Fiona Lazaar — Wikipédia

Fiona Lazaar
Illustration.
Fiona Lazaar en 2017.
Fonctions
Députée française

(5 ans)
Élection 18 juin 2017
Circonscription 5e du Val d'Oise
Législature XVe (Cinquième République)
Groupe politique LREM (2017-2021)
NI (2021)
app. LREM (2021-2022)
Prédécesseur Philippe Doucet
Successeur Paul Vannier
Biographie
Date de naissance (38 ans)
Nationalité Française
Parti politique LREM (2017-2020)
ND (2020-2021)
LREM (depuis 2021)
Diplômée de BBA Essec (ex-Epsci)
Profession Cadre d'entreprise
Site web fionalazaar.fr

Fiona Lazaar, née le , est une femme politique française, députée du Val d'Oise de 2017 à 2022.

Alors membre de La République en marche (LREM), elle est élue députée dans la cinquième circonscription du Val-d'Oise lors des élections législatives de 2017. Elle appartient à l'aile gauche du groupe LREM. En janvier 2021, elle quitte ce groupe parlementaire et rejoint le parti Les Nouveaux Démocrates. Elle revient finalement dans le groupe LREM comme apparentée en juillet 2021. Elle est battue lors des élections législatives de 2022.

Situation personnelle[modifier | modifier le code]

Fiona Lazaar est née le 19 septembre 1985 dans le Val d'Oise. Fiona Lazaar suit ses études à l’université de Cergy-Pontoise puis à l’École des praticiens du commerce international (BBA ESSEC, ex-Epsci) où elle est diplômée en 2009 [1],[2].

Elle a été cadre privé dans une grande entreprise de services à l'environnement dans le recyclage et la valorisation des déchets[2]. Elle démissionne au lendemain de son élection[3].

Fiona Lazaar est mariée, a deux enfants et vit à Argenteuil[1]. Sa mère est française, son père est marocain[4],[5].

Députée[modifier | modifier le code]

Élection, fonctions et positionnement à l'Assemblée nationale[modifier | modifier le code]

Tout juste un an après avoir adhéré à En marche, devenu La République en marche, Fiona Lazaar est élue députée dans la cinquième circonscription du Val-d'Oise lors des élections législatives de 2017, avec 59,7 % des suffrages au second tour face au député sortant Philippe Doucet (PS)[6].

Elle est membre de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, et 1re vice-présidente de la Délégation aux droits des femmes et à l'égalité entre les hommes et les femmes.

En octobre 2018, après l'élection de Gilles Le Gendre comme président du groupe La République en marche, elle devient vice-présidente du groupe chargée de l'animation politique et de l'innovation[7]. À l'occasion de la remise en jeu des postes au sein du groupe LREM, en juillet 2019, elle se porte candidate à la présidence de la commission des Affaires sociales ; elle est battue au second tour par la présidente sortante, Brigitte Bourguignon[8].

Elle appartient à l'aile gauche de la majorité[9]. Alors qu'elle est « un pilier » de la gestation du nouveau groupe Écologie démocratie solidarité, elle renonce à le rejoindre quelques jours avant la conférence de presse annonçant son lancement en mai 2020[10],[11],[12]. En décembre 2020, elle annonce son intention de quitter le groupe et le parti LREM pour rejoindre le mouvement Nous Demain[13]. Elle quitte le groupe La République en marche[14] en . Elle est rattachée financièrement à Europe Écologie Les Verts[15]. En juillet 2021, elle réintègre le groupe La République en marche à l'Assemblée nationale, expliquant vouloir finalement « faire bouger les choses de l’intérieur »[16],[17].

Candidate à sa réélection lors des élections législatives de 2022, elle est battue par le candidat de la France Insoumise au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, Paul Vannier, qui obtient 63,71 % des voix au second tour[18].

Activité législative et positionnement[modifier | modifier le code]

Égalité entre les femmes et les hommes[modifier | modifier le code]

Fiona Lazaar est première vice-présidente de la délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale et a siégé en mars 2019 au sein de la Commission de l'ONU sur la condition de la femme[19]. Le Parisien indique qu'elle est « activement engagée en faveur de l'égalité professionnelle et salariale » et qu'elle entend agir « pour revoir le congé parental et notamment renforcer le congé paternité »[19].

Elle porte également des mesures de protection des femmes victimes de violences conjugales et milite pour la mise en place du bracelet anti-rapprochement[20].

Proposition de résolution sur la lutte contre les violences faites aux femmes et les féminicides[modifier | modifier le code]

Début 2020, Fiona Lazaar a mené une mission d'information sur la reconnaissance des féminicides et proposé suite à celle-ci une proposition de résolution parlementaire. Son rapport d'information, examiné par la Délégation aux droits des femmes et à l'égalité de chances entre les hommes et les femmes de l'Assemblée nationale, a été adopté à l'unanimité[21]. Fiona Lazaar se positionne contre une introduction du terme "féminicides" dans le Code pénal, jugée inutile en droit et potentiellement contre-productive, mais milite en revanche pour une utilisation plus soutenue du terme, dans toutes les sphères de la société y compris dans l'enceinte judiciaire[22],[23],[24].

Lutte contre la pauvreté[modifier | modifier le code]

Représentante de l'Assemblée nationale au Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale depuis 2017, Fiona Lazaar est nommée par arrêté du Premier ministre présidente du CNLE en février 2020[25].

Dans le cadre de la stratégie de lutte contre la pauvreté lancée par Agnès Buzyn, elle préside aux côtés d'Antoine Dulin (vice-président du Conseil économique, social et environnemental), un groupe de travail sur le plan de lutte contre la pauvreté. C'est notamment à l'issue de ses recommandations qu'Emmanuel Macron annonce sa volonté d'instaurer une obligation de formation pour les jeunes de 16 à 18 ans[26].

Durant la pandémie de Covid-19, elle plaide pour le versement d'une aide exceptionnelle aux ménages modestes, fragilisés par les mesures de confinement[27]. Elle plaide également pour l'ouverture du revenu de solidarité active (RSA) pour les jeunes de moins de 25 ans les plus exclus, ainsi que pour la mise en place « d'une politique incitative pour l'emploi des jeunes »[28].

En circonscription, elle met en place le « Plan 1 000 Jeunes »[29] : une expérimentation pour accompagner les entreprises dans le recrutement de jeunes aux profils trop souvent discriminés.

Immigration[modifier | modifier le code]

Fiona Lazaar a été impliquée sur le volet intégration[30] de la loi pour une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif et une intégration réussie en tant que rapporteure pour avis de la Commission des Affaires Sociales. Elle produit dans ce cadre un rapport[31] contenant plusieurs recommandations. Elle fait adopter avec plusieurs collègues un amendement visant à supprimer le « délit de solidarité »[32].

À la suite d'un travail avec des acteurs associatifs, les députés Olivier Véran et Mustapha Laabid et le gouvernement, elle fait adopter un amendement qui va permettre aux 330 000 chibanis de bénéficier d’un accès à la sécurité sociale sans condition de résidence et avec tout titre de séjour, une revendication portée par ceux-ci depuis très longtemps[33].

Elle s'oppose au placement des mineurs en centre de rétention[34].

Laïcité[modifier | modifier le code]

Au sein des députés LREM, elle figure parmi les partisans d'une « laïcité ouverte » et « libérale » inspirée du modèle anglo-saxon, et prend notamment la parole pour dénoncer les pressions subies par Decathlon lors de sa mise en vente d'un hijab[35],[36].

Sans s’y opposer publiquement, elle interroge la constitutionnalité de la décision de François de Rugy, président de l'Assemblée nationale, d'interdire les signes religieux dans l'enceinte de l'Hémicycle[37].

Elle défend la liberté des accompagnatrices scolaires de porter le voile, alors que le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer soutient son interdiction dans ce cadre[38].

Loi Avia[modifier | modifier le code]

En 2019, elle déclare soutenir la proposition de loi contre les contenus haineux sur Internet rapportée par la députée Laetitia Avia, estimant qu'« Internet est devenu un déversoir de haine terrible »[39].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Quelqu'un qui vous ressemble à l'Assemblée nationale - Fiona Lazaar », sur fionalazaar.fr (consulté le ).
  2. a et b Yann Guégan et Diane de Fortanier, « La galaxie LRM à l’Assemblée nationale », sur contexte.com, (consulté le ).
  3. « Déclaration des intérêts et des activités Fiona LAZAAR », sur hatvp.fr (consulté le ).
  4. « Fiona Lazaar »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Humanoscope (consulté le ).
  5. « France: qui sont les députés d'origine marocaine à l'Assemblée nationale », sur fr.le360.ma (consulté le ).
  6. Marjorie Lenhardt, « Législatives 2017 : Lazaar (REM) met en échec Doucet (PS) dans la 5e circonscription », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  7. « Groupe En marche à l'Assemblée : Gilles Le Gendre a choisi ses 5 vice-présidents », sur lejdd.fr, (consulté le ).
  8. « Remaniement des postes LREM à l'Assemblée : large prime aux sortants », sur Nouvelobs.com, L'Obs, .
  9. Laure Equy, « Après l'épidémie, l’aile gauche de LREM veut croire à un virage », Libération,‎ (lire en ligne).
  10. Manuel Jardinaud, « Un neuvième groupe parlementaire veut revenir au «en même temps» originel », sur Mediapart, (consulté le ).
  11. « Dans le "monde d'après", le groupe LREM s'éparpille façon puzzle », sur La Lettre A.fr, (consulté le ).
  12. Jannick Alimi, « Assemblée nationale : voici les 22 députés qui veulent former un neuvième groupe », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  13. Par Anne CollinLe 16 décembre 2020 à 06h02, « La députée Fiona Lazaar quitte LREM : «Je veux bien être l’aile gauche du parti mais pas la caution» », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  14. Modifications à la composition des groupes.
  15. Etienne Baldit, « EE-LV au secours financier d'anciens députés LREM », sur liberation.fr, (consulté le ).
  16. « Légifrance - Publications officielles - Journal officiel - JORF n° 0152 du 02/07/2021 », sur legifrance.gouv.fr (consulté le ).
  17. « «C’est à l’intérieur que je peux faire bouger les choses» : la députée du Val-d’Oise Fiona Lazaar réintègre le groupe LREM », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  18. Elisa Zanetta, « 5e circo : Paul Vannier (NUPES) écrase la sortante Fiona Lazaar (Ensemble) », sur VOnews, .
  19. a et b « Val-d’Oise : Fiona Lazaar, ambassadrice de l’égalité hommes-femmes dans le monde », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  20. « Val-d'Oise. Violences conjugales : les parlementaires font adopter le bracelet électronique », sur actu.fr (consulté le ).
  21. Assemblée Nationale, « Féminicides : adoption d'un projet de résolution », sur Assemblée nationale (consulté le ).
  22. « L’inscription du terme féminicide dans le code pénal jugée « inutile » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. « Faire du féminicide une infraction à part serait « contre-productif » », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  24. Agnès Leclair, « Inscrire le mot «féminicide» dans le code pénal: une «fausse bonne idée» », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  25. Arrêté du 24 février 2020 portant nomination au Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (lire en ligne)
  26. « Plan de lutte contre la pauvreté : espoirs et zones de flou autour de la formation obligatoire jusqu’à 18 ans », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  27. Laure Equy, « Confinement : «Il faut une allocation spécifique automatique pour les ménages précaires» », sur liberation.fr, (consulté le ).
  28. Alexandre Boucher, « La députée du Val-d’Oise Fiona Lazaar appelle à un plan d’urgence pour la jeunesse des banlieues », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  29. « Emploi à Argenteuil : « On veut aider les jeunes à traverser la rue » », leparisien.fr,‎ 2018-09-19cest18:55:30+02:00 (lire en ligne, consulté le ).
  30. « "Faut-il interdire la présence de mineurs dans les centres de rétention ?" : Fiona Lazaar, députée LREM », France Bleu,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  31. « N° 815 - Avis de Mme Fiona Lazaar sur le projet de loi, après engagement de la procédure accélérée, pour une immigration maîtrisée et un droit d'asile effectif (n°714). », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  32. « Assemblée nationale ~ IMMIGRATION ET DROIT D'ASILE (no 1173) - Amendement no 472 », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  33. [1]
  34. Martine Bréson, « "Faut-il interdire la présence de mineurs dans les centres de rétention ?" : Fiona Lazaar, députée LREM », sur Francebleu.fr, .
  35. Geoffroy Clavel, « Le hijab Decathlon réveille la fracture de la laïcité chez LREM », sur huffingtonpost.fr, (consulté le ).
  36. François Kraus, « Les macronistes et la laïcité : un électorat plus proche de la ligne Bouvet que de la ligne Bianco »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ifop.com, (consulté le ).
  37. Jean-Baptiste Daoulas, « La laïcité déchire les macronistes », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  38. « Mères voilées en sorties scolaires : «Arrêtons d’en parler !» s'énerve une députée LREM », sur Libération.fr, (consulté le ).
  39. « Cyberhaine : La députée LREM Fiona Lazaar à «2 000 %» pour la loi Avia », sur liberation.fr, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]