Famille royale belge — Wikipédia

Cet article concerne à la fois les aspects individuels et familiaux de la famille royale belge : aspects linguistiques, généalogiques, liens avec d'autres dynasties européennes ; ainsi que les perspectives du maintien de cette famille royale dans l'évolution du contexte belge. Pour les aspects plus institutionnels, c'est-à-dire les fonctions actuelles et le rôle de la monarchie en Belgique, se référer à l'article Monarchie en Belgique.

La « naissance » de la famille royale belge, qui est la famille régnante aujourd'hui au royaume de Belgique, date de 1830-1831. Léopold Ier de Belgique (1790-1865) en est le fondateur, ce qui n'empêche pas que ses descendants et successeurs sur le Trône de Belgique sont demeurés des membres à part entière de la branche « Ernestine » de la maison ducale de Saxe (Das Herzogliche Haus Sachsen-Coburg und Gotha). C'est donc le chef de cette Maison (Oberhaupt des Hauses) depuis 1998, Son Altesse Royale le prince Andreas Michael Armin Siegfried Hubertus Friedrich-Hans, Herzog von Sachsen-Coburg und Gotha, né le 21 mars 1943 au château de Casel en Basse-Lusace (Schloss Casel, Niederlausitz), qui préside actuellement aux destinées de la famille d'origine des rois des Belges (Albert II et Philippe) et de tous les autres descendants directs en ligne masculine du roi Léopold Ier ; on notera que les souverains belges n'occupent là-bas, en Allemagne, que le rang subalterne de « cadets de famille ».

Dans la Belgique devenue indépendante vis-à-vis des Pays-Bas (le , le Congrès national élit d'abord comme roi des Belges, en 1830, Louis d'Orléans (1814-1896), duc de Nemours, deuxième fils du roi des Français Louis-Philippe Ier, mais ce dernier s'y opposa.

Le Congrès fit alors appel à un prince allemand protégé par l'Angleterre, Léopold de Saxe-Cobourg-Saalfeld, veuf de la princesse Charlotte Augusta de Galles, qui accepta le trône de Belgique : il devint le roi Léopold Ier de Belgique et fit triomphalement son entrée à Bruxelles le , date à laquelle il prêta serment sur la Constitution et qui marque désormais le jour de la Fête nationale belge.

Le nouveau roi, qui utilisait le français pour langue d'usage comme de nombreux princes de l'Europe à cette époque, épousa en août 1832 Louise-Marie d'Orléans, la fille du roi des Français Louis-Philippe Ier (le même qui avait refusé la couronne de Belgique à son fils Louis d'Orléans) : par ce mariage et la naissance qui a suivi, c'est alors le véritable commencement de la dynastie belge.

C'était aussi une façon pour le jeune royaume, par l'intermédiaire d'un prestigieux parrainage de sang royal (celui du roi des Français), de faire son entrée dans la famille fermée des monarchies européennes qui comptaient. La reine, après un fils mort au berceau, donna naissance au futur roi Léopold II de Belgique.

Une dynastie royale à la fois francophone, néerlandophone et germanique, en pays trilingue[modifier | modifier le code]

Rappel historique : les origines d'une famille francophone et germanique[modifier | modifier le code]

Dès l'indépendance de la Belgique et après leur mariage en 1832, le couple royal (Léopold Ier de Belgique, prince allemand de naissance mais anglicisé à la suite de son long séjour en Angleterre, et la reine Louise d'Orléans, fille du roi des Français) élèvent et font élever leurs enfants, dont le futur Léopold II de Belgique, en français : c'est alors à la fois la langue de la cour et la langue officielle unique du jeune État, et c'est aussi la langue d'usage de Léopold Ier et Louise d'Orléans.

Par la suite la dynastie, tout en étant francophone, va continuer d'être essentiellement germanique et après le décès de Léopold Ier devenir catholique (religion majoritaire des Belges). Léopold II épouse l'archiduchesse autrichienne Marie-Henriette de Habsbourg-Lorraine, mais à sa mort en 1909, Léopold II n'a plus d'héritier mâle direct (son fils Léopold de Belgique est décédé en 1869). C'est donc Albert, son neveu, qui lui succède : le nouveau roi Albert Ier de Belgique est le fils du prince Philippe de Belgique, comte de Flandre (frère cadet de Léopold II de Belgique) et de la princesse allemande Marie de Hohenzollern-Sigmaringen. Il épousa Élisabeth en Bavière, princesse bavaroise. Léopold III de Belgique, leur fils aîné, roi en 1934, épousa la princesse suédoise Astrid de Suède, devenue ainsi reine des Belges. Leur fils aîné, Baudouin de Belgique, fut roi de 1951 à sa mort en 1993, sans laisser d'héritier direct. Son frère cadet, Albert, est devenu roi sous le nom d'Albert II, en 1993. En 2013, son fils Philippe devient à son tour roi.

Les ascendances germaniques prédominent ainsi fortement dans la famille royale belge, tandis que le français est la langue familiale depuis les débuts de la dynastie.

Les usages linguistiques de la famille royale aujourd'hui[modifier | modifier le code]

La famille royale, qui est francophone, s'efforce de plus en plus, au nom de ses devoirs constitutionnels mais surtout d'un certain pragmatisme, de refléter le caractère trilingue du pays, aussi bien dans les manifestations officielles que dans l'apprentissage des langues pendant la scolarité des princes.

Les Flamands étant majoritaires dans le pays, le roi prend soin de commencer généralement ses discours nationaux (c'est-à-dire les discours adressés à tous les Belges, au parlement ou ailleurs) en néerlandais, geste apprécié car perçu comme légitime.

Bien que la langue maternelle des enfants royaux soit le français, chaque prince a suivi, dans la mesure du possible, une éducation dans plusieurs langues. Les fils du roi Albert II - Philippe et Laurent - ont suivi tout le début de leur scolarité en français à Bruxelles-Capitale (primaire puis Collège Saint-Michel à Etterbeek) ; ensuite ils ont été envoyés en Flandre pour y étudier en néerlandais ; enfin ils ont poursuivi leurs études en école militaire puis en université (Philippe à Oxford et Stanford, Laurent à l'Université catholique de Louvain). Avant l'université, Laurent a également étudié à l’École Royale des Cadets à Laeken (Bruxelles), en langue française.

Il s'agissait, en somme, de la pratique suivante : études primaires et début du secondaire à Bruxelles (études en langue française) ; ensuite fin du secondaire en Flandre (études en langue néerlandaise) ; enfin ouverture à l'international si possible, pour les études supérieures (États-Unis, Grande-Bretagne, France, Italie, etc.), ou bien école militaire (en Belgique ou à l'étranger).

Alors qu'il était encore prince, le roi Philippe et son épouse la reine Mathilde, ont inscrit leurs enfants, la princesse Élisabeth (née en 2001) et son frère Gabriel (né en 2003), dans une école de langue néerlandaise : le but est qu'ils deviennent progressivement bilingues[réf. nécessaire] afin qu'ils aient une réelle maîtrise du néerlandais. Cette démarche est celle de l'immersion dans une langue seconde. La princesse Astrid, sœur du roi, et son mari le prince Lorenz d'Autriche-Este, d'origine autrichienne mais lui aussi francophone, ont également inscrit leurs cinq enfants dans une école de langue néerlandaise. En raison de ce geste « d'immersion néerlandaise », des observateurs de la monarchie belge ont prétendu que Philippe, et sa sœur Astrid, ont fait des concessions au nationalisme flamand ou plus exactement qu'ils ont cédé à la pression "permanente" des nationalistes flamands[Qui ?]. D'autres[Qui ?] ont affirmé qu'il s'agissait simplement d'une mode.

Malgré tous ces efforts à l'égard de la langue néerlandaise, les membres de la famille royale belge (du moins certains d'entre eux) sont parfois jugés sévèrement en Flandre pour leur relative difficulté à s'exprimer en néerlandais.

Il est par exemple notoire[réf. nécessaire] que le prince Laurent, frère du roi, a éprouvé de grandes difficultés dans l'apprentissage de cette langue lors de son passage scolaire en Flandre, où il a dû redoubler trois fois.

La généalogie de la famille royale (depuis Albert Ier)[modifier | modifier le code]

Descendance dynaste du roi Albert Ier (1875-1934). Dans les faits, la famille royale belge est aujourd'hui limitée à l'actuel roi Philippe (né en 1960), la reine Mathilde et à leurs enfants, la princesse Élisabeth, duchesse de Brabant, princesse héritière, le prince Gabriel, le prince Emmanuel et la princesse Éléonore.

L'ordre de succession au trône des 16 princes et princesses successibles, et résultant de la modification des règles de succession en 1991, est indiqué en gras.

Les liens particuliers avec d'autres dynasties européennes[modifier | modifier le code]

Dès sa naissance, la Belgique léopoldienne a développé une influence importante dans le monde, notamment en participant à l'exploration et à la colonisation de l'Afrique aux côtés des grandes puissances de l'époque, la France et l'Angleterre, ceci grâce aussi à ses liens avec les dynasties européennes. Léopold Ier de Belgique était notamment l'oncle de la reine Victoria du Royaume-Uni et le gendre du roi des Français, Louis-Philippe Ier.

Aujourd'hui, la dynastie belge entretient des liens étroits et très privilégiés avec la famille régnante du Luxembourg. La princesse Joséphine-Charlotte de Belgique (1927-2005), épouse du grand-duc Jean de Luxembourg, n'était autre que la fille du roi Léopold III de Belgique et donc la sœur de deux rois belges Baudouin (décédé en 1993) et Albert II. Son fils, le grand-duc Henri, souverain du Luxembourg depuis 2000, est ainsi le cousin germain du roi des Belges, Philippe. Le fils du grand-duc, l'héritier Guillaume de Luxembourg (1981), est le parrain du prince Emmanuel, fils du roi Philippe.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Andreas, Prinz von Sachsen-Coburg und Gotha (préface) & Harald Sandner, Das Haus Sachsen-Coburg und Gotha: eine Dokumentation zum 175-jährigen Jubiläum des Stammhauses in Wort und Bild. 1826 bis 2001, Coburg: Neue Presse, 2001, (ISBN 3-00-008525-4)
  • Michael Henker, Evamaria Brockhoff, Margot Hamm, Pia Haertinger, Renate Weber & Peter Wolf (éds.), Ein Herzogtum und viele Kronen. Coburg in Bayern und Europa. Katalog zur Landesausstellung 1997 des Hauses der Bayerischen Geschichte und der Kunstsammlungen der Veste Coburg in Zusammenarbeit mit der Stiftung der Herzog von Sachsen-Coburg und Gotha'schen Familie und der Stadt Coburg (Veste Coburg und Schloß Callenberg, 3. Juni bis 28. September 1997), Veröffentlichungen zur Bayerischen Geschichte und Kultur Nr. 36/97, Bayerische Staatskanzlei, Haus der Bayerischen Geschichte, Augsburg 1997, (ISBN 3-927233-56-0)
  • Franz Haarmann: Das Haus Sachsen-Coburg und Gotha. Börde-Verlag, Werl 2006, (ISBN 3-9810315-5-5)
  • Christian Cannuyer, Histoire de la dynastie belge. Rennes : Éd. Ouest-France, 2005. 64 p., 23 cm. (ISBN 2-7373-3677-5).