Exposition universelle de 1894 — Wikipédia

Exposition universelle de 1894
Exposition universelle de 1894
Affiche de l'Exposition
Général
Type-BIE Universelle
Catégorie Expo historique
Surface 65, 5 acres
Fréquentation 3 000 000 visiteurs
Organisateur Frans Van Kuyck et Hippolyte d'Ursel
Participants
Compagnies 12 095 exposants
Localisation
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Ville Anvers
Site Quartier de Waalse Kaai
Coordonnées 51° 12′ 26″ nord, 4° 23′ 24″ est
Chronologie
Date d'ouverture
Date de clôture
Éditions Universelles
Précédente Exposition universelle de 1893 , Chicago
Suivante Exposition internationale de Bruxelles de 1897 , Bruxelles
Géolocalisation sur la carte : Anvers
(Voir situation sur carte : Anvers)
Exposition universelle de 1894
Géolocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Exposition universelle de 1894

L’Exposition universelle d'Anvers de 1894 (néerlandais : Wereldtentoonstelling van 1894) est la douzième exposition universelle organisée à Anvers, en Belgique, du 5 mai au 5 novembre 1894. C'est la deuxième fois que la ville flamande d'Anvers accueille une exposition universelle depuis celle de 1885. L'exposition a pour thèmes principaux la Révolution Industrielle et la colonisation du Congo belge avec la reconstruction d'un village congolais pour l'occasion. L'Exposition universelle, internationale et coloniale de Lyon en France est organisée en même temps avec pour thème la promotion de l'Empire colonial français.

Historique[modifier | modifier le code]

Le but de cette exposition universelle était avant tout une démonstration de prestige voulue par le gouvernement et le roi des Belges Léopold II pour promouvoir à la fois les progrès de l'industrialisation dans le pays — réaffirmer la place prédominante du port d'Anvers et les « travaux de civilisation » accomplis dans la colonie du Congo. L'organisation de l'exposition représenta 4,15 millions de francs belges, dont 500 000 francs furent parrainés par la municipalité[1].

Pays participants[modifier | modifier le code]

25 pays au total participèrent à cette exposition universelle[2]. En italique sont indiqués les colonies participantes :

Continent Pays
Europe Autriche-Hongrie, Drapeau de la Bulgarie Bulgarie, Drapeau du Danemark Danemark, Drapeau de l'Empire russe Empire russe, Drapeau de l'Espagne Royaume d'Espagne, Drapeau de la France France, Grèce, Italie, Drapeau du Luxembourg Luxembourg, Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas, Drapeau du Royaume du Portugal Royaume de Portugal, Drapeau de la Roumanie Roumanie, Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni, Drapeau de la Suisse Suisse, Drapeau des Royaumes Unis de Suède et de Norvège Suède-Norvège
Asie Drapeau de la Chine (Dynastie Qing) Empire de Chine, Drapeau de la Turquie Empire Ottoman, Drapeau de la Perse Perse, Drapeau des Pays-Bas Indes orientales néerlandaises
Afrique Drapeau de l'État indépendant du Congo État indépendant du Congo, République sud-africaine
Amériques Drapeau du Mexique Mexique, Drapeau des États-Unis États-Unis d'Amérique

Exposition[modifier | modifier le code]

Le prix d'entrée était d'un franc : alors que le salaire journalier d'un ouvrier était de 2, 50 BEF, le public ciblé était plutôt celui de la bourgeoisie et des familles aisées pour qui la démonstration de la puissance industrielle et coloniale belge était faite.

Exposition coloniale[modifier | modifier le code]

Un village congolais exposant des habitants et des éléments authentiques fut mis sur pied pour faire la promotion du commerce colonial du Congo. Les Congolais y devaient manifester leurs activités quotidiennes considérées comme « primitives ». Sur les 144 personnes exposées, 44 sont tombées malades et huit sont mortes[3].

L'ivoire importé du Congo sert à la réalisation de plusieurs statues très appréciées, comme le relate cet article d'Alphonse-Jules Wauters dans Le Congo Illustré :

« Les dix-neuf spécimens de sculptures en ivoire exécutés par quelques-uns de nos meilleurs statuaires, et exposés à Anvers d’abord, au Cercle artistique de Bruxelles ensuite, méritent de nous occuper un instant comme un attrayant essai de renaissance d’une matière un peu oubliée, mais qui, à toutes les époques et dans toutes les écoles artistiques, a eu une vogue réelle et a laissé dans tous les musées d’Europe des spécimens qui constituent de curieuses et attrayantes collections.»[4]

Exposition industrielle[modifier | modifier le code]

Un quartier historique du Vieil Anvers fut intégralement récréé par Frans Van Kuyck de l'Académie Royale des Beaux-Arts d'Anvers. Lié à l'âge d'or d'Anvers au XVIe siècle, cette exhibition n'était pas seulement l'expression de la nostalgie de cet âge d'or mais cherchait aussi à souligner l'importance d'Anvers en tant que ville d'art[5]. Les résidents temporaires du quartier, issus de la bourgeoisie francophone, devaient communiquer dans cette langue afin de préserver la véracité de l'ensemble de l'événement, alors que le français était la langue officielle du Royaume de Belgique et celle privilégiée par la bourgeoisie belge de l'époque. La charpente des maisons était faite exclusivement de bois, recouverte de carton extrêmement résistant, sur lequel les blasons et enseignes, briques et autres étaient ensuite peints de manière très réaliste. Pendant la journée, il y avait des habitants qui exerçaient un métier typique de l'époque en se promenant dans des vêtements eux aussi d'époque.

Pavillons[modifier | modifier le code]

Les pavillons construits dans le quartier Waalse Kaai (français : Quai-de-Wallonie) furent les Halles des Machines et de l'Électricité (non sans rappeler les précédents Palais de l'Industrie de l'Exposition Universelle à Paris de 1855 ou celui de Vienne de 1873), le Palais du Congo, un bazar indien, un théâtre chinois, un village de la Nouvelle-Angleterre, une ferme californienne, un ballon dirigeable, une galerie historique et un aquarium dans le sous-sol du Musée Royal des Beaux-Arts[6]. Les pavillons des délégations européennes étaient installés au sud, au niveau de l'actuelle Place Bolivar (Bolivarplaats) et du Palais de Justice.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Antwerp World's Fair 1894. », sur jdpecon.com (consulté le )
  2. Getty Research Institute, Catalogue officiel général; préliminaires, section Belge, sections spéciales, Bruxelles, A. Mertens, (lire en ligne)
  3. (nl) Maarten Couttenier, Congo tentoongesteld: een geschiedenis van de Belgische antropologie en het museum van Tervuren (1882-1925), Bruxelles, Acco, , p. 122-145
  4. Alphonse-Jules Wauters, « La sculpture en ivoire et les ivoiriers flamands », Le Congo Illustré,‎
  5. (nl) Bram de Maeyer, Oud-Antwerpen op de wereldtentoonstelling van 1894: een allegorie van de sociale vrede?, Anvers, Université d'Anvers, (lire en ligne)
  6. « Plan général de l'Exposition universelle d'Anvers, 1894 », sur Gallica, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Exposition Universelle d'Anvers 1894. Catalogue officiel général, A. Mertens, Bruxelles, 1894, 620 p.
  • Le Congo à l'Exposition universelle d'Anvers 1894 : catalogue de la section de l'État indépendant du Congo, de Rycker, Bruxelles, 1894, 89 p.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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