certaines de ces éditions comportent des ajouts dus aux imprimeurs ou aux éditeurs scientifiques du texte[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Laurent Brun et Benjamin Fauré 2020.
  2. Louis Karl 1928, p. 46.
  3. « Lan mille quatre cens et treze // Que nous aviesmes d'ans deux fois seize ».
  4. a et b Françoise Fery-Hue 1992.
  5. « Lors apperceu une fontaine // D'eaue très clere, pure et fine // Qui estoit soubs une aubespine ».
  6. Didier Kahn, « Présence et absence de l’alchimie dans la littérature romanesque médiévale », dans Savoirs et fictions au Moyen Âge et à la Renaissance, Paris, Presses de l'université Paris-Sorbonne, 2015, p.161-186 Lire en ligne.
  7. Achille Genty 1861.
  8. Didier Kahn 1992-1996.
  9. Lire en ligne sur Gallica ; réédition en 1571.
  10. Louis Karl 1928, p. 47-48.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Éditions[modifier | modifier le code]

  • Achille Genty (dir.), La fontaine des amoureux de science composée par Jehan de La Fontaine de Valenciennes, en le comté de Henault, poème hermétique du XVe siècle, Paris, Poulet-Malassis et de Broise, (lire en ligne).
  • Stanislas Klossowski de Rola, Alchimie. Florilège de l'art secret. Augmenté de "La fontaine des amoureux de science" par Jehan de La Fontaine, 1413, Paris, Seuil, 1974.

Études[modifier | modifier le code]

  • Louis Karl, « Recherches sur quelques ouvrages scientifiques du Moyen Âge: La fontaine des amoureux de science (en vers français) par Jean de La Fontaine ; La chirurgie, le traitement des chevaux et des oiseaux (en latin et en catalan) par Théodoric le Catalan », Revue des bibliothèques,‎ , p. 45-62 (lire en ligne).
  • James Dauphine, « De l'Esprit de l'Or : langage et alchimie », dans L'or au Moyen Âge (monnaie, métal, objets, symbole), Aix-en-Provence, Publications du CUER MA (collection : Senefiance, 12), 1983, p. 112-120 Lire en ligne.
  • Françoise Fery-Hue, « Jean de La Fontaine », dans Dictionnaire des lettres françaises, t. 1 : Moyen Âge, Paris, Fayard, , p. 797-798.
  • Didier Kahn, « Recherches sur la tradition imprimée de La Fontaine des amoureux de science de Jean de La Fontaine (1413) », Chrysopoeia, no 5,‎ 1992-1996, p. 323-385 (avec édition en fac-similé de l'édition de 1505).
  • Laurent Brun et Benjamin Fauré, « Jean de la Fontaine », sur ARLIMA, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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