Farid al-Din Attar — Wikipédia

Farid Al-Din Attar
La Conférence des oiseaux peinte par Habib Allah Savaji. (Vers 1600)
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Attar Mausoleum (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
فَریدالدّین ابوحامِد محمّد عطّار نِیشابوریVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Œuvres principales
La Conférence des oiseaux, Tazkirat al-Awliya (d), Mokhtar-nameh (d), Asrâr nâmeh (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Farīd ad-Dīn ʿAṭṭār (en persan : فَرید الدّین ابو حامِد محمّد عطّار نِیشابوری, Farīd ad-dīn Abū Ḥāmid Moḥammed ʿAṭṭār Nīšābūrī), parfois surnommé Attar de Nishapur, est un poète mystique persan (v. 1145 - mort entre 1190 et 1229), né et mort à Nichapour (Khorassan), où se trouve son tombeau.

Biographie[modifier | modifier le code]

Mausolée de Farīd al-Dīn ʿAṭṭār à Nichapour.

Comme pour nombre de saints soufis (ou chrétiens) du Moyen Âge, sa vie transparaît surtout à travers des récits hagiographiques. On sait cependant qu'il a vécu à Nishapour, la ville de Omar Khayyâm, qui était alors un centre urbain important et florissant du nord-est iranien[1],[2].

Son père était un commerçant aisé et respecté, qui possédait plusieurs commerces de drogues, épices et parfums à Nishapur. Son fils suivit sa trace et travailla sa vie durant comme apothicaire et parfumeur (Attâr), dans le commerce hérité de son père. On peut noter que, à l'image de nombreux autre soufis, la dénomination de sa profession deviendra son nom[3]. Il semble bien avoir conservé cette profession durant toute sa vie et l'avoir ainsi conciliée avec une vie religieuse vers laquelle il s'est senti attiré déjà enfant, et avec la pratique du soufisme[1], menant de front ses activités professionnelles et littéraires[4]. Il a sans doute beaucoup voyagé, bien qu'on ne sache rien de vraiment précis sur ces déplacements[2],[4].

Les traditions ultérieures feront de Attar un de ces martyrs de l'amour divin exécutés par les tenants de l'orthodoxie religieuse ou, dans son cas, par l'envahisseur mongol[5]. Si cette mise à mort par les Mongols reste incertaine, elle montre bien en quelle haute estime Attar était tenu en Iran[6].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Malik Ayaz (en) agenouillé devant le sultan Mahmûd de Ghaznî. Extrait des Six Poèmes, Iran du Sud, 1472 (British Library, Londres).

Attar a écrit plusieurs ouvrages moraux et mystiques, dont le plus célèbres est le Manṭiq al-ṭayr La Conférence des oiseaux »). Le livre met en scène trente oiseaux qui se lancent à la recherche du Simorg (persan: « trente oiseaux »), l'oiseau royal par lequel la vie continue sur terre, symbole des êtres aériens ailés. Au prix d'efforts gigantesques qui découragent la plupart d'entre eux, certains traversent sept vallées merveilleuses. Ce voyage est une expression poétique de l'itinéraire mystique du soufisme iranien, doctrine selon laquelle Dieu n'est pas extérieur ou en dehors de l'univers, mais dans la totalité de l'univers. À l'issue de leur périple, c'est leur moi profond que découvrent les voyageurs.

On lui doit aussi le Tadhkirat al-Awliya (« Le mémorial des saints (ou des Amis de Dieu) »), importante compilation des vies de soixante-douze soufis. Le Elâhi nâmeh Le Livre du divin ») offre plusieurs anecdotes religieuses et profanes, de haute tenue. Le Mosibat nâmeh (« Le Livre de l'épreuve ») raconte l'histoire de l'âme enfermée en elle-même, et qui finit par voir que sa véritable nature est dans le secret divin. Quant au Pend-namèh (« Le Livre des conseils »), c'est un bref livre qui présente essentiellement des règles morales assez sèches, mais qui a connu une grande popularité. Attar est aussi l'auteur d'une importante œuvre lyrique, rassemblée dans un Divan de ses poèmes, ainsi que du Asrâr nâmeh (« Le Livre des secrets »).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Traductions en français[modifier | modifier le code]

Manṭiq al-ṭayr[modifier | modifier le code]

Traductions[modifier | modifier le code]
Adaptations[modifier | modifier le code]
Adaptation musicale[modifier | modifier le code]
  • Symorgh, Conte lyrique et philosophique, musique d'Yves Guicherd, livret de Nathalie Labry et Gérard-Henry Borlant, création le au Théâtre Passage vers les Étoiles (Paris).

Études[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • (en) Helmut Ritter (trad. de l'allemand, transl. [from German] by John O'Kane), The Ocean of the Soul : Men, the World and God in the Stories of Farid Al-Din 'Attar, Leide, Brill, , 833 p. (ISBN 9-004-12068-8, lire en ligne)
  • Garcin de Tassy, Poésie philosophique et religieuse chez les Persans. D’après le "Mantic Uttaïr" ou "Le Langage des oiseaux" de Farid-Uddin Attar et pour servir d’introduction à cet ouvrage, Paris, Chez Benjamin Dupraz, , 4e éd. (1re éd. 1819), 76 p. (lire en ligne)

Articles[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Fouchécour s.d..
  2. a et b Vitray-Meyerovitch 2014.
  3. Annemarie Schimmel, Mystical dimensions of Islam, Chapel Hill, The University of North Carolina Press, 2011 [1975], 542 p. (ISBN 978-0-807-89976-2) p. 84.
  4. a et b Rouhani 1990, Introduction.
  5. Hellmut Ritter, « ʿAṭṭār », in Encyclopédie de l’Islam. Brill Online, 2010.
  6. Annemarie Schimmel, Mystical dimensions of Islam, Chapel Hill, The University of North Carolina Press, 2011 [1975], 542 p. (ISBN 978-0-807-89976-2) p. 302-308.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]