Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou — Wikipédia

FESPACO
Festival panafricain
du cinéma et de la télévision
de Ouagadougou
Image illustrative de l’article Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou
Logo du FESPACO.

Date de création 1969
Créateur François Bassolet
Claude Prieux
Louis Thiombiano, premier secrétaire général du FESPACO

Alimata Salambéré

Prix principal Étalon de Yennenga
Édition courante FESPACO 2023
Durée 8 jours
(tous les 2 ans, entre février et mars)
Direction générale Alex Moussa Sawadogo
Lieu Ouagadougou
Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso
Site web fespaco.org

Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou ou FESPACO est l'un des plus grands festivals de cinéma africains. Créé en 1969 sous le nom de « Premier festival de Cinéma Africain de Ouagadougou », il se déroule tous les deux ans à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Organisé par la « Délégation générale du FESPACO », il est également l'un des rares festivals de cinéma d'État encore existants dans le monde[1].

Présentation[modifier | modifier le code]

L’objectif du festival est de « favoriser la diffusion de toutes les œuvres du cinéma africain, de permettre les contacts et les échanges entre professionnels du cinéma et de l'audiovisuel, et de contribuer à l'essor, au développement et à la sauvegarde du cinéma africain, en tant que moyen d'expression, d'éducation et de conscientisation »[2].

Historique[modifier | modifier le code]

Dates-clefs[modifier | modifier le code]

  • Le festival a été créé en 1969 à Ouagadougou au Burkina Faso.
  • Il s'institutionalise en 1972 et devient le Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (FESPACO), sous la coupelle de l'Etat. Il devient compétitif et décerne comme grand prix l'Etalon de Yennenga.
  • En 1973 est inaugurée l'extension du festival à Bobo-Dioulasso[3].
  • En 1973, les cinéastes demandent une alternance avec les Journées cinématographiques de Carthage de Tunis : les deux gouvernements s'accordent pour que les JCC se tiennent les années paires et le Fespaco les années impaires, durant la semaine à cheval sur février et mars. C'est durant cette édition que le Fespaco devient thématique[4].
  • L'édition de 1975 est cependant reportée d'un an en raison du conflit frontalier entre le Mali et la Haute-Volta[4].
  • Le MIFA (Marché international du film africain) est créé en 1983, auquel s'ajoute en 1987 le MEPT (Marché d'échange des productions télévisuelles. Ils fusionnent en 1989 au sein du MICA (Marché international du cinéma africain), dont la dénomination apparaît dès 1987[5],[6].
  • En 1981 est créé le prix Oumarou Ganda de la 1re œuvre tandis qu'un nouveau règlement précise les nombreux prix à attribuer. Durant cette édition est créé le Collectif de L’œil vert[7].
  • L'édition de 1985, souvent nommée "le Fespaco de Sankara", innove avec un prix du public, l'organisation de la "rue marchande" (marché de produits régionaux) et du premier colloque[4].
  • En 1987, sans changer d'acronyme, le Fespaco devient le "Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou"[6]. Le monument de la place des cinéastes est inauguré, qui représente une caméra dont l’objectif est pointé vers le ciel[8].
  • En 1989 est créé le prix Paul Robeson attribué à un film de la diaspora.
  • Jusqu'en 1991, le Fespaco boycotte l'Afrique du Sud. Trois films sud-africains sont projetés au Fespaco de 1993 et c'est en 1995 que ce pays accède à la compétition.
  • En 1995, à l'occasion de la 14ème édition, est inaugurée la Cinémathèque africaine de Ouagadougou près pont Kadiogo, dans le secteur 2 de la ville. Sa gestion est confiée au Secrétariat général permanent du Fespaco[9].
  • En 1999, le festival se dote d'un comité de sélection des films, rompant avec l'opacité précédente mais toujours sans transparence sur la manière d'opérer[10].
  • En 2000, le festival publie avec l'association des Trois mondes le dictionnaire des Cinémas d'Afrique qui liste les films africains de 1960 à 2000[11], lesquels sont dorénavant intégrés dans la base de données Sudplanète d'Africultures et de la Fédération africaine de la critique cinématographique[12].
  • En 2005 le grand prix se divise en trois : or, argent et bronze, si bien que l'Etalon de Yennenga devient l'Etalon d'or de Yennenga, conçu par le sculpteur burkinabé Ali Nikiéma[13].
  • Le nouveau siège du Fespaco (précédemment situé dans les locaux du Conseil économique et social près du Rond-point des États-Unis) et dont les travaux ont été entamés en 1994, est inauguré en 2005 non loin de la Cinémathèque africaine[14].
  • Les inondations de septembre 2009 atteignent la Cinémathèque africaine de Ouagadougou avec de grosses conséquences pour l'état des copies et son fonctionnement[15].
  • Le gros œuvre du nouveau bâtiment situé à côté du siège et devant accueillir un amphithéâtre de projection principale, des salles d'atelier et de réunion ainsi que des galeries en escargot pour des expositions est terminé en 2007 et la charpente est posée mais le 15 janvier 2013, un incendie ravage le chantier au moment du goudronnage du toit[16].
  • En 2021, le Fespaco inaugure autour du siège le "Fespaco Pro" : un dispositif d’accompagnement des films au stade de post-production, l’immersion des aspirants aux métiers du cinéma, et le programme de formation "Yennenga Académie". Ce dispositif est confirmé et développé en 2023[17].
  • En 2021 est coédité en anglais et en français avec le Fespaco et l'Institut Imagine dirigé par Gaston Kaboré un numéro de la revue américaine Black Camera de 786 pages entièrement consacré au festival et à son histoire[18].
  • Le saccage de l'Institut français lors des manifestations au lendemain du coup d’État de septembre 2022 prive le festival de deux salles de projection en centre-ville.

Thématiques et colloques[modifier | modifier le code]

A partir de 1973, chaque édition annonce une thématique tenant compte des préoccupations des professionnels du cinéma et des enjeux du moment. Elle ne constitue pas un critère de compétition[19].

  • 1973 : Le rôle du cinéma dans l'éveil d'une conscience de civilisation noire.
  • 1976 : Le cinéaste africain du futur : implication éducative.
  • 1979 : Le rôle du critique du film africain.
  • 1981 : La production et la distribution.
  • 1983 : Le cinéaste africain face à son public[20].

A partir de 1985, un colloque est organisé dont le thème est différent de la thématique choisie. Ces colloques n'ont que très rarement fait l'objet d'une publication des actes.

  • 1985 : Cinéma et libération des peuples.

Colloque : Littérature et cinéma africain.

  • 1987 : Cinéma et identité culturelle.

Colloque : Tradition orale et nouveaux médias[21].

  • 1989 : Cinéma et développement économique.

Colloque : Cinéma, femmes et pauvreté.

  • 1991 : Cinéma et environnement.

Colloque : Partenariat et cinéma africain.

  • 1993 : Cinéma et libertés.

Colloque : Cinéma et droits de l'enfant.

  • 1995 : cinéma et Histoire de l'Afrique.

Colloque 1 : Le centenaire du cinéma.

Colloque 2 : Cinéma et Histoire.

Colloque 3 : Parole et regard de femme.

A partir de 1997, le colloque porte sur la thématique choisie pour le festival.

  • 1997 : Cinéma, enfance et jeunesse.
  • 1999 : Cinéma et circuits de diffusion en Afrique.
  • 2001 : Cinéma et nouvelles technologies.
  • 2003 : Le comédien dans la création et la promotion du film africain.
  • 2005 : Formation et enjeux de la professionnalisation.
  • 2007 : Cinéma africain et diversité culturelle.

Panel : Cinéma d'auteur et cinéma populaire d'Afrique.

  • 2009 : Cinéma africain, tourisme et patrimoine culturel.
  • 2011 : Cinéma africain et marchés.
  • 2013 : Cinéma africain et politiques publiques en Afrique.
  • 2015 : Cinéma africain : production et diffusion à l'ère du numérique.
  • 2017 : Formation et métiers du cinéma et de l'audiovisuel.
  • 2019 : Mémoire et avenir des cinémas africains.

Le colloque de cette édition du cinquantenaire est intitulé : Confronter notre mémoire et forger l'avenir d'un cinéma panafricain dans son essence, son économie et sa diversité.

  • 2021 : Cinéma d’Afrique et de la diaspora, nouveaux talents, nouveaux défis.
  • 2023 : Cinémas d'Afrique et culture de la paix.

Ouagawood[modifier | modifier le code]

Ouagawood est le nom donné à l'industrie cinématographique africaine dont les films sont présentés à Ouagadougou lors du FESPACO[22],[23].

Employé pour la première fois par des journalistes de la BBC[22] et du quotidien La Libre Belgique lors du FESPACO 2011[23], le terme « Ouagawood » est un mot-valise combinant Ouaga, le diminutif de « Ouagadougou », capitale du Burkina Faso, et celui d'un autre symbole de l'industrie cinématographique, en l'occurrence américaine : « Hollywood » (suivant le même modèle que les expressions Bollywood et Nollywood). Outre le symbole, ce dénominatif reste encore très peu usité.

Éditions[modifier | modifier le code]

1er Festival de cinéma africain de Ouagadougou (1969)[modifier | modifier le code]

2e Festival de cinéma africain de Ouagadougou (1970)[modifier | modifier le code]

3e FESPACO (1972)[modifier | modifier le code]

4e FESPACO (1973)[modifier | modifier le code]

5e FESPACO (1976)[modifier | modifier le code]

6e FESPACO (1979)[modifier | modifier le code]

7e FESPACO (1981)[modifier | modifier le code]

8e FESPACO (1983)[modifier | modifier le code]

9e FESPACO (1985)[modifier | modifier le code]

10e FESPACO (1987)[modifier | modifier le code]

11e FESPACO (1989)[modifier | modifier le code]

12e FESPACO (1991)[modifier | modifier le code]

13e FESPACO (1993)[modifier | modifier le code]

14e FESPACO (1995)[modifier | modifier le code]

15e FESPACO (1997)[modifier | modifier le code]

16e FESPACO (1999)[modifier | modifier le code]

Longs métrages[modifier | modifier le code]

Courts métrages[modifier | modifier le code]

  • Prix du meilleur court métrage de fiction : On the Edge de Newton Aduaka (Nigeria)
  • Prix du meilleur documentaire : Hot Irons d'Andrew Dosunwu (Nigeria)
  • Prix Paul Robeson (diaspora) : Blue Note de Rahdi Taylor (États-Unis)

Édition 2001 et suivantes[modifier | modifier le code]

Liste des têtes dirigeantes du FESPACO[modifier | modifier le code]

En 1969, Alimata Salambéré préside le comité d'organisation. Elle est remplacée par Simone Aïssé Mensah pour l'édition de 1970[24]. De 1972 jusqu'au décret 99-083 du 6 avril 1999, la tête dirigeante du Fespaco est un Secrétaire permanent. Ensuite, c'est un Délégué général[25].

Rang Pays Direction Date de début Date de fin
1 Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso Louis Thombiano 1972 1982
2 Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso Alimata Salambéré 1982 1984
4 Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso Filippe Savadogo 1984 1996
5 Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso Baba Hama[26] 1996 2008
6 Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso Michel Ouedraogo[27] 2008 2014
7 Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso Ardiouma Soma[28] 2014 2020
8 Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso Alex Moussa Sawadogo[29] 2021 en cours

Palmarès par nation[modifier | modifier le code]

Sont listés ci-dessous les récipiendaires par nationalité du grand prix Étalon de Yennenga. Le prix initial a connu une séparation en trois prix (Étalon d'or, d'argent et de bronze) à partir de l'édition 2005.

Rang Pays Vainqueur Finaliste Troisième
1 Maroc 4 1 1
2 Mali 3 0 0
3 Côte d'Ivoire 2 0 1
4 Mauritanie 2 0 0
5 Burkina Faso 2 0 2
6 Sénégal 2 0 1
7 Algérie 1 2 1
8 Cameroun 1 1 0
9 Afrique du Sud 1 1 0
10 Niger 1 0 0
11 Ghana 1 0 0
12 RDC 1 0 0
13 Nigeria 1 0 0
14 Éthiopie 1 0 0
15 Rwanda 1 0 0
15 Somalie 1 0 0
16 Tchad 0 1 1
17 Bénin 0 1 0
18 Égypte 0 1 0
19 Tunisie 0 0 1

Autres initiatives[modifier | modifier le code]

Le FESPACO Olvido ou « MINIFESPACO » a pour but de promouvoir le cinéma africain en dehors de la capitale. Il est organisé par l'institut Olvido en partenariat avec le Fespaco. La première édition s'est tenue à Ouahigouya du 5 jusqu'au 8 juin 2013 et a permis la diffusion d'une douzaine de films sélectionnés pour l'édition 2013[30].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Fespaco », sur fespaco.org (consulté le )
  2. « Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou », sur ficdc.org (consulté le )
  3. Ouédraogo 1995, p. 191.
  4. a b et c Fespaco, Black Camera et Institut Imagine 2020, Manthia Diawara, « Cinéma africain et festivals : le Fespaco », p. 134.
  5. Dupré 2012, p. 182.
  6. a et b Olivier Barlet, « Histoire du Fespaco : entretien avec Filippe Savadogo », sur Africultures,
  7. « A la recherche du collectif de l’œil vert - Entretien d’Olivier Barlet avec William Ousmane Mbaye », sur Africultures,
  8. « Boubakar GALBANI : Concepteur du monument de la Place des Cinéastes. », sur fespaco.bf (consulté le )
  9. « Historique de la Cinémathèque africaine de Ouagadougou », sur cinemathequeafricaine.org (consulté le )
  10. Dupré 2020, p. 256.
  11. « Les cinémas d'Afrique », sur Karthala (consulté le ).
  12. « Africiné - le leader mondial du cinéma africain et diaspora », sur Africiné (consulté le )
  13. « Ali Nikiéma - Sculpteur Fondeur », sur www.alinikiema.net (consulté le )
  14. Damien Glez, « [Chronique] Fespaco : des sorciers pour sauver le cinéma ? », sur Jeune Afrique, (consulté le )
  15. Gervais Hien, « Cinémathèque Africaine de Ouagadougou : après le déluge, la détresse », sur Africiné, (consulté le )
  16. Issouf Sanogo, « Burkina : à Ouagadougou, le bâtiment maudit du Fespaco », sur L'Express, (consulté le )
  17. « Fespaco Pro », sur fespaco.org
  18. Fespaco, Black Camera et Institut Imagine 2020.
  19. Fespaco, Black Camera et Institut Imagine 2020, Hamadou Sondé, « La question de la mémoire institutionnelle du Fespaco », p. 721.
  20. Fespaco 1983, Paris, Présence africaine, , 96 p. (ISBN 2-7087-0483-4). Cet ouvrage comporte les documents de travail réalisés pour le séminaire portant sur cette thématique, écrits notamment par Med Hondo, Moussa Yoro Bathily, Paulin Soumanou Vieyra, Férid Boughedir, Inoussa Ousseini et Noureddine Saïl ainsi que les recommandations du séminaire.
  21. Tradition orale et nouveaux médias, Bruxelles, Editions OCIC, , 270 p. (ISBN 92-9080-023-2) qui reprend les actes du colloque.
  22. a et b Christian Ndounou-Delwami, « BBC Afrique en direct au FESPACO », sur bbc.co.uk, (consulté le )
  23. a et b Karin Tshidimba, « Voir Ouaga et revenir », sur lalibre.be, (consulté le )
  24. Ouédraogo 1995, p. 131.
  25. Dupré 2012, p. 252.
  26. « Michel Ouédraogo – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  27. Michel Ouedraogo sur Africultures
  28. « FESPACO : Michel Ouédraogo cède son fauteuil à Ardiouma Soma »
  29. Le nouveau Délégué général est Moussa Alex Sawadogo sur Africultures
  30. FESPACO 2013 : les 12 meilleurs films seront projetés à Ouahigouya. Retrieved 05/29/2013 from http://www.ouahigouya.org/index.php?option=com_content&view=article&id=99:fespaco-2013-les-12-meilleurs-films-seront-projetes-a-ouahigouya&catid=1:latest-news

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Lina Bosuma, Les Aspects rituels du Fespaco, mémoire en anthropologie, Université libre de Bruxelles, 2003, 142 p. + annexes.
  • Colin Dupré, Le Fespaco, une affaire d'État(s), 1969-2009, L'Harmattan, , 406 p. (ISBN 978-2-336-00163-0)
  • Patrick G. Ilboudo, Le FESPACO, 1969-1989 : les cinéastes africains et leurs œuvres, Ouagadougou, Editions La Mante, , 499 p., numéro d'édition CLA0007BBDA
  • Hamidou Ouédraogo, Naissance et évolution du FESPACO de 1969 à 1973, Ouagadougou, Chez l'auteur, , 224 p..
  • Fespaco, Black Camera et Institut Imagine, Cinéma africain - Manifeste et pratique pour une décolonisation culturelle : Première partie - le FESPACO : création, évolution, défis, Ouagadougou, Auto-édition, , 786 p. (ISBN 978-2-9578579-4-4) - traduction de Black Camera Volume 12, Number 1, Fall 2020, African Cinema: Manifesto & practice for cultural decolonization, part I: FESPACO: Formation, Evolution, Challenges, Indiana University Press

Filmographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]