Félicie de Fauveau — Wikipédia

Félicie de Fauveau
Ary Scheffer, Portrait de Félicie de Fauveau (1829),
Paris, musée du Louvre.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 85 ans)
FlorenceVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière de San Felice a Ema (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Fratrie
Hippolyte de Fauveau (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Mouvement
Archives conservées par
Œuvres principales
Maquette pour un Monument à Clémence Isaure (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Félicie de Fauveau née à Livourne (Italie) le et morte à Florence le est une sculptrice française.

Représentante majeure du style troubadour, son œuvre, qui préfigure le préraphaélisme, a eu une grande influence sur des auteurs romantiques comme Alfred de Musset et Alexandre Dumas.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et famille[modifier | modifier le code]

Félicie de Fauveau naît le à Livourne[2]. Son père, Alexandre de Fauveau, descend d'une famille de financiers anoblie par charge de secrétaire du roi quatre générations auparavant, qui s'est installée en Italie peu avant la Révolution. Il s'est marié à Canteleu, le 10 frimaire an VIII, avec Anne, fille de Jean Véry de La Pierre, receveur des douanes à Rouen et de Marie-Archange Palyart, avec laquelle il a quatre enfants, dont Félicie est l'aînée. Sa tante Constance de La Pierre, née le à Rouen et épouse de Louis Lézurier de La Martel, est artiste-dessinateur, élève de Jacques-Antoine-Marie Lemoine.

Débuts en sculpture[modifier | modifier le code]

En 1814, lors de la Restauration, la famille de Fauveau, ruinée par de mauvais placements, rentre en France. Félicie fréquente le salon de la duchesse de Berry qui a le même âge qu'elle, et décide d'être artiste. Elle commence par peindre, travaillant dans l'atelier de Louis Hersent, puis, sous l'inspiration de Paul Delaroche, elle apprend la sculpture en autodidacte avec son frère cadet Hippolyte. Elle fut également l'élève du peintre français Bernard Gaillot[3].

Proche du peintre Ary Scheffer, Félicie de Fauveau trouve son inspiration dans sa passion pour le Moyen Âge. Étant, avec Marie d'Orléans, l'une des pionnières comme sculptrice, elle expose au Salon de 1827 deux bas-reliefs inspirés par Walter Scott : Sujet tiré du roman de l'Abbé, par Walter-Scott et Christine reine de Suède, refusant de faire grâce à son grand écuyer Monaldeschi[4]. Lors de sa visite, Alexandre Dumas tombe en arrêt devant ce dernier et décide d'en tirer une pièce, Christine, qui est reçue au Théâtre-Français six mois plus tard. Son groupe en bas-relief Christine à Fontainebleau lui vaut de vifs éloges de Stendhal[5].

Au salon de 1830, elle obtient une médaille pour un bénitier représentant Saint Denis ressuscitant pour bénir l'eau baptismale de la France[6].

L'affaire de la Vendée et la prison[modifier | modifier le code]

Revendiquant indépendance et goûts masculins, elle participe activement à l'insurrection royaliste dans l'Ouest de la France en 1832, durant laquelle elle se lie avec Félicie de Duras, comtesse de La Rochejaquelein. Arrêtée, elle passe huit mois en prison[6] avant d'être finalement acquittée[7]. Elle retourne alors en Vendée, mais doit finalement fuir le pays, sa tête étant mise à prix après l'arrestation de la duchesse de Berry[7].

L'exil[modifier | modifier le code]

Après Bruxelles, elle se réfugie en 1834 à Florence, où elle est accueillie par le sculpteur Lorenzo Bartolini[2], et se consacre pleinement à son art en compagnie de son frère Hippolyte. Son Monument à Dante, conçu avant 1830, est sculpté de 1830 à 1836. Elle y rencontre les Hanski et Honoré de Balzac, va voir également le comte de Chambord à Rome en janvier 1840, et reçoit la visite du tsar Nicolas Ier le [2].

À Florence, durant cinq décennies, elle apprêta dans la statuaire monumentale et domestique les formes d'une esthétique néo-gothique et néo-Renaissance inspirée. Sa Lampe de saint Michel et l'opuscule qui l'accompagne (Paris, Didot, 1832) en furent le manifeste. Sans fuir dans la nostalgie, et avec la lucidité des romantiques, Félicie de Fauveau poursuivit l'inscription dans la sculpture des règles de pensée et moralité qui firent l'ancien royaume de France. Il n'est pas étonnant que les expressions et les objets d'un art contre-révolutionnaire aient pu être ignorés de l'historiographie du XIXe siècle français, largement soumise aux injonctions de la commande gouvernementale et aux institutions qui la soutiennent[8].

Elle meurt le à Florence, où elle est enterrée au cimetière San Felice a Ema.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Élisabeth de Hongrie (1851), Art Institute of Chicago.

Expositions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-6bfuqeiot-ebb0dkzgc7ed »
  2. a b et c « Félicie de Fauveau (1801-1886), l'amazone de la sculpture », Historial de la Vendée, (consulté le ).
  3. Google livre "Le Dictionnaire universel des créatrices" d'Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber et Béatrice Didier, consulté le 8 mai 2020.
  4. Explication des ouvrages de peinture, sculpture, gravure, lithographie et architecture des artistes vivans exposés au musée royal des arts le 4 novembre 1827, p. 257.
  5. Stendhal 1828, p. 209.
  6. a et b de Coubertin 1887, p. 515.
  7. a et b de Coubertin 1887, p. 516.
  8. Jacques de Caso, « Fauveau, Félicie de » in Jean-Clément Martin (Dir), Dictionnaire de la Contre-Révolution, éd. Perrin, 2011, p. 246.
  9. Notice no 05620010169, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  10. Félicie de Fauveau. L'amazone de la sculpture, dossier de presse de l'exposition du musée d'Orsay en 2013, p. 36 (en ligne sur yumpu.com).
  11. Dossier de presse de l'exposition du musée d'Orsay en 2013, op. cit., p. 28.
  12. « Monument consacré à la mémoire du Baron Gros par Mlle Sarazin de Belmont  », notice sur augustins.org.
  13. Notice no 4125, base Atlas, musée du Louvre.
  14. Notice no 000SC019415, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  15. « Une terre cuite de Félicie de Fauveau préemptée par le Louvre - La Tribune de l'Art », sur www.latribunedelart.com (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]